Dans la peau d un chat
103 pages
Français

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Dans la peau d'un chat , livre ebook

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Description

Prologue V ous sentez une petite sensation de démangeaison au niveau des joues ? Pas de panique, ce sont les vibrisses qui poussent… Pourtant, vous n’êtes encore qu’un tout petit fœtus de chat flottant dans le liquide amniotique, lové dans le ventre de Mimi, votre maman chatte… Partie I Ma vie de chaton, au tout début Je fais le grand saut dans la vie ! J e pressentais depuis quelque temps déjà qu’un événement extraordinaire allait se produire. J’étais, avec mes frères et sœurs, dans une douce et chaude atmosphère depuis environ neuf semaines. Mais, depuis quelques heures, nous sentions comme des ondes de choc à intervalles réguliers, et j’avais l’impression que quelque chose de nouveau allait survenir. Les ondes de choc se sont rapprochées : c’étaient des contractions. Une fois devenues bien régulières, un de mes frères est allé voir ce qui se passait et… il a disparu ! Je l’ai retrouvé à l’extérieur de notre cocon douillet. Pour l’instant, je ne vois rien, mais je pense que nous avons atterri dans un monde complètement nouveau, où une langue douce et râpeuse à la fois vient de me libérer de ma poche amniotique. Le reste de la portée suit en cadence, tous les quarts d’heure environ. Mes deux sœurs sont arrivées en sortant leur derrière en premier, avec une « présentation postérieure » ! Mais visiblement, elles ne s’en portent pas plus mal. Maman nous lèche un par un pour stimuler notre respiration et coupe notre cordon ombilical.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 septembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782810429721
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Prologue
V ous sentez une petite sensation de démangeaison au niveau des joues ? Pas de panique, ce sont les vibrisses qui poussent… Pourtant, vous n’êtes encore qu’un tout petit fœtus de chat flottant dans le liquide amniotique, lové dans le ventre de Mimi, votre maman chatte…
Partie I
Ma vie de chaton, au tout début
Je fais le grand saut dans la vie !

J e pressentais depuis quelque temps déjà qu’un événement extraordinaire allait se produire.
J’étais, avec mes frères et sœurs, dans une douce et chaude atmosphère depuis environ neuf semaines. Mais, depuis quelques heures, nous sentions comme des ondes de choc à intervalles réguliers, et j’avais l’impression que quelque chose de nouveau allait survenir.
Les ondes de choc se sont rapprochées : c’étaient des contractions. Une fois devenues bien régulières, un de mes frères est allé voir ce qui se passait et… il a disparu ! Je l’ai retrouvé à l’extérieur de notre cocon douillet.
Pour l’instant, je ne vois rien, mais je pense que nous avons atterri dans un monde complètement nouveau, où une langue douce et râpeuse à la fois vient de me libérer de ma poche amniotique.
Le reste de la portée suit en cadence, tous les quarts d’heure environ. Mes deux sœurs sont arrivées en sortant leur derrière en premier, avec une « présentation postérieure » ! Mais visiblement, elles ne s’en portent pas plus mal. Maman nous lèche un par un pour stimuler notre respiration et coupe notre cordon ombilical.

La mise bas chez la chatte peut durer entre 2 et 6 heures en moyenne, pour généralement de 2 à 6 chatons. Le record des naissances a été pulvérisé par une chatte croisée Birman et Siamois qui a donné naissance à 19 chatons, dont 15 ont survécu ! Cette portée est née en 1970 et, à ce jour, le record n’a été ni égalé ni battu. C’est la chatte qui déchire la membrane qui entoure chaque chaton et coupe son cordon ombilical. Elle le lèche aussi afin de stimuler sa respiration. Une chatte non stérilisée peut théoriquement avoir trois portées par an.
Une immense main vient me soulever de terre : notre humaine nous prend un par un pour vérifier que nos voies respiratoires ne sont pas encombrées par du mucus et que notre cordon est bien coupé. Une fois rassurée, elle nous repose à côté de maman. Notre humaine est restée avec nous toute la durée de la mise bas. Heureusement, car cela a rassuré maman qui était mère pour la première fois. La savoir à côté d’elle l’a tranquillisée.
Ça y est, tout le monde est arrivé, trois mâles et deux femelles. Nous pesons tous à peu près le même poids, soit 100 grammes. Notre humaine a trouvé cela drôle : c’est le même poids qu’une petite plaquette de chocolat. Du coup, comme une de mes sœurs est marron, elle l’a appelée Truffe ! Moi, comme j’ai de longs poils soyeux, on m’a appelé Woolly.
 
