42
pages
Français
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2017
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Publié par
Date de parution
05 mai 2017
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342152746
Langue
Français
La patiente prise en charge lors de ce travail a bénéficié d'un transfert musculo-tendineux du grand dorsal pour pallier la défaillance des muscles infra-épineux et petit rond. Ceux-ci ont été lésés au cours d'un traumatisme ayant entraîné la perte isolée de la rotation latérale active du membre supérieur. Malgré cela, la récupération post-opératoire de ce mouvement fut difficile et m'amena à m'interroger sur les bases physiologiques du mouvement et sur la notion d'apprentissage moteur. « La question du contrôle moteur se caractérise par un paradoxe où l'extrême complexité des problèmes qu'il soulève contraste avec l'apparente facilité ressentie par chacun d'entre nous dans la production d'un mouvement volontaire » (Le Cavorzin, 2007, p. 7). Dès lors, il m'a semblé pertinent d'utiliser la technique de « myofeedback » aussi appelé biofeedback musculaire pour suppléer la perte d'afférences sensorielles physiologiques due au geste chirurgical et permettre à terme une nouvelle automatisation fonctionnelle de ce mouvement. Ainsi, cet ouvrage retrace le cheminement de pensée, d'une rééducation spécifique, entre la précision d'un geste chirurgical rare, les bases physiologiques du mouvement et du contrôle moteur et enfin l'utilisation pratique de la technique de myofeedback.
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Date de parution
05 mai 2017
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0
EAN13
9782342152746
Langue
Français
Intérêt du myofeedback dans la rééducation après un transfert musculo-tendineux du grand dorsal
Maël Courbis
Connaissances & Savoirs
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Connaissances & Savoirs
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Intérêt du myofeedback dans la rééducation après un transfert musculo-tendineux du grand dorsal
1. Introduction
L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps humain qui assure l’orientation spatiale du bras et permet la préhension, finalité principale du membre supérieur. La fonction de l’épaule fait appel à un compromis mécanique entre mobilité et stabilité. Les éléments de stabilité passifs osseux et capsulo-ligamentaires étant peu nombreux, la stabilité articulaire est principalement assurée par les muscles de la coiffe des rotateurs.
Les ruptures de la coiffe des rotateurs sont des pathologies fréquentes et très invalidantes entraînant des douleurs et une impotence fonctionnelle pouvant aboutir à un handicap dans les activités de la vie quotidienne, les activités professionnelles et les loisirs. Cette fréquence augmente avec l’âge pour toucher à l’heure actuelle une personne sur deux après 70 ans (Marc, Gaudin, & Teissier, 2009, p. 36).
La patiente prise en charge lors de ce travail a été victime d’une rupture transfixiante des tendons infra-épineux et petit rond, classifiée comme étant une rupture irréparable de la coiffe des rotateurs (Haute Autorité de Santé, 2008, p. 8). Dans ce cas, après l’échec d’un traitement conservateur, madame M a bénéficié d’un transfert musculo-tendineux du grand dorsal dans le but de récupérer la rotation latérale active de son membre supérieur. Au cours de la rééducation, après une phase passive de récupération des amplitudes articulaires, nous avons entrepris un travail actif aidé puis actif libre. La réalisation des mouvements d’élévation et d’abduction n’a pas posé de difficulté particulière à madame M, seul le mouvement isolé de rotation latérale lui restait impossible à réaliser.
Selon les bases physiologiques du mouvement, le cerveau ne connaît pas l’action de chaque muscle mais seulement les différents mouvements à effectuer ; intégrés dans notre schéma moteur élaboré depuis l’enfance.
Dès lors, face aux difficultés rencontrées par la patiente et aux changements anatomiques et biomécaniques découlant du transfert tendineux, je me suis demandé s’il pouvait lui être utile de conscientiser la contraction du muscle transféré afin de réaliser ce mouvement de rotation latérale. Pour cela il nous a semblé pertinent d’utiliser un appareil de biofeedback de type électromyogramme de surface, m’amenant à la question suivante : le myofeedback permet-il de faciliter la réintégration motrice d’un muscle transféré ?
2. Aspects théoriques
2.1. Anatomie et biomécanique
2.1.1. Le complexe articulaire de l’épaule :
L’épaule est l’articulation proximale du membre supérieur qui s’étend de la partie supéro-latérale du thorax à la partie supérieure du bras. Elle met en relation quatre éléments osseux : la scapula, la clavicule, le sternum et la tête humérale.
En réalité, l’épaule est un complexe articulaire formé de 3 articulations au sens anatomique du terme : la scapulo-humérale (sphéroïde), l’acromio-claviculaire (arthrodie), la sterno-costo-claviculaire (toroïde) et de 2 articulations au sens physiologique du terme : la scapulo-thoracique (syssarcose) et la subdeltoïdienne (bourse synoviale). (Kapandji, 2011, p. 22) Dans ce contexte on parle fonctionnellement de complexe thoraco-scapulo-brachial (TSB) qui met en évidence la liaison mécanique entre les mouvements du bras, de la scapula et du tronc. La finalité principale du membre supérieur étant la préhension, l’épaule l’initie en assurant l’orientation spatiale du bras dans l’espace. L’addition de ces 5 articulations et la notion de complexe TSB permettent une grande mobilité dans les trois plans de l’espace. Néanmoins, cette grande mobilité ayant une vocation fonctionnelle a comme corollaire une moindre stabilité qui expose ce complexe articulaire à de fréquentes pathologies traumatiques et rhumatologiques. (Dufour & Pillu, 2006, p. 292)
La fonctionnalité de l’épaule fait donc face à un compromis mécanique entre mobilité et stabilité. Cette mobilité est favorisée par un faible emboîtement et une congruence réduite des surfaces articulaires. La surface de la tête humérale s’inscrit dans une sphère à grand rayon et la surface glénoïdienne est presque plate. Le système de stabilisation passive est assuré par l’ensemble anatomique bourrelet-capsule-ligaments qui doit être à la foie souple et solide. La stabilisation active est quant à elle principalement assurée par les muscles de la coiffe des rotateurs qui ont un rôle de centrage et de stabilisation en agissant en couple effecteurs-frénateurs (Flurin et al, 2001, p. 2)
Il existe donc une étroite intrication entre les éléments ligamentaires et musculaires qui aboutissent à un centrage permanent de la tête humérale, condition indispensable pour assurer les mouvements de l’épaule.
2.1.2. La coiffe des rotateurs :
Anatomiquement, la coiffe des rotateurs (CDR) est composée des tendons des muscles supra-épineux, sous-scapulaire, infra-épineux et petit-rond auxquels est généralement associé le tendon de la longue portion du biceps-brachial. La voûte acromiocoracoïdienne, composée de l’acromion, du ligamanent acromiocoracoïdien et de l’aphophyse coracoïde surplombe la CDR et développe avec elle des rapports étroits par le biais de la bourse acromiodeltoïdienne, espace de glissement nécessaire au fonctionnement articulaire.
Biomécaniquement, le rôle de la CDR peut être décomposé en trois actions particulières :
Action de centrage de la tête humérale
La différence des rayons de courbure de la tête humérale et de la glène met en avant l’existence de plusieurs centres de rotations de l’articulation scapulo-humérale. Il existe donc des mouvements de la tête humérale sur la glène en rotation, roulement et translation. Ces différents types de mouvements se traduisent par des forces en compression qui stabilisent l’articulation (entre 60° et 90°) et des forces de cisaillement déstabilisantes (entre 0° et 60° puis entre 90° et...