Guérir de la blessure d abandon
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Guérir de la blessure d'abandon , livre ebook

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Description

Peur de se retrouver seul, de la séparation, manque d'estime de soi, dépendance affective, somatisations... Les blessures d'abandon sont en fait plus fréquentes qu'on ne le pense et toujours liées à la peur profonde de ne pas être aimé.
Les personnes touchées éprouvent souvent des difficultés dans leurs relations tant personnelles que professionnelles et leur comportement semble souvent incompréhensible pour leur entourage.


En donnant notamment la parole à de nombreux patients qui ont retrouvé la paix intérieure, Sylvie Tenenbaum explique d'où vient ce sentiment d'abandon et les multiples formes qu'il prend : agressivité, colère, victimisation, difficultés relationnelles, vie émotionnelle douloureuse...
Elle donne les clés nécessaires pour sortir de cette souffrance et se réhabiliter soi-même en douceur. Un travail nécessaire de résilience qui passe, entre autres, par la libération des émotions refoulées, la fin de la culpabilité et la reconnaissance de ses besoins.
Alors seulement, il est possible d'accéder à des relations apaisées et à l'amour de soi, clé du bonheur.


Sylvie Tenenbaum est psychothérapeute depuis plus de trente-cinq ans. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages dont Se libérer de l’emprise émotionnelle (éditions Leduc.s) et Vaincre la dépendance affective (Albin Michel).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2020
Nombre de lectures 20
EAN13 9791028517328
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure, aux éditions Leduc
Se libérer de l’emprise émotionnelle , 2018
Les secrets du « J’en ai rien à f**tre » , 2017
Dépasser ses traumatismes , 2017
 
Sylvie Tenenbaum est psychothérapeute et formatrice. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages dont Se libérer de l’emprise émotionnelle (éditions Leduc.s) et Vaincre la dépendance affective (Albin Michel).
 
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.
 
Conseil éditorial : Stéphanie Honoré
Maquette : Évelyne Nobre
Design de couverture : Antartik
Illustration de couverture : Delphine Dennemont
 
© 2020 Leduc Éditions (ISBN : 979-10-2851732-8) édition numérique de l’édition imprimée © 2020 Leduc Éditions (ISBN : 979-10-285-1704-5).
 
Rendez-vous en fin d’ouvrage pour en savoir plus sur les éditions Leduc

Sommaire
Préface
Introduction - Le paradis perdu
Chapitre I - De la blessure d’abandon et de ses causes
Chapitre II - Les expressions de l’abandonnisme
Chapitre III - Guérir de l’abandonnisme
Conclusion - Être en paix avec son histoire
Bibliographie
De la même auteure
« Les êtres humains méritent d’avoir de beaux souvenirs, de réussir à vivre leur vraie vie, de triompher. »
Clarissa Pinkola Estès, Femmes qui courent avec les loups
 
 
« Telle est l’instabilité des choses de ce monde : on se prend la main avec joie, puis l’heure de la séparation arrive, et l’on abandonne cette main que l’on croyait tenir pour toujours. »
Kouan-Han-King, Pensées choisies ( XIII e siècle)
 
 
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »
Bertolt Brecht, Théâtre complet
 
