L Enfant et l adolescent anxieux
128 pages
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L'Enfant et l'adolescent anxieux , livre ebook

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Description

Peur des monstres, des chiens, de quitter ses parents, de passer au tableau, de ne pas être à la hauteur : tous les enfants et adolescents ont des peurs, des manies et des angoisses qui évoluent avec l’âge et la découverte progressive du monde extérieur. L’école, le divorce des parents, la maladie ou le décès d’un proche peuvent être des sources d’inquiétude. On ne sait pas toujours quoi dire et quoi faire, on se demande parfois si notre enfant n’est pas excessivement anxieux, si ce n’est pas un peu de notre faute, si cela finira par passer. Comment l’apaiser et le rassurer ? Comment l’aider à surmonter les difficultés de la vie et lui donner confiance ? Comment reconnaître les craintes normales et les autres ? Faut-il consulter ? Dominique Servant nous donne des conseils simples et efficaces pour aider notre enfant ou notre adolescent anxieux à ne plus souffrir de son anxiété, et à grandir heureux. Dominique Servant, médecin psychiatre, est responsable de la consultation Stress et anxiété au CHU de Lille. Membre fondateur de l’Association française des troubles anxieux (AFTA), directeur d’enseignement à la faculté de médecine, il est l’un des meilleurs spécialistes français sur l’anxiété. Il a notamment publié Soigner le stress et L’anxiété par soi-même.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 octobre 2005
Nombre de lectures 1
EAN13 9782738186218
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, OCTOBRE 2005
15 , RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN 978-2-7381-8621-8
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Introduction

Peurs et phobies, timidité, petites manies, insomnies, manque de confiance en soi… L’anxiété touche beaucoup d’enfants à tous les âges. Nous ne prenons pas toujours au sérieux ces peurs dont ils semblent souffrir, mais qui nous semblent à nous infondées, voire absurdes. Comment mon enfant peut-il avoir peur que je l’abandonne alors que je me trouve dans la pièce d’à côté ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à le convaincre qu’aucun voleur ne va entrer dans la maison ? Nous répétons à nos enfants qu’ils n’ont pas de raison de s’inquiéter, mais cela suffit rarement à les rassurer.
Si la peur ne semble pas passer, nous nous inquiétons excessivement, nous nous sentons coupables… Les peurs de mon enfant sont-elles normales ? A-t-il été traumatisé ? Suis-je responsable ?
Je rencontre en consultation beaucoup de parents découragés, culpabilisés, se demandant encore et encore pourquoi leur enfant est si anxieux. Tout cela ne fait qu’augmenter leur propre anxiété… et celle de leur enfant. Je leur explique qu’un enfant n’est pas anxieux uniquement parce que l’on est un parent anxieux, que l’on a vécu des moments difficiles ou que l’on a fait quelque chose qu’il ne fallait pas. En revanche, le rôle à jouer des parents est important, ils peuvent par leur attitude contribuer à adoucir l’anxiété de leur enfant afin qu’elle ne devienne pas pour lui un handicap.
Aujourd’hui, les parents sont mieux informés qu’avant et on peut espérer moins d’angoisse et de névroses chez les futurs adultes que seront nos enfants, que chez nous adultes d’aujourd’hui. Il ne faut pas pour autant se transformer en parents trop soucieux, trop exigeants, surprotecteurs ou trop psys et vouloir tout analyser.
Beaucoup de peurs finiront par passer d’elles-mêmes. Elles ne doivent pas être banalisées pour autant : une anxiété excessive peut perturber l’épanouissement de l’enfant, son bon développement, ses résultats scolaires, ses relations familiales et amicales et le rendre plus fragile face aux stress de la vie. Lorsque l’anxiété prend la forme de refus scolaire, de phobies, de TOC, il faut la dépister et réagir le plus tôt possible.
Comment aider votre enfant à être moins anxieux ? Comment le rassurer tout en lui apprenant à dépasser ses peurs ?
Confrontés aux peurs irrationnelles d’un enfant ou au mal-être d’un adolescent anxieux, nous ne trouvons pas toujours les réponses, les explications, les mots justes…
Ce livre a pour objectif de vous guider concrètement face à toutes les situations de peurs et d’anxiété chez l’enfant et l’adolescent pour les aider à les surmonter. Prendre un peu de recul, dédramatiser et maintenir un bon dialogue, même si ce n’est pas toujours facile, se donner le temps de la réflexion et du changement, en parler avec son conjoint et ses proches sont les premières règles de base. Mais il existe aussi des clés, des attitudes ou comportements plus appropriés, des exercices qui peuvent vous permettre d’agir plus efficacement et permettre à votre enfant de mieux comprendre et mieux surmonter son anxiété.
Votre rôle dans cet accompagnement est parfois crucial, mais n’hésitez pas à faire appel à un professionnel si vous vous sentez dépassé.
Pour que nos enfants soient plus sereins, plus confiants, plus épanouis, aujourd’hui et demain.
Chapitre premier
Tous les enfants  et adolescents ont des peurs

« Nul ne peut dire à quoi ressemble un épouvantard quand il est tout seul mais, lorsque je le laisserai sortir, il prendra immédiatement la forme qui fera le plus peur à chacun d’entre nous. Ce qui signifie que nous avons un énorme avantage sur lui. Pouvez-vous me dire lequel, Harry ?… Étant donné que nous sommes nombreux, il ne saura pas quelle forme prendre pour faire peur à tout le monde en même temps, dit-il. Exactement, approuva le professeur Lupin. »
J. K. R OWLING .

