Vivre mieux au travail : S'affirmer et réguler ses émotions , livre ebook

Odile Jacob - Sophie Morin

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267 pages

Français

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Extrait

Description

Aujourd’hui, en tant que salarié(e), vous êtes amené(e) de plus en plus à vous adapter à toutes sortes de situations : changements, surcharge de travail, gestion de l’urgence, incertitude… • Comment faire pour prendre du recul afin de tout mener à bien et rester opérationnel ? • Comment apprendre à limiter le risque de conflit avec l’entourage professionnel ? • Comment garder et développer la confiance en soi ? • Comment éviter l’épuisement ? Il existe des moyens pour gérer les contraintes multiples, tout en conservant équilibre personnel et efficacité. C’est ce que présente ce livre en s’appuyant sur des exemples concrets de situations professionnelles. Tests, questionnaires, conseils ciblés vous aideront à faire le point afin de construire un plan d’action personnalisé, permettant de rester performant et serein. Sophie Morin est psychothérapeute, psychologue du travail et intervenante en prévention des risques professionnels, formée à l’analyse transactionnelle et aux thérapies cognitivo-comportementales.

Sujets

Facility Management

Business

Economics

Gestion et management

Vivre mieux

Informations

Publié par	Odile Jacob
Date de parution	01 mars 2017
Nombre de lectures	8
EAN13	9782738136008
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection dirigée par Frédéric Fanget
© O DILE J ACOB, MARS 2017 15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-3600-8
ISSN : 2256-7399
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Enfin des livres qui seront les véritables partenaires de votre santé physique et psychologique.
Ils vous aideront à faire le tri parmi la multitude d’informations médicales disponibles aujourd’hui et vous orienteront vers ce qui est fondamental pour votre mieux-être.
En tant que médecin psychiatre, j’ai toujours fait le choix d’une approche à la fois scientifique et rigoureuse, mais aussi humaine et collaborative.
Afin que vous deveniez vraiment acteur de votre santé, vous trouverez dans cette collection « Vivre mieux » des informations médicales, sérieuses, rigoureuses, vous permettant de mieux comprendre et de mieux gérer votre corps et votre esprit.
Tous les auteurs de cette collection réunissent trois qualités essentielles : une compétence reconnue dans leur domaine, une pratique de soins humaine et chaleureuse, et la volonté de vous transmettre clairement et efficacement leur savoir.
Ainsi, vous pourrez utiliser chaque livre comme un outil de votre prise en charge qui complétera celle des professionnels de santé que vous consultez habituellement.
Docteur Frédéric Fanget Directeur de la collection « Vivre mieux » www.fredericfanget.fr
À mes enfants, Antoine et Élise, qui vont prochainement démarrer leur vie professionnelle. Qu’elle soit la plus sereine et épanouissante possible, quelle que soit la voie choisie. Avec tout mon amour.

Pourquoi ce livre ?

Une enquête récente de Steelcase montre que seuls 5 % des salariés français se disent pleinement satisfaits et impliqués dans leur entreprise. Une adaptabilité de plus en plus grande est demandée aux travailleurs (changements dans l’organisation, vulnérabilité de l’emploi, mobilité organisationnelle et géographique de la carrière…) alors même qu’ils sont soumis à un nombre croissant de facteurs de stress dans le cadre de leur travail (mauvaise répartition des charges de travail, diminution du soutien social, augmentation des conflits de valeurs…). Ainsi, le nombre de personnes touchées par le stress ou par l’épuisement professionnel ne cesse d’augmenter. Si des mesures collectives doivent être prises au sein de l’entreprise dans le cadre d’une démarche de prévention des risques psychosociaux (RPS), il n’en reste pas moins que chaque travailleur peut, à titre individuel, développer des ressources pour gérer le stress, compétences utiles également pour la vie personnelle.
Mon expérience de psychologue du travail et de psychothérapeute intervenant dans le cadre des entreprises m’a permis de vérifier que les thérapies cognitives et comportementales (TCC) proposaient des outils facilement appropriables pour permettre d’être mieux « armé(e) » dans le monde professionnel actuel.
Formée également à l’analyse transactionnelle, j’ai pu constater au quotidien que le concept des messages contraignants expliquait pour une part importante l’interaction de la personne avec son environnement de travail. Aussi, après un questionnaire permettant d’identifier son propre profil, ce concept sera un fil conducteur au cours des différents chapitres (par exemple le perfectionnisme pour le « Sois parfait », la difficulté à dire non pour le « Fais plaisir », la difficulté à exprimer ses émotions pour le « Sois fort », un rapport au temps différent pour le « Dépêche-toi », un risque d’épuisement plus élevé pour le « Fais des efforts »).
Ce livre présente une approche double : quelques rappels théoriques, étayés par des chiffres clés, suivis d’outils pratiques façon « boîte à outils », permettant à chaque personne de déterminer son plan d’action personnalisé et de réaliser un autocoaching pour vivre mieux au travail.
CHAPITRE 1
Le stress professionnel : le comprendre

