La Provence à travers les siècles (Tome Ier) , livre ebook

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FICHIER EPUB - MISE EN PAGE FIXE.L’histoire de la Provence a été écrite plusieurs fois, et elle a même donné lieu à des travaux aussi importants que variés; mais elle ne l’a pas été récemment. Or, chaque époque a le devoir d’écrire l’histoire et de l’augmenter de toutes les conquêtes nouvelles.


Tout nous incitait donc à écrire l’histoire de cette Provence, notre petite patrie, dont le territoire semble aujourd’hui ne comprendre que le pays s’étendant de la Durance à la mer, mais qui, nul ne peut le contester, a embrassé autrefois tout le sud-est de ce qui devait être la France, c’est-à-dire toutes les terres auxquelles la Méditerranée fait, avec le Rhône et les Alpes, une incomparable ceinture.


Quand nous disions tantôt que l’histoire de la Provence n’a pas été écrite récemment, nous avons voulu dire qu’elle ne l’a pas été d’une façon suivie et méthodique. Au fait, qu’avons-nous voulu sinon vulgariser, mettre, ce qui était enfermé dans des milliers d’ouvrages, à la portée de tous, à la portée surtout de ceux qui n’ont ni les connaissances nécessaires, ni le loisir, ni la commodité de lire tant de livres. Notre œuvre aura-t-elle une vie durable? Nous l’espérons, convaincu cependant, comme nous l’avons dit, que l’histoire contemporaine ne peut être l’histoire définitive, chaque siècle tirant de son sein un résultat nouveau. Mais, quoi qu’il arrive de ces pages, nous nous réjouirons de les avoir écrites... » (extrait de l’Introduction, édition originale de 1908).


En voici une nouvelle édition entièrement recomposée, abondamment illustrée, et qui sera déclinée en douze tomes. Ce premier tome concerne les origines préhistoriques et antiques jusqu’à la fondation de Massilia.


Emile Camau (1860-1946), historien, membre de la Société de statistique, d’histoire de d’archéologie de Marseille et de Provence, il fut également un dirigeant de la Caisse d’Epargne des Bouches-du-Rhône. Son grand oeuvre reste cette Provence à travers les siècles, qui va des origines à la Restauration, soit 6 gros volumes de près de 500 pages chacun, parus entre 1908 et 1939.

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Date de parution

16 avril 2020

Nombre de lectures

2

EAN13

9782824054278

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

1



LA PROVENCE A TRAVERS LES SIÈCLES Tome I er : Géographie Ancienne • Premiers Peuples



2


Tous droits de traduction de reproduction
et d ’ adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain
Pour la présente édition :
© edr/ ÉDITION S des régionalismes ™ — 2019
EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0878.3
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous lais- sions passer coquilles ou fautes — l ’ informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N ’ hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d ’ améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.



Même auteur, même éditeur :





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LA PROVENCE A TRAVERS LES SIÈCLES Tome I er : Géographie Ancienne • Premiers Peuples


ÉMILE CAMAU





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A MA MÈRE, A MA FEMME
en dédommagement des heures de sincère affection
dont je les ai privées pour les consacrer
à mes chères études.




