Vers une philanthropie stratégique
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Description

Tout donateur souhaite que son don serve réellement l’intérêt général. Mais comment s’assurer que les sommes données auront un impact positif sur la société ? Et comment élaborer une stratégie du don qui réponde à la fois à ses envies de philanthrope et aux besoins de la société ? Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage permet de répondre. Alors que la philanthropie joue en France un rôle croissant dans le financement de la recherche médicale, de l’action sociale, des musées ou des projets environnementaux, la question « Comment bien donner ? » devient cruciale. Il y a de nombreuses manières de donner et toutes ne sont pas pertinentes ou utiles du point de vue de la société. Très concret, fondé sur de nombreux exemples, ce guide à l’usage des philanthropes propose conseils et réflexion pour tous ceux qui veulent réconcilier générosité et efficacité. Ce livre, initialement publié aux États-Unis, a fait l’objet d’une complète adaptation au contexte culturel et juridique français. Il a vocation à devenir l'ouvrage de référence sur le sujet. Peter Frumkin est professeur de politiques et pratiques sociales à l’Université de Pennsylvanie et titulaire de la Mindy and Andrew Heyer Chair in Social Policy. Il enseigne et mène des travaux de recherche sur la philanthropie, la gestion des organisations à but non lucratif et l’entrepreneuriat social. Anne-Claire Pache est professeure en innovation sociale. Titulaire de la chaire « Philanthropie » et cofondatrice de la chaire « Entrepreneuriat et innovation sociale  de l’Essec Business School, elle est une experte reconnue sur ces sujets, qu’elle a découverts en participant à la création de l’association Unis-Cité au milieu des années 1990. Arthur Gautier est professeur et directeur exécutif de la chaire « Philanthropie » de l’Essec Business School. Il a publié de nombreux articles sur le sujet ainsi qu’un livre coécrit avec Anne-Claire Pache, La Philanthropie, une affaire de familles (Autrement, 2014). 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782738146106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’adaptation de cet ouvrage a été rendue possible grâce au soutien de la Fondation de France.
Titre original : The Essence of Strategic Giving. A Practical Guide for Donors and Fundraisers
Licensed by The University of Chicago Press, Chicago, Illinois, U.S.A. in conjunction with their duly appointed agent L’Autre agence.
© 2006, 2010 by The University of Chicago. All rights reserved.
Pour la traduction française : © O DILE J ACOB , JANVIER  2020 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-4610-6
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Préface

