La Victoire de la Marne , livre ebook

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La bataille de la Marne - 6 au 13 septembre 1914 (récit patriotique). 1ère publication 1918.

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1

EAN13

9791070033869

Langue

Français

AVANT-PROPOS

De tout temps, la littérature populaire a eu pour principale mission de divertir un public friand d’aventures, d’actions, de sentiments, de suspens…
Parfois, notamment à travers les romans d’anticipation, les auteurs tentaient de prédire un futur, d’imaginer le monde de demain… d’après-demain.
Il n’était pas rare, non plus, que des histoires policières s’inspirassent d’événements classés dans les « faits divers ».
Mais cette paralittérature eut également la tâche de remonter le moral des foules, d’exhorter leur fougue à travers un certain patriotisme.
Ce fut le cas d’une série de fascicules de 24 pages publiés aux éditions Rouff de 1917 à 1950. Ceux-ci relataient d’une façon romancée et manichéenne des faits de guerre afin d’enthousiasmer le lecteur.
Excessivement germanophobes et propagandistes, ces récits retraçaient des batailles et des actes de bravoure du point de vue, à quelques exceptions près, de l’Armée française et de ses alliés.
Ces histoires « à la gloire de la Patrie » eurent un grand succès, tant durant les conflits qu’en période de l’entre-deux-guerres.
J’en veux pour preuve, les presque 300 titres que comportent les différentes collections : « Patrie » en 1917, « Patrie libérée » en 1946, « Patrie » en 1947 et « Patrie, soit un homme ! » en 1950. Sans compter les multiples réimpressions imposées par l’avidité des lecteurs.
Mais c’est incontestablement la première série (1917 à 1920) qui fut la plus intéressante, la plus intense et la plus dense : 154 titres.
Cette collection, dirigée par l’éminent écrivain Léon Groc, regroupa des textes d’auteurs majeurs de la littérature populaire de l’époque comme Jean Petithuguenin, Georges Spitzmuller, Georges-Gustave Toudouze, Gustave Le Rouge… et Léon Groc, lui-même.
Les illustrations couleur des couvertures furent, en grande partie, assurées par l’excellent Gil Baer qui travaillait, entre autres, en parallèle, à magnifier les titres de la collection « Le roman policier » des éditions Ferenczi.
Certes, le témoignage purement Historique, avec un grand « H », de ces fascicules est contestable, compte tenu de la vision des auteurs biaisée par le prisme du ressenti envers l’ennemi déjà combattu quelques décennies auparavant et par la volonté propagandiste de la série et de son éditeur.
Cependant, ce pan de littérature est un témoin important de l’état d’esprit de toute une nation unie dans l’adversité, la peur, la rage, la haine…
Il est donc temps, un siècle plus tard, de redécouvrir ces récits patriotiques dont l’intérêt est multiple.
Bonne lecture.
K.
LA VICTOIRE DE LA MARNE
Récit patriotique

Jean PETITHUGUENIN
I
Les personnages et le théâtre du drame
 
Au moment de conter pour les lecteurs de la Collection Patrie le grand drame de la bataille de la Marne, j'éprouve une émotion puissante : je viens de revivre avec tant d'intensité ce grand événement par une étude approfondie de ses circonstances et de ses péripéties que je reste confondu de douleur et d'admiration, d'horreur et de respect.
Je n'ai pas eu le privilège de suivre la bataille de l'un de ces hauts observatoires spirituels que furent les états-majors ; modeste élément de cette poussière d'hommes dont se composent les armées, entraîné avec elle par le souffle d'enfer qui devait nous chasser des bords de la Sambre aux rives de la Seine, j'ai souffert dans ma chair et dans mon cœur, sans autre soutien qu'une foi qui voulait espérer en dépit de toute vraisemblance, sans que me fût donné le moyen de m'élever à la compréhension du drame dont j'étais l'un des plus humbles acteurs.
L'ordre par lequel Joffre suspendit la retraite pour la transformer en offensive fut pour les petits comme moi un éclair qui fît apparaître à nos yeux la noble figure de la France impérissable, mais non la lumière tranquille que procure à l'historien la vision nette des faits avec leurs causes, leur enchaînement et leurs effets.
Mais, dans le recul du temps, l'événement que j'ai vécu sans le comprendre m'apparaît aisément intelligible, comme une œuvre d'une incomparable beauté tragique, au dessin pur et harmonieux.
 
* * *
 
Et d'abord, dominant toute l'action, voici les deux personnages principaux : la France, l'Allemagne. Deux conceptions opposées des fins humaines, deux mondes fermés l'un à l'autre.
D'une part une civilisation aimable, parvenue à la sagesse supérieure du philosophe pour lequel il n'y a rien d'absolument vrai ni d'absolument faux. De l'autre, une barbarie organisée, douée de vertus admirables, mais affligée de tares déconcertantes ; une société fondée sur la force et la discipline, hiérarchisée à l'excès.
L'Allemagne érige en religion le culte de la force ; ses chefs politiques, ses philosophes, ses poètes lui inculquent l'idée que la force prime le droit, que « la guerre et le courage ont fait plus de grandes choses que l'amour du prochain », son idéal est la domination, grâce à laquelle son égoïsme ne connaîtra plus de frein.
L'esprit français est caractérisé par le goût de la mesure, des formes équilibrées ; l'âme germanique pousse jusqu'au grotesque son goût du colossal.
Voilà les deux principaux adversaires. Leur puissance matérielle est à peu près égale, en dépit du formidable développement industriel et commercial de l'Allemagne dans les cinquante dernières années ; mais la puissance guerrière de l'Allemagne est beaucoup plus redoutable parce que le peuple entier a été transformé en une énorme machine militaire.
Les seconds rôles sont tenus par l'Angleterre, la...

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