Pérégrination maçonnique
236 pages
Français

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Pérégrination maçonnique , livre ebook

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Description

La franc-maçonnerie, de nos jours, continue à susciter de nombreuses critiques. Ses détracteurs nourrissent sur son compte des préjugés tenaces qui traversent le temps et l’espace. Or, malgré sa présence constante en France depuis plus de trois siècles, elle demeure largement méconnue.
Sous le pseudonyme de Pierre Aedes, l’auteur sort résolument de la discrétion qui caractérise les francs-maçons et partage son expérience personnelle en franc-maçonnerie. Ce livre est donc un témoignage sur sa démarche maçonnique et la réflexion que celle-ci lui inspire sur la société. L’auteur nous convie ainsi à un véritable parcours initiatique et à une réflexion approfondie sur la vie, avec l’espérance que ce type de parcours contribue à ré-enchanter et ré-humaniser le monde d’aujourd’hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 janvier 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414311316
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-31132-3

© Edilivre, 2019
Dédicace

… à tous mes Sœurs et Frères qui ont constamment soutenu ma démarche
Introduction
« Ah ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez vous pas ? Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! »
Victor Hugo – Les Contemplations
La franc-maçonnerie, de nos jours, continue à susciter de nombreuses critiques. Nombreux sont celles et ceux qui estiment qu’à l’heure des réseaux sociaux et d’internet, à une époque où tout ce qui ne se dit pas a « quelque-chose » à cacher, la franc-maçonnerie ne devrait tout simplement pas exister. Pour certains, elle ne serait rien moins que luciférienne ; elle représenterait une secte et elle chercherait la destruction de l’Église et de la société traditionnelle. De ce fait, on lui attribue facilement les atteintes à la morale et à la famille. Parfois on la pare de pouvoirs qui la conduirait à s’enrichir, sur fond d’affairisme, là où le peuple serait soumis à une nouvelle rigueur. Les mouvements conservateurs lui en veulent, les mouvements d’extrême droite la haïssent parce qu’elle serait trop cosmopolite, les mouvements d’extrême gauche la considèrent comme affreusement bourgeoise et corrompue, les religions la rejettent comme leur ennemi juré, certains militants laïques se méfient de ses rituels… en somme elle apparaît comme très largement crainte ou détestée.
Et pourtant, malgré sa présence constante en France depuis plus de trois siècles, elle demeure inconnue, en particulier de ses détracteurs qui projettent sur elle de véritables fantasmes.
La manière dont le sujet est abordé dans les media écrits ou audio-visuels n’apporte souvent pas de réponse convaincante. Il n’est pas rare d’y voir flotter une odeur de mystère, voire de magie noire, et de croire y déceler une alcôve du pouvoir.
Or la démarche maçonnique est ailleurs : elle apporte un enrichissement personnel, humain, pour celui qui décide d’y consacrer du temps ; surtout elle impose à chacun de ses membres une attitude réflexive exigeante qui suppose de laisser de côté ses jugements et de se décider à prendre le chemin de l’écoute, de l’observation, de l’apprentissage. La franc-maçonnerie est d’abord une religion du travail.
Dans cet ouvrage, je me suis résolu, après 25 ans de pratique maçonnique, à sortir partiellement de la discrétion qui caractérise les francs-maçons et à faire part de mon expérience personnelle en franc-maçonnerie. Partiellement, dans la mesure où j’ai adopté un pseudonyme pour cette publication, notamment afin de protéger ma vie professionnelle de toute interférence. Le temps d’un dévoilement complet viendra sans doute un jour… À ce propos, le chapitre sur Blanche-Neige fournira au lecteur des éléments de compréhension sur la manière dont je perçois la gestion du masque dans une société comme la nôtre.
Ce livre s’intitule « pérégrination maçonnique » ; or, une règle est importante en franc-maçonnerie : nul ne peut se proclamer franc-maçon de son propre chef, car personne ne peut s’estimer totalement libre (franc) et parfaitement capable de bâtir (maçon) une humanité nouvelle délivrée de ses entraves, une humanité baignant dans le bonheur et l’harmonie. En revanche, à la question « êtes-vous franc-maçon ? », la réponse habituelle est la suivante : « Mes Frères me reconnaissent comme tel ».
Il ne m’appartient donc pas d’apprécier si l’ouvrage qui suit est « maçonnique » ; je laisse cela à l’appréciation de mes Sœurs et de mes Frères. En revanche, il s’agit d’un témoignage personnel de mon expérience en franc-maçonnerie, au travers des pensées que j’ai été amené à y construire.
Ce livre est un voyage, une pérégrination à travers le temps et dans des mondes divers ; pour vous, lectrice, lecteur, je vous y convie à une promenade qui mobilisera un peu de votre temps, au cours de laquelle nous serons conduits à y aborder des questions intimes.
C’est pourquoi je n’hésiterai jamais à m’exprimer, tout au long de ce cheminement, à la première personne du singulier. Mon objectif est clair : m’adresser en particulier à toutes celles et tous ceux qui s’interrogent sincèrement sur ce qu’est la franc-maçonnerie et qui souhaitent, sans préjugé, en savoir plus, et leur proposer un partage de ce que la maçonnerie m’a apporté de meilleur, parce qu’il n’y a aucune raison pour que je le garde pour moi ! L’égoïsme ne fait pas partie de mon univers. Comme avec un bon vin, je vous invite donc au partage des meilleurs crus que j’ai pu goûter en loge.
