La Chine aujourd'hui , livre ebook

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Ce volume inédit de l’Université de tous les savoirs fait le point sur la Chine actuelle, entre modernité et tradition : comment définir le régime politique chinois d’aujourd’hui ? Quelle est de nos jours la place de la Chine dans le monde ? Quels sont les différents aspects de la vie culturelle et intellectuelle chinoise ? Pour une nouvelle histoire de la Chine. Contributions de Marie-Claire Bergère, Michel Bonnin, Charles Chauderlot, Anne Cheng, Yves Chevrier, Jean-Luc Domenach, Françoise Ged, François Godement, Wang Shaoqi, Joël Thoraval, Léon Vandermeersch, Chu Xiao-Quan.
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Publié par

Date de parution

01 mai 2006

Nombre de lectures

4

EAN13

9782738169860

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

L’équipe de l’Université de tous les savoirs-la suite est composée de : Yves Michaud (conception et réalisation). Gabriel Leroux (adjoint à la conception et à la réalisation), Mathilde Dessane (administrateur), Céline Zoubeïdi (responsable de la communication). Daniel Malingre est le président de l’association UTLS-la suite. Que soient ici remerciés l’université René-Descartes-Paris-V qui accueille l’Université de tous les savoirs-la suite et les partenaires qui participent au rayonnement et à la pérennité de l’UTLS : le ministère de la Jeunesse de l’Éducation nationale et de la Recherche, Generali Assurances, France Culture, Le Monde interactif , les éditions Odile Jacob, Planète future.
© O DILE J ACOB, SEPTEMBRE  2003 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-6986-0
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5, 2 ° et 3 ° a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction

Le programme de l’Université de tous les savoirs en l’an 2000, pour ambitieux qu’il fût, ne permettait pas de consacrer à tous les sujets l’attention qu’ils méritaient. Nous avions pourtant fait un effort constant pour élargir l’approche et ne pas donner une vision trop européocentrique des choses. Néanmoins, dans les domaines sociaux, politiques et culturels, la perspective était restée largement occidentale. Les domaines orientaux, moyen-orientaux, africains restèrent ainsi insuffisamment abordés. Ce fut le cas notamment pour la Chine, à laquelle quelques leçons seulement furent consacrées.
Quand l’entreprise de l’Utls reçut un prolongement à partir de 2001, la Chine est tout de suite apparue comme un sujet prioritaire. L’importance démographique et politique de ce pays-continent, sa richesse de culture et de civilisation, ses mutations récentes et ses perspectives d’avenir en faisaient un sujet indispensable à aborder.
Nous l’avons abordé au début 2003.
Précisons tout de suite que, malgré ces douze conférences, l’approche pratiquée reste encore limitée.
Nous nous en sommes tenus en effet à la Chine d’aujourd’hui dans ses dimensions politiques, économiques, culturelles, scientifiques et urbanistiques, sans aborder en détail ni l’histoire récente de ce pays au cours d’un XX e siècle particulièrement chargé ni sa riche tradition culturelle, sauf dans ce qu’elles pouvaient avoir d’effets sur la situation actuelle. De même, compte tenu de la limitation de l’angle, nous n’avons pas pu donner la parole aux interprétations occidentales, souvent stimulantes, de la Chine dans son rapport à l’Occident. C’eût été en effet sortir du cadre de la Chine contemporaine. Les difficultés de langue (les conférences de l’Université de tous les savoirs sont francophones) ont de même limité l’intervention de personnalités chinoises qui auraient pu parler de leur pays. Les deux brillantes exceptions que nous présentons feront encore plus regretter la faible place de cette sorte de vision de l’intérieur.
Si l’on tient compte de ces limitations reconnues et acceptées dès le départ, les douze leçons présentées constituent pourtant une introduction passionnante et éclairante, passablement surprenante aussi par rapport aux idées communément admises qui ont toujours fleuri à propos d’un pays prestigieux, lointain, immense et mystérieux. Plusieurs conférences remettent en question ces idées reçues. Si bien que l’ensemble permet de commencer à réfléchir « au-delà du mythe ».
Yves Michaud.
Une nouvelle histoire de la Chine au  XX e  siècle *1

