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Publié par
Nombre de lectures
3
EAN13
9782824050638
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Paru initialement en 1882, voilà un texte essentiel pour la connaissance historique de Cognac et de sa région.
L’abbé Cousin – se désignant lui-même comme « enfant du pays » et membre des sociétés historiques d’Aunis et Saintonge —, réalise un ouvrage capital, basé sur une patiente recherche des archives disponibles. De l’antiquité, en passant par les temps troublés du moyen-âge, de la guerre de Cent ans, des guerres de Religion, jusqu’au XIXe siècle, rien de ce qui touche à Cognac et son pays n’échappe à l’abbé Cousin. Historien, érudit, généalogiste, ou simple amoureux de sa région, chacun y trouvera matière à ses recherches.
Le tome Ier s’attache essentiellement à l’histoire de Cognac jusqu’à la Révolution.
Le tome II va de la Révolution à la fin du XIXe siècle et porte ensuite sur l’histoire des villes, villages et paroisses autour de Cognac.
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Même auteur, même éditeur
isbn
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2013
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte–Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0160.9 (papier)
ISBN 978.2.8240.5063.8 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
Eugène COUSIN curé de Merpins
histoire de COGNAC JARNAC & SEGONZAC et d’un grand nombre de localités entre SAINTES & CHATEAUNEUF, ARCHIAC & ROUILLAC PONS & SAINT-JEAN D’ANG ÉLY TOME I er
PRÉFACE
I l serait honteux à un prince, disait jadis Bossuet au fils de Louis XIV, d’ignorer l’histoire, qui est la maîtresse de la vie humaine ».
Nous pouvons bien ajouter, après ce grand homme, qu’il serait surtout honteux d’ignorer l’histoire de son pays natal, non seulement à un prince, mais à quiconque est appelé à participer par son suffrage, par son influence ou par ses fonctions, aux. affaires publiques. Or, si d’un côté il n’est rien de plus louable qu’une telle étude, de l’autre il n’est encore de nos jours, certes, rien de moins facile, tant à cause de la disette d’ouvrages de ce genre qu’à raison de la difficulté d’aller recueillir cet enseignement dans les bibliothèques publiques, dans les in-folios et dans les archives poudreuses où il se trouve souvent éparpillé, presque toujours enfoui.
De là vient que si l’histoire générale est à la portée de tous, on peut dire que, à l’exception d’un tout petit nombre d’hommes voués par état ou par goût à ces austères études, presque tout le monde ignore l’histoire locale. Et cependant, on ne saurait tenir ni pour indifférente ni pour étrangère la connaissance de ce qui s’est passé dans notre pays, de ce que nos pères ont fait ou ont souffert pour nous transmettre le produit de leurs travaux, de leur gloire ou de leurs vertus. Que si, par hasard, ce patrimoine, cet héritage de nos pères nous avait été ravi, combien ne devrions-nous pas être jaloux de le revendiquer ! A bien prendre, en effet, n’est-ce pas là comme une dot inaliénable qui nous revient naturellement et pour tout dire d’un mot, comme une portion de la patrie qu’ils nous ont léguée avec leur sang et leur nom ?
Ces traditions glorieuses se font jour à tout instant dans la suite des âges chez nos ancêtres les plus rapprochés de nous à l’égard de ceux qui les ont précédés : tant est étroite la solidarité qui unit entre elles les générations. Nous aurons bien des fois occasion de le montrer. Est-il besoin d’ajouter que l’intérêt s’étend et se communique, à mesure que l’on creuse davantage dans ce fond intime de la vie, des mœurs et des relations de nos ancêtres sur tous les points où s’est exercée leur activité, religieuse, guerrière, intellectuelle, commerciale, industrielle, agricole ou politique ?
Telles sont les considérations qui se pressaient en foule à notre esprit, quand nous avons entrepris de recueillir, de collationner, de marquer de l’empreinte d’un patriotisme loyal et élevé les documents des anciens âges qui ont pu être sauvés de la destruction ou de l’oubli. Tâche ardue sans doute, mais douce et attachante, allégée surtout par la sympathie accordée de toute part à notre œuvre. Aussi notre reconnaissance est-elle vive et profonde pour tous ceux qui, à divers titres, ont bien voulu lions aider de leurs lumières, nous fortifier de leurs conseils ou de leurs encouragements.
Faire revivre le passé, décrire même le présent, tels qu’ils apparaissent à tout esprit exempt de prévention, dire la vérité à tous simplement et noblement, sans passion et sans faiblesse, voilà le grand devoir de l’historien, voilà le but que nous nous sommes proposé dans ces pages où la candeur du récit suffira toute seule à exciter l’intérêt. Si nous devons beaucoup aux écrivains qui nous ont précédé dans la même voie, notre travail se distingue pourtant du leur en ce que nous nous attachons moins à la description des monuments et à l’éclat des généalogies nobiliaires qu’à la peinture des mœurs et à l’enchaînement des faits, et que nous avons accordé une place considérable à ce peuple qui comptait à peine dans les temps anciens et durant la période du moyen âge, à ce peuple dont les droits les plus légitimes étaient si souvent méconnus et dont les revendications devaient être un jour si formidables.
Mais, parce qu’il n’est pas de coin de terre si isolé qu’il ne participe à la vie d’un grand pays, et parce que celle-ci ne peut trouver que dans une sollicitude impartiale, équitable pour tous la raison d’être de ses coutumes, de ses institutions et de ses lois, aussi bien que de mille détails qui se recommandent à la patiente et sagace attention de l’historien, nous avons dû étudier avec le plus grand soin cette compénétration réciproque. En effet, outre que les plus importants événements de l’histoire nationale servent de jalons ou de phares à quiconque s’essaie à écrire l’histoire locale, ce perpétuel synchronisme ouvre un champ plus vaste, plus moral, plus fécond à toutes les hautes inspirations, en même temps qu’il fournit matière aux réflexions sérieuses.
Quel que soit le jugement qu’on en porte, un livre est une œuvre. Un bon livre est celui qui nous rend meilleur, qui nous apprend à bien penser et à bien vivre. Un bon livre est celui qu’un jeune homme désireux de s’instruire feuillette avec ardeur, que le vieillard médite au coin de son foyer et dont la famille réunie aime à faire l’objet de son grave entretien. Écrire un tel livre, ce n’est pas seulement propager la lumière, c’est étendre et consolider le règne du bien, contribuer à sa prépondérance, relever l’humble et le pauvre de l’abjection, glorifier l’autorité vraiment digne de ce nom, et, par contre, faire frémir la tyrannie, sous quelques dehors spécieux qu’elle se déguise, d’un courroux fort heureusement aussi insensé qu’impuissant.
Si l’on sent donc vibrer dans ces pages une foi sincère et profonde, une conviction généreuse et éprouvée, que l’on veuille bien songer qu’elle est inspirée par l’amour de la patrie, et de celle qui nous attend et de celle qui nous a vus naître. Oh ! la patrie ! Là sont nos premiers souvenirs, souvenirs si pleins de charme jusqu’en nos derniers ans ! Terre qui nourris ou qui recouvres dans leur dernier sommeil nos parents, les compagnons de nos premiers jeux, nos plus fidèles et plus dévoués amis, je te salue ! C’est sur ton sol chéri que se parle l’idiome dans lequel un bon père, une tendre mère consolèrent nos premiers chagrins et nous apprirent à bégayer le nom du Père qui est dans les cieux.
Quant au style en lu même, qu’en dirons-nous ? C’est que la parole ayant été donnée à l’homme, non pour déguiser sa pensée, comme le voulait le trop célèbre Talleyrand, mais pour la mettre à la portée de tous, l’historien consciencieux ne doit avoir rien de plus à cœur que d’être compris. Jadis le conquérant macédonien qui avait adressé des documents considérables pour l’histoire au célèbre Aristote, son ancien précepteur, appréhendait avec une jalousie puérile que la science ne devînt trop accessible au vulgaire ; mais le philosophe courtisan lui répondit que ses ouvrages étaient écrits avec assez d’obscurité et de subtilité pour que la science demeurât toujours le privilège d’un très petit nombre. C’est exactement le contraire que nous avons eu en vue, nous appropriant, autant que nos forces peuvent nous le permettre, cette belle parole de François Arago : « La clarté étant la politesse de ceux qui parlent en public, je ferai tous mes efforts pour que vous ne me trouviez pas impoli. » Aussi bien, nous adressant principalement à cette classe dont les loisirs sont rares et les travaux incessants, nous garderons-nous bien d’oublier que si la sobriété est la seconde qualité du style, la clarté reste toujours la première, et que, partant, il faut beaucoup moins supposer les connaissances chez les lecteurs que les remémorer. D’ailleurs n’a-t-on pas dit que ce qui n’est pas clair n’est pas français ?
Cet ouvrage se divise naturellement en trois parties. Dans la première, nous traitons de ce pays durant la période celtique, sous la conquête romaine et