Le pervers n'est pas celui qu'on croit , livre ebook

Editions Eyrolles - Marcel Sanguet

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63 pages

Français

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Extrait

Description

Comme l'envahisseur extra-terrestre de la série télévisée, le pervers narcissique rôde : certains l'ont démasqué dans le lit conjugal, d'autres au travail et il n'est pas rare de le rencontrer en politique. Nous serions bien avisés de savoir l'identifier car le pervers narcissique est devenu la figure du mal absolu.

Calculateurs, manipulateurs et prédateurs pervers n'attendent qu'une faiblesse de notre part pour nous anéantir. Pourtant les choses sont loin d'être aussi manichéennes nous dit l'auteur de cet ouvrage qui déconstruit un portrait de société.

Marcel Sanguet convoque publicités, icônes de la culture rock, phénomènes de la téléréalité, scénettes de la vie quotidienne - au volant, au musée, au travail, chez le psy - pour confronter cet épouvantail boursouflé à la vraie structure de la perversion. Que cache cette invention bien commode ?

Le respect de la Loi, l'obéissance, les bienfaits de l'évaluation et de l'autorité, l'expertise, la réussite éducative... Saurez-vous distinguer derrière ces notions à la mode l'authentique toute-puissance du perversif ? Pas sûr. Car le pervers, c'est toujours l'autre, n'est-ce pas ?

Introduction - Ecrire la perversion

Chroniques du perversif : symptômes de l'air du temps

Subversion, soumission et perversion

Faut-il enfreindre ou respecter les règles pour vivre en société ?

Le pervers, un être d'obéissance

Perversion et pouvoir

L'autoritarisme du discours autoritaire

Conclusion - Le pervers narcissique n'existe pas

Sujets

Politique

Psychology

Personality

Informations

Publié par	Editions Eyrolles
Date de parution	25 février 2016
Nombre de lectures	8
EAN13	9782212178791
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Comme l’envahisseur extra-terrestre de la série télévisée, le pervers narcissique rôde : certains l’ont démasqué dans le lit conjugal, d’autres au travail et il n’est pas rare de le rencontrer en politique. Nous serions bien avisés de savoir l’identifi er car le pervers narcissique est devenu la fi gure du mal absolu.
Calculateurs, manipulateurs et prédateurs pervers n’attendent qu’une faiblesse de notre part pour nous anéantir. Pourtant les choses sont loin d’être aussi manichéennes nous dit l’auteur de cet ouvrage qui déconstruit un portrait de société.
Marcel Sanguet convoque publicités, icônes de la culture rock, phénomènes de la téléréalité, scénettes de la vie quotidienne – au volant, au musée, au travail, chez le psy – pour confronter cet épouvantail boursoufl é à la vraie structure de la perversion. Que cache cette invention bien commode ?
Le respect de la Loi, l’obéissance, les bienfaits de l’évaluation et de l’autorité, l’expertise, la réussite éducative… Saurez-vous distinguer derrière ces notions à la mode l’authentique toute-puissance du perversif ? Pas sûr. Car le pervers, c’est toujours l’autre, n’est-ce pas ?
Marcel Sanguet est psychologue clinicien et psychanalyste. Il exerce à Chambéry au sein d’un CHS ainsi qu’en pratique privée.
Marcel Sanguet
Le pervers n’est pas celui qu’on croit
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Avec la collaboration d’Anne Jouve
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2016
ISBN : 978-2-212-56356-6
Remerciements
Que soient remerciés ici, Henri Porcar, Kathy Humbert-Foichat, Corinne Louin et Barbara Milanesio, participants au groupe de travail « Le perversif », pour leur réflexion, leur soutien et leur encouragement à cet écrit.
Table des matières

Remerciements
Préliminaires
Introduction – Écrire la perversion
Un champ lexical étonnant : l’inhumanité
Une logique de victimisation
Chapitre 1 – Chroniques du perversif : symptômes de l’air du temps
Névrose d’antan : l’exemple de l’hystérie
Transfert et contre-transfert
Du pulsionnel d’hier au narcissique d’aujourd’hui
La confortable figure du maître
Séduction du contre-modèle
Chapitre 2 – Subversion, soumission et perversion
Born to be wild : une formation réactionnelle
Renouer avec le pulsionnel pour lever la répression civilisatrice
Instinct de fuite
Subversion conformiste
L’évaluation, sadomasochisme ordinaire
Être évalué pour se sentir exister
Chapitre 3 – Faut-il enfreindre ou respecter les règles pour vivre en société ?
Le besoin d’autorité pour se rassurer
Un fragile équilibre
Pulsion individuelle versus lien social
La structure perverse : l’éradication d’autrui
Derrière la figure du pervers, le mythe du « tout est possible »
Chapitre 4 – Le pervers, un être d’obéissance
Une nouvelle niche : l’art des bobos
Embrasser la loi civile…
… pour détruire la loi symbolique
L’illusion de la complétude
Chapitre 5 – Perversion et pouvoir
Du côté des soignants
Un diagnostic vidé de son sens
Management postmoderne
Résister : pervertir la perversion
La pulsion d’emprise
La loi : quand le pervers se saisit ou non du pouvoir
Le pervers minuscule, ou l’ivresse de la vertu
Le pervers majuscule, ou les ivresses vertueuses
Chapitre 6 – L’autoritarisme du discours autoritaire
Faire partie du tout
L’autorité : un concept roi
« Il faut savoir mettre des limites »
L’idéologie derrière le discours
Autorité et soumission : un même système sadomasochiste
Le contrat narcissique, ou le refus de la conflictualité
L’enfant, idéal infantile de notre société
Conclusion – Le pervers narcissique n’existe pas
Bibliographie
« Les envahisseurs : ces êtres étranges venus d’une autre planète. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. David Vincent les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne, alors qu’il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Cela a commencé par une auberge abandonnée et par un homme devenu trop las pour continuer sa route. Cela a commencé par l’atterrissage d’un vaisseau venu d’une autre galaxie. Maintenant, David Vincent sait que les envahisseurs sont là, qu’ils ont pris forme humaine et qu’il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé 1 … »