Nous sommes installés dans une grande caisse aménagée exprès pour que nous soyons tous à l’aise. Ses rebords sont assez hauts pour que nous ne puissions pas les escalader (en tout cas pas avant un bon bout de temps !) et le fond est tapissé de serviettes bien moelleuses.
La pièce est très confortable : calme, sombre et bien chauffée à 25 °C. Cela est important car nous ne savons pas encore réguler notre propre température et un environnement trop froid pourrait nous mettre en danger.
Mes premières sensations (mes 5 sens)

Pour l’instant, je ne vois rien !
Depuis que je suis né, il y a quelques heures, j’ai les yeux fermés. Impossible de rien voir ! Mais heureusement, j’ai de l’instinct et de l’odorat, ce qui me permet de me repérer en attendant que mes yeux s’ouvrent, ce qui aura lieu dans dix jours.
 
Petit à petit, ma vue s’améliorera alors jusqu’à parvenir à ses performances optimales. J’aurai ma vision complète, avec profondeur de champ, vers l’âge de vingt jours. Je serai alors doté d’une très bonne vue.
Mes yeux tels qu’ils sont placés, bien sur le devant de ma tête, me permettront une vision panoramique à 280 degrés, l’une des plus importantes chez les mammifères. Et j’aurai une excellente perception des reliefs et des distances. Mon cristallin très modulable me permettra de faire un « autofocus » très rapide sur mes proies. Pratique pour chasser les petites bêtes !
Mes pupilles, très mobiles elles aussi, pourront se réduire à une très fine fente pour éviter l’éblouissement en plein jour, ou se dilater au maximum pour avoir une bonne vision nocturne (celle-ci dépend de cellules appelées les bâtonnets, et j’en ai deux cent millions alors que les humains n’en ont que cent vingt millions).
 
Cependant, je ne distinguerai toute ma vie que deux couleurs primaires et leurs déclinaisons : le vert et le bleu.
 
Lorsque j’ouvrirai les yeux, dans dix jours environ, ils seront bleus, comme ceux de tous les chatons. Ils ne prendront leur couleur définitive que lorsque j’aurai deux mois environ.

Certaines races de chats sont plus souvent touchées que d’autre par l’hétérochromie oculaire… Un nom bien compliqué pour dire qu’ils ont les yeux vairons. Ce sont souvent des Bobtails japonais, des Angoras turcs et des Chats turcs du lac de Van.

Et au tout début, je n’entends rien non plus !
Depuis que je suis né, il y a quelques heures, je n’entends toujours rien. Je commencerai à percevoir des sons à cinq jours (avant de pouvoir ouvrir les yeux, donc). Ce n’est que vers l’âge de deux à trois semaines que je commencerai à pouvoir me repérer au bruit. Et je n’aurai mon ouïe définitive qu’à un mois.
 
Les premiers sons que j’entends, ce sont donc les ronronnements de maman et de mes frères et sœurs. Nous communiquons comme ça, et c’est vraiment très rassurant.
Mais très vite, lorsque j’aurai un mois, mon ouïe sera d’une efficacité redoutable ! Je percevrai des ultrasons jusqu’à 64 kilohertz (alors que l’homme ne peut les entendre que jusqu’à 20 kilohertz, et le chien, 45) ! Je serai aussi capable d’entendre des sons très faibles, à partir de 5 décibels (alors que l’homme ne les perçoit qu’à partir de 20 décibels environ).
Grâce à près de trente muscles, mes oreilles sont mobiles à 180 degrés. Elles me permettront non seulement de capter le moindre bruit, mais aussi de repérer son origine avec certitude.