par Y VES C HEVRIER

Mon propos part d’un constat — après vingt ans d’ouverture et de réformes postmaoïstes, la révolution chinoise a cessé d’être une référence au présent pour devenir un événement historique — et se ramène à une question simple : qu’est-ce que cela signifie pour l’histoire de la Chine contemporaine et pour notre manière de la concevoir ? Où est la spécificité contemporaine de la Chine dès lors que son histoire révolutionnaire — et communiste — semble se replier sur un cadre étatique autoritaire et bureaucratique qui évoque celui de l’Empire ? Que reste-t-il de la révolution quand les traditions sont de retour, quand le message universaliste dont la Chine révolutionnaire se voulait le centre et le ferment a cédé devant la mondialisation ? Ce qui faisait la spécificité du XX e siècle chinois au regard d’une histoire et d’une culture millénaires était la révolution et l’occidentalisation. La Chine d’aujourd’hui semble soustraite à l’un comme à l’autre de ces marqueurs de sa modernité. Il serait en effet naïf de penser que le renoncement post-maoïste à la révolution n’est qu’un surcroît de l’occidentalisation amorcée à la fin du XIX e siècle et dont l’histoire aurait été momentanément suspendue. Car, s’il est vrai que la Chine s’intègre au monde « globalisé » d’aujourd’hui, ses réticences et ses différences, ainsi que leur prévisible influence sur le cours du monde, montrent à quel point la mondialisation est loin d’obéir à une logique unique, dont le noyau serait l’histoire moderne de l’Occident.
Il ne s’agit pas ici, comme on le dit souvent un peu vite, d’identité culturelle et de « choc des civilisations », ces grands mythes et fantasmes des lendemains post-révolutionnaires tentés par la fin de l’histoire. Il s’agit de politique et d’histoire du politique. L’État chinois se construit et s’affirme, alors que la logique globale serait celle des réseaux. Le pouvoir règne à Pékin, alors que l’heure mondiale serait à l’individu et aux libertés. Il est vrai que cette contradiction n’est pas la seule dont le monde d’aujourd’hui s’accommode plus ou moins bien. Dans le cas chinois, je n’y vois pas l’effet d’un écart ou d’un retard, l’écart étant culturel ou totalitaire selon la vulgate, le retard ressortissant à une transition qu’une autre vulgate suppose d’abord économique avant que le politique ne rentre dans le rang démocratique. L’effet, massif, durable, est celui d’une trajectoire historique plus ancienne que la fin du maoïsme, mais guère plus âgée que la fin de l’Empire, en 1911-1912, une trajectoire de construction étatique, de nationalisation et de politisation de l’État à laquelle la mondialisation a offert de nouvelles ressources sans en modifier le cours.
À l’opposé du discours sur le retour à l’Empire et aux traditions, ce constat indique en quoi, une fois relativisées la place et l’influence de la révolution maoïste, le XX e siècle possède une histoire spécifique dans la longue durée chinoise et dans l’histoire moins longue mais quand même antérieure des contacts de la Chine avec l’Occident. Le siècle postimpérial ne serait-il pas le moment où le vieil ordre chinois, qui avait été longtemps posé, pensé et défendu comme l’ordre même du monde, s’est réorganisé pour occuper toute sa place dans un univers qui le dépassait ? Que cette réorganisation, révolutionnaire ou réfor miste, portée par des groupes sociaux ou par des pouvoirs d’État, ait été avant tout et reste dans le temps présent un processus centré sur la construction de l’État-nation, que ce processus n’ait pas été l’imitation d’une formule imposée de l’extérieur à partir du XIX e siècle, autrement dit une réponse à l’Occident, comme le voulait John King Fairbank, mais une réponse de la Chine au défi de sa propre histoire et, précisément, à l’histoire des rapports entre le pouvoir impérial et une société en pleine mutation sous la dynastie des Qing, que cette réponse par la mutation du politique ait conféré au siècle dernier sa contemporanéité et sa spécificité, ainsi qu’une unité d’ensemble embrassant dans un même mouvement la fin de l’époque impériale, le moment révolutionnaire et la sortie du maoïsme, et qu’enfin cette unité permette de recadrer les événements dispersés et les expériences isolées auxquels s’attachent désormais nombre d’historiens, voilà quelle sera notre hypothèse.
Il s’agit là, bien sûr, d’un questionnement qui s’adresse aux spécialistes, mais il suffit de songer à ce que représente, dans la dynamique du monde actuel, le poids de la construction étatique chinoise débarrassée des impedimenta de la souveraineté limitée et des hyperboles révolutionnaires pour mesurer l’importance non seulement intellectuelle, mais avant tout politique de l’enjeu, dans une dimension qui ne se limite pas à l’affrontement sur les valeurs ni à la compétition économique. Deux exemples suffiront à préciser ces enjeux.
Si l’on accepte l’idée que la mondialisation fait entrer l’État-nation dans l’histoire, il faut passer par pertes et profits la trajectoire historique chinoise la plus récente, celle qui est encore active de nos jours, ou, du moins, il faut en rendre compte en posant que l’État postmaoïste, encore si puissant aujourd’hui, est appelé à se dissoudre dans les réseaux nationaux et internationaux, dont certains observateurs annoncent au reste qu’ils minent déjà l’édifice… À moins que le pouvoir chinois ne convienne à la réalité de l’économie de marché planétarisée et ne soit appelé à durer non pas contre elle, mais grâce à elle.
L’autre exemple est, bien entendu, celui de la démocratie et de son avenir en Chine continentale et, par ricochet, à Hong Kong et à Taïwan. Enjeu majeur de l’histoire du politique dans la Chine du XX e siècle, sera-t-elle assurément au rendez-vous de la modernisation postmaoïste, comme beaucoup le pensent ou le souhaitent ? Ne doit-on pas, ici encore, s’interroger su

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