Pour en finir avec le déclin : Les priorités économiques et sociales de la France
108 pages
Français

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Description

Quelles politiques économiques et sociales faut-il mener dans les années qui viennent pour retrouver confiance et foi en l’avenir ? Patrick Artus et Marie-Paule Virard nous proposent dans ce livre six grandes priorités, du pouvoir d’achat des plus modestes à la modernisation de notre appareil industriel en passant par la transition énergétique. Le fil rouge de ce livre est l’éducation et la formation pour ceux qui en ont le plus besoin : les jeunes, les chômeurs, les seniors. Car la bataille de l’éducation et des compétences conditionne tout le reste. C’est elle qui permettra à la France de redevenir une nation forte et entreprenante. Patrick Artus est professeur associé à l’École d’économie de Paris et conseiller économique de Natixis. Marie-Paule Virard est journaliste économique. Ensemble, ils ont publié chez Odile Jacob La Dernière Chance du capitalisme. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2022
Nombre de lectures 13
EAN13 9782415001438
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, MARS 2022 15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-4150-0143-8
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction

À quelques encablures d’une échéance électorale majeure dans l’histoire de la nation, le fond de l’air est électrique. Rarement campagne électorale aura autant agité les esprits et favorisé l’expression d’autant d’inquiétudes et de ressentiments… De colères aussi parfois. Comme si le débat avait déserté le fameux « cercle de la raison » pour laisser la place à l’expression de toutes les frustrations tandis que, du côté des candidats, l’avalanche de promesses vient encore ajouter à la confusion et donner raison, une fois de plus, à la célèbre saillie prêtée à Georges Clemenceau : « On ne ment jamais autant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse » !
Il faut avouer que le contexte est tout à fait singulier. Il y a cinq ans, la promesse macronienne était celle d’une remise en mouvement de l’économie et de la société sur la base de compromis raisonnables. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Une crise sanitaire d’une ampleur inédite, dont nous nous extirpons avec peine, a achevé de bousculer une société qui avait déjà les nerfs à vif. Certes, cette pandémie et sa thérapie d’urgence, le « quoi qu’il en coûte », ont mis les sujets qui fâchent entre parenthèses, mais, deux ans plus tard, la crise sociale (façon gilets jaunes ou autres…) ne demande qu’à resurgir car, pour nombre de nos concitoyens, la difficulté de vivre n’a pas tardé à réapparaître au grand jour, la magie du « quoi qu’il en coûte » une fois dissipée.
Dès la rentrée 2021, la flambée des prix de l’énergie a mis les Français sous pression tandis que la hausse du litre de gasoil à des niveaux jamais vus rappelait de mauvais souvenirs du côté de l’Élysée, qui s’est empressé d’inventer l’« indemnité inflation » pour les plus modestes. Une rustine de plus pour tenter de faire oublier ce qui est vécu comme une nouvelle érosion du pouvoir d’achat (même si les chiffres officiels disent autre chose), mais cette flambée ravive aussi un sentiment d’inquiétude face au creusement des inégalités, à la désindustrialisation, au chômage, à la dégradation du climat, à la précarité dans les quartiers, voire au surendettement de l’État que les Français pressentent comme un péril pour l’avenir de leurs enfants, même s’ils entretiennent une relation suffisamment pathologique à la puissance publique pour attendre toujours plus de sa bienveillance. Bref, les Français sont de plus en plus nombreux à penser que l’État est impuissant à les protéger d’un présent difficile et d’un avenir incertain, comme à préserver la place de la France dans le concert des grandes puissances économiques. Selon l’enquête Fractures françaises 1 publiée en septembre 2021, 75 % des Français interrogés pensent que notre pays est en déclin. Le sentiment n’est pas nouveau, mais il prend une résonance particulière dans cette campagne présidentielle 2022 tandis qu’un profond sentiment de déclassement individuel et collectif étourdit l’opinion.
Bien sûr, il y a parmi nos concitoyens un vécu, un « ressenti », qui ne correspond pas toujours à la réalité des chiffres. C’est vrai notamment pour le pouvoir d’achat qui, en moyenne, et contrairement à une conviction largement partagée, a été préservé ces dernières années, notamment pendant la crise sanitaire. Mais tout de même : un pays où le pourcentage des dépenses publiques est le plus élevé du monde (plus de 55 % de la richesse nationale), où le déficit extérieur dévale la pente (65 milliards d’euros en 2020, 86 en 2021…), où la dette publique s’envole (113,5 % du PIB en 2022 selon le FMI), où le taux de prélèvements obligatoires est quasi confiscatoire (46 %) et qui, « en même temps », compte plus de 9 millions de pauvres (14,6 % de la population active) et de plus en plus de citoyens qui ont le sentiment de ne plus pouvoir vivre dignement de leur travail, ne peut pas aller tout à fait bien. Sans parler de la désindustrialisation, véritable désastre économique mais aussi culturel, des ratés de l’éducation et de la formation, ou de la défaillance de l’innovation. Au pays de Pasteur, l’incapacité de la recherche française à accoucher d’un vaccin anti-Covid a frappé les esprits. Le président sortant et son gouvernement ont beau mettre la France à l’heure de 2030 et l’innovation (de rupture si possible) à toutes les sauces, difficile d’effacer pareille déconvenue dans l’inconscient collectif. D’autant que le secteur pharmaceutique tricolore est présenté depuis longtemps comme l’un de nos (rares) points forts industriels.
