Méditer avec Fabrice Midal - Une façon simple et vivante d apprendre à méditer
143 pages
Français

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Méditer avec Fabrice Midal - Une façon simple et vivante d'apprendre à méditer , livre ebook

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Description

Avant-propos J’ avais à peine vingt ans quand j’ai découvert la méditation. Les rares cercles où elle était alors pratiquée avaient été fondés, entre les années 1950 et 1970, par des maîtres bouddhistes qui avaient quitté l’Asie, secouée par les conflits : le Tibet occupé par la Chine, le Vietnam en guerre, le Japon qui ne se relevait pas de la Seconde Guerre mondiale…   Pour ces maîtres, l’Occident était une chance de réconcilier le bouddhisme avec son essence, la méditation, qu’il avait peu à peu délaissée sur ses terres d’origine au profit d’une ritualisation sclérosante. Mais leur tâche n’a pas été aisée : à leur arrivée chez nous, leurs enseignements ont suscité la méfiance du plus grand nombre – quand j’ai commencé à méditer, mes parents ont même contacté les Renseignements généraux pour savoir quelle secte m’avait happé.   Un travail de fond a été mené pour démontrer que le bouddhisme pouvait avoir des résonnances en nous, Occidentaux, et que la méditation avait tous les atouts pour s’intégrer à nos vies. La question était alors de savoir quel bouddhisme serait le plus approprié pour nous. Ce fut un moment de grand éveil, de dialogues féconds. Mais peu à peu, j’ai été forcé de constater que le bouddhisme, trop souvent, délaissait la pratique de la méditation pour se cantonner dans des rituels et une sorte de dévotion aveugle pour les gourous…   Au début des années 2000, je me suis dit qu’il fallait transmettre la pratique de manière plus directe.

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Informations

Publié par
Date de parution 06 mai 2021
Nombre de lectures 17
EAN13 9782810432363
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Avant-propos

J’ avais à peine vingt ans quand j’ai découvert la méditation. Les rares cercles où elle était alors pratiquée avaient été fondés, entre les années 1950 et 1970, par des maîtres bouddhistes qui avaient quitté l’Asie, secouée par les conflits : le Tibet occupé par la Chine, le Vietnam en guerre, le Japon qui ne se relevait pas de la Seconde Guerre mondiale…
 
Pour ces maîtres, l’Occident était une chance de réconcilier le bouddhisme avec son essence, la méditation, qu’il avait peu à peu délaissée sur ses terres d’origine au profit d’une ritualisation sclérosante. Mais leur tâche n’a pas été aisée : à leur arrivée chez nous, leurs enseignements ont suscité la méfiance du plus grand nombre – quand j’ai commencé à méditer, mes parents ont même contacté les Renseignements généraux pour savoir quelle secte m’avait happé.
 
Un travail de fond a été mené pour démontrer que le bouddhisme pouvait avoir des résonnances en nous, Occidentaux, et que la méditation avait tous les atouts pour s’intégrer à nos vies. La question était alors de savoir quel bouddhisme serait le plus approprié pour nous. Ce fut un moment de grand éveil, de dialogues féconds. Mais peu à peu, j’ai été forcé de constater que le bouddhisme, trop souvent, délaissait la pratique de la méditation pour se cantonner dans des rituels et une sorte de dévotion aveugle pour les gourous…
 
Au début des années 2000, je me suis dit qu’il fallait transmettre la pratique de manière plus directe. Mon fond laïque a repris le dessus. L’expérience méditative m’apportait énormément de bénéfices, je la vivais en rapport avec le monde que je connaissais et qui n’était pas religieux. C’est elle que j’ai voulu explorer. J’étais encouragé par l’un de mes initiateurs, le neuroscientifique Francisco Varela, pour qui la méditation est d’abord une manière de s’examiner soi-même au microscope. Et pour cela, il n’y a pas besoin de s’appuyer sur un corpus de croyances.
 
