Gérald Godin (1938-1994) est mort à la veille du second référendum sur la souveraineté du Québec. Incarnation de la formidable ébullition culturelle québécoise de la Révolution tranquille, il a été à la fois journaliste, poète, éditeur, député du Parti québécois ainsi que ministre des Communautés culturelles et de l’Immigration. On le considère avec raison comme une figure de gauche, promotrice d’un nationalisme québécois moderne, décomplexé et humaniste. Pourtant, Gérald Godin est resté attaché toute sa vie au populisme et au pragmatisme du Trois-Rivières de son enfance, où il était le voisin de Maurice Duplessis. « Un provincial monté en ville », c’est ainsi qu’il se donnait à voir, sans doute pour rappeler à tous où se trouvaient les racines de sa poésie et les raisons de son attachement à son pays.
Cette première biographie de Godin retrace le parcours d’un homme singulier et entier, grand amoureux de la vie et des mots, cabotin et décrocheur qui fut néanmoins l’ami de grandes figures politiques et intellectuelles. Son auteur a eu accès à la totalité des archives familiales, disséqué nombre de documents inédits et interrogé les témoins de l’époque, ainsi que les proches de Gérald Godin et de sa compagne Pauline Julien.
T’en souviens-tu, Godin
astheure que t’es député
t’en souviens-tu
de l’homme qui frissonne
qui attend l’autobus du petit matin
après son chiffre de nuit ?
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