Donner du sens à son alimentation pour donner du sens à sa vie , livre ebook

Odile Jacob - Paule Nathan

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143 pages

Français

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Extrait

Description

Ce qui est bon pour le corps est bon pour l’esprit. L’aliment est bien plus que ce que nous ingérons. Pour tous ceux qui aspirent à une vie plus saine, il peut être la porte d’entrée d’une véritable démarche de développement personnel et spirituel alliant santé, bien-être mental et recherche de sens. À partir d’une réflexion riche sur les liens entre le corps et l’esprit, et d’exercices de mise en pratique, le docteur Paule Nathan explique comment considérer autrement ce que nous mangeons et pourquoi respecter l’aliment, renouer avec la convivialité du repas partagé et les émotions qui l’accompagnent. Des enjeux qui dépassent l’intérêt nutritionnel. Les nombreux conseils présentés dans ce livre vous permettront de retrouver le sens profond de l’acte de se nourrir et vous conduiront vers une relation apaisée à ce que vous mangez et bien au-delà. Changer son rapport au monde, c’est d’abord prendre soin de son alimentation, pour prendre soin de soi, des autres et de la planète. Paule Nathan est médecin endocrinologue et nutritionniste. Formatrice et conférencière, elle est l’autrice de nombreux articles scientifiques et d’ouvrages pour le grand public, notamment : Le Guide de l’alimentation pour les familles, Se soigner par l’alimentation. Elle est par ailleurs très investie dans des associations de défense des femmes et des enfants.

Sujets

Santé et bien-être

Diététique

diététique

Nutrition

Fitness

Health

Diet

Diets

Informations

Publié par	Odile Jacob
Date de parution	02 novembre 2022
Nombre de lectures	11
EAN13	9782415003654
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les poèmes cités à la fin des chapitres de ce livre sont de Paule Nathan, sauf mention.
© O DILE J ACOB , NOVEMBRE 2022 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-4150-0365-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
À ma famille À mes amis À mes proches À mes patients À tous Puissions-nous tous partager ensembleles nourritures terrestres et spirituelles. Passons ensemble la Porte nutritionnelle.
Prélude

On sent bien que l’homme arrive au bout d’un cycle, il tourne en rond dans son bocal d’humain. Enfermé dans son système, il se cogne aux vitres du bocal, à ses limites. Son consumérisme et l’appétence pour l’avoir le rongent. Son action n’est plus dirigée vers son bien-être et celui de ses proches, elle est au service de la matérialité qui lui vole son énergie, sa joie, son temps. Il ne s’appartient plus et en devient l’esclave. La tentation de l’évasion est grande. Nombreux sont ceux qui usent d’artifices néfastes 1 .
L’humain a été relégué à la périphérie de l’attention de l’Homme. L’Homme n’est plus sur son axe d’humanité alors même qu’il a toujours aspiré à s’élever ; en construisant des cathédrales, des pagodes, en gravissant des montagnes, en explorant le monde, etc. Cette aspiration est là, nichée dans notre conscience. Elle s’est exprimée, pour beaucoup, dans l’espoir « du monde d’après », lors du premier confinement lié à la pandémie du Covid-19. La demande était celle d’une société qui permette de nourrir l’être, en écho à l’aspiration profonde de reprendre sa place, au-dessus de la matérialité et de la technicité, en position humaine, verticale, les pieds sur terre et la conscience dirigée vers le haut.
De plus en plus nombreuses sont les personnes en recherche de sens, de bien-être. Ressentant un profond mal-être, souvent difficile à définir, nombre d’entre elles reconnaissent qu’un changement est nécessaire, que « la nourriture » proposée par la société actuelle n’est plus en adéquation avec l’aspiration à vivre une vie saine.

« Stone, le monde est stone.
J’ai la tête qui éclate, j’voudrais seulement dormir,
m’étendre sur l’asphalte, et me laisser mourir.
Stone, le monde est stone.
Je cherche le soleil, au milieu de la (ma) nuit… »
Luc Plamondon, Starmania.
Pour se recentrer, pourquoi ne pas partir de la chose la plus naturelle, la plus simple qui soit, et qui occupe nos pensées deux heures par jour, soit environ sept années de notre vie : notre alimentation.
Il est possible d’insuffler de l’esprit dans notre alimentation ? Réfléchir à notre alimentation peut nous éveiller à notre intériorité, la face cachée de nous-mêmes, à notre rapport aux autres, et nous permettre d’accéder à la connaissance que nous sommes plus qu’un corps physique. Il nous faut intégrer cette réflexion pour grandir et mieux se connaître.
Mettre du sens dans son alimentation et dans sa vie, c’est augmenter son niveau de conscience et se mettre en marche vers un autre mode de vie, une autre aspiration, une autre façon d’être avec soi et l’Autre. À partir du moment où l’on ne souhaite plus être un mangeur glouton sans cerveau mais un être pensant qui mange, on est sur la voie de la spiritualité et de l’intimité de soi.
À l’instar de Rabelais, on peut dire : « Nutrition sans conscience n’est que ruine de l’homme. »
Ainsi l’homme tourne-t-il en rond dans son bocal d’humain et vit de dualité ; amenons-le à une éducation à l’altérité 2 , à la diversité, au vivre ensemble et à l’unité. Cheminer vers la Porte nutritionnelle est une façon de mettre un peu d’âme dans notre alimentation et notre vie. Comment faire ? Il suffit d’ouvrir cette Porte et de prendre conscience que l’aliment est autre chose que des calories et qu’il n’est pas seulement dans l’assiette.
Il existe une façon de se sustenter qui nous aide à mieux vivre, mieux traverser la vie, à s’éveiller à notre intériorité et à la nature cachée de notre vie, tout en étant reliés à l’univers. Il ne s’agit pas d’une bascule entre les deux mais d’une liaison solide. Franchir la Porte nutritionnelle, c’est faire la démarche de s’ouvrir au monde à travers l’aliment. Lorsque je mange une pomme, c’est tout un cycle que je mange : l’arbre qui a poussé, le soleil… Allons plus loin : c’est aussi l’homme qui l’a cultivée, cueillie, arrangée dans des cageots, transportée… Lorsque je me nourris de musique il y a également toute une chaîne d’inspiration et de création qui m’est donnée. Quel émerveillement ! Que toutes ces nourritures qui m’élèvent, me redonnent de la verticalité, et me confèrent ma dimension d’humain, ici et maintenant, avec mon corps dans ce monde au sein du cosmos. Nourriture du corps, énergie du corps, nourriture de l’esprit, nourriture de l’âme, l’homme a besoin de toutes ces nourritures. Qu’il se respecte, qu’il respecte l’Autre. Suivons le chemin.