Certes, depuis l’été 2021, la croissance est repartie. En tutoyant les 7 % pour 2021, elle a même renoué avec des niveaux inconnus depuis 1969. Le taux de chômage (7,6 % à la fin de l’année 2021) a enregistré son niveau le plus bas depuis quinze ans et beaucoup d’entreprises se plaignent de ne pas parvenir à recruter la main-d’œuvre dont elles ont besoin. Quant au taux de pauvreté, il est resté stable selon l’Insee au plus fort de la crise sanitaire quand les associations redoutaient de compter un million de pauvres supplémentaires en raison de la brutalité du choc économique, le plus grave que la France ait connu depuis 1945. La politique du « quoi qu’il en coûte » a donc fonctionné au-delà des espérances. Pour autant, les Français regardent ces résultats avec circonspection. Et, cette fois, leur intuition rejoint le réel car le rattrapage conjoncturel masque une réalité moins flatteuse : les problèmes structurels de l’économie française n’ont pas disparu comme par enchantement. Loin s’en faut. Et il ne suffira pas de s’en remettre au baume apaisant de l’embellie post-Covid pour que la situation économique de la France et des Français s’améliore durablement.
Pour en finir avec cette idée de déclin qui hante l’inconscient collectif de la nation et mine la capacité des Français à se projeter dans l’avenir, le projet de tout candidat à l’Élysée doit être de mettre en œuvre une politique capable bien sûr d’accompagner la sortie de la crise sanitaire, mais surtout de régler les grands problèmes structurels du pays, car, bien au-delà de l’horizon électoral, il s’agit de stopper cette menace de déclassement de l’économie française par rapport aux grandes économies occidentales. Les solutions existent, et cet ouvrage essaie d’analyser en profondeur nos fragilités structurelles tout en formulant de nombreuses propositions concrètes destinées à remettre durablement notre économie sur les rails de la création de richesse et de l’amélioration du niveau de vie de tous et de chacun. Ainsi, parmi bien d’autres propositions, nous insisterons particulièrement sur les enjeux de l’éducation et de la formation de celles et de ceux qui en ont le plus besoin, qu’il s’agisse des jeunes sans qualification ni emploi, des chômeurs ou des seniors. Une priorité qui nous semble être au cœur de la bataille pour la prospérité économique de notre pays.
La campagne présidentielle est toujours un temps fort du débat, sur les sujets de société (sécurité, immigration, laïcité…) comme sur la politique économique et sociale et, à chaque rendez-vous quinquennal, on constate que les Français sont nombreux à attendre des candidats qu’ils s’engagent sur des mesures capables d’améliorer leur niveau et leurs conditions de vie. L’histoire politique récente montre d’ailleurs qu’à chaque scrutin, et quelles que soient par ailleurs les vicissitudes de la campagne, les Français finissent par faire de l’économie et du social un élément fort de leur vote. De Jacques Chirac, élu en 1995 sur la « fracture sociale », à Emmanuel Macron, champion de la «  start-up nation  » en 2017, en passant par Nicolas Sarkozy et son « travailler plus pour gagner plus ». Jusqu’à Lionel Jospin, dont l’aveu d’impuissance à empêcher les licenciements chez Michelin pesa lourd – de l’avis général des observateurs – dans sa défaite de 2002. En 2022, Emmanuel Macron, président sortant, replace une fois de plus la valeur travail au centre du débat.
Espérons que, cette fois encore, il sera possible de débattre des grands enjeux économiques et sociaux qui vont structurer notre avenir commun.
Un débat solide sur la politique économique du prochain quinquennat est d’autant plus nécessaire qu’à l’instar des économies occidentales, l’économie française vit un moment de bascule comme elle n’en a pas connu depuis longtemps. L’irruption de la pandémie a provoqué ou accéléré un certain nombre de changements pour certains irréversibles. La campagne présidentielle nous offre l’opportunité unique de réfléchir aux défaillances révélées par la crise (système de santé, désindustrialisation, recherche et innovation, efficacité de l’État…), aux nouvelles inégalités (emplois peu protégés et mal rémunérés, précarisation d’une partie de la jeunesse, enrichissement patrimonial des plus fortunés…), aux bouleversements qui touchent tant la gouvernance de l’État (déficit, dette, politique monétaire) que celle des entreprises, à l’évolution des comportements de chacun d’entre nous (au travail, en matière de consommation, vis-à-vis de la transition énergétique) et, finalement, au fait qu’il ne sera plus possible de penser la politique économique tout à fait comme avant.
L’après-Covid ne s’annonce pas c

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