Petite Histoire de Carcassonne (Tome 2 : la Vicomté) , livre ebook

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Paru en 1896, cette deuxième partie de l’Histoire de Carcassonne : celle de la vicomté, s’inscrit entre la fin du XIe siècle et le rattachement à la couronne de France au milieu du XIIIe siècle.Période charnière où le pouvoir des nouveaux vicomtes se heurte à la montée de la bourgeoisie méridionale puis, au début du XIIIe siècle, à l’impensable irruption de la Croisade contre l’hérésie cathare. Laquelle croisade mène, finalement, les grands féodaux languedociens (dont les vicomtes de Carcassonne) à leur perte au grand profit du roi de France.Après le « choc des images » que procure la visite de la Cité, il devient encore plus passionnant de suivre le déroulement de l’Histoire durant ces siècles de fer...

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Nombre de lectures

3

EAN13

9782846189453

Langue

Français

Petite histoire
de la vicomté de Carcassonne


Même auteur, même éditeur :


Tous droits de traduction
de reproduction et d’adaptation
réservés pour tous les pays.
© EDITIONS des régionalismes — 2007/2012
48B, rue de Gâte–Grenier — 17160 cressé
ISBN 2.84618.372.4 (papier)
ISBN 2.84618.945.3 (epub)
ISBN 2.84618.947.7 (kindle)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.



J.-P. CROS-MAYREVIEILLE
Petite histoire
de la vicomté de
Carcassonne



Carcassonne honore son principal historien...