Au centre de ses jardins l’Homme se promène,
Parfois guidé par des pensées spirituelles
Pour aller jusqu’à la Porte nutritionnelle
Et lui faire prendre conscience de la nature.

En quête de sens, il a enfin rencontré
Celui de son alimentation nécessaire
Tant à son équilibre qu’à celui prospère
D’un monde en mouvement dont il est décentré.

Du cosmos et depuis les peintures rupestres,
Nourritures du divin comme les terrestres
Sont, pour l’humain, d’indissociables nutriments.

La nutrition est une universalité
Essentielle dans le respect d’altérité
Mais aussi de soi pour son développement.
CHAPITRE 1
S’ouvrir au sens de toutes mes nourritures : franchir la Porte nutritionnelle

« Un petit pas pour l’homme, et un bond de géant pour l’humanité. »
Neil A RMSTRONG 1 .

Sortir de son bocal d’humain, c’est d’abord avoir la volonté de chercher une issue, avoir un brin de conscience qui nous dit qu’il existe un chemin. Ouvrir la Porte nutritionnelle rend possible de donner du sens à son alimentation. Derrière la porte, on peut pressentir qu’il y a LE Jardin, mon jardin intérieur et mon jardin extérieur, des grands espaces de liberté et de réalisation. Toutes mes nourritures sont là : matérielles et spirituelles.
La porte symbolise le passage d’un endroit à un autre, l’effort de quitter une ambiance qui ne nous convient plus pour aller vers un autre environnement et faire sien un autre état d’esprit. On peut choisir de rester sur le seuil, de le franchir, de demeurer sur le palier ou de parcourir notre Jardin. Ce peut être le début d’un accomplissement. L’ouverture vers le possible de soi, la réalisation de soi, délivrée d’une vie de consumérisme, de cocooning, de repli sur soi et de vision obscurcie. C’est là toute notre liberté, choisir une Vie nutritionnelle plus harmonieuse.
On peut ouvrir la Porte nutritionnelle pour s’ouvrir à l’humanité, à son humanité et s’engendrer dans le monde ; on peut choisir aussi de ne pas le faire, à chacun sa liberté. Le choix d’une vie.
Ouvrir la porte, c’est déjà suivre le chemin de la curiosité tout en restant libre de la franchir, l’important est de savoir qu’elle existe. Le retour est possible comme il est aussi possible de passer par d’autres portes a . La conscience s’est élevée tout en se laissant la liberté de choix. L’ensemble des pièces étant la réalisation de la personne, son alpha et son oméga.
Par la Porte nutritionnelle, je quitte la matérialité pour me connecter à l’esprit. La porte symbolise la naissance, le fait de lâcher le passé et de naître à autre chose.
Se méfier des mauvaises portes, les laisser bien fermées.
Dans mon bocal de monde, « Je cherche le soleil au milieu de ma nuit », chante Marie-Jeanne, l’héroïne de Starmania . Certains, dans l’effort de l’Homme debout pensant-agissant, se lèvent et ouvrent la porte d’en haut aérienne, claire, éthérée. D’autres trouvent la porte d’en bas foncée, rougeâtre, une sorte de gouffre et ils partent vers le chaos humain fait de peu d’humanité. « Hommes, soyez humains, c’est votre premier devoir 2 . »
Je sens que j’ouvre la bonne Porte nutritionnelle chaque fois que je prône la valeur du partage, chaque fois que je mange en paix, chaque fois que je respecte la nature.
« Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux 3 . »

Premier pas : trouver son axe, chercher la verticalité, se positionner face à la porte
Dans ce monde hyperconnecté, qui n’a plus ni barrières ni frontières, l’homme oscille entre toute-puissance et fragilité. Il essaie de se recentrer, de se positionner en pratiquant depuis peu la pleine conscience, la méditation, la respiration, qui l’aide à sentir qu’il existe. C’est un début mais ce n’est pas suffisant. Quand il accède à un niveau plus élevé, l’homme repositionné dans sa verticalité développe ses sens, sa conscience, sa liberté. Il relève la tête et l’ouverture se matérialise, épaule ouverte, tête haute. C’est l’homme debout, face au monde de Léonard de Vinci, représenté par l’homme sur son seuil, sur le pas de la porte, « l’homme de Vitruve », debout, pensant entre ciel et terre, bien présent par son regard sur le monde, montrant toute sa force et la beauté du corps humain : l’homme cosmique intégré dans son milieu terrestre, situé entre les deux plans du possible, ce qui peut devenir le passé et le futur proche de la réalisation situé devant lui.

Deuxième pas : choisir d’ouvrir la porte et de franchir