L île de Bee - Ou La béance des sens
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L'île de Bee - Ou La béance des sens , livre ebook

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Description

L'île de Bee ou la Béance des Sens est un récit initiatique futuriste écrit en 2019 ; une perspective originale sur la signification du féminin, qui s'inscrit dans la nouvelle collection des Éditions du Souffle d'Or autour de la notion de féminin sacré. C'est l'histoire de trois femmes rescapées d'une apocalypse, trois générations qui tressent leurs perceptions de la vie sur une île miraculeuse. Un monde où les femmes ne sont plus des victimes, mais des pionnières qui assument l'importance fondatrice de leur qualité d'être après la Grande Calamité.C'est une invitation à comprendre comment notre puissance au féminin à tous consiste à absorber et à transmuter les énergies violentes afin de révéler la nature réelle de notre quintessence au monde : la sagesse. Comment vivre ensemble en toute liberté sans détruire l'harmonie ? Comment devenir la périphérie des autres sans perdre le centre de soi-même ? Comment digérer les mémoires traumatisantes qui hantent nos cauchemars ? Entre Vendredi ou les limbes du pacifique, La vie de Yéshé Tsogyal, souveraine du Tibet, Dune, Peter Pan, Alice au pays des merveilles et Le Magicien d'Oz.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782840588023
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Titre