Petite coquetterie, j’ai souhaité que cet ouvrage ne ressemble à aucun autre : il ne s’agit pas d’un ouvrage académique sur la franc-maçonnerie et sur ses rituels ; ce n’est pas non plus un livre sociologique destiné à observer les francs-maçons de l’extérieur ; il s’agit plutôt d’un cheminement dans un paysage de réflexion qui englobe certains développements sur des symboles maçonniques, certaines rêveries autour de ces symboles, et qui s’étend jusqu’à des questions de société (l’Europe, la justice, le numérique…) ; mais ces questions sont vues par l’œil d’un non spécialiste qui s’interroge, avec un désir d’humanité chevillé au corps. Les réflexions exposées ici s’étendent sur une vingtaine d’années et, pour certaines, j’en ai précisé la date. Certaines peuvent apparaître obsolètes, mais elles témoignent de la réalité vécue par un Frère en maçonnerie.
Ce cheminement ne répond pas, volontairement, à une construction logique et structurée ; son seul fil directeur est mon humanité. Pour le rendre plus lisible, j’ai néanmoins choisi de regrouper dans une première partie des réflexions à caractère symbolique et philosophique, dans une seconde des développements qui touchent davantage aux questions de société, puis, dans une troisième partie, de faire converger ces approches symbolique, philosophique et sociétale dans un propos sur le mal.
Après ces quelques avertissements liminaires, nous sommes fin prêts à prendre notre bâton de pèlerin et à nous engager sur la route que je souhaite vous faire découvrir.
I. Questions symboliques et philosophiques
L’Équerre et le compas
En premier lieu, je souhaite vous parler de la vie. Pour moi, la vie se caractérise par un équilibre entre un ordre observable à un instant donné, et un mouvement, une évolution. S’il n’y a pas d’ordre, d’architecture, l’organisme n’est pas viable, et lorsqu’il n’y a plus de mouvement, l’organisme meurt. Ainsi, regardons-nous dans une glace : nous avons tous des yeux qui nous servent à regarder, des oreilles qui entendent, une bouche qui parle et qui goûte, un nez qui hume, un visage dont les traits nous rendent reconnaissables ; tout cela répond à un certain ordre qui nous fait fonctionner ; mais cet ordre est sans cesse mis en péril par le mouvement ; ainsi, nous passons de l’enfance à l’âge adulte, nous vieillissons un peu chaque jour, nous nous transformons, ce que nous sommes est remis en cause encore et encore, mais ce processus est lui-même vital : le jour où nous cesserons d’évoluer et de nous transformer sera celui de notre mort. Un des secrets de la vie m’apparaît donc bien dans ce compromis entre l’ordre et le mouvement. Eh bien, pour entamer ce chapitre, je souhaiterais énoncer que pour moi, l’équerre représente l’ordre, et le compas, le mouvement ; c’est pourquoi l’équerre et le compas ne peuvent pas être séparés, et, associés, ils sont le symbole de la vie.
Nous pouvons d’ores et déjà étendre notre réflexion liminaire à tout corps vivant, et donc à une loge maçonnique. A un instant donné, la loge est constituée d’un certain nombre de Sœurs et de Frères qui occupent tous, à leur place et à leur office, une fonction ; cela, c’est l’ordre de la loge, ou son équerre, sans lequel elle ne peut pas fonctionner. Mais la loge ne peut survivre que si elle accepte d’être régulièrement mise en péril par le mouvement. Le mouvement se manifeste par le départ de certains de ses membres et par l’entrée de « profanes » (ceux qui sont littéralement « devant le temple »). Ce mouvement cyclique marqué par les entrées et les sorties, et tracé par un compas imaginaire, est aussi nécessaire à la vie de la loge que l’est son ordre interne, avec ses plateaux (fonctions et postes des officiers de la loge : le Vénérable Maître ou Président, le Secrétaire, l’Orateur, etc…), ses rituels, etc.
Mais au-delà, cette réflexion sur l’ordre et le mouvement m’amène à considérer tout texte écrit et figé comme un texte mort, puisque tout travail écrit n’évolue plus. C’est pourquoi, dès lors que nous sommes confrontés à un symbole de vie comme l’ensemble équerre-compas, écrire un chapitre à son sujet, le graver dans le marbre, c’est courir le risque de profaner ce symbole et cette vie. Par la planche tracée, nous enfermons le symbole dans l’ordre établi pour toujours, dans l’architecture de l’équerre. La réflexion écrite n’a donc d’intérêt que si simultanément elle sème le germe en chaque lectrice et chaque lecteur d’un travail à venir, d’un travail non encore écrit, parce que c’est à cette condition seulement que réapparaît le mouvement, le compas, et donc la vie. D’autant que par le truchement de l’objet, nous nous disons nous-mêmes lorsque nous nous exprimons sur un symbole ; nous risquons donc de nous profaner car dès que nous avons prononcé notre discours, écrit notre texte, celui-ci prend instantanément la couleur des photos fanées, et devient inexpressif ; c’est pourquoi il doit rester le goût d’aller plus loin, de faire du neuf, et de re-dévoiler en permanence notre visage, toujours sacré, en parlant de manière toujours nouvelle de ces symboles qui nous rassemblent.
Si l’association ent

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