La lecture à portée de main
106
pages
Français
Ebooks
2019
Écrit par
Michel Nti Mballa
Publié par
Connaissances & Savoirs
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Publié par
Date de parution
21 novembre 2019
Nombre de lectures
3
EAN13
9782753906310
Langue
Français
L'Afrique noire à la traîne de la trajectoire de l'émergence est la dénonciation d'une réalité singulière au continent noir. Dans cet essai, l'auteur y expose les obstacles internes et externes au processus effectif de l'émergence de l'Afrique sub-saharienne. Ces hypothèques sont repérables au plan interne dans toutes les structures socioprofessionnelles des États africains. Au plan externe, on note la prédominance de la dictature coloniale et néocoloniale qui pèse de tout son poids. Dans ce contexte, l'émergence de l'Afrique noire exige une reconquête de son identité culturelle et de son être authentique pour l'avènement d'une conscience de l'émergence. Somme toute, c'est par elle que se fondera la véritable tradition critique africaine : socle ultime de l'unité du continent et de sa libération de la dictature issue de la colonialité et de la néocolonialité. Aussi le processus de l'émergence de l'Afrique noire doit s'opérer et être guidé par des valeurs référentielles d'acharnement au travail, de respect de la chose publique et de la dignité humaine, d'équité, d'excellence, de performance, d'exceptionnalité et de conscience commune pour honorer ce rendez-vous avec l'histoire et avec l'humanité tout entière.
Publié par
Date de parution
21 novembre 2019
Nombre de lectures
3
EAN13
9782753906310
Langue
Français
L'Afrique noire à la traîne de la trajectoire de l'émergence
Michel Nti Mballa
Connaissances & Savoirs
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Connaissances & Savoirs
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L'Afrique noire à la traîne de la trajectoire de l'émergence
À
Tous ceux qui ont œuvré, et se battent encore pour le bien-être et l’unité du continent noir.
Préface
L’Afrique noire à la traîne de la trajectoire de l’émergence ! Voici une contribution remarquable à la théorie des pôles, des relais et à la francophonie multipolaire que nous avons développées 1 sur l’émergence de l’Afrique 2 . L’auteur Michel Nti Mballa y met à découvert les sirènes, les vieilles malices, les forces négatives, etc., qui constituent autant de freins à l’émergence de l’Afrique noire. Cet essai vient compléter une liste déjà bien longue d’ouvrages sur la dénonciation de la misère infligée à l’Afrique : Discours sur le colonialisme (Césaire, 1955), L’Afrique noire est mal partie (Dumont, 1962), Les damnés de la terre (Fanon, 1968), La lutte des classes en Afrique (Nkrumah, 1972), Monnaie, servitude et liberté (Tchundjang Puemi, 1972), Nations nègres et culture (Anta Diop, 1979 ), Et si l’Afrique refusait le développement (Kabou, 1991), L’Afrique humiliée (Traoré, 2010 ), etc.
L’Afrique noire à la traîne de la trajectoire de l’émergence s’apparente à « Ce cri de femme ? Pour autant, il ne s’agit nullement de jérémiades ni de pleurnicheries mièvres. Il s’agit de la dénonciation d’une misère qui insidieusement et impitoyablement infligée, sous couvert de “coopération pour le développement” ». 3
Ce cri pensons-nous, réveille le continent noir du cauchemar issu de sa longue nuit d’endormissement et d’aveuglement. C’est avec lui que la descente aux enfers de l’Afrique connaîtra peut-être un terme. Au final, il s’agit d’un message fort qui s’adresse à tous les pays africains et aux grandes puissances occidentales hégémoniques œuvrant négativement pour l’émergence concrète du continent noir. À l’occasion, l’écrivain Michel Nti Mballa s’emploie à faire des propositions qui pourraient l’aider à sortir de la servitude pour enfin s’engager dans l’axe de l’émergence de la même manière que les autres continents de la planète. Ce faisant, il prend sur lui le courage et l’engagement fermes sans parti pris pour dénoncer avec un ton grave les obstacles endogènes et exogènes qui émaillent les paysages des secteurs administratif et privé des É tats Africains. Aussi ne manque-t-il pas de dégager les implications y relatives.
Pour une émergence effective de l’Afrique noire, l’auteur estime qu’il est urgent pour l’Afrique d’aller à la reconquête de son identité culturelle, de son être authentique en vue de la formation d’une conscience commune émergentielle. C’est elle qui pourra favoriser la création d’une tradition critique dont la finalité consistera à rendre concrètes son unité et sa libération de la dictature coloniale et néocoloniale. De plus, les Nations africaines doivent être fortes, et conjuguer leurs efforts et sacrifices (souci de la solidarité agissante) pour l’avènement de l’idéal d’humanité auquel elles aspirent. L’atteinte de l’humanité de l’émergence africaine doit s’accompagner de la promotion des valeurs fondamentales de la catégorie maximale de l’excellence, de l’exceptionnalité et de la conscience africaine commune émergentielle.
