Suchard
282 pages
Français

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Description

Lorsque Philippe Suchard lance son commerce de chocolat à Neuchâtel en 1826, personne n’imagine que sa petite échoppe deviendra une société multinationale un siècle plus tard. C’est l’histoire de cette croissance que nous conte ce livre. C’est aussi l’histoire d’une famille qui a marqué l’histoire neuchâteloise avant qu’elle ne perde le contrôle financier et managérial de l’entreprise et qu’un des membres de la famille soit condamné dans un procès civil retentissant. Pour autant, les ouvriers ne sont pas oubliés, puisque le livre rend compte du paternalisme des premiers patrons et des premières luttes ouvrières. Enfin, c’est aussi la saga du chocolat, que les contemporains de Philippe Suchard considèrent presque comme un médicament, qui devient un produit de luxe, avant d’être transformé en une denrée de consommation de masse. Ce livre, c’est aussi les souvenirs de l’enfance qui émergent à nouveau, les tablettes de chocolat au lait que nous avons tant désirées.


Ce livre résulte de recherches réalisées à l’Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel par une équipe d’étudiant(e)s sous la direction de Laurent Tissot. Ainsi que du mémoire de licence de Claire-Aline Nussbaum qui s’est chargée de la rédaction finale.


Avec la collaboration de Cécile Aguillaume, Yannis Babey, Nathan Badoud, Lionel Bartolini, Isabelle Bolletta, Estelle Chaignat, Christine Clavien, Nicolas Clottu, Pierre Estoppey, Christelle Fischer, Nicolas Guenin, René Médina, Anne Meylan, Sarah Mohamedi, Carole Nussbaum, Fabienne Pic, Serge Reubi, Denis Rychner, Isabelle Rytz, Nadia Scapolan, Olivier Schmid et Isabelle Terrier.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782940489589
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Copyright
© Édition Alphil-Presses universitaires suisses, 2005
Case postale 5
2002 Neuchâtel 2
Suisse
Réimpression avril 2012
Alphil Distribution
commande@alphil.ch
www.alphil.ch
EAN Epub : 978-2-940-48958-9
Ce livre a été publié avec le soutien :
de la Ville de Neuchâtel
de la Commission des publications de la Faculté des Lettres
et Sciences Humaines de l’Université de Neuchâtel
Ce livre est une co-édition des Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, de l’Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel, de la Société d’histoire et d’archéologie du canton de Neuchâtel et de l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard.
Production et diffusion exclusive : Éditions Alphil-Presses universitaires suisses
Photo de couverture : Cacao Suchard, gouache et papier collés, anonyme, deuxième quart du XX e siècle (ST 4956-2), Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel (Suisse).
Graphisme et mis en page : www.nusbaumer.ch
Responsable d’édition : Alain Cortat
A VANT-PROPOS
L AURENT T ISSOT
Cet ouvrage est né d’une double démarche. Durant l’année académique 1998-1999, un séminaire réunissant des étudiant(e)s de 3 e -4 e année de licence avait porté sur l’histoire de l’entreprise de chocolats Suchard. Il avait exploité l’important fonds dont les Archives de l’Etat de Neuchâtel sont les propriétaires depuis 1996 et qui est actuellement géré par les Archives de la ville de Neuchâtel. L’organisation du séminaire a été facilitée par la bienveillance accordée par Messieurs Jean-Pierre Jelmini, alors directeur des Archives de la ville de Neuchâtel, et Olivier Girardbille, son adjoint, qui ont créé des conditions idéales d’exploitation. Ils ont contribué à la réussite de cette opération. Tout en mettant en évidence la très grande richesse du fonds, ce séminaire qui a réuni une vingtaine de personnes avait développé quelques aspects de l’entreprise, sa gestion, sa direction, sa politique de vente, sa politique sociale, sa production, son exploitation, etc 1 . Dans le même temps, Claire-Aline Nussbaum décidait, dans le cadre de son sujet de mémoire de licence, de traiter un autre aspect très important de l’entreprise, son caractère multinational, rapidement apparu dans le contexte suisse 2 .
A maints égards, ces deux démarches se complétaient. La première, axée sur les problématiques classiques de l’histoire des entreprises, permettait de comprendre la seconde, orientée vers les modalités d’une société passant au stade de multinationale. A la relecture des travaux réalisés par les étudiants et de l’étude de Claire-Aline Nussbaum, il est apparu clairement qu’une histoire de Suchard jusqu’à la Seconde Guerre mondiale pouvait être envisagée, moyennant une intégration et une coordination des textes fournis. Avec le soutien de Kraft Foods Suisse SA, Claire-Aline Nussbaum, profitant de sa grande connaissance des archives Suchard et de sa familiarité avec l’histoire de cette entreprise, s’est mise à la tâche. Nous tenons particulièrement à remercier Madame Elisabeth Misteli, communication manager à Kraft Foods, qui a mis à contribution le fonds Chocolat Suchard. Claire-Aline Nussbaum a repris son étude en y