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Publié par
Nombre de lectures
2
EAN13
9782824051000
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
L’Histoire des Comtes de Poitou d’Alfred Richard – ancien archiviste du département de la Vienne –, éditée pour la première fois en 1903, est fondamentale pour la connaissance de l’histoire du Poitou et de l’Aquitaine des Xe, XIe, et XIIe siècles. Et pour mieux comprendre l’épopée de ces comtes qui devinrent les plus puissants seigneurs du royaume des Francs – ducs d’Aquitaine, ducs de Gascogne, et même, comtes de Toulouse – avant d’être sacrés, au XIIe siècle, reines et rois d’Angleterre. Cent ans après cette première et aujourd’hui – introuvable – édition, voici une troisième édition en quatre tomes de ce grand œuvre de l’Histoire « régionale » qui réjouira tous les amateurs et tous les chercheurs. La lente montée en puissance des comtes de Poitou qui deviennent duc d’Aquitaine, au milieu du Xe siècle et assoient leur puissance face aux comtes de Toulouse, d’Auvergne, et avec plus de difficulté face aux ambitieux comtes d’Anjou.
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Même auteur, même éditeur :
ISBN
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2006/2011/2016/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0352.8 (papier)
ISBN 978.2.8240.5100.0 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
AUTEUR
ALFRED RICHARD
TITRE
HISTOIRE DES COMTES DE POITOU tome I er ( n. s. ) (778-1058)
AVANT-PROPOS
L orsqu’au mois de décembre 1887 j’inaugurai à la Faculté des lettres de Poitiers les conférences d’histoire du Poitou que j’y ai poursuivies pendant neuf années, il n’entrait nullement dans mes intentions d’en faire le point de départ d’une étude générale sur quelqu’une des périodes de cette histoire.
Ce n’était tout d’abord qu’un essai, dans lequel ceux qui l’avaient inspiré et moi-même n’avions vu que l’occasion de faire participer les personnes que ces questions pouvaient intéresser aux connaissances spéciales que j’avais pu acquérir par une longue pratique, mais les faits sont venus, comme il arrive souvent, donner un démenti aux prévisions.
Quand, après avoir passé en revue l’histoire de la province, depuis les temps les plus reculés jusqu’à la fin de l’ancien régime, il a fallu reprendre avec plus de détails chacune des parties de cette vaste esquisse, c’est alors que les lacunes qui pouvaient se dissimuler dans un ensemble apparurent sans voiles.
Lors de ma première conférence, j’avais dit aux auditeurs qu’attirait la nouveauté de cet enseignement que je passerais légèrement sur ce que tout le monde devait savoir, mais que je m’étendrais aussi longuement qu’il me serait possible sur ce que l’on ignorait généralement.
C’était de l’inédit, que je promettais, et, sur ce point, j’ai tenu ma parole ; mais ce qu’il ne fut pas toujours facile de faire, c’était de souder ensemble tous les faits ainsi exposés et d’assurer que ceux-ci étaient bien mis à l’endroit qui leur convenait. A côté de l’historien, ou plutôt du narrateur, il y eut donc lieu d’assurer une large place au critique, mais, des preuves ou des témoignages amassés par celui-ci, bien souvent il n’est rien resté, du moment qu’ils n’avaient d’autre assise que la parole lancée du haut de la chaire professorale. Pour convaincre, il faut des textes.
Aussi n’eus-je pas trop lieu de m’étonner quand, rendu à mes études ordinaires, je vis attaquer certaines théories que j’avais exposées de mon mieux, mais qui n’avaient pu amener à elles tous ceux devant qui elles avaient été produites : la bataille de Vouillé, la question des Taifales, l’atelier monétaire de Melle, les armoiries du comte de Poitou , m’amenèrent successivement à prendre la plume. D’autres polémiques auraient pu se produire, ce que voyant, de bienveillants amis, que je remercie de leur sollicitude et de leur sympathie, quelque fatigue qu’elles m’aient imposée, me pressurent de mettre au jour le résultat de mes recherches sur l’histoire de notre province.
