Les états de mal épileptiques (EME), dont l’expression la plus connue et la plus spectaculaire est l’EME convulsif généralisé (EMECG), sont des urgences relativement fréquentes, pouvant mettre en jeu le pronostic vital et exposant à des séquelles diverses. Les EME se présentent parfois sous des aspects moins immédiatement préoccupants, comme des manifestations motrices localisées (EME partiels moteurs), ou trompeurs, sans manifestations cliniques convulsives (EME non convulsifs [EMENC]). Ils peuvent encore être méconnus (aspects d’EME dits larvés, après un EME convulsif généralisé) ou découverts fortuitement sur des tracés électro-encéphalogrammes (EEG) effectués chez des patients comateux. Émaillant volontiers le cours d’une maladie épileptique connue, les EME peuvent être inauguraux, parfois être la première manifestation d’une maladie épileptique ou, plus souvent, d’une atteinte structurelle et/ou fonctionnelle cérébrale aiguë. Ils sont d’autant plus difficiles à contrôler que le temps s’écoule et que leur cause, dont l’identification est primordiale, n’est pas rapidement et aisément curable. La prise en charge symptomatique des EME, en particulier celle des EME convulsifs généralisés, est assez bien codifiée dans la première demi-heure, mais plus débattue ultérieurement. Il existe de nombreuses recommandations émanant de spécialistes de l’épilepsie, notamment européennes [17] et américaines [18], et d’autres élaborées dans une perspective double scientifique et pragmatique sous l’égide de la Société de réanimation de langue française (SRLF) avec le soutien d’autres sociétés savantes et le concours de praticiens issus d’horizons très divers [22], [23]. C’est à ces dernières que cet exposé se référera, en les actualisant chaque fois que nécessaire. Les recommandations, en particulier sur l’usage des anti-épileptiques et le recours à l’EEG, sont en pratique mal suivies, sans doute en grande partie parce que les données fondées sur des preuves manquent en matière d’EME [24], [25]. Quoi qu’il en soit, les EME devraient être rapidement identifiés et pris en charge selon des protocoles adaptés à chaque type d’EME, à son étiologie et à sa gravité potentielle.
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