1. Texte d’ouverture de chaque épisode de la série télévisée Les Envahisseurs .

Préliminaires
Je voudrais que ceci soit considéré comme le témoignage d’un survivant, quelqu’un ayant échappé maintes fois à la prédation de ces monstres. Les rencontres qui suivent ne sont d’aucune façon fortuites mais le fait d’un calcul bien préparé par ces individus avides de destruction et qui se sont rassasiés en tentant de me détruire. J’ai été à plusieurs reprises victime des manipulations de ces personnages et je suis heureusement toujours parvenu à me dégager de la toile gluante qu’ils avaient pris soin de tisser autour de moi, ce qui m’a évité le pire. Alors plutôt que de dresser l’inventaire des signes permettant à coup sûr de reconnaître le prédateur qui vous guette dans l’ombre pour faire de vous sa proie, j’ai choisi dans ce texte de mettre mon expérience à la disposition de tous. Ces histoires permettront peut-être à l’humanité d’éradiquer, grâce à la justice, à la connaissance scientifique et à l’éducation, cette épidémie abjecte et immonde qui empoisonne notre développement personnel.
Les PN se retrouvent aussi bien dans la sphère professionnelle que familiale ou amoureuse, et c’est dans tous ces secteurs que j’ai croisé le chemin de ces parasites qui, comme des vampires, se repaissent de votre bonté et vous font agir à leur guise. Il faut préciser que les cibles innocentes des PN sont toujours des personnes extrêmement intelligentes, généralement appréciées de tous et naturellement leaders, car très sensibles à l’autre. Mais ce sont précisément ces qualités que recherchent les PN, qui développent des stratégies de séduction pour y semer la confusion. Ce modeste écrit s’adresse donc à tous ceux qui comme moi possèdent de solides valeurs de respect, de tolérance, ainsi que de fortes capacités empathiques et mater-nelles, et qui pensent être l’objet de la manipulation d’un PN. Il leur permettra, j’espère, de repérer l’indigne, le sordide, pour pouvoir ensuite l’exterminer et participer à débarrasser notre monde de cette engeance maudite qui est le mal absolu.
Mes premières confrontations avec les PN datent de l’école primaire, j’étais le souffre-douleur de certains enfants malveillants qui jalousaient ma maturité et ne comprenaient pas pourquoi je ne voulais pas me mêler à leurs jeux puérils. Simplement parce que je respectais l’enseignante et les règles, ils m’ont harcelé toute une année. Tout ça parce que j’avais osé donner les noms de ceux qui avaient joué à vider l’extincteur. Mes parents m’ont donné raison et changé d’école plusieurs fois, car des PN, il y en a partout.
Les PN sont très à l’aise dans le cadre professionnel, surtout lorsqu’ils y trouvent un peu de pouvoir pour harceler leurs subalternes qui n’ont pas la chance d’évoluer au même niveau hiérarchique. Lors de mon premier poste, j’ai dû faire face à un patron fier d’avoir construit une grande entreprise renommée pour la qualité de sa production autant que pour l’ambiance de travail conviviale qui y régnait. Nombreuses étaient les salariées réputées pour avoir été de ses maîtresses, certaines le réfutant avec force, d’autres s’en réclamant avec ardeur. Il était bel homme, compétent, dirigeait sans faiblesse ses établissements, et malgré l’apparent accord de celles qui étaient passées par sa couche, je compris vite que j’avais affaire à un PN. D’autant que la brillante collègue recrutée en même temps que moi semblait avoir ses faveurs ainsi que celles des équipes que nous avions en charge. Rapidement on se plaignit de moi, de mon manque de bienveillance envers elles comme de l’insuffisance de travail que supposément je produisais. De toute évidence, il s’agissait d’une manœuvre du PN pour me culpabiliser. Après plusieurs entretiens de recadrage, j’ai dû quitter l’entreprise.
D’autres rencontres malheureuses ont suivi, toujours la même pression harcelante de la part des directions, beaucoup trop exigeantes envers mon travail pour être autre chose que des PN cher-chant à m’humilier avec force persuasions et documents, et ce jusqu’à convaincre le tribunal de leur bonne foi. Je me considère depuis comme la victime de cette vermine autoritaire qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire, quand le pouvoir du mal était entre les mains des PN.
Le cadre familial a aussi été l’occasion de manipulations impitoyables. Ma première épouse me reprochait constamment de n’être pas assez présent pour elle et les enfants, de ne pas participer aux tâches ménagères et d’éducation, de ne privilégier que mon travail et mes loisirs. Elle affichait le soir, quand je rentrais tard du travail ou du sport, une mine dépitée, comme pour mieux me culpabiliser et me laisser entendre qu’une fois de plus elle s’était occupée seule des enfants et de l’intendance. Sans même dire un mot, simplement avec son regard perdu et des soupirs bien ajustés, elle tentait de m’influencer pour que je croie à cette version de notre couple et assurer une nouvelle fois son pouvoir sur moi. Là encore j’ai reconnu le PN, dont la séduction se dispense d’arguments et qui cherche à pénétrer le psychisme de l’autre pour y instiller le doute tout en mettant en œuvre l’empêchement à se réaliser pleinement auquel, comme tout un chacun, j’avais pourtant droit.
Lors de notre séparation, le choix des enfants de vivre chez leur mère et leur man