Idées noires et tentatives de suicide : Réagir et faire face , livre ebook

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Le désir de mort ou la tentative de suicide d’un proche est souvent pour nous une expérience extrêmement douloureuse. Notre incompréhension se double alors d’un sentiment d’impuissance et de désarroi. Psychiatre en unité d’urgence, Emmanuel Granier s’appuie sur ses nombreuses années de pratique au contact de personnes suicidaires. Il apporte dans cet ouvrage des réponses concrètes sur l’attitude à adopter et les actions à entreprendre. - Comprendre. Qu’est-ce qui pousse à vouloir mourir ? - Dialoguer. Quelle attitude avoir avec quelqu’un en proie à des idées ou à des gestes suicidaires ? - Soutenir. Comment décider la personne en crise à s’engager dans des soins ? Comment la soutenir dans l’après-tentative ? Parler, s’engager, accompagner… Et ne jamais baisser les bras : l’envie de vivre est toujours plus proche qu’on le croit. Emmanuel Granier est psychiatre, spécialiste des psychothérapies comportementales. Il exerce depuis plusieurs années à l’Unité d’accueil des urgences psychiatriques du centre hospitalier d’Avignon. Il participe à l’action nationale des « formations à l’intervention de crise suicidaire » existant en France depuis 2002.
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Publié par

Date de parution

06 avril 2006

Nombre de lectures

2

EAN13

9782738181268

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

« GUIDE POUR S’AIDER SOI-MÊME »
DÉJÀ PARUS
Mon enfant s’oppose. Que dire ? Que faire ? Dr Gisèle George.
Je ne peux pas m’arrêter de laver, vérifier, compter. Mieux vivre avec un TOC.
Dr Alain Sauteraud.
Bien vivre sa sexualité. Dr François-Xavier Poudat.
Affirmez-vous ! Pour mieux vivre avec les autres. Dr Frédéric Fanget.
Surmontez vos peurs. Vaincre le trouble panique et l’agoraphobie.
Dr Jean-Luc Émery.
Mon enfant est triste. Comprendre et aider l’enfant déprimé. Luis Vera.
« Peut mieux faire. » Remotiver son enfant à l’école. Didier Pleux.
Comment sortir de l’anorexie. Et retrouver le plaisir de vivre.
Dr Yves Simon, Dr François Nef.
La Dépression, comment en sortir. Dr Christine Mirabel-Sarron.
Comment retrouver le sommeil par soi-même. Dr Sylvie Royant-Parola.
L’Enfant surdoué. L’aider à grandir, l’aider à réussir. Jeanne Siaud-Facchin.
Pas de panique au volant ! Dr Roger Zumbrunnen.
Comment arrêter de fumer ?
Dr Henri-Jean Aubin, Dr Patrick Dupont, Pr Gilbert Lagrue.
Maîtriser son trac. Dr Laurent Chneiweiss, Dr Éric Tanneau.
Comment ne pas se gâcher la vie. Dr Stéphanie Hahusseau.
Comment arrêter l’alcool ? Pierluigi Graziani, Daniela Eraldi-Gackiere.
Soigner le stress et l’anxiété par soi-même. Dr Dominique Servant.
Comment sortir de la boulimie. Et se réconcilier avec soi-même.
Dr François Nef, Dr Yves Simon.
La Timidité. Comment la surmonter. Dr Gérard Macqueron, Stéphane Roy.
J’éveille mon bébé. Dr Béatrice Millêttre.
Pour que votre enfant n’ait plus peur. Dr Jacques Leveau.
Bien se soigner avec les médicaments psy. Dr Antoine Pelissolo.
Comment ne pas tout remettre au lendemain. Dr Bruno Koeltz.
Revivre après un choc. Comment surmonter le traumatisme psychologique ?
Dr Aurore Sabouraud-Seguin.
Des hauts et des bas. Bien gérer sa cyclothymie. Dr Nicolas Duchesne.
Collection dirigée par Christophe André
© O DILE J ACOB , AVRIL 2006
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISSN : 1620-0853
EAN : 978-2-7381-8126-8
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
La collection « Guide pour s’aider soi-même » est conçue pour vous aider à faire face aux difficultés de la vie quotidienne, mais aussi aux problèmes psychologiques les plus sérieux. Chaque guide répond à vos questions et vous propose des informations pour comprendre ce qui vous arrive (ou ce qui arrive à l’un de vos proches) ainsi que des conseils pour agir au quotidien.
Médecins, psychologues ou autres professionnels de santé, les auteurs sont toujours des spécialistes reconnus et expérimentés du problème abordé. Ils ont déjà aidé de nombreuses personnes dans votre cas à s’en sortir. Et le livre que vous tenez entre les mains a été relu et validé par des lecteurs confrontés aux mêmes difficultés que vous.
Vos réactions à la lecture de cet ouvrage, la manière dont il a pu vous aider, dont vous l’avez utilisé et mis en pratique nous intéressent beaucoup. N’hésitez pas à nous écrire pour raconter votre expérience.
Christophe André
C’est un ami de l’enfance,
Qu’aux jours sombres du malheur
Nous prêta la providence
Pour appuyer notre cœur ;
Il n’est plus, notre âme est veuve,
Il nous suit dans notre épreuve
Et nous dit avec pitié :
« Ami, si ton âme est pleine,
De ta joie ou de ta peine
Qui portera la moitié ? »
Alphonse DE L AMARTINE ,
Mis en musique par G EORGES B RASSENS

Je veux dédier ce livre à tous ceux sur qui j’ai pu appuyer mon cœur.
Spécialement mon épouse, Catherine,
Et mes deux amis Laurent.
Si mon âme est veuve du premier,
Qu’il sache que jamais je ne l’oublierai,
Et que tous trouvent ici l’expression de ma reconnaissance
Pour avoir su « de ma joie ou de ma peine porter la moitié ».
E.G.