apportant plusieurs compléments et l’a fusionnée avec les textes fournis par les étudiants qui avaient été d’accord de les revoir dans la perspective de la publication. Nous tenons à remercier tous les étudiants qui ont joué le jeu et qui ont consacré plusieurs heures à la refonte de leur texte, ne se contentant pas de la traditionnelle « attestation de séminaire » qui clôt en principe tout travail universitaire : Cécile Aguillaume, Yannis Babey, Nathan Badoud, Lionel Bartolini, Isabelle Bolletta, Estelle Chaignat, Christine Clavien, Nicolas Clottu, Pierre Estoppey, Christelle Fischer, Nicolas Guenin, René Médina, Anne Meylan, Sarah Mohamedi, Carole Nussbaum, Fabienne Pic, Serge Reubi, Denis Rychner, Isabelle Rytz, Nadia Scapolan, Olivier Schmid et Isabelle Terrier ont grandement simplifié le travail de Claire-Aline Nussbaum. Leurs noms sont indiqués en tête des chapitres auxquels ils ont contribué.
Cet ouvrage n’est pas une simple monographie d’entreprise qui vient se joindre à la liste, qui commence à devenir longue, de l’historiographie suisse. L’intérêt de l’histoire de Suchard est ce caractère multinational qui reste encore trop peu étudié. Fers de lance de l’expansion économique helvétique dès la fin du XIX e siècle, les multinationales n’ont pas fait l’objet d’histoires approfondies, permettant de dégager des tendances sur le long terme. A côté des plaquettes publiées à l’occasion des anniversaires, peu de chose existe. La bibliographie que l’on trouve à la fin de l’ouvrage le prouve clairement. Ce n’est pourtant pas faute de préoccupations des historiens. Mais il faut avouer qu’en la matière les multinationales suisses se veulent très discrètes : non seulement sur leur présent, ce qui peut être compréhensible, mais aussi sur leur passé, ce qui l’est beaucoup moins. Si elles ne sont pas entièrement closes, les portes de leurs archives restent encore difficiles d’accès ou sont très contrôlées, alors même que toutes ces sociétés disposent de services de documentation efficaces et organisés. Dans le cadre des recherches sur la Suisse et le Troisième Reich, la Commission indépendante d’experts Suisse-Seconde Guerre mondiale a pu certes bénéficier d’une ouverture, mais celle-ci a été très momentanée et n’a porté que sur la période considérée.
Gardons-nous de tomber dans un misérabilisme de mauvais aloi et d’entonner des litanies de jérémiades. La comparaison avec les pratiques américaines, allemandes, anglaises ou françaises laisse en tout cas songeur. C’est donc une véritable chance de pouvoir disposer des archives de Suchard. Chance qui s’explique par… ce qui a été vécu comme un véritable drame cantonal : la fermeture du site de Serrières à Neuchâtel dans les années nonante. Triste perspective que d’attendre les désastres industriels pour pouvoir espérer mieux connaître une entreprise qui, en l’occurrence, a fait vivre des milliers de personnes, a participé à l’essor économique du pays et a porté le know-how suisse et neuchâtelois sur la planète entière. Est-ce si étonnant au vu de ce qui précède ? Mais c’est un fait : la rédaction de l’histoire de Suchard a été possible grâce à son enterrement neuchâtelois et à la remise de ses archives au canton après une longue procédure juridique.
En s’intéressant à la naissance de cette multinationale, Claire-Aline Nussbaum s’attaque donc en pionnière à tout un pan de l’histoire des entreprises suisses 3 . De nombreux points sont abordés dans son étude : de la genèse de la formation d’une multinationale à son développement, de l’évolution des structures aux répercussions sur les stratégies industrielles (production, vente, publicité, politique sociale, etc.). Contentons-nous de souligner ce qui constitue le fil rouge de l’ouvrage et le cœur des conclusions auxquelles l’auteure aboutit : le rôle de la famille dans l’évolution des structures du capitalisme industriel helvétique. Vieux problème que celui-ci et que Claire-Aline Nussbaum reprend sous un angle neuf, parce que lié à une trajectoire qui n’est certes pas exceptionnelle dans la perspective helvétique mais qui prête à beaucoup d’interrogations. Dans une certaine mesure, Suchard assure une réhabilitation de la famille dans sa capacité à gérer de grandes unités, à financer un développement sur plusieurs générations et à aborder des changements importants de structure. Le lien résistance familiale/essor d’une multinationale pousse à reconsidérer les processus d’internationalisation des entreprises. Cette réhabilitation va dans le sens des propos de Jean-Claude Daumas qui, récemment, s’en faisait l’écho pour le cas français 4 . Loin de n’y voir qu’un résidu du capitalisme du XIX e siècle et appelées inexorablement à disparaître passé un certain seuil, les entreprises familiales ont au contraire eu une capacité d’adaptation qui leur permet d’assurer leur existence sous des formes renouvelées et en intégrant une innovation tant institutionnelle ou financière que technique ou commerciale. A ce

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