Le Courage du bon sens
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Le Courage du bon sens , livre ebook

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Description

Honte, colère et espoir : tels sont les premiers mots de cet ouvrage dans lequel l’auteur parle librement et sans concession à la langue de bois. Dans cette édition entièrement mise à jour, il rappelle que la contagion de la crise financière à l’économie réelle ne doit pas faire oublier la belle époque de croissance du début du XXIe siècle. Michel Godet scrute l’avenir en confiance. Les crises sont porteuses d’espoir et les beaux jours reviendront. Avec un peu de courage et un minimum de bon sens, il est possible de construire l’avenir autrement qu’en prenant dans la poche de nos enfants et en laissant filer la dette publique. La France a tort d’avoir peur de l’avenir, car la plupart des idées reçues s’avèrent infondées : la mondialisation n’est pas coupable, le principe de précaution peut être dangereux, la planète surabonde de pétrole cher, le vieillissement est une bonne nouvelle, il est aussi possible de créer des centaines de milliers d’emplois marchands et d’éviter la paupérisation des familles. Car il n’est de richesses que d’hommes éduqués, épanouis, dans une société de confiance et de projets.Michel Godet est professeur au Conservatoire national des arts et métiers. Il est aussi membre de l’Académie des technologies et du Conseil d’analyse économique. Son précédent ouvrage, Le Choc de 2006, a reçu le prix du Livre d’économie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 avril 2009
Nombre de lectures 2
EAN13 9782738193933
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Crise de la prévision, essor de la prospective , Paris, PUF, « L’Économiste », 1977 ; traduction anglaise (États-Unis), New York, Pergamon Press, 1 979.
Les Échanges internationaux , en collaboration avec O. Ruyssen, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1978.
L’Europe en mutation , en collaboration avec O. Ruyssen, CEE, « Perspectives européennes », 1980.
Demain les crises : de la résignation à l’antifatalité , Paris, Hachette, 1980.
Les Nouvelles Frontières de l’environnement , en collaboration avec R. Barré, Paris, Economica, 1982.
Crisis are Opportunities , Montréal, Gamma Press, 1985.
La Fin des habitudes , en collaboration avec J. Lesourne, Paris, Seghers, 1985.
Prospective et planification stratégique , Paris, Economica, 1985 ; traduction anglaise (États-Unis), préface d’Igor Ansoff, Boston, Butterworth, 1987 ; traduit en espagnol et en italien.
Radioscopie du Japon , en collaboration avec P.-N. Giraud, Paris, Economica, 1987.
L’Avenir autrement , Paris, Armand Colin, 1991.
De l’anticipation à l’action : manuel de prospective et de stratégie , Paris, Dunod, 1991 ; traduction anglaise, Unesco ; traduit en espagnol et en portugais.
Le Grand Mensonge : l’emploi est mort, vive l’activité ! , Paris, Fixot, 1994 ; Pocket, 1999, 2 e  édition
Le choc de 2 006 : démographie, croissance, emploi , Paris, Odile Jacob, 2003, 2004 (prix du Livre d’Économie 2003).
Creating Futures : Scenario planning as a strategic management tool , Paris-Washington, Economica-Brookings, 2006, 2 e  édition.
Vieillissement, activités et territoires à l’horizon 2030 , Rapport CAE/DIACT, Paris, La Documentation Française, 2006.
La Famille, affaire privée et publique, en collaboration avec E. Sullerot, Paris, La Documentation Française , 2007 .
Manuel de prospective stratégique , tome I : Une indiscipline intellectuelle , tome II : L’art et la méthode , Paris, Dunod, 2007, 3 e  édition.
La Prospective stratégique. Pour les entreprises et les territoires , Paris, Dunod, « Topo », 2008.
Le Vieillissement, une bonne nouvelle ? , avec Marc Mousli, Paris, La Documentation française, 2009.
© ODILE JACOB, AVRIL 2009
15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
www.laprospective.fr
EAN 978-2-7381-9393-3
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Ce livre est dédié à la jeunesse de ce pays et, d’abord, à mes enfants, Alice, Florent, Louis et Marie, pour que leur avenir reste ouvert et rempli de la confiance et de l’espoir que j’avais à leur âge. À Isabelle, ma complice de tous les instants.
L’avenir en confiance

