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Français
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Ebook
2022
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Publié par
Date de parution
17 décembre 2022
Nombre de lectures
0
EAN13
9782824056593
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Publiée initialement en 1870 dans les Mémoires de la Société de statistique, sciences & arts des Deux-Sèvres, cette Histoire de Thouars reste depuis lors l’ouvrage classique par excellence pour qui veut tout connaître de l’histoire de cette ville des Deux-Sèvres qui fut le siège, durant des siècles, d’une vicomté puis d’un duché prestigieux qui comprit jusqu’à 1.700 fiefs !
Des origines anté-historiques jusqu’à la conspiration du général Berton en 1822 contre Louis XVIII, en passant par les splendeurs de la famille de La Trémoïlle qui virent la vicomté se transformer en duché-pairie sous l’Ancien Régime, par la Révolution et les guerres de Vendée, Thouars peut s’enorgueillir d’un riche passé même si, dès le début du XIXe siècle, elle finit en « modeste chef-lieu de canton du département des Deux-Sèvres » (sic).
Hugues Imbert est né à Argenton-Château (1822-1882). Greffier de la justice de paix à Thouars durant 20 ans, il y devient conseiller municipal puis conseiller général. Passionné d’histoire locale, il sera vice-président de la Société de Statistique des Deux-Sèvres et membre de la Société des Antiquaires de l’Ouest et éditera nombre de documents historiques anciens inédits concernant Thouars et sa seigneurie.
Publié par
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17 décembre 2022
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EAN13
9782824056593
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
PEPETITE HISHISTOIRE
DEDE THTHOUARS
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ÉDITIONS DES RÉGIONALISMES
PETITE HISPETITE HISTTOOIRE DE THOUIRE DE THOUAAR RSSTous droits de traduction de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain
Pour la présente édition :
© EDR/ÉDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2010/2011/2014/2022
EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.0463.1
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous
laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses
diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les
textes publiés lors de prochaines rééditions.
2HUGUES IMBERT
PETITE HISTOIRE
DE
THOUARS
3
LogoEdRegionalismes (2013).indd 3 27/03/2013 19:01:22THOUARS
« Touars est une ville du Haut-Poitou, située au 47° degré de latitude... Elle
a à son orient le Loudunois, au midi Airvault et Parthenay, à l’occident Argen -
ton-Château, et au nord Montreuil-Bellay... Elle est bastie sur une rivière dont
la source est en Gastine, aux environs de Secondigny, et qui, après avoir passé
à Parthenay et à Airvault, vient faire le circuit de Touars, d’où elle se rend à
Montreuil-Bellay. Là, devenue navigable, elle porte bateau jusqu’à la Loire, où elle
se perd au-dessous de Saint-Florent, proche la ville de Saumur. On nomme cette
rivière le Toué, en latin Tueda . Il est probable qu’elle a donné le nom à la ville ».
(Mémoire manuscrit de Drouyneau de Brie.)
4PRÉFACE
eux écrivains, Drouyneau de Brie, avocat ducal, et Berthre de Bournizeaux,
se sont occupés avant nous de l’histoire de Touars. Le premier a laissé Dsur cette ville un mémoire d’une certaine étendue, qui est resté à l’état
de manuscrit. Ce travail, entrepris en 1742, à l’instigation de l’intendant Lenain,
mérite d’être consulté ; mais il faut se garder d’accepter sans contrôle les documents
historiques qui y sont cités. Drouyneau de Brie a puisé à des sources suspectes,
et, quoiqu’il en dise, nous sommes convaincu qu’il a consulté La Haye, Jean
Bouchet et quelques autres historiens du même genre, plutôt que les chartriers
de Touars et des environs. Sa série des vicomtes, qui est fausse pour ainsi dire
d’un bout à l’autre, le prouve d’une manière évitdee. nS’il avait voulu se donner la
peine de fouiller un peu le trésor du château, il n’eût pas parlé de ces personnages
imaginaires désignés sous les noms de Trulle, Arnoul, etc. Quoiqu’il en soit, le
travail de l’avocat ducal contient quelques parties ofrant de l’intérêt, et il est
rédigé avec assez de méthode et de soin. Il en existe beaucoup de copies à Touars.