L’année 2019, durant laquelle nous avons adapté ce livre, fut riche en émotions et en débats autour de la philanthropie. Le 15 avril, un terrible incendie ravage la toiture et la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Dès le lendemain matin, une collecte hors norme commence : 400 millions d’euros promis par les familles Arnault, Pinault et Bettencourt, 100 millions d’euros pour Total, idem pour L’Oréal, de nombreuses PME, des États et collectivités locales… sans oublier des centaines de milliers de particuliers de France et du monde entier qui ont donné 30 millions d’euros en quelques jours seulement. Mais, à peine l’émotion retombée, la polémique enfle dans les médias et sur les réseaux sociaux : n’est-ce pas trop d’argent ? N’y a-t-il pas de causes plus urgentes, où des vies humaines sont en jeu ? Est-on certain que ces promesses de dons seront réalisées ? Les grandes fortunes qui rivalisent de générosité ne cherchent-elles pas avant tout la gloire, la visibilité médiatique, voire des réductions d’impôt au détriment de la collectivité ?
Ces débats ne sont pas nouveaux. Depuis quelques années, la philanthropie – en particulier celle des ultrariches – est sous le feu des critiques, notamment aux États-Unis où elle est très développée. Plusieurs livres ont été publiés récemment *1 pour dénoncer le pouvoir considérable des grandes fortunes américaines dans l’espace public, au travers de grandes fondations comme la Fondation Bill et Melinda Gates. Ils pointent notamment les risques que ce pouvoir d’influence fait peser sur la démocratie, le rôle que ces grandes fondations jouent dans la perpétuation des inégalités et les questions que cela pose en termes de politiques publiques. Dans un pays où la générosité privée représente chaque année plus de 2 % du produit intérieur brut, où les fondations jouent un rôle majeur depuis un siècle dans le financement de l’éducation, de la recherche et de la culture, cela peut surprendre. Mais ce retour de bâton peut se comprendre, après une décennie où le philanthrocapitalisme *2 a été célébré de manière emphatique, de la Silicon Valley à Davos. Plusieurs questions difficiles sont à nouveau adressées à la philanthropie : les bonnes intentions sont-elles suffisantes ? Comment s’assurer que son impact sur la société et la planète est positif, au-delà de la satisfaction qu’elle peut apporter aux philanthropes eux-mêmes ?
En France, si la philanthropie a connu un essor remarquable et de franches réussites depuis une quinzaine d’années, l’année 2019 a été difficile pour le secteur des associations et des fondations. Plusieurs mesures fiscales du gouvernement ont eu des conséquences néfastes sur les sommes collectées par les organismes privés œuvrant pour l’intérêt général : réformes de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et de la contribution sociale généralisée (CSG), prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, plafonnement des réductions d’impôt pour le mécénat d’entreprise… En octobre 2019, un rapport de la Cour des comptes critique vivement la gestion de la Fondation Agir contre l’exclusion (FACE), pointant notamment une situation financière alarmante et des défaillances importantes dans sa gouvernance. Une menace de plus pour la réputation des fondations. Même s’il s’agit d’un cas isolé, cette publicité n’est pas bonne pour l’ensemble du secteur. De nouvelles questions surgissent : comment s’assurer que la philanthropie atteint les objectifs qu’elle se fixe ? Qu’est-ce qui fait le succès et la bonne santé d’une initiative philanthropique ?
Ces différents exemples issus de l’actualité montrent que faire le bien et bien le faire ne vont pas de soi ! Pratiquer la philanthropie n’est pas aussi simple que certains le pensent. C’est d’ailleurs un leitmotiv chez de nombreux philanthropes célèbres, de John D. Rockefeller à Warren Buffett : il serait ainsi plus facile de gagner de l’argent que de le donner… Le sujet est en effet d’une grande complexité. Donner pour le bien commun ou l’intérêt général, d’accord, mais combien donner et à qui ? Pour financer quoi ? Quelles causes faut-il privilégier ? Quel changement viser exactement ? Faut-il donner beaucoup d’argent à une seule association ou multiplier les petites contributions à un grand nombre d’acteurs ? Faut-il s’engager à long terme ou agir de toute urgence ? Faut-il rester discret sur sa générosité ou en parler aux autres ? Quand on en a les moyens, est-il préférable de créer son propre véhicule et si oui lequel ? Toutes ces questions ont un point commun : elles ne concernent plus le « pourquoi » donner mais le « comment » donner. Or, si de nombreuses connaissances existent aujourd’hui en psychologie, en économie ou en sociologie sur les motivations du don, nous savons finalement très peu de choses sur la manière de concevoir et de mettre en œuvre l’action philanthropique, une fois la décision prise de donner.
C’est précisément ce que cet ouvrage souhaite accomplir. À l’origine de ce projet, il y avait l’idée au sein de l’équipe de la chaire « Philanthropie » de l’Essec de partager avec la communauté philanthropique francophone les connaissances actuelles sur cette question de « comment donner ». En 2010, le professeur Peter Frumkin, rencontré par Anne-Claire Pache lors de ses études à l’Université Harvard et aujourd’hui titulaire de la Mindy and Andrew Heyer Chair in Social Policy à l’Université de Pennsylvanie, publiait The Essence of Strategic Giving aux éditions de l’Université de Chicago. Des échanges réguliers avec Peter nous ont conduits à explorer l’idée d’une adaptation au contexte français de ce livre, devenu une référence aux États-Unis. Ce projet a également suscité l’intérêt de la Fondation de France, impliquée de longue date sur le sujet de la philanthropie stratégique et motivée pour alimenter la réflexion sur le sujet. Elle a ensuite été rejointe par la Fondation Caritas France, car toutes deux, en tant que principales fondations abritantes françaises, sont confrontées au quotidien à l’exercice d’accompagner des philanthropes dans l’élaboration de leurs stratégies. Cela a fini de nous convaincre de nous lancer dans l’aventure.
The Essence of Strategic Giving , version condensée et orientée vers la pratique de l’ouvrage plus détaillé Strategic Giving : The Art and Science of Philanthropy , est considéré outre-Atlantique comme la formalisation la plus aboutie de la notion de stratégie appliquée à la philanthropie. Or, si quantité de livres théoriques et pratiques existent sur la stratégie d’entreprise, cet outil essentiel est très rarement appliqué aux organisations à but non lucratif *3 et encore moins à la philanthropie – entendue comme l’ensemble des dons librement consentis par des acteurs privés en vue de servir l’intérêt général. L’ouvrage de Peter Frumkin correspond à la première analyse systématique et ambitieuse sur la manière de définir des objectifs philanthropiques et de mettre en œuvre un plan d’action cohérent pour les atteindre. Il propose un modèle permettant de guider les philanthropes dans leur réflexion autour de cinq grandes questions : comment souhaitent-ils contribuer à l’intérêt général ? Comment peuvent-ils intervenir pour y arriver ? Quel style veulent-ils donner à leur philanthropie ? Dans quel horizon temporel souhaitent-ils s’inscrire ? Avec quel véhicule philanthropique ? Notre objectif est de rendre ce modèle accessible au public français et francophone. Que vous soyez vous-même philanthrope, débutant ou expérimenté, dirigeant ou président de fondation, professionnel du conseil ou de l’accompagnement de la philanthropie, fundraiser , ou tout simplement un citoyen curieux, notre vœu est que cet ouvrage vous permette de mieux comprendre comment la philanthropie peut être organisée pour avoir un impact positif sur la société.
Le livre que vous venez d’ouvrir n’est pas qu’une simple traduction de l’ouvrage original de Peter Frumkin. Il s’agit d’une complète adaptation, qui reprend de manière très fidèle le modèle stratégique proposé dans l’édition originale et les discussions qui l’accompagnent, mais apporte des modifications substantielles au contenu, en particulier pour ce qui était propre à la culture nord-américaine. Nous avons effectivement considéré que le modèle de stratégie philanthropique proposé par Peter Frumkin était universel et qu’il méritait à ce titre d’être partagé avec des lecteurs francophones. En revanche, les exemples et cas cités dans le livre, l’ensemble des informations relatives à la réglementation et certaines références liées à la culture philanthropique américaine devaient être modifiés en profondeur. Si nous avons conservé quelques exemples américains qui nous semblaient emblématiques ou particulièreme

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