Les chats blancs ont très souvent des problèmes d’audition. Et près de 80 % de chats blancs aux yeux bleus sont sourds ! La surdité est moins fréquente chez les chats blancs aux yeux vairons, et encore plus rare chez les chats blancs aux deux yeux d’autres couleurs.

En revanche, dès la première seconde, j’ai de l’odorat !
Si, pour l’instant, je ne vois pas et ne sens rien, j’ai en revanche de l’odorat. J’en étais doté à la naissance. Celui-ci me permet de repérer maman dans un rayon de 50 centimètres et je peux alors assez rapidement m’éloigner un petit peu d’elle pour commencer à explorer mon environnement sans la perdre.
Mon odorat est moins développé que celui du chien, mais nettement plus que celui de l’homme : la muqueuse nasale du chien s’étend sur environ 150 centimètres cubes, la mienne sur 20 centimètres cubes et celle de l’homme sur… 3 centimètres cubes !
Même si ma truffe semble toute petite, elle est très efficace.
En plus, lorsque j’utilise mon organe voméronasal, je sens les phéromones et certains parfums encore plus précisément. Je fais alors une drôle de grimace que l’on appelle le « flehmen » : j’ouvre la bouche, je retrousse un peu les babines, je ferme les narines et j’inspire par la bouche. Je sais, ça ne me donne pas l’air très malin, mais c’est d’une efficacité redoutable !

Également appelé « organe de Jacobson », l’organe voméronasal permet au chat de sentir différemment les odeurs. Situé à l’intérieur de la bouche, il est tapissé de cellules neuroréceptrices. Il lui est très utile pour sentir certaines odeurs particulièrement intéressantes (les phéromones, en particulier).

Je ne distingue pas beaucoup de saveurs…
Depuis ma naissance, je ne distingue pas les goûts précisément, d’autant moins que je ne distingue que quatre saveurs parmi les cinq recensées par les humains : l’acide, l’amer, l’umami (le glutamate) et le salé. Je ne reconnais pas le goût sucré. Et il en sera ainsi toute ma vie !

Le goût est bien le seul sens pour lequel les chats sont « à la traîne » derrière les humains. Ils ont 500 bourgeons gustatifs dans la bouche, alors que les humains en ont 9 000, ce qui fait une sacrée différence.

…mais je touche du bout des moustaches et je perçois bien les vibrations !
Mon sens du toucher est essentiellement concentré dans deux zones : la face et les pattes. Je n’ai pas une grande finesse de perception au niveau des coussinets, qui sont surtout très utiles pour ressentir les vibrations du sol. Mon sens s’exerce plutôt aux endroits où sont implantées mes vibrisses, autrement dit mes moustaches. Les plus grandes et les plus visibles sont de part et d’autre de ma truffe, mais j’en ai aussi au-dessus des yeux, sur les joues, le menton et à l’arrière de mes pattes de devant.
 
Mes vibrisses font office de capteurs : elles sont enfoncées profondément dans la peau et leur base est entourée d’une multitude de terminaisons nerveuses. Grâce à elles, je sens les déplacements et les variations de pression d’air, et je perçois les obstacles à proximité.

Hum ! Je découvre les tétées…
Une heure après l’arrivée de ma dernière sœur, nous avons eu droit à notre première tétée. Miam ! Comme nous sommes cinq, nous avons chacun notre tétine (maman en a en fait deux rangées de quatre) et nous allons garder la même durant tout l’allaitement !
Les premières tétées ne nous apportent pas du lait, mais du colostrum. Il contient de nombreux anticorps qui vont nous protéger des maladies pendant quelque temps.
Cette première semaine, nous tétons toutes les vingt minutes environ ! Nous buvons 2 à 3 millilitres de lait à chaque fois, ce qui nous permet de doubler de poids en sept jours. En tétant, nous pétrissons les mamelles de maman de part et d’autre, de manière à favoriser la montée de lait. Pendant toute la durée de

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