Paul Zangzang,
Professeur des universités
Université de Yaoundé I
(Cameroun)
Introduction
L’Afrique est un vaste continent composé de plus de cinquante pays, chacun ayant sa spécificité et ses réalités. « Si certaines régions connaissent un haut niveau d’industrialisation et d’urbanisation, certaines en sont encore à un stade communautaire et féodal, tandis que d’autres conservent encore le mode de vie traditionnel ». 4 Eu égard à cette hétérogénéité, un grand démarquage est repérable entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche pour ce qui est du processus général de l’émergence du continent. À l’observation, l’Afrique noire reste constamment à la traîne. C’est dire qu’elle fait du surplace sur l’axe conduisant vers l’horizon des continents prospères et développés. L’ouvrage de René Dumont intitulé L’Afrique noire est mal partie 5 illustre bel et bien le retard qu’elle accuse pour amorcer le processus effectif de son émergence, notamment dans le domaine agricole et bien dans d’autres secteurs. À la réalité, cette partie de l’Afrique sub-saharienne tarde à amorcer la course vers la trajectoire du mieux-être, du progrès ou du développement en tant que projet d’avenir et d’humanisation. Ce constat peu encourageant d’Axelle Kabou est fort significatif en ce sens. « L’Afrique s’enfonce dans la misère et menace de ne jamais sortir ». 6 Probablement, cette situation propre à l’Afrique noire peut s’évaluer aujourd’hui en termes d’hypothèques endogènes et exogènes. Pour pointer du doigt la nature de ces obstacles au processus d’émergence de l’Afrique noire, il va falloir sonder à la fois sa situation socioprofessionnelle, économico-culturelle et éthique sans toutefois occulter les pesanteurs de la néocolonialité. C’est vrai que la question de l’émergence de l’Afrique noire est au centre de tous les débats économiques et des discours politiques, et se pose dans le contexte de mondialisation économico-culturelle et financière de la planète. Sur ce, il importe de savoir si l’émergence de l’Afrique noire est un projet initié et voulu par les Africains eux-mêmes ou bien, c’est une exigence émanant de la conjoncture mondiale. Ce projet a même donné naissance à une littérature très importante et abondante aussi bien en philosophie, en économie qu’en politique. C’est chaque domaine du savoir qui voudrait apporter sa compétence/contribution sur cette question si obsédante concernant l’Afrique noire. Avant toute chose, qu’entendons-nous par le concept d’émergence ? Notons que le concept d’émergence voit le jour en philosophie avec John Stuart Mill dans son ouvrage intitulé A system of logic (1862), qui considère que la juxtaposition et l’interaction des parties constitutives d’un être vivant ne suffisent à expliquer les propriétés de ce dernier. 7 Les notions synonymiques au concept d’émergence sont les suivantes : le décollage, la prospérité, le développement, mieux l’effectivité des changements économico-sociaux et/ou politiques par rapport à un ordre précédent. C’est aussi un moment de développement, articulant une posture de pauvreté/précarité et une séquence de prospérité élevée suffisamment longue pour converger vers le club des nations industrialisées et opulentes. L’émergence apparaît enfin comme la configuration de nouveaux rapports étroitement reliés à la globalisation que les citoyens entretiennent avec les normes aussi bien sur le plan national qu’international. Le concept d’émergence est utilisé depuis quelques années en français, à l’exemple des biologistes anglais et américains pour caractériser le fait qu’une chose sorte d’une autre, sans que celle-ci produise à la manière dont la cause produit nécessairement un effet, et suffise à comprendre l’apparition. 8 Dans cette optique, l’émergence se présente comme une projection de toute la vie d’une nation ou d’un continent vers l’horizon du futur le plus florissant, le mieux-être et éthiquement outillé. Il s’agit, en réalité, d’un processus existentiel qui part de l’horizon minimal (le pôle de sous-développement/de précarité ou de pauvreté au sens pluriel du terme) pour une convergence vers un horizon existentiel maximal (le pôle d’émergence, de développement ou de prospérité dans tous les secteurs de l’existence humaine). Sur ce plan, l’émergence de l’Afrique noire exige bien entendu des transformations à la fois quantitatives et qualitatives d’ordre économique, politique, professionnel et éthique ainsi que des acteurs avertis/convaincus, capables de la réaliser/promouvoir. À ce propos, il existe des indicateurs selon les catégories sus-évoquées qui témoignent de la posture d’émergence/imergence d’une nation ou d’un continent. S’engager sur l’autoroute de l’émergence signifie concrètement qu’on prenne rendez-vous avec l’histoire, sous l’impulsion d’une conscience collective sommée/armée de ce qu’il doit être fait et connu communément pour atteindre une prospérité optimale de tous ordres. Ce qui nécessite en conséquence des efforts sans relâche au travail, de l’engagement éthique, de la maîtrise des conditionnalités et de la libération de la servitude issue de la colonialité/néocolonialité et de l’endormissement des chapelles politiciennes et religieuses. À vrai dire, l’émergence de l’Afrique noire doit s’effectuer dans tous les secteurs de son existence avec une parfaite connaissance de leur réalité et des séquences à affranchir et à valider.
D’après le constat et le résultat des analyses faites sur le continent noir, comparativement à d’autres continents (par exemple les continents asiatique, européen, américain, etc.), il ressort que cette partie de l’humanité tarde à prendre la voie de l’émergence après son accession à l’indépendance politique. Une telle déclaration, somme toute, est sans prétention aucune de verser dans un afro-pessimisme 9 ou dans un alarmisme de mauvais aloi. Même si un certain optimisme flatteur et béat issu d’une élite intellectuelle africaine bourgeoise, nous laisse croire que « tout va bien en Afrique ». A contrario , il est question d’un fait réel et prégnant tous les secteurs d’activité de la vie publique de l’Afrique noire. Tout se passe comme si cette dern