 
Préface

I l est 19 h 30, je reçois Joseph. À soixante-quinze ans, son visage sévère, austère et fermé porte le masque de son profond désarroi. Il se tient très droit sur le fauteuil, les deux mains jointes sur ses genoux. Je l’observe : des vêtements négligés, le bas du pantalon effiloché, des ongles mal entretenus et sales, ses cheveux gras. Des signes de dépression. Sa voix, légèrement éraillée, est grave. Il me regarde furtivement avant de répéter en boucle, comme un disque rayé. « Je suis seul. » Ses yeux fixent le mur derrière moi, perdus dans une histoire douloureuse. « Finalement, j’ai toujours été seul, malgré trois mariages. Mes épouses m’ont quitté, comme celles, rares, qui n’étaient que de brèves aventures. Aujourd’hui, j’ai une compagne, Élisabeth, mais ça ne fonctionne pas comme je l’avais espéré. Quant à mes cinq enfants, ils m’ignorent. Je dois constamment les relancer pour avoir de leurs nouvelles. Je n’ai aucun ami. Pourtant, je me suis toujours dévoué aux autres, je suis gentil avec tout le monde, trop à mon goût, mais je ne reçois rien, aucune reconnaissance pour tout ce que j’ai fait et fais encore pour eux. Je cherche désespérément le sens de ma vie. » Il ponctue chaque phrase d’un rapide sourire qui n’en est pas un – une grimace : son regard est noyé.
Puis le ton de sa voix se met à monter, il devient nasillard : ce n’est plus la tristesse qui domine, mais la colère. Il ne tarit plus de reproches, de critiques sur tout et tout le monde. « Personne ne m’écoute, personne ne me comprend. J’ai fait plusieurs thérapies, mais un seul thérapeute a su m’entendre vraiment. Il me plaignait. Malheureusement, il est décédé et je me suis retrouvé seul, une fois de plus. »
Puis il me raconte son histoire.