Je pense avoir été l’un des premiers, en France, à transmettre la méditation de manière laïque, simple : apprendre à se poser dans le silence pour s’ouvrir à l’autre, à la réalité. C’était l’essentiel de ce que m’avaient enseigné mes maîtres tibétains, bien plus que les aspects rituels ou que les constructions théologiques, transmises à cette époque en même temps que la pratique. Il ne s’agissait pas par là de diluer la méditation dans nos conformismes, mais au contraire de rester fidèle à sa profondeur unique. J’ai été traité de fou, mais j’ai persévéré : je voulais permettre au plus grand nombre d’expérimenter cette voie. L’École occidentale de méditation est née de cette intuition.
 
Il y a quelques années, je me suis rendu compte de l’émergence d’un nouveau problème. Après leur première séance, beaucoup de nouveaux méditants se plaignaient : « Je n’ai pas réussi. » Je m’en étonnais : qu’y a-t-il donc à réussir dans la méditation ? Les mêmes phrases revenaient : « Je n’ai pas réussi à faire le vide dans ma tête », « Je n’ai pas réussi à être calme ». De fait, depuis quelque temps, la méditation est présentée comme un nouvel outil de développement personnel, destiné à s’autocontrôler. Une sorte d’instrument qui nous couperait de nos sensations, de nos émotions, au risque de nous transformer en robots, certes zen en toutes circonstances, mais néanmoins déshumanisés.
 
Ce projet-là n’a rien à voir avec la méditation. Qu’est-ce que méditer ? C’est se foutre la paix. C’est s’ouvrir à une expérience où l’on est simplement en rapport avec ce qui se passe, y compris ses peurs, ses colères, son stress, sans jugement. C’est une pratique de présence, de disponibilité, d’ouverture au monde. C’est une attitude de bon sens, concrète, qui nous aide à faire face à tous les problèmes de la vie : les emmerdes, le stress, la maladie, la famille, le couple, les enfants, le travail. C’est une attitude qui nous est innée, que nous avons perdue et qu’il est temps de retrouver.
 
C’est une attitude qui nous permet très concrètement de transformer nos difficultés.
 
Méditons pour changer de vie…
 
Fabrice Midal

Avec ce QR code, participez à une séance vidéo de méditation avec moi : je vais vous présenter cette pratique, vous montrer comment l’exercer et bien vous asseoir. Vous apprendrez à gérer les difficultés que l’on peut rencontrer et découvrirez les réactions et les question du public…

La troisième voie


M a collègue, mon compagnon, mon ado m’ont parlé d’une manière pour le moins désagréable. Nous connaissons deux façons de répondre à cette situation.
 
La première est la réaction « à vif » : nous rétorquons sur le même ton, nous nous énervons et notre colère mettra du temps à retomber – nous trouvons que c’est normal. La deuxième, considérée comme une attitude de sagesse, consiste à « passer outre », c’est-à-dire à faire semblant qu’il ne s’est rien passé, sinon un incident mineur que l’on essaye de relativiser – mais qui continuera de nous travailler.
 
Et puis il y a une troisième voie, peut-être contre-intuitive mais absolument extraordinaire, que nous apporte la méditation. Tel propos m’a irrité ? Je ne vais ni m’énerver ni relativiser, mais prendre un moment pour éprouver, faire l’expérience de ce que je suis en train de vivre, là, maintenant.
 
Pour reprendre l’image du microscope chère à Francisco Varela, j’imagine que je rentre dans un laboratoire où je porte une vraie attention sur ce que dois observer.
 
Je vais m’asseoir et m’immobiliser. L’assise, l’immobilité n’ont pas un pouvoir magique de transformation, mais elles permettent de simplifier la situation.
 
Dans la vie de tous les jours, j’ai un problème, mais en même temps le téléphone sonne, je prépare le café, je dois surveiller l’heure ; alors il est plus compliqué d’observer précisément ce que j’ai dans le cœur. Dans l’espace de méditation, j’enlève le téléphone, le café, l’horloge pour être en présence, pour avoir une relation plus directe avec ce que je vis, ce que je ressens, avec mon irritation, avec ma peur.
 
