Le terme de reflux gastro-œsophagien (RGO) désigne le passage à travers le cardia d’une partie du contenu gastrique dans l’œsophage. Cette définition physiopathologique correspond à un très large éventail d’éventualités différentes. Ainsi existe-t-il un reflux acide physiologique, notamment après les repas, n’entraînant ni symptômes ni lésions tissulaires. Le RGO devient pathologique (c’est-à-dire qu’il constitue une véritable maladie) lorsqu’il s’accompagne de lésions muqueuses et/ou de symptômes capables de retentir sur la qualité de vie. Cette définition correspond à celle adoptée par les auteurs de la classification de Montréal (Figure S12-P3-C2-1) dont l’intérêt est, en outre, de montrer la diversité des présentations cliniques de cette affection, souvent déroutante, notamment dans ses manifestations atypiques extra-œsophagiennes qui peuvent conduire le patient à consulter auprès de nombreux spécialistes [15]. Le traitement du RGO a été révolutionné durant les trois dernières décennies grâce à la découverte et à l’utilisation de plus en plus large (et parfois abusive) des inhibiteurs de la pompe à protons, d’une part, et au développement de la chirurgie cœlioscopique qui s’est imposée comme le nouveau standard en matière de chirurgie antireflux, d’autre part [9]. Malgré ces progrès incontestables et souvent spectaculaires, il demeure de nombreux besoins non satisfaits, tant en termes de diagnostic que de traitement. Enfin, le RGO représente pour la société un coût très important, direct et indirect (absentéisme et perte de productivité au travail), même si celui-ci est encore mal évalué en France.
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