J.-P. CROS-MAYREVIEILLE
C ROS-MAYREVIEILLE (Jean-Pierre) naquit à Carcassonne le 31 août 1810, au pied des remparts de la Cité, dans une maison de la rue de la Trivalle qui porte aujourd’hui le numéro 70. Il était issu, au dire de Mahul, d’une famille ancienne dans la Cité ; Jean Cros, bourgeois de Carcassonne, avait été consul de cette ville en 1459, 1465, 1473, 1482 ; Pierre Cros, marchand, le fut en 1639, et Jacques Cros, marchand, en 1782 1 .
Baptisé dans l’église Saint-Nazaire qui devait être vingt-cinq ans plus tard l’objet de ses études archéologiques, Cros-Mayre-vieille apprenait, dès sa plus tendre enfance et sous les yeux de son père, les premières lettres de l’alphabet dans un livre intitulé Histoire ecclésiastique de Carcassonne.
Il entendait, sans la comprendre, l’histoire qu’il devait refaire, et il puisa peut-être dans sa naissance non loin des murs de la Cité et dans l’admiration que son père professait pour ces glorieux restes du passé le goût des études historiques et ce zèle qui ne se démentit pas un instant, même au milieu des plus cruelles souffrances et jusqu’au moment de la plus douloureuse agonie.
Il était bien jeune quand il assista à un spectacle qui produisit sur lui une profonde impression. À deux cents mètres de distance de la maison paternelle s’élevait une construction énorme dite Tour de la Barbacane et communiquant avec le château comtal par un chemin couvert. Quelques auteurs pensent que cette tour était très ancienne et qu’elle existait déjà lorsque les Maures d’Espagne s’emparèrent de la contrée. D’une immense étendue, elle formait à elle seule une véritable forteresse. Après avoir été respectée par les Sarrazins, les Wisigoths, les Albigeois, et alors qu’elle semblait ne devoir attendre sa ruine que du temps, il se trouva en 1816, époque où on tenait le moyen âge en médiocre estime, un maire de Carcassonne qui vendit la tour et ses matériaux. Les dalles séculaires de la Barbacane furent renversées, ses créneaux démolis, et, après avoir pendant bien des années défendu la rive droite de l’Aude, ces ruines du temps passé servirent à bâtir une usine sur la rive opposée.
Cros-Mayrevieille avait assisté avec la foule, réunie comme pour une fête, à la démolition de cette belle fortification, et cette « barbare » exécution l’avait ému. Plus tard il en parla souvent, et, en voyant le reste des murailles qu’on distingue encore sur les flancs de la colline où est bâti le château, il disait :
« J’ignore si la postérité élèvera une statue au Vandale qui a vendu la tour de la Barbacane, mais que cette statue ne soit pas placée dans l’intérieur des vieux remparts, les ombres des anciens chevaliers en seraient outragées ».
Enfin, si l’on admet l’influence des impressions éprouvées par l’enfance, on peut se demander si la destruction de la Barbacane ne changea pas le goût de l’enfant pour ces ruines au milieu desquelles il était né en cette passion qu’il conserva toujours pour tout ce qui lui rappelait le moyen âge.
Après d’excellentes études, jeune encore, il obtint à la Faculté de Toulouse le grade de docteur en droit. Sa thèse, remarquable par la forme et par le fond, fut insérée dans les journaux de jurisprudence.
Le jeune docteur pouvait devenir un célèbre jurisconsulte ; il appartenait à l’école des Malpel, des Delpech, savants professeurs dont il était l’ami après avoir été leur disciple. Son esprit élevé abordait hardiment toutes les questions, et sa parole faisait autorité. Mais sa vocation l’éloignait de la Faculté et du Palais ; elle le portait vers les lettres, l’histoire, la philosophie. L’étude du moyen âge avait toutes ses prédilections ; nous verrons que ces tendances du jeune étudiant furent une bonne fortune pour sa ville natale.
Cros-Mayrevieille donna l’exemple d’une vie laborieuse, exempte de tout relâche et de tout repos. Ses mains ne quittaient pour ainsi dire pas la plume. En 1837 il fondait L’Aude, journal du progrès, qu’il dirigea avec Théophile Marcou pour rédacteur en chef. Dans cette feuille il traita avec de grands développements des questions fort intéressantes pour le département de l’Aude, telles que le commerce des céréales, l’industrie des draps, les ports de mer de la côte maritime du sud-ouest, l’amélioration du sort des ouvriers, etc. 2 . Ensuite il s’occupa dans des brochures particulières du chemin de fer de l’Océan à la Méditerranée, de l’impôt foncier dans le département de l’Aude, et de diverses autres questions d’intérêt local. La même année 1837 il publiait la Vie de Félix Armand, curé de Saint-Martin, diocèse de Carcassonne, auteur de la route de la Pierre-Lys 3 , et, par un rapprochement qu’il est piquant de constater, au moment même où il racontait par quels efforts et quelle persévérance Félix Armand avait doté d’une belle route un pays impraticable, il s’occupait avec une énergie peu commune des travaux de défense et d’irrigation de la plaine de Mayrevieille, rendant aux intérêts agricoles le plus signalé des services, et arrivant à la double application de la loi du 16 septembre 1807 sur les syndicats et de celle du 1 er mai 1845 sur la servitude de passage pour les eaux d’arrosage.
La plaine qui porte le nom de Mayrevieille est un de ces relais que l’on trouve toujours en grand nombre sur les bords des grandes rivières, dans les plis formés par les ondulations de leur cours. Elle est située sur la rive droite de l’Aude, en face et à une très petite distance de la ville de Carcassonne. Dans son périmètre, qui est d’une superficie totale d’environ 100 hectares, sont comprises deux propriétés importantes : la pépinière de Charlemagne, au grand séminaire de Carcassonne, et les terres des héritiers de Caux et le domaine de M. Cros. Le reste est divisé en un grand nombre de parcelles appartenant à divers propriétaires.
C’est le sort commun des terres irrigables, placées ordinairement le long des cours d’eau, d’avoir autant à craindre qu’à espérer de cette position particulière, si la main industrieuse de l’homme ne vient pas les protéger contre l’irruption des eaux et les corrosions des courants. Une rivière est pour le riverain un ennemi redoutable, avant de devenir un précieux ami. Avant de féconder un terrain par l’irrigation, il faut d’abord, par des travaux de défense, assurer la conservation de ce terrain. Telle était la situation de Mayrevieille, lorsqu’en 1837, grâce à l’initiative éclairée de M. Cros, les principaux propriétaires de cette contrée sollicitèrent la formation d’un syndicat chargé de faire exécuter les travaux de défense nécessaires pour garantir les terrains exposés. L’association naquit du danger commun 4 .
Le 11 avril 1839 une ordonnance royale en forme de règlement d’administration publique constituait le syndicat de Mayrevieille.
« Ce syndicat a, du reste, rempli sa tâche. Sans imposer aux intéressés des sacrifices exorbitants, il a fait exécuter tous les travaux nécessaires pour mettre Mayrevieille à l’abri des corrosions de l’Aude, et aujourd’hui il n’a plus qu’à veiller à la conservation des ouvrages. Cet heureux résultat est dû principalement au zèle et à la persévérance de M. Cros, le promoteur du syndicat, qui en a été le directeur depuis l’origine et a supporté la plus forte part des tracas et des ennuis de toute nature, inséparables d’une œuvre exécutée par voie d’association

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