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PRÉFACE
J ’apporte un caillou dans une ornière ; mais dix mille char- rettes de cailloux bien posés et bien tassés finissent par faire une route ». Ainsi parlait Taine de l’œuvre incom- parable qu’il a accomplie ; et, s’il considérait la sienne comme un simple caillou, la nôtre, dont il avait bien voulu cependant approuver tout le plan, ne lui apparaîtrait sans nul doute que comme un modeste grain de sable. Nous pouvons même dire, sans hésitation, que nous n’aurons apporté dans l’ornière ni un caillou, ni un grain de sable ; notre travail, et c’est là certai- nement le seul mérite de ce livre, aura consisté à chercher à bien poser et à bien tasser les matériaux amenés par d’autres à pied d’œuvre.
L’histoire de la Provence a été écrite plusieurs fois, et elle a même donné lieu à des travaux aussi importants que variés ; mais elle ne l’a pas été récemment. Or, chaque époque a le devoir d’écrire l’histoire et de l’augmenter de toutes les conquêtes nouvelles. « Aucune génération, a dit Augustin Thierry, ne doit la transmettre telle qu’elle l’a reçue ; mais toutes ont pour devoir d’y ajouter quelque chose en certitude et en clarté ».
Ce devoir est aujourd’hui d’autant plus impérieux que, de- puis près d’un siècle, les moyens d’information de l’historien se sont multipliés, ses horizons se sont étendus, son champ de recherches s’est considérablement accru. Il a, à cette heure, à son service, des sciences que ne soupçonnaient point, ou à peu près, les siècles passés : par exemple , la géologie qui a permis de connaître les transformations successives subies par le sol ; l’épigraphie qui a transmis les expressions vivantes des mœurs et des usages antiques ; la philologie qui a admirablement servi l’histoire du langage écrit ou parlé ; l’archéologie enfin, et tout particulièrement l’archéologie préhistorique, qui a mis au jour les traces les plus incontestables de la vie, des usages et des mœurs des premières tribus.
Or, la Provence a été non seulement habitée par plusieurs de ces peuplades primitives, mais elle a joué sans cesse, à travers les siècles, un rôle d’autant plus important que sa situation géographique la mêlait, de gré ou de force, aux influences ex- térieures les plus diverses. « On ne peut regarder cette terre, ainsi que l’a dit Lacordaire, sans y reconnaître bien vite une parenté de nature et d’histoire avec les plus célèbres contrées de l’antiquité... et Rome, qui lui donna son nom, y a laissé des ruines dignes de sa puissance... ». Tout nous incitait donc à



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écrire l’histoire de cette Provence, notre petite patrie, dont le territoire semble aujourd’hui ne comprendre que le pays s’éten- dant de la Durance à la mer, mais qui, nul ne peut le contester, a embrassé autrefois tout le sud-est de ce qui devait être la France, c’est-à-dire toutes les terres auxquelles la Méditerranée fait, avec le Rhône et les Alpes, une incomparable ceinture.
Quand nous disions tantôt que l’histoire de la Provence n’a pas été écrite récemment, nous avons voulu dire qu’elle ne l’a pas été d’une façon suivie et méthodique. Mais il est certain que bien des questions, celles par exemple se rattachant aux sciences nouvelles, l’épigraphie, la géologie, l’archéologie préhistorique, ont donné lieu à de nombreux travaux, signés de noms dont chacun loue l’incontestable savoir. Ces travaux nous les avons utilisés de notre mieux ; nous leur avons demandé, en citant régulièrement les références auxquelles nous faisions appel, tout ce qui pouvait entrer dans le cadre que nous nous étions tracé, de façon à pouvoir, selon le mot de Taine, bien poser et bien tasser tous les matériaux, et de façon aussi à préparer, pour le lecteur, une voie facile.
Des critiques, plus ou moins autorisés, tout en faisant l’éloge du cadre que nous avons adopté et en louant le style dont nous nous sommes servi, ont reproché à notre travail de n’avoir pas toute l’allure scientifique désirable. N’est-ce pas le cas de ré- péter avec Fustel de Coulanges que certains veulent seulement avoir l’air d’être savants, aimant beaucoup plus à paraître éru- dits qu’à l’être véritablement, tenant plus à l’échafaudage qu’à la construction ?
Nous sommes heureusement d’une autre école, et il nous paraît indispensable, pour l’écrivain touchant à un sujet géné- ral, de s’appuyer sur des œuvres spéciales, visant tel ou tel point particulier. Car nous affirmons que le même homme, au cours d’une vie rapide, est incapable de tout étudier, de tout voir, de tout examiner, de suivre pas à pas chaque découverte. Contraindre l’historien à une pareille tâche, lui imposer l’obli- gation de faire chaque recherche lui-même, le forcer à interpré- ter personnellement les monuments et les inscriptions que les fouilles font à toute heure sortir de terre, c’est l’écraser d’une charge qui s’accroît chaque jour par l’abondance des éléments d’information partout multipliés ; c’est, en conséquence, l’obliger à restreindre son cadre, à se cantonner sur un point unique, à braquer sa lunette sur un coin de l’horizon ; mais c’est l’empê- cher, en même temps, de voir cet horizon tout entier ; c’est le priver de suivre, à travers les siècles, les évolutions politiques



