Philosophies, cultures politiques et représentations de l Autochtone aux États-Unis et au Canada, XVIIIe et XIXe siècles - Tome II
318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Philosophies, cultures politiques et représentations de l'Autochtone aux États-Unis et au Canada, XVIIIe et XIXe siècles - Tome II , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce travail consiste en l'analyse de l'effet de la tradition anglo-américaine en philosophie politique sur les représentations qu'ont les élites politiques et juridiques nord-américaines de l'Amérindien, et ce de la fin de la Révolution américaine jusqu'à l'aube du XXe siècle. Il s'agit de comprendre comment des concepts comme la liberté individuelle, des notions comme celle d'appropriation territoriale, ainsi que des cultures politiques, avec leurs idées et leurs pratiques, ont participé à former la représentation d'une réalité sociale - l'Autochtone - et de son rapport au contexte et à l'État.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414161324
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16130-0

© Edilivre, 2020
Exergue

Continuation de la comparaison entre les représentations américaines et canadiennes jusqu’à l’aube du XX e siècle (1829-1903)
Chapitre VII
VII. Légalisme et conservatisme : négation et contrôle d’une réalité dominée
1. SIR JOHN BEVERLEY ROBINSON : PENSÉE GÉNÉRALE
A. Philosophie fondamentale 1
Pour sir John Beverley Robinson, la réalité, naturelle ou humaine, est le fruit d’une Providence divine qui agence ses éléments et les contrôle 2  ; l’individu n’est ainsi pas un agent autonome maître de sa destinée 3 . C’est toutefois à ce Principe divin que l’individu devra éventuellement rendre des comptes sur sa moralité 4 , d’où l’importance de sa conduite envers son prochain, mais surtout, son dévouement à son pays et au bien commun 5 .
La nature imparfaite de l’homme, qui, selon Robinson, fait de la démocratie un danger 6 , lui rend la société essentielle, car celle-ci permet de contrôler sa nature. En effet, c’est du gouvernement et des institutions que vient le contrôle 7 et la protection du peuple 8 , ce pourquoi l’importance de l’allégeance à l’autorité – reflétée entre autres par le serment public, essentiel selon Robinson pour exercer des fonctions publiques ou même siéger à l’Assemblée coloniale 9 . C’est par cette allégeance à l’autorité, qui est naturelle , que pourront être réalisées «  the great ends of civil government, [que sont] safety and convenience 10  » . Cette vision péjorative sur la nature de l’agent peut être perçue chez Burke, pour qui les passions mettent en danger la liberté de l’individu, car menacent l’ordre civil et la moralité qui en sont garants. La nature humaine, pour Burke, est faillible, et l’individu n’a pas les capacités ou facultés naturelles lui permettant, par lui-même , soit par sa réflexion, de comprendre son bien et de corriger ses vices – entre autres via l’institution d’un pouvoir s’en assurant. Il a besoin d’une autorité éduquée et d’institutions historiques le guidant, ces autorité et institutions – comme la loi – lui étant transmises par son contexte et sa tradition, d’où doit-il leur obéir sans se concevoir en être le souverain et le juge. Il doit les concevoir « naturelles » et nécessaires. Le sujet nécessite ainsi une tradition et une élite réfléchissant et décidant pour lui 11 .
Le cadre légaliste et son autorité élitiste sont ainsi garants de l’individu en son sein 12 . C’est pour cela que le bien global ou national prime sur le bien individuel 13 , et que la prospérité globale doit de même primer sur celle des membres de la communauté 14 , « prospérité » ou bien commun qui pour Robinson est loin de se restreindre à l’aspect matériel – comme le commerce et le revenu 15 –, mais comporte des thèmes touchant à des aspects plus profond du bonheur humain, ce dernier n’étant ainsi possible que par une stabilité contextuelle, fruit d’une sagesse fondée sur l’«  experience and observation  » renseignant sur les dangers politiques, comme le populisme et la démocratie radicale et niveleuse 16 . Ainsi, et contrairement aux préceptes lockéens 17 , «  the absence of positive oppression is not the only end of good government 18  ». Alors, quoique l’économie, le commerce et le développement matériel tiennent une place centrale chez Robinson 19 , la tradition et les valeurs qu’elle communique rejoignent l’humain et la société d’une façon qui, pour Robinson, demeure plus fondamentale 20 .
Cette Providence agence la nature de façon hiérarchique 21 , et ainsi la réalité humaine 22  ; c’est pour cela que c’est le pouvoir partant de l’autorité établie 23 qui peut protéger la liberté des individus 24 . Des lois immuables sont communiquées sur l’homme et sa réalité, et de celles-ci et de l’expérience du contexte se construisent la tradition et les lois garantes du système social et politique 25 . La Constitution et les lois d’un contexte sont ainsi un legs de l’histoire 26 dont hérite le peuple du cadre 27 , ce dernier s’y attachant par sentiment, non par raison 28 . La trahison face au cadre établi, selon Robinson, est ainsi le pire des crimes, car, en attaquant l’ordre social, naturel et hiérarchique, légué par la tradition, le traître met en danger l’existence même de la communauté ; par ce fait, il nie tant son devoir civil que religieux, car remet en question l’ordre voulu par Dieu et par la tradition, ordre que protègent la loi civile et les institutions 29 .
La religion est ainsi une institution essentielle au bonheur humain, et trahir ses enseignements et prescriptions, c’est faillir à son devoir envers la Providence qui a conféré un cadre et des possibilités de vie et de réalisation enviables 30 . L’institution religieuse, et ce même si non-anglicane 31 , et l’enseignement qu’elle communique, sont au fondement de la moralité chrétienne 32 , essentielle à la société. Sur la religion repose le bonheur et l’ordre dans la société, sur lesquels reposent la confiance et l’allégeance 33 . Ainsi, Robinson s’affirmera pour l’Église établie et même le Test religieux, car de la religion et de ses enseignements émane le sens du devoir, ce pourquoi l’État a le devoir religieux de la respecter, de la protéger et de la promouvoir 34 , car il s’agit de son fondement 35 et, impérativement , de son bras droit 36 , et ce de par les valeurs qu’elle inculque à la société 37 .
B. Pensée politique détaillée
1) Fondement et fin de la société politique
Pour John Beverley Robinson, la tradition fonde et justifie le cadre politique et ses institutions. Elle se constitue de deux éléments : la loi naturelle immuable – communiquée par la religion –, qui représente les décrets de Dieu, et l’histoire ou l’expérience du cadre. C’est ainsi la Providence qui donna à l’Angleterre le Haut-Canada, et à ce dernier les lois, les institutions et le mode de vie britanniques 38  ; la Constitution, ses principes et l’expérience historique, constituant cette tradition, unifient, préservent et définissent le contexte en cause 39 ...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents