La Sexualité masculine
85 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Sexualité masculine , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
85 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« On a tendance à dépeindre l’homme comme une sorte de phallus ambulant. On simplifie à outrance son mode de fonctionnement sexuel. On laisse croire que la sexualité masculine est fondamentalement déterminée par les lois de la nature, on l"animalise”. « Mes quarante années de recherches en sexologie m’ont, à l’inverse, convaincu qu’elle est, autant que celle de la femme, sous la dépendance du psychisme et qu’elle est même plus énigmatique. » C. C. Pour mieux comprendre la sexualité faussement simple des hommes ! Cofondateur du département de sexologie à l’Université du Québec à Montréal, président-fondateur de l’Institut international de sexoanalyse, Claude Crépault est professeur honoraire à l’Université du Québec à Montréal. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2013
Nombre de lectures 28
EAN13 9782738176875
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, AVRIL, 2013
15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-7687-5
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À Maria.
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Introduction
Chapitre 1 - La construction de la masculinité
Chapitre 2 - Le développement de la sexualité masculine
La première enfance - Du protoérotisme à la phase génitale primaire
La seconde enfance - Une sexualité en progression
L’adolescence - La phase de l’effervescence érotique
L’imaginaire érotique à l’adolescence
La vie adulte - Une discontinuité dans la continuité
Du côté de l’inconscient
Le temps de la vieillesse
Chapitre 3 - Les orientations sexuelles
De l’hétérosexuel au trisexuel
Existe-t-il des facteurs prédisposant à l’homosexualité ?
Homosexualité et « santé sexuelle »
Les changements d’orientation sexuelle
Chapitre 4 - Les perturbations sexuelles
De l’absence de désir au désir démesuré
L’imaginaire érotique : du vide au trop-plein
Quand l’érection fait défaut - L’impuissance
Quand la jouissance n’est pas au rendez-vous - L’anorgasmie
Chapitre 5 - Les troubles de la préférence érotique
À l’origine des troubles
Une façon de sauvegarder le plaisir érotique
Un moyen de vengeance
De l’imaginaire à la réalité
Érotisation du trauma : deux histoires
Chapitre 6 - Une typologie des hommes contemporains
L’homme bleu
L’homme gris
L’homme rose
L’homme orange
L’homme de demain : l’homme polychrome
Références bibliographiques
Du même auteur chez Odile Jacob
Introduction

Les ouvrages sur la sexualité – tant à caractère scientifique que populaire – foisonnent. Je n’en ai pas fait le décompte exact, mais je dirais que ceux sur la femme sont trois fois plus nombreux que ceux sur son vis-à-vis. Et il y a sûrement plus de lectrices que de lecteurs.
Ouvrons les livres destinés au grand public.
D’un côté, on s’y plaît à répéter que la sexualité de la femme est plus subtile que celle de l’homme, qu’elle est intimement intriquée au réseau affectif. D’un autre côté, on présume que pour la femme, tout comme pour l’homme, l’excitation sexuelle n’a de sens que si elle aboutit à une décharge orgastique. On copie en quelque sorte le modèle masculin, basé sur l’excitation et la décharge, une sorte de modèle hydraulique. On parle même d’éjaculation féminine induite par la stimulation d’une prostate rudimentaire (point G). On a aussi tendance, spécialement dans les discours féministes, à sous-estimer la valeur érogène de la relation coïtale. Le raisonnement est simple : puisque le clitoris est la principale zone érogène, c’est en privilégiant ladite zone qu’on accède plus facilement à la jouissance. Même s’il est vrai que le clitoris est chez la plupart des femmes la zone corporelle la plus érogène, même s’il est vrai que le clitoris peut être stimulé indirectement lors de certaines positions coïtales, il n’en reste pas moins que plusieurs femmes aiment particulièrement la pénétration vaginale, en retirent une grande satisfaction, et peuvent même parvenir à l’orgasme de type vaginal lors du coït. Que penser aussi des femmes qui aiment se faire désirer, qui aiment érotiser l’attente, qui trouvent une sorte de jouissance dans l’excitation ? Sont-ce des femmes non émancipées, non évoluées ? À trop masculiniser la sexualité de la femme, on en vient à lui faire perdre ses particularités. Et les femmes à prédominance féminine se reconnaissent mal dans le modèle qu’on leur propose. Leur érotisme diffère de celui des hommes, et leur vrai affranchissement passe par cette possibilité d’exprimer pleinement toutes leurs singularités.
Qu’en est-il maintenant des ouvrages « populaires » portant sur la sexualité de l’homme ? On a tendance à y dépeindre l’homme comme une sorte de phallus ambulant, mû par une force instinctuelle. On simplifie à outrance son mode de fonctionnement sexuel. On s’affole quand ses pulsions sexuelles l’amènent à commettre des délits sexuels. Pour éviter des récidives, on lui propose une désexualisation par castration chimique ou chirurgicale. Quand ses érections font défaut, on lui suggère des facilitateurs érectiles pharmacologiques. Bref, on laisse croire que la sexualité de l’homme, proche de celle des anthropoïdes, est fondamentalement déterminée par les lois de la nature. On « animalise » sa sexualité. Et les plus vertueux espèrent une humanisation de la sexualité masculine !
Mes quarante années de recherches en sexologie, combinées à mon expérience clinique, m’ont nettement convaincu que la sexualité humaine, autant celle de l’homme que de la femme, est, pour l’essentiel, sous la dépendance du système psychique, et donc très complexe. Même les choses sexuelles en apparence banales sont porteuses de significations conscientes et inconscientes. Et à cela j’ajouterai que la sexualité de l’homme est plus complexe ou, à tout le moins, plus énigmatique que celle de la femme. J’en suis arrivé à cette conclusion à partir de différents constats.
Un premier constat : l’homme utilise plus que la femme la sexualité à des fins défensives. Ce système défensif est souvent difficile à décrypter, car il renvoie à des mécanismes inconscients. Bien souvent se cachent derrière la quête du plaisir sexuel des significations qui débordent largement le réseau conscient. La plus évidente est l’utilisation de la sexualité pour consolider l’identité masculine ou pour réparer une masculinité défaillante. Il n’est pas rare non plus de voir un homme se réfugier dans la sexualité afin de surmonter une blessure narcissique, un abandon, un mouvement dépressif, une angoisse de la mort. Des états de tristesse, de colère, de rage peuvent aussi, sous une forme défensive, se terrer dans la sexualité. Certes, les femmes font, elles aussi, usage de la sexualité comme moyen de défense, mais, d’une façon générale, elles ont plutôt tendance à utiliser des défenses à caractère non sexuel quand vient le temps de surmonter des conflits affectifs.
Reste à expliquer pourquoi les hommes ont une plus grande propension à se servir de la sexualité à des fins défensives. Cela me semble surtout relié à la plus grande fragilité de l’identité masculine.
Contrairement à l’hypothèse freudienne, j’estime que le développement de la masculinité est plus ardu, plus empreint d’embûches que le développement de la féminité. En accord avec le psychanalyste américain Robert Stoller, j’adhère à l’hypothèse d’une féminité primaire, d’une protoféminité commune aux deux sexes. Pour accéder à la masculinité, le garçon doit donc mettre provisoirement en veilleuse ses composantes féminines primaires : il doit, entre autres, se désidentifier d’une partie de sa mère, de ses traits féminins. Vue sous cet angle, la masculinité apparaît comme une construction secondaire. Je pense aussi que les exigences de la masculinité sont plus grandes que celles de la féminité. Pour devenir masculin, le garçon doit devoir prendre des risques, être audacieux, téméraire et agressif au besoin. Il doit en plus éviter de s’attendrir. Il doit surtout éviter d’être démasculinisé et féminisé. D’où l’importance qu’il accorde à son pénis, et surtout à la fonctionnalité de celui-ci. Perdre quelque chose qu’on possède est toujours plus anxiogène que d’envier ce qu’on n’a pas – je fais ici surtout référence à l’angoisse de castration chez le garçon versus l’envie du pénis chez la fille. Pour toutes ces raisons, l’homme est plus susceptible que la femme de douter de son identité de genre. Il lui faut par conséquent ériger un solide système qui l’aide à contrer les menaces imaginaires ou réelles pouvant porter atteinte à sa masculinité. La sexualité est pour lui un lieu privilégié pour endiguer à la fois les conflits sexuels et non sexuels.
Deuxième constat : si la sexualité de l’homme est plus complexe que celle de la femme, c’est aussi parce qu’elle peut prendre plus facilement des voies transversales. Il est bien connu que les délits sexuels sont plus fréquents chez les hommes. Qu’on pense à la pédophilie, à l’exhibitionnisme génital, au voyeurisme, à l’agression sexuelle, à l’inceste. On sait aussi que les hommes ont une plus grande propension au fétichisme. On a souvent prétendu que le masochisme était plus répandu chez les femmes, ce n’est pas tout à fait vrai. Dans ses formes extrêmes, le masochisme érogène se rencontre plus souvent chez les hommes, du moins dans la réalité. Certains auteurs simplifient ces phénomènes en les reliant à un excès de libido et à une carence des contrôles inhibiteurs ; ce n’est là que la pointe de l’iceberg. Lorsqu’on explore plus en profondeur les causes et les significations de ces conduites sexuelles atypiques, on est alors confronté à toute la complexité de l’humain. Souvent, on observe chez les hommes qui ont des conduites sexuelles marginales des failles majeures dans le développement de leur masculinité doublées d’un rapport distordu à la femme, où se mêlent méfiance et hostilité.
Troisième constat : l’homme est plus que la femme sous l’emprise d’Éros, ce qui accentue le degré de complexité de sa sexualité. En règle générale, les hommes ont plus de difficulté à supporter de longues périodes d’abstinence sexuelle. Par abstinence sexuelle, je fais ici référence non seulement aux pratiques sexuelles réelles (alloérotiques ou autoér

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents