Shanadithit , livre ebook

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«Elle portait toujours sur elle un petit fragment de quartz qu’elle disait être un morceau de son pays – ce fut son seul héritage, avec les histoires qu’elle avait racontées et quelques dessins. Surtout, elle portait le poids du destin tragique de son peuple. Un peuple malheureux comme les pierres.»
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Publié par

Date de parution

10 avril 2014

Nombre de lectures

0

EAN13

9782895966210

Langue

Français

La collection «Mémoire des Amériques» est dirigée par David Ledoyen
Ce texte est extrait de l'ouvrage de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque, De remarquables oubliés , t. 1, Elles ont fait l'Amérique , Montréal, Lux Éditeur, 2011.
Illustration de couverture: Francis Back
© Lux Éditeur, 2011 www.luxediteur.com
Dépôt légal: 2 e trimestre 2014 Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque et Archives nationales du Québec ISBN(ePub) 978-2-89596-621-0
Ouvrage publié avec le concours du Conseil des arts du Canada, du programme de crédit d’impôt du gouvernement du Québec et de la SODEC . Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada ( FLC ) pour nos activités d’édition.
Shanadithit
E lle portait toujours
sur elle un petit fragment de quartz qu’elle disait être un morceau de son pays – ce fut son seul héritage, avec les histoires qu’elle avait racontées et quelques dessins. Surtout, elle portait le poids du destin tragique de son peuple. Un peuple malheureux comme les pierres.
E N 1500, ILS OCCUPENT toute l’île de Terre-Neuve; avant d’être nouvelle, cette terre est la leur. Mais le long des côtes, en ce jour de mars 1823, les Béothuks sont à peine six, une petite bande affamée, effarouchée, menacée par la tuberculose et les chasseurs d’Indiens. Autrefois, on autorisait les Blancs à les abattre, maintenant le gouvernement de Terre-Neuve octroie des primes pour la capture de Béothuks vivants.
L’hiver a été dur, la nourriture rare. Les trappeurs anglais pénètrent de plus en plus profondément à l’intérieur du territoire, ils remontent même jusqu’au lac des Indiens Rouges. Pour survivre, les Béothuks doivent demeurer invisibles. Ils fuient plus qu’ils ne chassent; ce sont eux-mêmes des proies. Les voici donc terrés dans leur petit campement de la baie Badger: un couple, leurs deux filles, leur fils, un gendre. L’une des filles est frêle, toussoteuse. Sa sœur, Shanaditith, est épanouie, volontaire. Elle a environ vingt-trois ans, et déjà deux cicatrices de blessures par balle. Le plus récent incident remonte à son adolescence lorsque, occupée à gratter une peau de caribou au bord du lac, un Micmac du nom de Noël Bosse lui a tiré dessus. Le bonhomme se vantait d’avoir tué quatre-vingt-dix-neuf Béothuks et il comptait bien en tuer un centième avant de «prendre sa retraite». La balle a traversé le bras de Shanadithit, qui a pu s’enfuir dans la forêt. La première fois, elle était petite, une balle lui avait traversé la jambe.
Ainsi vont leur vie et leur histoire: fuir, fuir. Il y a un mois tout juste, la bande a été surprise par des trappeurs terre-neuviens.

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