On a toujours une seconde chance d être heureux
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Description

Pensez-vous que le bonheur se cueille surtout dans l’instant présent, comme semble le souligner la psychologie positive ? que la pleine conscience en constitue un accès privilégié ? Mais que faire si nous n’avons pas su savourer les bons moments de notre vie, trop vite enfuis ? Yves-Alexandre Thalmann montre qu’il est possible de les apprécier après coup. C’est ce que révèlent de récents travaux réalisés dans le cadre des sciences cognitives. Notre mémoire, bien plus romancière imaginative que journaliste fidèle, joue en effet un rôle décisif dans notre manière d’être heureux… Ainsi, même si on a laissé échapper le plaisir de l’instant présent, une seconde chance d’être heureux nous est toujours offerte, comme une autre façon de vivre le bonheur. Nous sommes souvent plus heureux que nous le pensons… mais nous n’y pensons pas assez souvent ! Yves-Alexandre Thalmann est professeur de psychologie et auteur bien connu du grand public. Le bonheur et la psychologie positive sont les thèmes privilégiés de ses travaux. Il a déjà publié plus d’une dizaine d’ouvrages parmi lesquels La Psychologie positive : pour aller bien, aux éditions Odile Jacob. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 janvier 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782738141446
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , JANVIER  2018 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-4144-6
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
« Je n’ai pas peur, parce que j’ai eu une belle vie. »
Ces paroles, ce sont les dernières que mon père a échangées avec moi avant de mourir. Il était à l’hôpital, à la fin d’une lutte contre un cancer qui, c’était maintenant une certitude, allait l’emporter.
Papa avait déjà frôlé la mort à plusieurs reprises : il avait survécu à deux infarctus. Mais il n’avait jamais connu de révélations spirituelles telles que celles relatées lors des expériences de mort imminente (EMI). Pas de tunnel de lumière, pas d’amour universel, pas de film de sa vie, pas de proches décédés venant l’accueillir et le rassurer. Rien ! Le néant. Depuis lors, il était fermement convaincu qu’il n’y avait rien après la mort.
À l’approche de l’ultime voyage, je lui pose donc la question : « Est-ce que tu as peur ? »
Et sa merveilleuse réponse : « Je n’ai pas peur, parce que j’ai eu une belle vie », énoncée avec une certitude qui lui conférait une paix communicative au moment de faire ses derniers adieux. Une sérénité qui ne reposait pas sur l’espoir d’un ailleurs meilleur, mais sur de précieux souvenirs qui, eux aussi, allaient s’effacer…
« J’ai eu une belle vie… » Tout était dit !
Mais moi, son fils, qui l’ai côtoyé durant des décennies, aurais-je aussi qualifié sa vie de belle ? Je garde l’image d’un homme tourmenté dont la vie conjugale était loin d’avoir été épanouissante, dont la santé lui avait donné du fil à retordre, qui n’avait pas été épargné par les souffrances, dont les nombreux rêves étaient restés en suspens… Papa était un incorrigible pessimiste, ce que confirmeront toutes les personnes qui l’ont fréquenté.
Toutefois, il reste aussi les images d’un homme passionné, impliqué dans son travail, engagé dans le monde sportif, au sens de l’amitié indéfectible, d’une générosité sans borne, un voyageur dont l’appétit de découvertes ne s’était jamais tari au fil des ans.
Alors, a-t-il réellement eu une belle vie ? Je n’en sais rien, mais je ne crois pas que c’est l’adjectif que j’utiliserais personnellement pour qualifier son existence. Et, après tout, qu’importe !
Au moment de quitter ce monde, face à l’inconnu, cet homme est parti le cœur léger et serein, riche de souvenirs qui le portaient, quand bien même ils ne correspondaient pas, ou pas vraiment – pour peu qu’on puisse en juger – à la réalité vécue. Et moi aussi, je veux croire qu’il a eu une belle vie, après tout.
Le souvenir du bonheur n’a pas à correspondre au bonheur vécu, et c’est bien le souvenir qui importe. Telle a été l’ultime leçon, et sans aucun doute la plus poignante, de papa.
Merci du fond du cœur pour ce magnifique cadeau.
Préambule

« Par chance, j’ai gardé des souvenirs lumineux du passé ! Quand ma fille était petite, j’étais accaparé par mon travail et des soucis en tout genre. Combien de fois me suis-je surpris à espérer qu’il pleuvrait pour ne pas devoir aller jouer au parc avec elle et en profiter pour avancer des dossiers en retard ! Quelle erreur ! Je le sais maintenant, car c’était des vrais moments de bonheur que j’ai laissé échapper.
Heureusement, ma mémoire est remplie de merveilleux souvenirs : ma fille souriant aux anges quand on la berçait, riant aux éclats quand je la faisais sauter sur mes genoux, sa fierté lorsqu’elle a franchi sans tomber ses premiers mètres debout… Son tout premier aller-retour à vélo une fois les stabilisateurs retirés, lorsque je lui ai appris à nager, son premier jour d’école… Ma mémoire est une vraie mine de souvenirs heureux : chaque fois que j’en exhume un, d’autres apparaissent comme s’ils formaient une veine que je n’avais plus qu’à exploiter.
Je n’ai peut-être pas su apprécier à sa juste mesure le moment présent lorsqu’il s’est présenté. Je suis certainement passé à côté d’un bonheur pourtant accessible. Mais j’ai l’inestimable chance de pouvoir me rattraper grâce à tous ces souvenirs : je suis heureux de ces moments de vie précieux que je peux me rejouer à tout moment, comme dans un cinéma privé. Oui, je suis heureux de ce que j’ai vécu. »
Je suis heureux de ce que j’ai vécu . Cette magnifique formule concluant le témoignage de ce papa maintenant âgé prend en réalité valeur d’une règle générale : nous pouvons être heureux non pas seulement de ce que l’on vit dans le présent, mais aussi de ce que l’on a déjà vécu, comme une sorte de leçon de rattrapage du bonheur.
Même un bonheur qui s’en est allé peut encore être source de bonheur grâce à la magie de notre pensée…
Introduction

