Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac (Tome II)
208 pages
Français

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Description

Paru initialement en 1882, voilà un texte essentiel pour la connaissance historique de Cognac et de sa région.


L’abbé Cousin — se désignant lui-même comme « enfant du pays » et membre des sociétés historiques d’Aunis et Saintonge —, réalise un ouvrage capital, basé sur une patiente recherche des archives disponibles. De l’antiquité, en passant par les temps troublés du moyen-âge, de la guerre de Cent ans, des guerres de Religion, jusqu’au XIXe siècle, rien de ce qui touche à Cognac et son pays n’échappe à l’abbé Cousin. Historien, érudit, généalogiste, ou simple amoureux de sa région, chacun y trouvera matière à ses recherches.


Le tome Ier s’attache essentiellement à l’histoire de Cognac jusqu’à la Révolution.


Le tome II va de la Révolution à la fin du XIXe siècle et porte ensuite sur l’histoire des villes, villages et paroisses autour de Cognac.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782824050645
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Même auteur, même éditeur





isbn

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2009/2013
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte–Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0161.6 (papier)
ISBN 978.2.8240.5064.5 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


Eugène COUSIN curé de Merpins
histoire de COGNAC JARNAC & SEGONZAC et d’un grand nombre de localités entre SAINTES & CHATEAUNEUF, ARCHIAC & ROUILLAC PONS & SAINT-JEAN D’ANG ÉLY TOME II







TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE I er
Avant-coureurs de la Révolution de 1789. — Le peuple conquérant et le peuple conquis. — La philosophie et les encyclopédistes. — Embarras des finances. — Les Etats Généraux et l’ouvrage de l’abbé Sieyès sur le tiers-état. — Délégués du tiers à l’assemblée préliminaire de Cognac, le 7 mars 1789. — Délégués de la noblesse et du clergé à Angoulême, les 18 et 19 mars 1789. — Emotion des provinces. — Prise de la Bastille, le 14 juillet. — Séance du 4 août. — Abolition des droits et privilèges féodaux. — Emigration. — Constitution imposée au clergé, — nouvelle division du territoire français. — Le canton de Salles et les cantons limitrophes de Cognac. — Enrôlements de 1792. — Sanglante tragédie de 1793. — Abolition de la royauté. — Nouveau calendrier républicain. — violation des sépultures royales à Saint-Denis. — Régime de la Terreur. — Réaction contre Robespierre. — Le général Bonaparte. — Restauration du culte. — Considérations générales.
A la longue le peuple s’apercevait que la royauté n’avait tant sapé et miné l’édifice féodal que pour se renforcer elle-même, et que la tyrannie gouvernementale remplaçait pour lui, en la comblant, la tyrannie locale. Aussi, de crainte qu’il ne conçût l’idée de faire tôt ou tard reconnaître ses droits, la royauté s’avisait-elle de flatter la bourgeoisie, afin de créer entre elle-même et le peuple un rempart protecteur de ses immunités, de son despotisme légal. Précautions impuissantes à conjurer un antagonisme qui ne pouvait plus rester à l’état latent ! L’orgueil nobiliaire, les prétentions de la bourgeoisie, les rivalités occasionnées par des privilèges surannés, le réveil et la ténacité de l’opinion publique, tout présageait une solution violente. Il n’y avait pas un écrivain qui ne s’arrogeât le droit de flétrir les abus, la vénalité des charges, les concussions des fonctionnaires, de censurer en un mot les actes du gouvernement. Pendant ce temps les privilégiés avaient beau se gorger de jouissances, se draper dans leurs traditions séculaires, les idées nouvelles n’en faisaient pas moins leur chemin. De protégées qu’elles étaient dans les siècles précédents, les lettres devenaient protectrices dans celui-ci. On venait de voir s’élever une secte bien autrement redoutable pour le trône et pour l’autel que Luther et Calvin : c’était la philosophie encyclopédiste. Pourtant les philosophes, tout en cherchant à détruire les traditions du passé, rêvaient des privilèges d’un autre genre ; voilà pourquoi ils ne se souciaient pas d’éclairer le peuple, qu’ils appelaient la canaille. Au fait, on ne voit pas ce qui poussait Voltaire, Rousseau, d’Alembert, Diderot et autres à s’acharner à ce point contre les institutions anciennes, eux qui ambitionnaient tant les distinctions et les faveurs de ce régime. La vanité, le désir de faire parler de soi, d’acquérir de la célébrité, pas d’autre mobile assurément n’excitait les encyclopédistes. Ils eurent pourtant beau jeu contre des adversaires énervés par le luxe et l’oisiveté. Leurs écrits se répandaient avec rapidité et provoquaient des réflexions de tout genre. Le sarcasme, la licence dont ils étaient remplis les faisaient rechercher avidement d’une foule de gens corrompus qui occupaient les plus liantes positions de l’Église, de l’armée et de la magistrature. Au milieu de cette fièvre qui agitait la société, le roi Louis XV, le Sardanapale de cette époque, pour parler comme l’illustre Lacordaire, entendait les craquements de l’édifice social, mais il se consolait en répétant : « Tout cela durera bien autant que moi » ; ou encore : « Nos successeurs seront bien embarrassés ».
Le peuple regardait, écoutait et cherchait à comprendre quelque chose à ces mots de constitution, de réformes, d’affranchissement, de pacte social, de droit, etc. Tout cela ne devait pas être perdu pour lui, mais restait encore à l’état de lettre morte. En attendant, l’opinion, cette force qui s’impose tôt ou tard irrésistiblement, s’exprimait ici par une émeute, là par l’organe des parlements, plus loin par des protestations, des comédies et des pamphlets. Il n’était plus temps de vouloir arrêter un mouvement qui gagnait sans cesse en profondeur et en intensité, et pourtant c’est ce que tentèrent de malavisés ou imprudents conseillers.
D’où naît, disait le clergé des hautes charges, d’où naît cet examen curieux et inquiet que chacun se permet concernant les actions, les droits, les limites du gouvernement ? »
Et Malesherbes répliquait : « Il est un tribunal ne relevant d’aucune autorité, qui apprécie les qualités et décide du mérite de chacun ; dans un siècle où chaque citoyen peut, par la presse, parler à la nation, ceux qui ont reçu de la nature le don d’instruire et de toucher les hommes sont, au milieu de la société actuelle, ce que les orateurs de Rome et d’Athènes étaient au milieu du peuple réuni ».
On voit que la Révolution germait dans les esprits et qu’elle ne devait pas tarder beaucoup à passer dans les faits. La haute classe elle-même, spirituelle, dépravée et sans principes certains, encourageait les livres qui sapaient sa puissance ; elle en acceptait la dédicace et les propageait ouvertement. Parmi les nombreux dignitaires de l’Église, archevêques, évêques, abbés commendataires, abbés de cour, bien peu savaient s’orienter dans le meilleur sens de leurs devoirs et de leurs intérêts. Le nouveau roi et la cour passaient de la menace à la caresse et ne se résolvaient virilement à rien.
La mesure se comblait donc peu à peu. Les prodigalités d’une part, et, de l’autre, la mauvaise gestion des finances, devaient la faire déborder. Au lieu d’en venir à des réformes urgentes qu’il eût été facile d’opérer soi-même, les ministres qui se succédaient manquèrent de courage pour avouer les déficits et cherchèrent à s’étayer d’un crédit désormais frappé d’impuissance. Semblables à ces empiriques qui s’évertuent à promettre le rétablissement d’un malade qui va cesser de vivre, ou à ces négociants qui déploient un luxe extraordinaire à la veille d’une banqueroute, les ministres furent pourtant obligés de montrer enfin la situation sous son jour véritable. Mais, comme il leur répugnait de faire connaître à tout le monde un tel état de choses, ils crurent assez faire en convoquant une assemblée des notables, en 1787. C’était là un palliatif et non un remède. Aussi la royauté se vit-elle obligée de recourir à la ressource suprême, c’est-à-dire de convoquer les États-Généraux.
Ils ne l’avaient pas été depuis 1614. Le consentement du Parlement était nécessaire ; aussi, craignant de perdre son reste d’influence, opposait-il toute sorte d’arguties et de subtilités. Ce nouvel obstacle ne fit qu’accroître l’ardeur des philosophes et du tiers-état.
« Ce fut, dit l’historien Cantu, un concert universel de plaintes ; on s’écriait que tout était constitu&

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