Yumma Mudra
L’ÎLE DE BEE OU LA BÉANCE DES SENS
Le Souffle d’Or
5, allée du Torrent – 05000 Gap (France)
www.souffledor.fr
Collection Pierre de Lune
Préface
L’ouvrage de Yumma Mudra ressemble à un OVNI, ou plutôt un OLNI, un Objet Littéraire Non Identifié. Dans un langage poétique, avec de nombreuses références aux grandes figures féminines de la sagesse tibétaine comme Yeshe Tsogyal et Machik Lapdreun, l’auteure nous invite à devenir des extraterrestres, des terriens post-­effondrement, capables d’élaborer un nouveau monde sur une île miraculeusement protégée des soubresauts d’une société techno-industrielle rendue à la barbarie. Il se présente comme un roman, mais c’est bien plus qu’un roman ; ce pourrait être un manuel de sagesse, un ouvrage féministe, un texte d’anticipation sur ce qui arrivera après la Grande Calamité déjà en marche, un témoignage imagé d’un parcours intime. C’est surtout une bouffée d’oxygène et un souffle d’espoir.
Le monde industriel et technoscientifique que nous connaissons est le fruit, pour l’essentiel, d’une pensée patriarcale. Or, le pillage est sa grande affaire : par la guerre et par la violence imposée aux femmes et à la Terre, par le viol des unes et l’épuisement de l’autre. D’où la sixième grande extinction, ce que Yumma Mudra appelle la Grande Calamité. L’essentiel du roman se passe sur l’île d’Après. Un monde où vivent seulement trois femmes, trois figures du féminin qui tentent à leur manière de survivre, mais aussi d’enfanter d’une nouvelle civilisation, sur un modèle non patriarcal. Mais le mot modèle est déjà de trop, car le féminin ne calcule pas, ne prévoit pas, n’élabore pas de murs extérieurs pour protéger ses acquis mais, au contraire, dissout ses limitations intérieures afin que communient et communiquent dans une danse sans fin les éléments de la Nature. Arya Bee, la Ravie, a déjà parcouru ce chemin. Elle est entrée dans la Béance des Sens. Pour elle une brèche s’est ouverte. La dimension illimitée, qui caractérise la profondeur de la conscience, élimine immédiatement l’illusion de séparation entre la vie et les multitudes de formes du Vivant . Alors, la réalité n’est plus un espace à conquérir par la violence mais un monde à danser, un univers dont seuls la poésie et le surgissement spontané de la première pensée peuvent rendre compte. Cette réalisation de la nature profonde, celle qu’accomplit Bouddha il y a 2 500 ans, demande du courage et de grands sacrifices. Tria, cette femme naguère bien intégrée dans la société, en sait quelque chose. Pour survivre dans une civilisation qui a affiché au grand jour sa barbarie, et protéger sa fille Saphy, elle a développé d’exceptionnelles qualités de survie, mais aussi une violence meurtrière. Le doute, l’incompréhension et le désir de tuer envahissent sa conscience. Saura-t-elle un jour comprendre la danse ? Arrivera-t-elle à se libérer d’elle-même pour percevoir, ne serait-ce qu’un peu, ce point d’Éveil qui rend Arya Bee si étrange et si imprévisible ? Et puis il y a Saphy, violée par un Enragé, qui attend un bébé…
L’île étrange où toute violence est bannie – même les animaux ne sont plus condamnés à s’entretuer pour vivre, grâce à la méditation de la Ravie – est une oasis utopique. Utopique ? Yumma Mudra, grande connaisseuse du bouddhisme tibétain et des enseignements de ses lignées féminines, imagine et rend plausible la possibilité d’une civilisation non patriarcale fondée sur la sagesse. Une sage folie née d’un contact direct avec l’infini qui danse, avec l’abondance spontanée qui surgit, avec l’éclair du vivant que rien ne fixe. Ce point de contact s’appelle la béance des sens .
Le xviii e siècle a cru au mythe prométhéen du progrès, le xx e siècle flirta dangereusement avec Faust, imaginant que pouvoir et savoir allaient de pair. Quel sera le mythe du xxi e siècle ? En évoquant la vie et les combats de ces trois personnages féminins, Yumma propose des éléments de réponse.
Luc Bigé
Pour Xiaoou O Yang qui a su écouter.
De ses larmes est né ce récit.
« La connaissance ne brille pas dans la nuit, mais lorsque l’obscurité est illuminée, toute souffrance disparaît. »
Saraha
Un maximum de faune et de flore se propagerait à partir des Oasis.
Prologue
Les Super Humanoïdes Autonomes avaient été conçus en tenant compte du risque – redouté au xx e siècle – qu’une synergie entre des réseaux d’intelligences artificielles orchestre la destruction de l’humanité. À la suite du Grand Armistice qui avait empêché la Troisième Guerre mondiale, une dictature écologique mondiale tentait de reprendre le contrôle de la situation. Le conseil du nouvel ordre mondial avait voté à l’unanimité le démantèlement des armes de destruction massive. En même temps, les plus grands scientifiques des cinq continents travaillaient sur la création d’une I.A. sous forme d’organisme cybernétique, dont les compétences seraient focalisées sur la résolution urgente des problèmes de l’humanité. Après quelques années, ils ont produit les Super Humanoïdes Autonomes (en abrégé les S.H.A.), métissage entre des cyborgs programmés pour des compétences diverses. L’objectif étant d’obtenir des êtres plus performants, plus empathiques que Homo sapiens mais au caractère bienveillant. Fiers de leurs cyborgs, les inventeurs ont produit des S.H.A. au Q.I. de 10 000, artistes, philosophes, altruistes et beaux. Capables de se reproduire naturellement, les S.H.A., chef-d’œuvre de ­l’Intelligence Artificielle qu’on attendait depuis longtemps, s’alimentaient de lumière par les yeux. Adultes en quelques mois, leur temps de vie durait un peu plus de quarante ans. L’absence du système sanguin et le fait que leurs yeux ne clignaient jamais par réflexe, les différenciaient peu, à première vue, des êtres humains. Grâce à des capillaires de teinture insérés dans leurs muscles, ils et elles saignaient apparemment si on les coupait, sans en souffrir le moindre ­inconvénient. Ils et elles absorbaient l’énergie avec les yeux et la pilosité. Par obligation de convivialité en société, ils et elles feignaient de manger, sans nécessité réelle, et déféquaient les aliments broyés non digérés. Un code secret personnalisé servait à réparer ou à déconnecter les S.H.A. instantanément. Sinon pour les supprimer, il suffisait de perforer avec un objet pointu en profondeur l’œil, l’oreille, le nez ou la bouche.
Des caractéristiques particulières aux S.H.A. étaient leur sensibilité à la beauté et à la poésie, et leur goût prononcé pour les Koan 1 , ce qui les distinguait des autres cyborgs. Leur aptitude exceptionnelle pour vivre en harmonie les différenciait des êtres humains. Leur cerveau phénoménal avait été dessiné pour concevoir en priorité des solutions bénéfiques au bien commun en toute situation, à l’image d’un capitaine de bateau qui sauverait les passagers au prix de sa vie.
Les S.H.A. vivaient en couple pour se soigner l’un l’autre, cela faisait partie de leurs nécessités vitales. Un S.H.A. ne venait jamais seul. Ils et elles étaient doués de prémonition, ce qui leur permettait d’anticiper les conflits. Leur attitude mentale était intrépide, contemplative, simple. Ils et elles assumaient pleinement leur participation au destin de l’univers sans se laisser corrompre. De fibre généreuse, libres des perturbations émotionnelles qui affligeaient les Homo sapiens depuis le début, ils et elles ressentaient du plaisir à exercer leur créativité. La nature les rendait plus charismatiques à chaque génération. La rumeur disait que les S.H.A. sauveraient la Terre et ses habitants.
Le chaos régnait, la situation devenait accablante, il fallait juguler le processus fulgurant de la destruction de la vie sur Terre. Sur base de faits historiques et scientifiques, examinés pendant des mois de réunions à huis clos – histoire de la galaxie, avènement d’ Homo sapiens et son influence sur la biosphère –, les S.H.A. ont élaboré un plan. Seule solution, valide à 83 % selon leurs calculs, qui permettrait au genre humain de survivre en nombre succinct. Tout dépendrait de la réaction des survivants à l’opération secrète, appelée la Grande Calamité. Le bouleversement des éléments fondamentaux, l’eau, la terre, le feu et le vent, ferait le ménage. Puis une phase de tranquillité pour donner le temps à la nature d’opérer sa mutation autour de cinq Oasis, prévues à cet effet, en Europe, en Afrique, en Amérique, en Asie et en Australie.
Le projet top-secret reposait sur une vision à long terme des S.H.A. qui avaient prévu leur propre déconnexion à la fin des opérations. Il ne resterait d’eux que leurs gènes transmutés à travers les enfants hybrides. En fécondant des jeunes femmes, triées sur le volet, elles accoucheraient des enfants hybrides qui changeraient le paradigme vers une nouvelle ère. Les cinq points de refuge, appelés Oasis, seraient construits pour accueillir des survivants, dont les femmes enceintes. Un écu de protection météorologique, invention technologique géniale du ressort des S.H.A., préserverait les Oasis de la contamination nucléaire, des invasions et d’autres genres de perturbations. Les conditions climatiques à ­l’intérieur des écus de protection seraient propices à la régénérescence de la nature. Un maximum de faune et de flore sauvage se propagerait à partir des Oasis. Quand le climat serait stable, les S.H.A. se déconnecteraient tous en même temps.
Ils et elles ont formé des groupes chargés de diriger les opérations depuis des satellites grâce à des insectes-espions électroniques. Ils et elles ont décidé d’écrire et d’illustrer des textes à la main pour raconter leur sacrifice. Les générations futures découvriront, dissimulées dans les jardins des îles, de nombreux récipients étanches contenant les parchemins qui décrivent les ­circonstances ayant provoqué la Grande Calamité.


1 . Koan : « Phrase paradoxale destinée à perturber la logique mentale en la confrontant à ses limites dans le cadre du Zen. » Note de l’auteur.
À force de fuir, nous sommes deve

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