Beaucoup d’entre nous se souviennent de leurs peurs enfantines. Pour ma part, j’ai un souvenir très précis, tout petit, d’une ombre dessinée sur le mur de ma chambre, qui prenait la forme d’un visage menaçant. Elle revenait souvent le soir, je me levais, je pleurais et appelais ma mère. Je ne sais quand et comment elle a disparu.
La peur est une réaction face à une situation perçue comme menaçante ou dangereuse. Tel un système d’alerte, elle se met en route lorsqu’un danger nous menace. Notre cerveau perçoit un danger, il déclenche une alarme et des réactions de défense qui se traduisent par des manifestations physiques (tremblement, cœur qui s’accélère, boule dans la gorge, mal de ventre, pâleur, sueur…), psychologiques (sentiment que quelque chose de terrible va arriver) et comportementales (évitement du danger, fuite). Si ces signes sont désagréables, ils révèlent une mise en alerte de notre organisme et nous aident à lutter ou à fuir face au danger.
La plupart les enfants ont des peurs. Une étude scientifique récente a montré que, sur un échantillon de 190 enfants âgés de 4 à 12 ans, 75,8 % présentent des peurs 1 . Les peurs sont en effet normales, elles sont là pour aider l’enfant à s’adapter et à se défendre face au monde environnant et à acquérir l’autonomie nécessaire à son développement. L’étendue de nos peurs est vaste, elles sont variées et changent au fil des âges.
Les premières peurs touchent au danger réel ou imaginaire et à tout ce qui peut menacer les liens du tout-petit avec son milieu protecteur. Plus l’enfant grandit, plus ses peurs sont en relation avec un danger réel, et plus elles sont liées au stress que la vie lui impose ou aux exigences qu’il se fixe lui-même. Il sort peu à peu d’un monde protégé et découvre de nouvelles peurs, prend conscience de ce qui régit le monde, la communication avec les autres, la désapprobation, la réprimande, la réussite.
Généralement, ces peurs de l’enfance partent comme elles sont venues, mais parfois elles persistent un peu plus longtemps.

Les premières peurs : l’inconnu et la séparation

Antonin vient d’avoir 10 mois, sa mère remarque que dès que quelqu’un s’approche de lui, il pleure et s’accroche très fort à elle.
Le tout-petit ne peut exprimer ses peurs et ses angoisses par la parole comme le feraient les plus grands. Il le fait donc par des cris, des mouvements en tous sens, des accès de colère ou de panique. Beaucoup de parents remarquent que leur nourrisson paraît effrayé par les bruits, les changements d’environnement. Il pleure, il s’agite, il a besoin d’être consolé. Mais qu’est-ce qui peut bien lui faire peur ? Pour certaines peurs comme le bruit, on peut protéger son enfant des endroits où l’on sait qu’il ne trouvera pas le calme, pour d’autres peurs, c’est plus difficile.
La principale crainte chez les tout-petits est celle de l’étranger. L’étranger entendu bien sûr comme l’inconnu, l’étranger à la famille, la personne non familière. Cette peur correspond à un stade du développement* normal chez tous les enfants, on l’appelle « l’angoisse du 8 e  mois ». Vers l’âge de 2-3 mois, si l’on approche de vous un enfant qui n’est pas le vôtre, il est probable qu’il vous sourira. C’est le « stade du sourire » : l’enfant reconnaît un visage humain et sourit à tous sans discernement. À 8 mois, le nourrisson reconnaît le visage de sa mère et fait bien la différence avec les autres visages. S’il se réveille et se trouve seul dans son lit, il prend conscience de l’absence du visage de la mère et il craint de ne pas retrouver celle sans qui il ne peut vivre. Dans sa logique, l’étranger ou l’inconnu est dangereux parce que ce n’est pas la mère. L’enfant va peu à peu distinguer les personnes qui l’élèvent des autres personnes. En quelque sorte, plus il prend conscience des personnes qui lui donnent des soins, plus il a peur des autres.
La peur de l’étranger peut apparaître entre 6 mois et un an, elle est plus ou moins intense selon les enfants, mais finit par disparaître et être remplacée par d’autres. Chez certains enfants cependant, elle dure un peu plus longtemps ou surgit un peu plus tard comme dans le cas de Philippine.

La maman de Philippine s’étonne et ne comprend pas pourquoi sa fille, si calme et si sociable depuis la naissance, se met soudain, alors qu’elle a 2 ans et demi, à se cacher derrière elle dès qu’elle rencontre ou parle à quelqu’un. Si un ami leur rend visite, Philippine se réfugie dans sa chambre. Une fois l’invité parti, elle demande « c’est qui ? ».
Ce changement de comportement ne doit pas inquiéter. La vie se déroule rarement exactement comme dans les livres et chaque enfant passe différemment les étapes du développement. Chez certains, la peur passe complètement inaperçue, chez d’autres elle est plus intense ou peut apparaître un peu plus tard. C’est aussi quand l’enfant commence à sortir et à rencontrer du monde qu’il prend bien conscience de la différence entre ses proches et les inconnus. Quand il voit une personne qu’il ne connaît pas, l’enfant peut ainsi rechercher la protection de sa mère, il peut même se cacher derrière elle, car il est intrigué et se méfie à la fois. Parfois, cette peur ne se limite pas aux personnes, mais concerne aussi les situations ou les objets inconnus. Par exemple, dans une pièce avec d’autres enfants, un enfant va

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