Vingt  économistes face à la crise
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Vingt économistes face à la crise , livre ebook

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Description

L’un des plus beaux hommages formulés envers Politique internationale, qui se veut l’égale de la célèbre revue américaine Foreign Affairs, l’a été par la chaîne CBS News : « La tâche de CBS News est d’expliquer la géopolitique aux Américains. Politique internationale explique la géopolitique à CBS News… » C’est que les plus éminentes personnalités politiques, diplomatiques, économiques, militaires du monde entier et les meilleurs experts publient dans cette revue. D’où l’idée de publier un livre regroupant, sur un thème d’actualité (la crise), quelques-uns des articles et interviews les plus marquants agrémentés de certains inédits. En bref, tout ce que vous avez toujours voulu savoir (et comprendre) sur la crise économique mondiale, vous le trouverez dans ce livre. L’euro triomphera-t-il du dollar ? L’Amerique a -t-elle trouvé le secret de la croissance sans fin ? Les Européens sont-ils condamnés au chômage ? Faut-il détruire les banques centrales ? Les monnaies souveraines sont-elles un anachronisme ? La mondialisation, bienfait ou fléau ? La crise sonne-t-elle le glas du libéralisme international ? Faut-il contrôler les mouvements de capitaux ? Le FMI survivra-t-il ? Après l’Asie, l’Amerique latine sombrera-t-elle ? La déflation japonaise va-t-elle contaminer le monde ? La Chine cédera-t-elle à son tour ? La Russie pourra-t-elle jamais s’en sortir ? Faut-il avoir peur du XXIe siècle ?À toutes ces questions -et à bien d’autres- répondent, dans ce livre, les économistes les plus réputés des deux rives de l’Atlantique. Patrick Wajsman, professeur de relations internationales et éditorialiste au Figaro, dirige depuis sa création, il y a vingt ans, la revue Politique internationale. Henri Lepage, économiste, est professeur associé à l’université. Avec Maurice Allais, Gary Becker, James Buchanan, Michel Camdessus, Daniel Cohen, Wim Duisenberg, Martin Feldstein, Jean-Paul Fitoussi, Milton Friedman, Steve Hanke, Paul Krugman, Arthur Laffer, Jeffrey Sachs, Armatya Sen, Yves-Thibault de Silguy, Lester Thurow, Hans Titmayer, James Tobin, Jean-Claude Trichet, James Dorn.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 1999
Nombre de lectures 7
EAN13 9782738137845
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION OPUS
©  ODILE JACOB, AVRIL  1999 15, RUE SOUFFLOT , 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-3784-5
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
En guise de présentation…

par Henri Lepage 1 et Patrick Wajsman 2

Après l’Asie et la Russie, le Brésil : tour à tour, les pays émergents sont touchés par la crise. La déflation frappe le Japon. Bourses et marchés financiers ne savent plus trop à quel saint se vouer. L’inquiétude s’installe. Partout refleurissent des scénarios alarmistes qui laissent craindre le retour d’une dépression à la manière des années 30.
Qu’en est-il exactement ? Quel est le « signal » que nous adressent tous ces événements ? Quel sens global faut-il leur accorder ? Derrière ces accidents, y a-t-il une véritable cohérence, un fil conducteur ?

Deux types de réponses s’affrontent
Pour les uns, la crise n’est qu’une conséquence du mouvement mondial d’ouverture à la libre circulation des capitaux, sous la pression des Américains et des organisations financières internationales. Cette ouverture aurait été à la fois excessive dans son ampleur et trop rapide dans son application. Toujours selon les adeptes de ce postulat, la mondia lisation a fait apparaître, dans les pays émergents et en transition, des problèmes de gestion qui ont engendré une perturbation systémique. La solution passerait donc, désormais, par la mise en place de nouvelles structures de « gouvernance » internationale. La crise apporterait la preuve définitive de l’instabilité des marchés et, par conséquent, de l’échec des idées et analyses « ultra-libérales ».
Pour les autres, la faute incombe en priorité aux gouvernements des pays émergents, coupables de mener des politiques économiques et de change incompatibles avec leur choix d’ouverture aux capitaux mondiaux. Comme viennent encore de le confirmer les turbulences brésiliennes, l’avènement du « marché global » place ces pays devant une alternative implacable : ou bien, laisser flotter librement leur monnaie ; ou bien, renoncer purement et simplement à toute souveraineté monétaire (en remplaçant leur banque centrale par un currency board ). La crise serait née du refus des autorités de certains pays d’admettre les contraintes de cette nouvelle discipline et de poursuivre jusqu’à leur terme la désétatisation de leurs institutions économiques et financières.
Ceux qui développent cet argument y ajoutent, en règle générale, une sévère critique de l’action des organismes financiers internationaux, notamment du Fonds monétaire international. En socialisant une large part des risques bancaires portés par les créanciers, le FMI a, paradoxalement, renforcé l’activité des spéculateurs par qui le malheur est arrivé…