Joseph, 75 ans

Joseph souffre d’une grande blessure d’abandon, encore béante. Il est né au Liban, mais ses parents, francophones, sont considérés comme apatrides, la famille de chacun ayant émigré depuis deux générations d’un autre pays du bassin méditerranéen. Très jeune, il se sent obligé d’être l’enfant parfait, sage et obéissant. Son frère aîné, Samuel, de douze ans plus âgé, a toujours été insupportable, aux portes de la petite délinquance, bien qu’adulé par sa mère. Il me semble important de préciser que Joseph fut conçu sur « prescription » médicale : sa mère, dépressive, avait consulté un médecin qui lui avait conseillé d’avoir un deuxième enfant pour guérir. On peut alors se demander si Joseph était vraiment désiré, lui qui a été utilisé comme « remède » à la dépression de sa mère… Joseph se doit alors d’être un enfant docile et soumis, et s’acquitte fort bien de cette tâche. « Je me souviens que ma mère ne parlait toujours que de son fils aîné (Samuel) alors que nous étions deux frères. Mais il n’y en avait que pour lui qui, pourtant, était plus connu pour ses bêtises que pour sa sagesse. Alors que moi je n’avais qu’un souci en tête, obéir, faire plaisir à mes parents, me conformer à tous leurs désirs, sans reconnaître les miens. »
À six ans et demi, ses parents le mettent dans une pension tenue par des religieux. Ils lui ont expliqué : « On ne veut pas que tu deviennes comme ton frère, qui nous déçoit beaucoup. En t’amenant ici, tu ne risques pas de suivre son chemin. » Lorsque Joseph raconte son arrivée dans cette pension, il manque de mots : « Quand j’ai vu mes parents partir, je n’ai pu que gémir en disant : “Oh ! Oh ! Oh !” » Il reste jusqu’au bac dans cette pension, totalement coupé des réalités du monde, de la vie. « Il s’y ennuie, s’isole. Les visites n’ont lieu que le dimanche, une heure seulement » dit-il. Sans être des tortionnaires, « les frères n’étaient pas tendres, raconte Joseph, ils étaient aussi sévères qu’exigeants. Et moi je ne travaillais pas. Je ne pouvais pas, je ne pensais qu’à mes parents ».
Joseph poursuit son récit : encore une séparation avec ses parents, désirée cette fois, car il tenait absolument à vivre en France. Son frère, Parisien depuis plusieurs années, ne s’est pas vraiment donné la peine de l’accueillir, le laissant se débrouiller seul. Joseph est alors pris en charge par une association qui l’incite à passer son BAFA pour qu’il puisse travailler pendant les vacances scolaires. Mais ses études sont pénibles : il ne sait pas, dit-il, « comment apprendre », et il doit s’acharner trois ans de suite pour réussir à passer en deuxième année de formation en électronique. C’est à la fin de ses études qu’il pense à sa vie sentimentale. Le mode d’emploi de la vie donné par ses parents était simple : dans l’ordre faire des études, travailler, se marier et avoir des enfants. Il a donc rencontré sa première épouse grâce à une petite annonce dans Le Chasseur français . Ils ont eu quatre enfants avant de divorcer. Il se remarie quelques années plus tard, mais cette union est très brève – cette femme l’ayant très clairement, il le reconnaît volontiers, utilisé pour avoir un enfant. Une petite fille avec laquelle elle est partie vivre à près de 1 000 kilomètres… Enfin, il se fait « mettre le grappin dessus » par une jeune femme (il a alors vingt-cinq ans de plus qu’elle) qui avait besoin de se marier pour continuer à travailler en France. Pour elle, « un homme, c’est de l’argent », lui dira-t-elle, plus tard… Elle insiste pour qu’il épouse également sa religion et il se fait baptiser, car elle tient absolument à un mariage religieux. Il est prêt à tout pour ne pas vivre seul. Elle vit quinze ans avec lui puis, sans prévenir, le quitte pour un autre, plus jeune et plus vivant.
Lorsqu’il parle du départ de cette dernière épouse qui avait l’âge d’être sa fille (il venait d’avoir soixante et onze ans), il retrouve la même émotion qu’à son arrivée en pension : « Quand je suis rentré à la maison, j’ai vu qu’il n’y avait plus son ordinateur sur la table du salon. J’ai très vite ouvert le grand placard de la chambre : il manquait plus de la moitié de ses affaires… Oh ! Oh ! Oh ! » « Oh ! Oh ! Oh ! », encore, lorsqu’il apprend qu’Élisabeth, sa compagne actuelle, risque de mourir d’une grave maladie. Ils étaient tous les deux en voiture quand elle lui en a parlé : « Joseph s’est alors accroché au volant, a courbé le dos et n’a pas trouvé de mots », dit-elle au cours de leur thérapie de couple.
Quand je demande à Joseph de raconter son plus beau souvenir d’enfance, les larmes lui viennent aux yeux : « Un jour, c’était l’été, j’avais une douzaine d’années. J’étais sorti faire un tour avec quelques pièces de monnaie en poche. Sur mon chemin, un marchand ambulant vendait des pistaches. J’en ai acheté une grosse poignée et je les ai offertes à mes parents. Ils m’ont remercié en me disant que j’étais vraiment très gentil. J’en aurais pleuré de joie : j’avais fait plaisir à mes parents, ils étaient contents de moi ! C’est la première fois et unique fois, je crois, qu’ils m’ont fait un compliment. »
À l’évidence, les liens unissant Joseph à ses parents étaient empreints d’un sens du devoir aigu et de la peur de n’être pas aimé. C’est ainsi qu’il apprit à jouer un rôle. Son éducation très rigide (renforcée par celle des Frères) a installé des attentes toujours insatisfaites, remplies d’illusions. Car quel enfant voudrait reconnaître la vérité sur l’incompétence de ses parents ? Joseph s’est appliqué à se masquer une réalité trop douloureuse, jusqu’à la dénier totalement. Comment aurait-il pu apprendre à s’aimer lui-même alors qu’il avait été « abandonné », « pour son bien » ?
À l’âge adulte, il n’est encore qu’un enfant qui ne connaît rien de la vie, à part le mode d’emploi simpliste qu’on lui a donné. Malheureusement, aucune place n’était laissée à la curiosité, à la découverte du monde, à l’intuition, à la créativité, à la joie, aux plaisirs, à la détente ou aux loisirs, ce qui a empêché le développement « normal » du jeune homme puis de l’homme qu’il est devenu. Sur aucun plan. Il ne découvre qu’à dix-sept ans, par hasard, que le sexe des fil

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