Nous en signalons deux fort remarquables écrites de la main de M. de Remigioux,
curé de Champdeniers, dont le frère avait épousé la flle de Drouyneau. Elles
esont au milieu des papiers dépendant de la succession de M Audebert, notaire.
La bibliothèque publique de Poitiers possède aussi une copie de ce manuscrit.
S’inspirant sans réserve des idées de Drouyneau de Brie, M. Berthre de Bour -
nizeaux a publié, en 1824, unHistoire de Touarse dans laquelle on retrouve
toutes les erreurs dont nous venons de parler. Il ne s’est pas plus inquiété que
son prédécesseur des documents inédits qu’il avait sous la main. L’analyse ou la
reproduction de quelques-unes de ces chartes, recherchées aujourd’hui avec tant
de soin, ferait cependant meilleur efet dans son livre que certains renseignements
qu’on n’a pas l’habitude de trouver dans des ouvrages de ce genre. Le chapitre
XXV, par exemple, n’est pas digne d’un historien. Nous avons un reproche d’un
autre genre à formuler contre M. de Bournizeaux, au sujet de la période
révolutionnaire. Le récit des événements, dont la ville a été le théâtre en 1793, est
empreint d’une grande passion. Si les Vendéens ont fait preuve de bravoure, cela
n’empêche pas les Marseillais d’avoir lutté en h. éIlro ssuft d’ouvrir leMonit eur
pour s’en convaincre. Du reste, il n’y avait que des Français en présence ; blancs
ou bleus, ils étaient également braves. On ne doit éprouver aucun embarras à
erl’avouer. Les diatribes contre la Révolution et contre Napoléon ne prouventI
absolument rien.
Nous ne pouvions pas, on le voit, suivre la trace de nos devanciers. C’est
ailleurs qu’il fallait chercher les matériaux nécessaires pour écrire l’histoire de
Touars. Les précieuses archives du château devaient surtout être consultées.
Grâce à l’obligeance de M. le duc de la Trémoïlle, grâce aux indications et aux
communications de M. Paul Marchegay, nous avons pu interroger ce vaste
chartrier, dont les dossiers sont déposés à Serraut et à Paris. Mais là ne devait
pas se borner notre tâche. La bibliothèque impériale, les archives de l’Empire,
les bibliothèques de Poitiers et de Niort, la mairie de Touars, les portefeuilles
5de MM. Marchegay, Benjamin Fillon et Guilbault, contenaient des documents
d’une grande importance qu’il ne fallait pas négliger. Pendant environ dix ans,
nous avons mis tous ces dépôts à contribution. En même temps, nous recevions
de divers côtés, par l’entremise de MM. Ledain, Dugast-Matifeux, Bonsergent,
Gustave Bardy, etc., des documents inédits ou peu connus.
Dans notre travail, nous nous sommes eforcé de suivre l’ordre chronologique ;
mais nous avons cherché à varier nos sujets, en les entremêlant de pièces justif -
catives, pour satisfaire un peu tous les goûts. L’époque révolutionnaire, le siège
de la ville en 1815 et la conspiration Berton exigeaient certaines précautions et
une grande impartialité. Nous avons cherché la vérité partout, dans les ouvrages
mede M de la Rochejaquelein et de M. de Beauchamp, aussi bien que dans le
Moniteur. Notre récit doit remplir les conditions voulues. L’hries dtoeis premiers
(1)vicomtes ayant déjà été traitée par nous, il n’était pas utile d’entrer dans de
longs détails à leur sujet. Nous nous sommes contenté d’indiquer sommairement
les principaux événements qui les concernent. A la fn de notre livre, nous avons
consacré quelques pages aux abbayes de Saint-Jean de Bonneval et de
NotreDame de Chambon. Il était impossible d’écrire l’histoire de Touars sans parler
de ces deux établissements religieux, que les vicomtes comblaient de faveurs, et
dans lesquels ils tenaient quelquefois à honneur d’être inhumés. Il nous reste à
faire une observation relative au nom patronymique des derniers seigneurs de
notre ville. On a écrit ce nom de quatre façons diférentes Trémoïlle, Trimoïlle,:
Trimouïlle et Trémouille . C’est cette dernière orthographe qui a prévalu ; mais ce
en’est pas la meilleure. Jusqu’au XVIII siècle les membres de la famille ont signé
de la Trémoïlle . De nos jours, M. le duc Louis a repris ce nom, qui est, en efet,
le véritable. Nous suivons son exemple.