Qui croire ? Qui écouter ?
L’originalité de Politique Internationale est, précisément, d’aider ses lecteurs à résoudre ce genre d’énigme en leur proposant une analyse de l’actualité et des grands dossiers mondiaux par ceux-là mêmes qui font l’événement ou le décryptent.
Fondée il y a vingt ans, Politique Internationale est aujourd’hui la première publication francophone consacrée aux questions internationales. De Richard Nixon à Bill Clinton, de Mikhaïl Gorbatchev à Boris Eltsine, de Helmut Kohl à Gerhard Schröder, de Margaret Thatcher à Tony Blair, d’Itzhak Rabin à Benyamin Netanyahou, de Mouammar Kadhafi à Yasser Arafat, de Jiang Zemin au Dalaï-Lama, de José-Maria Aznar à Romano Prodi, de Hans Tietmeyer à Robert Rubin, de Vaclav Havel à Nelson Mandela, on ne compte plus les « Grands » qui ont régulièrement choisi Politique Internationale pour y développer, en exclusivité, leur vision du monde et leur projet. Des « Grands » qu’accompagnent toujours, dans les pages de la revue, les commentaires des meilleurs experts français et étrangers.
Bref, de trimestre en trimestre, Politique Internationale est devenue la véritable encyclopédie de notre temps.
À l’occasion de son vingtième anniversaire, notre revue a choisi de réunir en un seul ouvrage une sélection de textes rassemblés depuis plusieurs mois. Avec un point commun : proposer des réponses aux interrogations suscitées par la crise.
Ces textes émanent de personnalités éminentes : prix Nobel d’économie (Gary Becker, James Buchanan, Milton Friedman, James Tobin), experts français ou étrangers de renom, dirigeants de grandes institutions économiques internationales, acteurs de premier plan du monde de la politique et de la finance…
Les uns et les autres développent, dans cet ouvrage, des thèses parfois opposées. Mais tous ont à cœur de faire percevoir les enjeux qui se dissimulent sous la sécheresse des titres de la presse et des statistiques.
Peut-être certains de nos lecteurs seront-ils étonnés de ne pas disposer d’un livre plus « construit », avec une thèse centrale, une documentation, des démonstrations s’enchaînant de manière mécanique dans un cadre esthétiquement parfait. Nombreux sont, sur le marché, les ouvrages de ce type – de qualité très inégale, d’ailleurs. Nous avons, nous, préféré privilégier la confrontation des témoignages.
Nous avons également décidé de ne pas nous laisser guider par le seul souci de l’actualité. À côté de commentaires quasiment « en direct », il nous a paru souhaitable de reprendre quelques textes plus anciens, dont la date de parution dans Politique Internationale était antérieure au déclenchement de la crise, sans être toutefois dénués de tout rapport avec elle.
C’est le cas, par exemple, de l’entretien avec le professeur Milton Friedman (dont la clarté de pensée et d’exposition, sur tous les sujets, reste tout à fait exceptionnelle) ; de l’article du commissaire européen Yves-Thibault de Silguy (qui présente une synthèse remarquablement complète des dossiers économiques européens) ; de l’interview du gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, réalisée il y a plus de deux ans dans l’optique du passage à la monnaie unique ; ou encore du texte du professeur Jean-Paul Fitoussi dont l’explication du ralentissement de la croissance sera peut-être contestée par tel ou tel expert, mais qui a le mérite de s’intégrer dans une vision large de la dynamique politico-économique des temps présents.
Une liste aussi prestigieuse posait un problème de présentation : fallait-il rassembler les entretiens et articles par groupes de thèmes ? Une telle solution n’était guère praticable en raison de la variété des sujets abordés dans chacune des contributions. À la vérité, aucune clé de répartition n’était totalement satisfaisante. Nous avons donc opté, très simplement, pour l’ordre alphabétique. Voici donc vingt contributions essentielles pour fêter le vingtième anniversaire de Politique Internationale .
 
À toutes et à tous, bonne lecture !
La grande dépression n’aura pas lieu

Gary Becker

Cet entretien a été conduit par Henri Lepage .

Né en 1930 à Pottsville en Pennsylvanie, Gary Becker a vingt-cinq ans lorsque l’université de Chicago lui décerne le titre de docteur en économie. Sa thèse de doctorat constitue alors une grande première. Son sujet (l’analyse économique des phénomènes de « discrimination ») et sa méthodologie (essai de quantification de l’incidence des facteurs « non monétaires » sur le fonctionnement des marchés) sortent tellement des sentiers battus de la profession qu’il lui faut attendre plusieurs années avant que les presses de l’université ne publient son travail. Gary Becker est ainsi contraint de s’exiler à l’université de Columbia où il reste jusqu’en 1968, pour retourner ensuite à Chicago dont il est aujourd’hui l’un des plus illustres représentants, titulaire du prix Nobel d’économie 1992.
Peu connu du public français, auteur particulièrement prolifique et doté d’une formidable puissance de conceptualisation, il fut l’un des premiers à aborder certains problèmes sous l’angle économique : théorie du capital humain, analyse économique de la famille, origine des inégalités, explication de la naissance et du développement des besoins, étude des interactions sociales…
Dans cet entretien, réalisé en novembre 1998, il explique avec force pourquoi il ne croit pas à la menace imminente d’une nouvelle grande dépression. Mais il est beaucoup moins optimiste pour l’Europe que pour l’Amérique. Il met, notamment, en garde contre l’illusion selon laquelle l’extraordinaire résilience de la croissance américaine pourrait annoncer un nouvel âge d’or débarrassé de l’incertitude des cycles et des fluctuations économiques.
* *     *

HENRI LEPAGE –  Pour la plupart des observateurs, la chute des économies du Sud-Est asiatique, ainsi que les remous boursiers et financiers de l’été dernier, sont les symptômes d’une crise du libéralisme mondial. Quelle est votre lecture des événements ?
GARY BECKER – Pour répondre, il faut regarder où l’on en est aujourd’hui par rapport à ce qui s’est passé il y a un peu plus d’un an. L’Asie montre déjà des signes de reprise. La Corée, me semble-t-il, est en train de se redresser. Des pays comme Singapour, Taiwan ou Hong-Kong ne s’en sortent pas si mal. Bien sûr, en Indonésie, la situation n’est pas vraiment brillante ; et c’est un euphémisme. Mais, un peu partout, les bourses ont rattrapé une bonne partie du terrain perdu cet été.
Est-ce une grande crise ? Une crise terrible du capitalisme ? Franchement, je ne le pense pas. Je ne vois rien qui puisse m

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