Nous sommes souvent plus heureux que nous le pensons… mais nous n’y pensons pas assez souvent.
 
Le bonheur est un mot qui fait rêver. Qui en effet ne souhaite pas être (plus) heureux et pleinement satisfait de sa vie ? Cette quête paraît intemporelle, tant il est vrai qu’elle animait déjà les sages et les philosophes de l’Antiquité, notamment à travers les réflexions qu’ils ont transmises à la postérité. La tradition de la recherche du bonheur est longue… Il a cependant fallu attendre le XXI e  siècle pour assister à une révolution en la matière : le traitement scientifique de la question du bonheur sous l’égide de la psychologie positive.
Par leurs questionnements et leur exemple, les penseurs et les sages nous éclairent sur les voies à suivre pour atteindre au bonheur. Mais de la pure réflexion à la complexité du vécu, il y a souvent un décalage qui ne se laisse pas facilement réduire. C’est pour cela que les psychologues ont abordé la question sous un angle résolument moderne : ils ont mesuré le bonheur réel des gens et en ont analysé les rouages. On peut, par exemple, affirmer que l’argent ne fait pas le bonheur avec force arguments pour tenter de convaincre ; on peut aussi – c’est le chemin qu’emprunte la psychologie positive – réaliser des études qui évaluent le degré de satisfaction dans la vie en fonction des revenus. On peut aussi interroger les personnes ayant gagné de grosses sommes d’argent, par exemple à une loterie ou à la suite d’un héritage, et suivre leur évolution au fil du temps. Le traitement statistique de ces données livre alors un éclairage original et empirique sur le bonheur et ses conditions.
Aujourd’hui, d’innombrables travaux consacrés à la psychologie positive sont publiés chaque mois dans des revues scientifiques* 1 . C’est dire la quantité de connaissances qui s’accumulent à propos du bonheur ! Au point qu’il devient difficile d’en effectuer des synthèses. Cependant, au-delà de ce foisonnement, une idée centrale s’est imposée au fil des ans : le bonheur n’est pas un état statique qui se trouve, mais plutôt un processus dynamique qui se construit. Énoncée de manière plus parlante, la formule devient : il faut y mettre du sien pour être et demeurer heureux.
La psychologie positive a en effet mis en évidence que les événements que nous sommes amenés à vivre pèsent moins lourd dans l’équation du bonheur que la manière dont nous les vivons. On peut « tout avoir pour être heureux », selon l’expression consacrée, et pourtant ne pas l’être ! Comme on peut donner l’impression d’être englué dans une vie misérable – à l’aune des valeurs matérialistes véhiculées par la société de consommation actuelle – et être très heureux. Il apparaît que c’est moins ce qui nous arrive que la façon de l’apprécier et de lui donner sens qui contribue à notre bonheur.
Quelles sont donc les façons de vivre qui rendent plus heureux ? Notre époque redécouvre des connaissances ancestrales à ce propos : la conscience et ses bienfaits. En effet, pour convertir des événements en bonheur, encore faut-il prendre conscience de ce qui est en train de se passer. Si, par exemple, nous partageons un moment de convivialité avec des amis mais sommes simultanément préoccupés par des soucis ou affairés sur un téléphone portable, le bonheur ressenti sera moindre, voire totalement absent : il est parfaitement possible de gâcher un moment de bonheur potentiel.
La pratique de la pleine conscience, comme moyen de se connecter au présent, s’est popularisée depuis quelques années, épurée de ses origines religieuses, de même qu’elle fait régulièrement l’objet d’expériences scientifiques*. Avec des bienfaits solidement attestés dans le champ de la santé mentale*, la pleine conscience a aussi fait ses preuves comme moyen d’accentuer le bonheur ressenti grâce à une conscience accrue de l’instant présent.
Est-ce à dire que si nous n’avons pas suffisamment apprécié les moments agréables, le bonheur qu’ils auraient pu faire germer est perdu à tout jamais ? Heureusement non ! Car notre cerveau est doté d’une fonction œuvrant comme séance de rattrapage, pour peu que l’on sache l’utiliser adéquatement : la mémoire. Les souvenirs recèlent un potentiel de bonheur immense, d’autant plus qu’ils sont malléables et non pas figés une fois pour toutes. Étrange, cette idée que les souvenirs évoluent avec le temps ! Et pourtant, ce sont les conclusions formelles des recherches en psychologie et sciences cognitives qui l’attestent.
Notre machine à souvenirs est particulièrement impliquée dans l’évaluation du bonheur. Encore faut-il savoir comment s’y prendre pour éviter les pièges d’une fuite stérile dans le passé ou des accès de nostalgie

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