Groix l île des Sorcières
182 pages
Français

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Groix l'île des Sorcières , livre ebook

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Description

Une évocation historique, sociologique, économique et humaine de ce qu’était l’île de Groix au lendemain de la deuxième guerre mondiale dans les années 1950.


Si la partie historique n’est pas très conséquente car l’île ne fut pas d’un très grand enjeu stratégique, les descriptions de vie des îliens — et tout particulièrement des marins et pêcheurs du XIXe siècle jusqu’il y a cinquante ans — offrent au lecteur d’aujourd’hui un dépaysement certain. On peut alors mesurer, — avec nostalgie, regret ou satisfaction, c’est selon —, les différences qu’un siècle ou même un demi-siècle a pu creuser...


Un ouvrage plein d’enseignements pour apprendre, se souvenir et ne pas oublier.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782824050751
Langue Français
Poids de l'ouvrage 48 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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PICHON
ROGER PICHON
G R O I XL’ Î L E D ES S O RC I ÈRES e n e ze rh r o a h
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette :©Eric Chaplain Pour la présente édition :©EDITIONS DES RÉGIONALISMES ™— 2012/2013 Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte–Grenier — 17160CRESSÉ ISBN 978.2.8240.0065.7 Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
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Roger PICHON
G RO I X l’île des sorcières ENEZ ER HROAH
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À tous les marins et sauveteurs de France. À Louis Stephan, mon ami. R. P.
PRÉFACE ui connaît la Bretagne sait combien l’Armorique insulaire diffère de l’Armorique continentale. Q séparent, on aborde un tout autre pays, par Aussitôt franchis les quelques milles qui les la race, le costume, les mœurs et quelquefois la langue. Groix n’échappe pas à la règle et M. Roger PICHON a su très justement faire ressortir les traits particuliers qui dis-tinguent cette pépinière de marins des autres coins de la plus maritime de nos provinces. La lecture des quarante chapitres qui suivent se poursuit avec un égal agrément. Elle incitera ceux qui ne connaissent pas encore « l’île des Sorcières » à l’aller visiter. À beaucoup de ceux qui ne l’ont parcourue qu’en touristes hâtifs elle donnera le désir d’y revenir. Ce bel ouvrage en rendant hommage aux intrépides pêcheurs groisillons sert aussi la noble cause des équipages de nos canots de sauvetage. On trouvera cités en bonne place dans les pages qui suivent les anciens patrons de notre Station de Groix Jean CAMENEN, Gildas BIHAN, Jean KERSAHO, Victor JEGO, son fils Marcel JEGO et notre actuel patron Pierre TONNERRE, tous chevaliers de la Légion d’Honneur et inscrits à ce titre en tête du Livre d’Or de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés.
VICE-AMIRAL D’HARCOURT Président de a Société Centrae de Sauvetage des Nauragés.
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HATOUP ! Lapidaire mais combien éloquente est la devise de Groix. Six lettres qui signifient « Toutes voiles dehors » ou « Tout dessus » pour employer l’expression même des marins. Six petites lettres qui disent le grand courage, une bravoure quotidienne, un constant oubli de soi et une générosité de tous les instants, une audace calme et fière, une loyauté d’autrefois. Six lettres qui tracent la vie des dieux de Groix.
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AVANT-PROPOS
À mes amis ecteurs endant cinquante années j’ai aimé chaque instant de la vie et ce qu’il apportait avec me trPaînaient sur la moitié du globe, m’offrant toutes lui, bon ou mauvais, tandis que les hasards les satisfactions et toutes les vicissitudes réservées aux aventuriers, apprenant chaque année un peu plus à me méfier des hommes, de presque tous les hommes et, dans ce demi-siècle de vie enthousiaste et brutale, comprenant qu’il y a davantage de sources de joies profitables et belles dans un îlot perdu que dans un rassemblement d’humains. J’ai trouvé sous tous les ciels et dans tous les pays ces coins où l’on peut rêver, hurler, rire, chanter, se recueillir, blasphémer, pleurer, contempler, mais seul, ou à deux. Et sans qu’on vînt, au nom d’une morale inhumaine et stupide, troubler ma passagère liberté. En France, c’est à Groix que j’ai connu ce havre de paix, Groix, une île qui mérite les mille toiles qui ne furent jamais peintes et les mille poèmes jamais écrits, si l’on en excepte les quelques vers bretons, tous admirables, du Groisillon Jean-Pierre Calloc’h. Et il serait injuste de n’en point faire partager la beauté aux quelques-uns qui, en ces temps troubles, la recherchent.
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J’ai écrit ce livre avec plaisir et j’ai le droit d’espérer qu’il plaira aux « hommes de bonne volonté ». Et ma joie sera infinie, mon but atteint, si vous trouvez dans ces pages l’ardent désir de connaître ces plages solitaires de sable fin semé d’innombrables grenats, ces landes parfumées d’où le pied chasse l’alouette qui s’élève en chantant ou le lapin qui fuit parmi cent variétés de fleurs sauvages jamais cueillies. Alors de multiples joies seront vôtres, et à jamais restera gravé dans votre cœur le souvenir enchanteur de votre séjour dans l’île des sorcières. Rôgé Pîçhô.
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...cette mer sauvage et bouleversée, insondable comme les temps lointains, mysté-rieuse comme la destinée... (Pàû BOURGET, Lîé é Béàgé.)
Béàgé, pàyŝ é àéŝ îéŝéŝ ôù ŝé éŝŝé pàfôîŝ é ŝqûééé ’û çhêé ô, pàyŝ é bôîŝ féûîûŝ, é ŝîéçîéûŝéŝ fôêŝ, é fààîŝéŝ àîéŝ ; ôù éŝ bôçŝ é ôçhéŝ ŝ’éàŝŝé é û çhàôŝ gàîôŝé, ôù éŝ ŝàbéŝ éé éà à éîèé àgûé éûŝ bôŝ àpîŝ, ôù éŝ kôîgàŝ péûpé à bûyèé é àŝé, pà éŝ ûîŝ ûàîéŝ, à ôé éŝ jôûŝ é à ŝéàîé, àûôû éŝ éhîŝ... pàyŝ ôù û ŝôûéàî pîŝ é à îé îé, â à àçé qûî géé ŝû ŝô ŝô, ’ûé îûàbé çôyàçé é û àû-éâ é jûŝîçé. (Guy ROPARTZ, de ’Institut, 1891.)
HISTORIQUE ’Île de Groix, aux temps historiques, por-tait le nom de (île des  Enez er Hroah L Sorcières), et ce nom avait pour origine la présence, sur ces rocs sauvages, d’un collège de drui-desses qui, la chevelure au vent et la robe balayant l’écume des vagues, rendaient les oracles et présidaient à la fureur des tempêtes. Les Romains y firent une courte apparition mais n’y séjournèrent pas, quoique leur nom ait été donné à une redoute (de défense ou de guet) visible de nos jours, mais qui est un ouvrage postérieur contre les invasions des Normands. e Au V siècle l’île était inhabitée lorsque les Bretons d’Irlande, poursuivis par les hordes saxonnes, prirent la mer sous la conduite de leurs moines et vinrent se réfugier en Armorique. Saint Tudy, le premier, visita Groix avec ses émi-
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grants, mais devant l’aridité du lieu il préféra passer sur le continent et y construisit un monastère, que les pillards scandinaves mirent d’ailleurs à sac en 900. Peu après son passage un autre moine, saint Gun-thiern, débarqua sur l’abrupt rocher en compagnie d’une troupe de fuyards, et bientôt l’île fut couverte d’ermitages autour desquels la glèbe aride se fertili-sait, procurant aux premiers habitants une nourriture suffisante. Avec la pêche, dans ce pays où le poisson pullulait, naquit l’abondance qui permit d’accueillir charitablement les malheureux exilés venus par in-tervalles chercher asile dans ces parages. Vers 550, saint Gwennael groupa les moines soli-taires et fit construire un couvent qu’environnèrent bientôt les demeures des réfugiés. Des bannis accourus de régions éloignées et diverses, des naufragés jetés sur les écueils et recueillis, se mêlèrent peu à peu à la population primitive et en firent un amalgame de races dont certaines particularités s’observent encore de nos jours. Alors firent irruption les pirates du Nord, montés sur leurs drakkars rapides, aux proues décorées d’images de monstres fantastiques ou de déesses sanguinaires. À ceux-là il fallait de l’or, de la rapine, des flammes. Les pauvres gens de l’île, désarmés, cherchèrent refuge dans les cavernes profondes qui découpent le littoral. Quels trésors ne trouverait-on dans ces cachettes ? Le calme rétabli, Groix vécut derechef des heures tranquilles. En 1384 elle passe sous la domination
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