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EAN13
9782824053318
Langue
Français
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2 Mo
« L’histoire d’une ville, qui n’a pas été capitale d’une province, est d’habitude assez insignifiante et assez monotone. Il n’en est pas ainsi pour Niort, qui possède des annales dramatiques d’un haut intérêt. Dans les temps les plus anciens, nous trouvons les premiers habitants des bourgades destinées à devenir la ville de Niort, adonnés à la pêche. Puis vient la culture des vignes, très répandue aux environs de Niort pendant le moyen âge. Enfin, la population se consacre au commerce ; la ville devient le grand entrepôt de l’Ouest ; par la Sèvre, elle touche à la mer, et la navigation prend une extension qui lui donne l’importance d’un port maritime. Le commerce l’avait enrichie, et l’avait mise en contact avec ces populations libres et indépendantes des Flandres. Elle en avait pris le caractère remuant et énergique, aussi était-elle très attachée à ses privilèges municipaux. C’est Aliénor qui a donné à notre ville la première charte municipale ; mais longtemps avant cette reine, Niort jouissait de droits précieux qui lui ont laissé ce fier sentiment de liberté que nous voyons subsister à travers les siècles... En écrivant l’histoire de Niort, nous avons essayé de retracer les événements dont cette ville a été le théâtre, et de montrer sa transformation à travers les siècles. Nous avons aussi cherché à reproduire le caractère de la population, les divers sentiments qui l’ont animée, les passions politiques et religieuses qui l’ont si profondément agitée. Nous avons aussi tenu à enregistrer ou à analyser tous les documents de l’Hôtel-de-ville qui offraient un certain intérêt. Nous avons pu ainsi reconstituer, en quelque sorte, la vie communale de notre cité. C’est principalement vers ce but que nos efforts ont tendu... » (extrait de l’Introduction, édition originale de 1880).
Léopold FAVRE (1817-1891), historien, membre de la Société des Antiquaires de France, a publié de nombreux ouvrages historiques ainsi qu’un Glossaire du Poitou, de l’Aunis et de la Saintonge.
Ouvrage indispensable et passionnant pour connaître l’histoire de la ville et de la commune de Niort. Nouvelle édition, entièrement recomposée : une «première» depuis l’édition originale de 1880.
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9782824053318
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Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2019
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0499.0 (papier)
ISBN 978.2.8240.5331.8 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
ABRÉVIATIONS
A. H. V. = Archives de l’Hôtel-de-Ville de Niort.
A. H. V. — A. T. = .Archives de l’Hôtel-de-Ville. — Augier de la Terraudière.
A. H. V. — D. F. = Archives de l’Hôtel-de-Ville. — Dom Fonteneau.
A. T. = Augier de la Terraudière.
C. A. B. = Cabinet de M. Abel Bardonnet.
D. F. = Dom Fonteneau.
S. S. D. S. = Société de Statistique des Deux-Sèvres.
T. N. — A. T. = Thrésor de Niort, par Augier de la Terraudière.
AUTEUR
LÉOPOLD FAVRE
TITRE
Histoire dE LA viLLE DE NIORT
INTRODUCTION
I.
L ’histoire d’une ville, qui n’a pas été capitale d’une province, est d’habitude assez insignifiante et assez monotone. Il n’en est pas ainsi pour Niort, qui possède des annales dramatiques d’un haut intérêt.
Dans les temps les plus anciens, nous trouvons les premiers habitants des bourgades destinées à devenir la ville de Niort, adonnés à la pêche. Puis vient la culture des vignes, très répandue aux environs de Niort pendant le moyen âge. Enfin, la population se consacre au commerce ; la ville devient le grand entrepôt de l’Ouest ; par la Sèvre, elle touche à la mer, et la navigation prend une extension qui lui donne l’importance d’un port maritime.
Le commerce l’avait enrichie, et l’avait mise en contact avec ces populations libres et indépendantes des Flandres. Elle en avait pris le caractère remuant et énergique, aussi était-elle très attachée à ses privilèges municipaux.
C’est Aliénor qui a donné à notre ville la première charte municipale ; mais longtemps avant cette reine, Niort jouissait de droits précieux qui lui ont laissé ce fier sentiment de liberté que nous voyons subsister à travers les siècles.
La charte de commune d’Aliénor ne fut pas obtenue, comme dans certaines localités, par la violence et par l’insurrection, mais par suite des bonnes relations de seigneurs à vassaux. Les comtes de Poitou avaient toujours aimé la ville de Niort et leur dernière héritière avait conservé un profond attachement pour la population niortaise.
La charte de Rouen était très libérale. Niort devint une sorte de petite république, administrée par un maire et un corps municipal. Aussi, lorsque les agents de la royauté voulurent restreindre les droits de l’échevinage, que de luttes ! luttes pacifiques, il est vrai, mais acharnées, longues et persistantes. Pendant plusieurs siècles, Niort combattit pour jouir du privilège de nommer directement son maire. On forçait les échevins à présenter trois candidats, mais ils n’obéissaient que par la force et toujours en réservant leurs droits.