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d’un peuple ; c’est le pousser, enfin, à une abdication regrettable dont ne profiteraient ni l’histoire ni la littérature.
Au fait, qu’avons-nous voulu sinon vulgariser, mettre, ce qui était enfermé dans des milliers d’ouvrages, à la portée de tous, à la portée surtout de ceux qui n’ont ni les connaissances néces- saires, ni le loisir, ni la commodité de lire tant de livres. « Et, disait dans un de ses derniers ouvrages le si regretté Ferdinand Brunetière, il ne faut point douter que ce ne soit là l’une des fonctions de l’écrivain ».
Dans ces conditions, la méthode que nous avons adoptée nous a paru la meilleure ; c’est celle d’ailleurs que Taine faisait un jour, à celui qui écrit ces lignes, l’insigne honneur de lui recom- mander quand, daté de Menthon-Saint-Bernard, il lui adressait le conseil de « suivre le chemin ouvert par A. Thierry dans sa Conquête de l’Angleterre et dans ses Récits Mérovingiens   ». Choi- sir le point culminant de chaque période et là, dans un espace déterminé, recueillir et joindre par groupes les faits les plus caractéristiques, en former une suite de tableaux se succédant l’un à l’autre d›une manière progressive, varier les cadres, tout en donnant aux différentes masses du récit une note d’ensemble ; voilà le plan auquel nous avons cherché à rester fidèle, et au- quel nous demeurerons fidèle en poursuivant, si Dieu le veut, le cours de ces études.
Notre œuvre aura-t-elle une vie durable ? Nous l’espérons, convaincu cependant, comme nous l’avons dit, que l’histoire contemporaine ne peut être l’histoire définitive, chaque siècle tirant de son sein un résultat nouveau. Mais, quoi qu’il arrive de ces pages, nous nous réjouirons de les avoir écrites. Mon- tesquieu disait qu’une demi-heure de lecture suffisait pour lui faire oublier les pires chagrins de la vie. Sans nous comparer à l’éminent penseur, nous pouvons reconnaître que ce travail nous a reposé de toutes les fatigues, de tous les ennuis et nous a permis d’endormir bien des douleurs. L’histoire n’est-elle pas un refuge ? refuge où l’on cherche une diversion aux tristesses actuelles, refuge où l’on se réchauffe au contact des gloires an- ciennes, refuge enfin où l’étude des pires heures du passé est une consolation, parce qu’elle atteste l’extraordinaire vitalité de notre pays et qu’elle nous met au cœur malgré tout, quand nous songeons à son avenir, d’invincibles espérances.




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GÉOGRAPHIE ANCIENNE
LA PROVENCE AVANT L’HOMME
I.
T ransportons-nous par la pensée, s’il est possible, au premier jour de l’existence du globe terrestre. Ce globe est en complète fusion et les eaux ne se montrent qu’à l’état de vapeurs.
Mais cette fusion peu à peu diminue et, par suite des progrès du refroidissement général, la croûte terrestre se forme. Tou- tefois, cette croûte demeurera si mince qu’au début de notre XX e siècle, la plupart des savants n’admettront pas que son épaisseur soit supérieure à cinquante kilomètres. Or, on peut exprimer, d’une façon vulgaire mais juste, le rapport entre le noyau liquide et la partie solidifiée : « Si l’on se figure la terre comme une orange, une feuille de papier un peu fort appliquée sur cette orange représentera l’épaisseur de l’enveloppe solide ».
Au lendemain de la création, des tor

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