Je ne pouvais évidemment entreprendre une histoire générale du Poitou sur le plan tracé par D. Vaissete pour le Languedoc et si largement retouché par ses nouveaux éditeurs ; des œuvres semblables ne peuvent être le fait d’un seul homme : au promoteur de l’entreprise il est indispensable d’adjoindre le concours de plusieurs bonnes volontés. J’étais seul, un sujet limité s’imposait donc ; enfin, après avoir bien hésité, je me suis décidé pour l’histoire des Comtes de Poitou.
Je dois pourtant dire que deux autres travaux m’avaient vivement tenté : l’un était de faire la géographie historique du Poitou, l’autre d’étudier la condition des personnes et des terres dans ce pays pendant le gouvernement de ses Comtes. En m’arrêtant à ce dernier sujet, je ne faisais que reprendre sur un plan plus étendu la thèse que j’avais soutenue à l’École des Chartes et dont j’avais seulement tiré quelques années après un mémoire sur les Colliberts, mais, en y réfléchissant bien, il apparaissait nettement qu’avant de traiter un point spécial de l’histoire du Poitou au temps de son autonomie féodale, il fallait être très documenté sur celle-ci dans son ensemble. Or, et j’avais été maintes fois à même de le constater, le manque de notions certaines sur les Comtes était une occasion continue d’erreurs chez les écrivains qui se hasardaient à traiter un point d’histoire dans lequel leurs personnes ou leurs actes devaient être rappelés.
Cette période de quatre siècles et plus, qui s’étend de la création du comté de Poitou en 778 à sa disparition en tant que fief indépendant par sa réunion à la couronne de France en 1204, est sans contredit la plus obscure de nos annales, comme l’est du reste celle qui lui correspond dans l’histoire de France. Les textes pourtant ne manquent pas, et bien qu’ils présentent des lacunes dont la plupart ne seront jamais comblées, leur ensemble permet toutefois d’établir une suite de faits que l’on peut sans crainte qualifier d’histoire ; seulement leur mise en œuvre offre des difficultés telles que, même avec la recherche la plus minutieuse, le travail le plus patient, on n’est pas toujours assuré de les surmonter.
Le plus grand écueil auquel se heurte le travailleur qui se livre à l’étude de ces temps reculés, c’est le défaut de dates, d’où les erreurs sans nombre sur la chronologie générale, sur la succession des faits ou l’identité des personnes. Non seulement cette omission se rencontre chez les historiens les plus accrédités, comme Adémar de Chabannes, dont la chronique, qui s’étend du IX e au XI e siècle ne contient presque pas de dates, ou comme Suger, qui n’en a mis aucune dans la vie de Louis VI, mais elle existe aussi dans des documents dont la date devrait être le principal élément, c’est-à-dire dans les actes authentiques. Et encore arrive-t-il parfois que l’on est très embarrassé pour mettre à leur place exacte les actes pourvus de l’indication de l’année, selon que leur rédacteur a fait partir celle-ci de Noël, du 1 er janvier, du 25 mars ou de Pâques.
Si, à défaut de l’énoncé de l’année, on veut s’appuyer sur des synchronismes, sur les années du règne d’un pape ou d’un roi, ce qui est assez fréquent, on rencontre des cas où l’on reste fort perplexe, comme par exemple celui du roi Charles le Simple, à qui on peut attribuer six époques différentes pour le commencement de son règne.
En témoignage de cette pénurie de dates, on peut présenter le cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers, un des plus précieux recueils de chartes qui nous ait été conservé, lequel, sur les 598 actes qu’il contient, s’étendant de l’an 888 à 1149, n’en compte que 43 qui portent une indication précise d’année.
En réalité, pendant les XI e et XII e siècles, mettre une date à un récit, à une charte, à une lettre surtout, était un fait exceptionnel. La règle la plus suivie était qu’il n’y en eût pas, et de cela il n’y a pas trop lieu de s’étonner. Aujourd’hui, combien n’est-il pas de personnes qui se refusent volontairement à mettre en tête de leurs lettres toute autre indication que celle du jour ou elles les écrivent, si bien que celles de ces missives qui surnageront présenteront aux historiens de l’avenir des obscurités identiques à celles que l’on rencontre chez leurs devancières.
Ces quelques remarques ont simplement pour objet de faire sentir au lecteur une partie des difficultés de la tâche entreprise et de lui donner l’explication de lacunes ou d’erreurs qu’il sera à même de relever. Je ne parle pas du déchiffrement des actes originaux ou autres, ceci est affaire de métier.
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