Ils ne souffraient aussi aucun empiétement de la part des gens du roi sur leurs privilèges. Nous voyons de fréquents conflits éclater entre l’échevinage et les officiers royaux. La commune sait qu’elle sera écoutée à la cour ; aussi, dès qu’une contestation survient, y envoie-t-elle une députation. Le budget de la ville est chargé de sommes remises à des échevins, qui vont à Paris se mettre en rapport direct avec le conseil du roi. Presque toujours ils obtiennent justice. La royauté met un grand empressement à donner satisfaction aux habitants de ses bonnes villes. Nous reproduisons, dans notre récit, plusieurs lettres qui montrent les liens d’affection qui, à cette époque, rattachaient les rois aux populations.
Ce n’est, certes, pas en pareils termes qu’aujourd’hui le chef de l’État répond aux citoyens d’un conseil municipal. Tout se passe administrativement. C’est plus légal, nous le reconnaissons, mais ce que nous constatons, c’est que les libertés municipales sont beaucoup moins grandes qu’autrefois.
S aint -A ndré de N iort , d’après une photogr aphie.
Pendant les guerres anglo-françaises, la population montra un courageux patriotisme, et ne se résigna jamais à accepter de bonne grâce la domination étrangère. Elle salua avec enthousiasme l’arrivée de Duguesclin, qui la délivra des Anglais, et, pendant plusieurs siècles, une procession célébra la date de cette délivrance. Encore de nos jours, le faubourg de la ville par où Duguesclin entra à Niort, porte le nom de Recouvrance. Les habitants recouvraient leur nationalité et ils fondaient une cérémonie religieuse, pour en remercier Dieu.
Les guerres protestantes jetèrent de profondes divisions parmi notre population. Cependant, les deux tiers des habitants restèrent attachés au catholicisme. La ville, successivement occupée par les catholiques et les protestants, eut beaucoup à souffrir.
La révocation de l’édit de Nantes porta un coup terrible à l’industrie et au commerce niortais. Plus tard, la perte du Canada fut une nouvelle cause de décadence. Cependant, plusieurs fabriques, surtout celles pour les draps, continuèrent à occuper un certain nombre d’ouvriers. Mais ce ne fut plus cette ancienne prospérité que notre ville avait connue dans des temps meilleurs.
II.
C’est cette histoire que nous avons eu à tracer. Nous avons pris un vif intérêt au passé d’une ville à laquelle tant de souvenirs nous attachent, et nous avons écrit ce récit avec une véritable piété filiale ; nous réjouissant des événements heureux et déplorant les catastrophes.
Nous avons été encouragé et soutenu dans notre travail par des hommes dont le concours nous a été très utile. Nous mettons, en première ligne, M. Abel Bardonnet, qui nous a fourni de précieux documents, et qui a mis à notre disposition sa vaste érudition historique. Il nous a éclairé sur plusieurs points restés, jusqu’à lui, fort obscurs et sur lesquels il a fait la lumière.
Nous avons beaucoup puisé dans les manuscrits de Dom Fonteneau, ce savant bénédictin qui, au milieu du siècle dernier, a pris copie d’un grand nombre de chartes de notre hôtel-de-ville, disparues pendant la Révolution.
Nous avons consulté avec fruit les Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, ceux de la Société do Statistique des Deux-Sèvres et les travaux de la Société des Archives de l’Ouest.
N’oublions pas M. H. Briquet qui, le premier, nous a donné une histoire complète de notre ville, bien écrite et aussi exactement faite qu’il était possible, au moment où il l’a publiée. Son fils, M. A. Briquet, possède toutes les qualités d’un excellent historien, et les Mémoires qu’il a rédigés sont très remarquables. Nous avons aussi trouvé d’intéressants renseignements dans les ouvrages de M. Goujet et de M. Duval, qui ont marqué d’une manière si savante leur passage dans notre ville, l’un aux archives de notre département, l’autre à la bibliothèque publique de Niort.
Nous exprimons notre profonde reconnaissance aux érudits de notre province, qui ont consacré leurs veilles et leurs études à l’éclaircissement des points les plus importants et les plus ignorés de notre histoire locale. C’est à l’aide de leurs recherches que nous avons pu exécuter ce travail, dont les plus grandes difficultés avaient été aplanies par nos devanciers.
III.
En écrivant l’histoire de Niort, nous avons essayé de retracer les événements dont cette ville a été le théâtre, et de montrer sa transformation à travers les siècles. Nous avons aussi cherché à reproduire le caractère de la population, les divers sentiments qui l’ont animée, les passions politiques et religieuses qui l’ont si profondément agitée. Nous avons aussi tenu à enregistrer ou à analyser tous les documents de l’Hôtel-de-ville qui offraient un certain intérêt, en n’oubliant pas de mentionner les noms des maires et des échevins qui prenaient part à ces délibérations. Nous avons pu ainsi reconstituer, en quelque sorte, la vie communale de notre cité. C’est principalement vers ce but que nos efforts ont tendu.
Niort a été, de tout temps, une ville essentiellement municipale, l’élément f