 
Avant-propos

J’ai commencé ma carrière de médecin comme interne en médecine générale dans un SAMU d’une ville de province.
C’était un hôpital un peu éloigné des grands centres, et on nous laissait souvent « sortir » seuls, surtout quand les appels concernaient des accidents qui semblaient être de gravité peu importante. Un de mes premiers soirs de garde, l’objet de l’intervention était une tentative de suicide chez une jeune fille. En fait, il s’agissait d’une enfant de 9 ans, et la consigne était claire, il fallait la ramener à l’hôpital.
Je sortais alors d’une préparation intensive au concours de l’internat de spécialité, et la conduite à tenir devant des tentatives de suicide, même si elle avait été évoquée dans mes cours, ne m’avait pas particulièrement marqué. Concernant cette jeune patiente, je ne comprenais pas très bien la nécessité absolue de la ramener, car son geste était sans gravité : elle avait juste pris quelques médicaments trouvés dans la pharmacie familiale, famille qui semblait être présente autour d’elle, et avec qui elle aurait peut-être pu rester jusqu’au lendemain. Nous étions par ailleurs souvent occupés avec des malades me semblait-il beaucoup plus graves, et cette prise en charge mobilisait toute une équipe, sans parler du lit de médecine où elle allait être accueillie.
Pendant le trajet en sa compagnie dans l’ambulance, je me sentis un peu gêné. Elle avait le faciès figé, ne parlait guère, paraissant plus malheureuse et sans espoir que triste. Je ne savais surtout pas quoi lui dire. J’engageai un peu la conversation sur les raisons qui l’avait poussée à faire un tel geste, mais elle ne me répondit que vaguement.
Je n’avais pas encore décidé de faire de la psychiatrie, cette discipline m’intéressait, mais comme d’autres, plus médicales. Je n’avais surtout aucune notion sur la manière de mener un entretien avec une personne souffrant d’une difficulté d’ordre psychologique. La seule chose qui me revint à ce moment-là en mémoire fut une phrase d’un conte de Maurice Druon, lu quand j’étais enfant, en classe de cours préparatoire : « […] pour bien soigner les gens, il faut les aimer ». La vérité de cette phrase m’avait plusieurs fois été confirmée par mon père et mon grand-père, qui tous deux m’avaient précédé dans la voie médicale, mais sans que jamais comme ce jour je ressente ce que cela voulait dire.
J’ai donc essayé de montrer à cette petite fille que je m’intéressais à elle plus qu’à son geste, en lui disant qu’elle avait tort de vouloir mourir, que ses parents tenaient sûrement à elle, que sa vie serait sûrement belle, et pour finir, je lui ai fait promettre de ne plus recommencer à vouloir se suicider. Elle m’a regardé de loin, comme si elle comprenait mal ce que je lui disais, et à fini par promettre comme quelqu’un qui parle d’autre chose.
Lorsque je l’ai quittée, j’avais le sentiment d’avoir été inutile, incompétent. Je ne savais pas ce que j’aurais dû faire. J’étais plein de bonnes intentions, certes, mais de celles qui tombent complètement à côté, et qui, si elles ne servent à rien, peuvent parfois aggraver les choses.
Plus tard, interne en psychiatrie, j’ai souvent repensé à cette scène. Je voyais beaucoup plus régulièrement des personnes qui essayaient de se suicider, j’avais un contact plutôt satisfaisant avec elles, mais cela restait de l’ordre de l’empirique, sans outils vraiment précis. Et quand je revoyais dans mon esprit ma petite patiente, je ressentais toujours une petite émotion désagréable qu’on pouvait attribuer à la persistance de mon sentiment d’incompétence.
J’ai alors fait ma formation de thérapeute comportementaliste, et j’ai découvert qu’en psychothérapie aussi on pouvait avoir des techniques précises, des outils efficaces avec lesquels on pouvait s’entraîner et qui amélioraient bien souvent les patients. D’autres formations, notamment en pédopsychiatrie, ou des ateliers de perfectionnement en thérapie comportementale ont largement contribué à améliorer mes capacités de thérapeute. C’est alors que je suis arrivé comme psychiatre dans la petite unité, au sein des urgences générales de l’hôpital où je travaille actuellement : beaucoup de situations d’urgences, et essentiellement des tentatives de suicide, mais pas de lit de psychiatrie dans l’hôpital, juste quelques mètres carrés de bureau, et une équipe infirmière très motivée : le matériel s’arrêtait là. Le terrain idéal pour développer des compétences dans la prise en charge des patients suicidants (à savoir essentiellement ceux qui venaient de faire un geste suicidaire), avec comme principal outil notre savoir-faire psychothérapeutique.
Après quelques années, j’ai le sentiment d’avoir beaucoup progressé, mais d’avoir encore énormément de choses à découvrir. Chaque rencontre avec un patient suicidant est une nouvelle aventure, qui chaque fois me fait un peu avancer, et de même pour chacune ou chacun des infirmiers avec lesquels j’ai le plaisir de travailler. C’est toute cette expérience que je voudrais partager avec vous qui, de près ou de loin, professionnellement, amicalement ou familialement, êtes ou avez été confrontés à des problèmes de tentatives de suicide. Pour que vous non plus vous ne vous sentiez pas complètement incompétents, démunis, désemparés.
Et pour vous dire enfin que, quand je repense à ma petite patiente, je n’ai plus le même pincement au cœur.
Introduction

Depuis de nombreuses années, le suicide est devenu un problème majeur de santé dans la plupart des pays occidentaux et développés. D’une part, du fait du nombre de décès qu’il implique :

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