Nous devons payer un juste tribut de reconnaissance à toutes les personnes
qui sont venues à notre aide. Nous les prions de recevoir ici l’expression de nos
sincères remerciements, en mentionnant d’une manière toute spéciale M. le duc
de la Trémoïlle et M. Paul Marchegay.
(1) Mém. des Antiq. de l’Ouest, année 1864.
6PREMIÈRE PÉRIODE :
ÉPOQUES ANTÉ-HISTORIQUE
ET ROMANO-GAULOISE
I.
ÉPOQUE ANTÉ-HISTORIQUE
e Toué et la Dive, qui arrosent aujourd’hui des plaines fertiles, traversaient,
à l’âge de la pierre, bien des siècles avant l’ère chrétienne, des contrées Ld’un aspect sauvage, couvertes de marais et de forêts de chênes. Ce pays,
où l’on trouvait un climat tempéré, des refuges impénétrables et des grottes
naturelles, fut bientôt habité. Nous trouvons, aux environs de Touars, des preuves
certaines de l’existence des peuplades qui vinrent s’y fxer à cette époque. Voici
la nomenclature des monuments qu’on peut leur attribuer : la motte de justice,
entre Touars et Louzy ; l’allée couverte de Puyraveau, commune de Monbrun ;
l’enceinte fortifée de la Taillée avec ses quatre dolmens, dans la plaine de Taizé ;
les dolmens de Dillon, d’Écharbot, de Liguaine, du Pineau, commune de Noizé ;
du Chillas, de Brie, de Terzais et de Saint-Martin-de-Sanzay. Il existait un grand
nombre d’autres pierres-levées dans les communes de Louzy, Monbrun, Mauzé,
Maulais, Pierreftte, Coulonges, Luché, Noizé ; mais elles ont disparu. Nous en
retrouvons la trace dans les noms que portent encore les terrains sur lesquels
elles étaient placées.
Les populations dont nous parlons avaient un bois sacré à Luc, commune de
Saint-Martin-de-Sanzay. La fontaine merveilleuse, autour de laquelle l’imagination
des Gaulois voyait errer les fées, existe encore auprès de ce village. Elle porte le
nom signifcatif de la Blanche. Les paysans disent qu’une dame blanche appa -
raît quelquefois auprès de cette source, dont les eaux ont la propriété de guérir
certains maux. Le Luc Touarsais est encore au milieu des bois. A sa proximité,
du côté de Sanzay, se trouve un champ nommé la Folie. Dans une direction
opposée, non loin de Prailles, nous croyons reconnaître le refuge fortifé, dont
les lucs sont toujours accompagnés.
Les découvertes de haches en pierre, que l’on fait à chaque instant dans la
contrée, sont encore des indications précieuses prouvant d’une manière évidente
que les habitants étaient nombreux dans cette partie du Poitou. Signalons, parmi
les communes où ces objets se rencontrent le plus fréquemment,
Saint-Martin-deSanzay, Saint-Cyr-la-Lande, Bagneux, Tourtenay, Mâcon, Sainte-Verge, Oiron,
Monbrun, Saint-Jean, Missé, Brie et Pas-de-Jeu. A Touars même, auprès du
château, on a trouvé dernièrement une arme de ce genre, et dans l’enceinte de
la ville, on ne peut guère creuser le sol sans en retirer des défenses de sanglier,
de petites rondelles de terre cuite percées au centre, et des tessons de poterie
grossière remontant à une haute antiquité.
Une sépulture, pa