Petit exercice d’imagination : lundi matin, vous êtes tranquillement installé(e) dans la salle de réunion pour votre réunion hebdomadaire. Soudain, l’alarme incendie retentit. Vous allez quasiment instantanément ressentir dans votre corps une accélération cardiaque. Cette accélération cardiaque provoque un afflux de sang vers deux points stratégiques : les muscles pour vous mettre en mouvement et le cerveau afin de prendre les bonnes décisions. Pour cela, votre sang doit être oxygéné, donc votre rythme respiratoire va accélérer également, d’où cette impression de souffle court sous stress.
Tous ces changements dans votre organisme ont été pilotés par la fameuse adrénaline mais également par une autre hormone, le cortisol, toutes deux sécrétées par les glandes surrénales. Dans le cas présent, l’alarme va déclencher une réaction de fuite pour éviter le danger. Mais votre corps est également programmé pour d’autres types de réactions au stress. Supposez que, lors d’une promenade avec votre enfant, vous vous retrouviez nez à nez avec un pitbull aux crocs menaçants : il y a peu de risque que vous vous mettiez à courir en laissant votre enfant ; vous passerez par la phase combat, pour lutter.
La réaction de stress aigu, qui disparaît avec la fin de l’événement stressant, sans conséquence négative pour l’organisme, permet ainsi de nous tenir prêts à réagir, pour fuir ou combattre. Toutefois, ces réactions biologiques, qui pouvaient être considérées comme vitales à la préhistoire, s’avèrent plus rarement utiles face aux stresseurs du monde moderne. Devant un supérieur hiérarchique qui nous convoque ou lors d’un entretien crucial avec un client, la fuite ou le combat n’étant pas adaptés, nous allons inhiber ces réactions programmées 1 . Trois types de réactions s’offrent donc à nous en situation de stress : la fuite, le combat ou l’immobilité.
Quand une personne est exposée à des contraintes de travail durables et intenses (conflits répétés avec un collègue ou un supérieur hiérarchique, surcharge importante de travail…), une situation de stress dite chronique s’installe. Le corps nous prépare alors, via la sécrétion de glucocorticoïdes, non pas à réagir mais à endurer. Selon le Bureau international du travail, « dans le monde du travail, il y a stress chaque fois que la charge qui pèse sur l’individu est trop lourde et qu’il n’arrive pas à s’y adapter ». Des conséquences négatives pour la santé physique et/ou mentale peuvent survenir à plus ou moins long terme. Si l’agression se poursuit trop longtemps, la force d’adaptation se réduit et l’organisme entre alors dans une phase d’épuisement.

Chiffres clés

En 2001, 28 % des salariés européens sont évalués à un niveau de stress trop élevé, considéré comme ayant des conséquences sur la santé 2 .
Le stress serait à l’origine de 50 à 60 % de l’ensemble des journées de travail perdues 3 .
En France, le coût social du stress (dépenses de soins, coûts liés à l’absentéisme, aux cessations d’activité et aux décès prématurés) a été estimé en 2007 entre 2 et 3 milliards d’euros 4 .

Les facteurs de stress professionnel
Les facteurs qui pèsent sur l’individu, appelés « stresseurs », sont nombreux dans le monde du travail actuel (… et malheureusement cumulables). Ils peuvent globalement être classés en six grandes familles 5 .
• L’intensité du travail : quantité de travail (trop ou pas assez), pression temporelle, tâches monotones ou dépourvues de sens, interruptions de tâches, ordres et contre-ordres, rythmes atypiques de travail, difficultés de conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle…

Thierry, cadre supérieur, vient d’obtenir une promotion et, pour atteindre ses objectifs, il arrive à 7 h 30 au bureau pour n’en repartir qu’à 20 heures. Il ne prend plus le temps d’aller déjeuner avec ses collègues et préfère avaler rapidement un sandwich. Quand il rentre le soir chez lui, ses deux enfants en bas âge sont couchés. Sa femme commence à lui en tenir rigueur et des conflits familiaux s’installent. Prendre l’apéritif pour se détendre en rentrant est devenu indispensable pour lui, et il a peu à peu augmenté sa consommation de cigarettes.
Brigitte, responsable comptable, travaille dans un open space . Lors des clôtures de fin de mois, qui lui demandent une concentration importante, elle est interrompue en moyenne toutes les 10 minutes par des demandes ou des appels téléphoniques. La peur de faire une erreur l’empêche souvent de s’endormir sereinement.
• La charge émotionnelle : proximité et contact avec la souffrance, tensions dues aux relations avec le public, obligation de cacher ses émotions, affichage d’une émotion positive en permanence, peur au travail…

Bernadette, infirmière en soins palliatifs est quotidiennement confrontée aux émotions négatives des familles des patients (peur, tristesse, colère). Si un patient, auquel elle était attachée, décède, elle s’interdit de montrer sa tristesse à la famille, estimant qu’elle n’a « pas le droit d’en ajouter ». Cette situation lui pèse de plus en plus et elle songe à changer de service.
Fabrice travaille au guichet d’accueil d’une administration. Avec le récent projet de restructuration du service, ils ne sont plus que deux à l’accueil et la file d’attente s’est allongée ces derniers mois. Les usagers arrivent souvent de façon agressive vers lui, lui reprochant le temps d’attente alors qu’il fait de son mieux pour répondre