Avec le recul, la crise de 2008-2009 apparaîtra bien plus forte qu’en 1975, 1993 ou 2003 car la vague du troisième choc pétrolier s’est conjuguée avec les crises immobilières et financières engendrées par les orgies de liquidités injectées depuis des années dans l’économie américaine. Les financiers attirés par l’appât de gains aussi faciles que déraisonnables (à deux chiffres pour une croissance réelle de l’économie à un seul chiffre) ont entraîné presque tout le système dans leurs pratiques aventureuses de prêts sans garanties revendus sous forme de titres aux rendements aussi élevés que les risques associés. Le château de cartes de la profitabilité financière artificielle s’est effondré. Les plus exposés, ou les moins protégés, des banquiers et assureurs ont mis la clef sous la porte et rares sont ceux qui n’ont pas été touchés, même parmi les mutualistes. L’histoire ne se répète pas et les comportements ne se reproduisent pas tous : les banquiers ne se suicident plus, ils veulent s’en aller avec des parachutes dorés. Le retour en force des États nations sur la scène économique s’imposait pour chasser le spectre de 1929 et remobiliser la pensée de Keynes. Un nouveau Bretton Woods donnant les bases d’un nouvel ordre monétaire a cependant peu de chances de voir le jour tant que le nouveau monde multipolaire ne sera pas en mesure d’imposer sa loi à une Amérique qui dit au monde : le dollar c’est notre monnaie, mais c’est votre problème.
La création de la zone euro et la mobilisation concertée des États européens va dans le bon sens. Dans la logique keynésienne, chaque État doit normalement essayer de contrer la conjoncture en soutenant la demande par des dépenses publiques interposées. C’est d’ailleurs ce que Bruxelles recommandait, en septembre 2008, à l’Allemagne et à l’Espagne. Mais pas du tout à la France, car contrairement à ses voisins, elle n’a pas baissé le poids de la dépense publique dans le PIB et ne dispose pas d’excédents budgétaires. Avant la crise, elle avait déjà bien du mal à maintenir son déficit public en dessous de la norme des 3 %. Depuis, elle a un bon prétexte pour justifier son impuissance à contenir la dépense.
Il faudrait tenir ferme la barre sur le cap des réformes structurelles indispensables afin que la France soit mieux placée pour tirer parti de la croissance le moment venu. Le slogan « ni rigueur ni relance, mais une gestion plus rigoureuse et efficace des dépenses publiques » avancé par François Fillon, à la fin de l’été 2008, n’a pas résisté longtemps au tsunami financier. Une croissance deux à trois fois plus faible en 2008 qu’en 2007, voire négative en 2009, c’est aussi plusieurs milliards d’euros de recettes fiscales en moins. Sans oublier que le service de la dette de l’ordre de 50 milliards d’euros par an s’alourdit de plusieurs milliards à chaque augmentation des taux d’intérêt.
La contagion de la crise financière à l’économie réelle n’a pu être évitée. Les milliards de dollars ou d’euros avancés sur le papier par les gouvernements, n’ont pas suffi à restaurer la confiance, à commencer par celle des banques entre elles. En France, le président Sarkozy n’a pas ménagé sa peine avec une garantie des prêts pouvant aller jusqu’à 320 milliards d’euros et une dotation éventuelle de 40 milliards d’euros pour recapitaliser le secteur bancaire en cas de besoin. On a répété que ces sommes étaient virtuelles et avancé que l’État n’aura pas à emprunter plus encore pour les mobiliser. Mais le citoyen a eu du mal à comprendre comment faisait ce même État alors que les caisses sont vides. C’est la dette publique qui va augmenter, c’est-à-dire des traites supplémentaires et finalement des impôts différés pour les générations futures. Le même citoyen n’a pas non plus compris pourquoi ceux qui ont joué au casino financier avec l’argent des autres demandent ensuite au contribuable d’éponger leurs pertes, tandis que, lorsque la bulle financière leur apportait des bonus indécents, ils ne partageaient avec personne !

Les crises porteuses d’espoir
Il ne sert à rien d’aider une entreprise en difficulté, il faut d’abord changer ses dirigeants et en l’occurrence les banquiers qui ont fauté. Les financiers ne se font plus confiance car si chacun sait ce qu’il a (ou non) caché aux autres, il soupçonne tous les autres de mensonge. Il ne suffisait pas de remettre au pot pour lever l’incertitude sur le trou des banques, il fallait aussi changer les joueurs de ce poker menteur pour retrouver la fluidité des marchés. Les crises sont porteuses d’espoir à condition d’avoir le courage des réformes qui s’imposent et de ne pas céder à la tentation de la fuite en avant. À cette condition, nous sommes confiants pour l’avenir des économies occidentales, non seulement parce qu’elles sont tirées par la forte croissance des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui a certes fléchi, mais surtout parce que c’est la leçon de l’histoire des fluctuations économiques.
Au cours des quarante dernières années, les États-Unis comme l’Europe (restreinte aux pays de la zone euro) ont connu en moyenne respectivement six phases d’expansion de vingt-quatre trimestres successifs et autant de récessions de quatre trimestres seulement. On l’a compris, l’hiver de la récession est six fois moins long que les beaux jours de l’expansion. Les durées des phases sont comparables des deux côtés de l’Atlantique, mais les fluctuations à la hausse (3 %) comme à la baisse (– 2 %) sont plus marquées aux États-Unis. Il faut donc bien s’attendre à une croissance négative jusqu’à fin 2009, voire au-delà. Cependant, les dernières récessions ont été moins fortes que dans le passé. La prospérité de nos sociétés n’est pas en cause. Ainsi, en France, le niveau de vie par habitant a augmenté de 50 % depuis 1980, les logements insalubres, qui représentaient plus du quart du parc total, ont quasiment disparu des statistiques et nous avons gagné cinq années d’espérance de vie ! Bref, cessons de pleurer la bouche pleine et gardons confiance en l’avenir : nos enfants, devenus rares sur le marché du travail, seront plus que jamais convoités et vivront encore plus longtemps et mieux que nous ! Quant à la dette, pour l’éponger de manière indolore, il faudra bien accepter un peu plus d’inflation, n’en déplaise aux rentiers.

La pertinence de l’impertinence
Honte, colère et espoir ; tels sont les trois mots qui ont emporté ma plume lors de la première édition de cet ouvrage. Pour cette nouvelle édition, je n’ai pas eu à les changer. J’ai toujours honte vis-à-vis des générations futures et je ne décolère pas vis-à-vis de ceux qui savent et nous gouvernent. Quant à l’espoir de rupture et de réformes en profondeur de notre beau pays, il a connu depuis l’élection présidentielle d

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