Je pense quand même à mon café, à mon téléphone ? Et alors ? Je vais les observer plus calmement, puis les laisser partir. Je ne vais pas essayer de me calmer, mais de voir ce qui me vient. Je vais rentrer en rapport avec mon corps qui sait, qui sent beaucoup de choses. C’est ainsi que je pourrai découvrir mes forces…
La posture, les postures

« Pas de différence entre corps et esprit.
C’est pareil à la feuille de papier, on ne peut acheter l’endroit sans l’envers ! »
Taisen Deshimaru

O n s’égare en présentant la méditation comme une technique fondée sur une posture, l’assise en tailleur ou en lotus, les yeux mi-clos, les mains sur les genoux, les paumes tournées vers le ciel. On confond ainsi la lune et le doigt qui montre la lune. La lune, c’est la méditation. Je peux indiquer comment la montrer du doigt, mais à force de parler du doigt, je risque d’en oublier la lune…
 
Tu veux méditer ? C’est facile. Prends le temps de t’asseoir, de te poser. Peu importe comment tu t’assois : l’essentiel est que tu sois là, le reste n’est que dogmatisme. Trouve la posture qui te convient.
 
Rien ne t’interdit de t’allonger, mais je crains, pour toi, l’assoupissement. Assis, le dos droit, l’esprit est plus alerte. Pour moi, la posture jambes croisées, sur un coussin, est devenue une amie : je la pratique depuis longtemps et l’ancrage dans la terre me donne plus de présence, plus de solidité, plus de courage pour rencontrer mes peurs, ma fatigue et tout ce qui m’arrivera pendant ces quelques minutes. Mais à l’École occidentale de méditation, il y a autant de chaises que de coussins afin que chacun se sente à l’aise dans sa pratique.
 
Commence là où tu es, mais je te conseille de ne pas t’adosser : le poids de ton corps finira par tomber sur la chaise, tu perdras la verticalité et avec elle l’élévation qui se traduit dans la colonne vertébrale. Ancre-toi dans le sol – avec les pieds si tu as choisi une chaise. Et redresse ton dos. Sens la terre et sens le ciel.
 
Tu as quand même besoin de t’adosser ? Vas-y. Ne fais pas de ta posture un nouveau dogme : nous ne sommes pas dans un cours de gym, juste dans un rendez-vous avec la vie…
La sante primordiale


A u début, ton corps n’aura pas l’habitude, il t’interpellera. Ouvre-toi à ce qui se passe, tel que ça se passe, sans porter de jugement. Tu as mal au dos ? Dans la vie, tu agirais pour ne plus avoir mal. La méditation est un renversement : ici, tu ne feras rien d’autre que mettre un rayon d’attention sur ton dos. Au bout de quelques semaines de pratique, tu seras beaucoup plus à l’aise.
 
Sache que ton corps est là pour t’aider. Même si tu es malade, même s’il ne se porte pas bien, ton corps est un appui qui t’ancre dans le tangible, dans la réalité. Souviens-toi, quand tu étais au chevet de cet enfant, de cet ami, de ta mère malade. Tu as posé ta main sur son bras, sur son épaule, un apaisement réciproque s’est installé : votre relation s’est resserrée à travers ce contact de corps à corps. Elle s’est apaisée.
 
Méditer, c’est poser la main sur le bras d’un ami, ton corps. Dans la pratique, il est ton ami même quand il souffre. En prenant pleinement conscience de son existence, tu touches ce que de grands méditants ont appelé la santé de fond, une santé primordiale, plus grande que la santé. Un souffle de vie.
 
Tu t’assois. Et c’est juste bon parce que tu rentres en rapport avec ton corps. Ne cherche pas à créer une expérience agréable ou désagréable, il te suffit d’être là où tu es, avec une qualité de présence.
 
Accorde-toi le droit d’être là, d’avoir un moment où tu n’as rien à faire. Où tu peux juste te foutre la paix. Tu as pris rendez-vous avec toi-même.
Foutez-vous la paix !

P rends un moment pour sentir que c’est bon d’être là. Tu n’as rien à faire, rien à réussir. Au début, tu auras un peu peur, c’est normal : le silence nous fait peur. Autorise-toi à te poser, à te foutre la paix, à être avec toi-même sans avoir d

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