La France qui gagne
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Description

Et si la France avait aussi ses succès ? Un préalable : en finir avec l’idéologie du déclin et redécouvrir que c’est en partant d’eux que nous pourrons construire nos réformes. Réseaux de transports, production d’énergie, nouvelles technologies : nous sommes pionniers ! Stabilité des institutions et débat politique : les Français ne sont pas fatigués de la démocratie ! Tissu urbain, cohésion sociale, richesse de la culture : nous faisons mieux que beaucoup de nos voisins ! Dynamisme et compétitivité des entreprises : la France est en marche dans la mondialisation. Le pessimisme ambiant a ses chantres. La question mérite d’être posée : à qui profite le « déclinisme » ?Nicolas Jacquet, préfet, ancien élève de l’ENA, a été délégué à l’aménagement du territoire (Datar) et est aujourd’hui directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. Guéric Jacquet, ancien élève de l’ENS Cachan, agrégé d’économie et gestion, est chercheur à la Fondation pour l’innovation politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 octobre 2005
Nombre de lectures 7
EAN13 9782738187895
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , octobre 2005
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
N° EAN : 978-2-7381-8789-5
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
J’aurais dû être heureux : je ne l’étais pas.
Marcel P ROUST

L’enthousiasme est une maladie qui se gagne.
V OLTAIRE
Introduction
Déclin ou peur du déclin ?

À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgent,
on finit par oublier l’urgence de l’essentiel.
Edgar M ORIN

Tout va mal ! Mais soyons optimistes, aujourd’hui sera toujours meilleur que demain ! La spirale dépressive est enclenchée. Pendant des années, nous avons été si fiers de notre pays que le monde entier nous a taxés d’arrogance et de chauvinisme. L’animal totem de la France n’est-il pas un coq lançant un vibrant cocorico, sur un tas de fumier ? Aujourd’hui, nous sommes crispés, repliés sur nous-mêmes, démoralisés. Nos enfants sont-ils destinés à connaître une vie meilleure ? Nous en doutons. « Respire », le tube de Mickey 3D, représentant de la nouvelle vague de la chanson française, décrit un dialogue imaginaire entre des enfants se plaignant auprès de leurs parents de n’avoir qu’un œil, mutation génétique résultant de la pollution. L’ascenseur social ne serait plus une préoccupation parentale, l’essentiel serait seulement de survivre.
Quels furent les grands sujets d’actualité politique et économique de ces dernières années, à travers le monde ?
Les États-Unis, depuis le 11 septembre 2001, se sont interrogés sur le droit de la guerre, sur la place de l’Amérique dans le monde, sur les valeurs qui guident leur peuple, la religion et la liberté y siégeant à la meilleure place. L’Espagne a été contrainte de faire évoluer son combat contre le terrorisme (du fait des attentats de Madrid et de la relance des actions armées de l’ETA), a instauré une parité effective dans son gouvernement, et s’est interrogée sur les effets sur sa population d’une immigration massive. La Russie, marquée par l’autorité croissante de son président, a été confrontée à des enjeux majeurs : le terrorisme encore une fois, le rôle moteur du secteur pétrolier et la place des libertés individuelles dans la démocratie russe.
Que retenir, en France, de nos grands débats récents ? Excepté les victoires de Laure Manaudou en natation et de nos équipes d’escrime aux Jeux olympiques, nos centres d’intérêt ont été des manifestations de désillusion. Les Français se sont invectivés sur la Turquie, sans que le débat ait été réellement posé et accepté. Nous avons tous pleuré sur nos entreprises qui délocalisent, en Chine ou de l’autre côté du Danube, dans les nouveaux membres de l’Union européenne. Nous avons fortement douté de notre justice après le procès d’Outreau. Notre pessimisme s’est traduit dans les urnes lors du référendum sur la Constitution européenne. Cristallisant notre angoisse du chômage, notre manque de confiance dans le destin de la France et notre peur panique de l’avenir, le non marque l’aboutissement de notre sentiment de déclin.
La victoire de Londres pour l’organisation des Jeux olympiques de 2012 ne permettra pas aux Français de montrer leur capacité à mener des grands projets collectifs et ne contribuera pas à leur redonner le moral.

La France à la recherche de son bilan
Est-ce l’effet du nouveau millénaire, de la transformation brutale du monde depuis la fin de la guerre froide, d’une forme d’aboutissement de la construction européenne ou de la mondialisation économique ? En tout cas, nous peinons à établir objectivement le bilan de nos domaines d’excellence. Il est d’ailleurs étonnant de constater qu’une autre grande période de doute et de morosité a frappé la France au début des années 1970, pourtant en pleine croissance économique, ouvrant la voie au changement dans la continuité incarné par Valéry Giscard d’Estaing. Il est légitime, à un moment donné, de faire son bilan de santé. Il est plus difficile d’être objectif, lorsque le bilan est dressé à l’échelle d’un pays, où chacun voit midi à sa porte. L’actif et le passif apparaissent moins clairement que dans les comptes d’un ménage.
L’an 2000 a été le moment privilégié pour tirer le bilan du siècle. Voici deux affirmations entendues à cette occasion : « La France a perdu son rang privilégié dans le monde : elle a perdu son empire colonial, elle a été progressivement distancée économiquement, militairement et diplomatiquement par les États-Unis, alors qu’aujourd’hui l’Asie du Sud-Est rattrape le peloton de tête et que l’anglais remplace le français dans les communications internationales. En gros, elle a perdu sa puissance et son influence. » À l’opposé, « le niveau de vie des Français a franchi des pas de géant ; la France, dans son alliance européenne, a une visibilité et une crédibilité mondiales, ses produits sont commercialisés et appréciés dans le monde entier ». Ces deux phrases sont toutes les deux vraies. Pourtant, la première nous semble évidente et nous plonge dans la nostalgie d’un monde perdu, alors que nous trouvons la seconde contestable. Comment démêler le vrai du faux, le certain de l’incertain ?
À l’heure de la mondialisation, nous recourons de plus en plus aux statistiques comparatives. Les classements de pays sur les thèmes les plus divers sont légion. Chaque jour voit la publication de nouvelles données. Et là, il faut se rendre à l’évidence : nous ne sommes pas les champions du monde dans toutes les catégories. Nous avons des forces et des faiblesses. Une chronique de Jean-Pierre Robin, dans Le Figaro Économie du 21 octobre 2004, illustre cette fuite en avant. Écrite en réaction à la publication d’une succession de rapports administratifs (rapport Thélot sur l’école, rapport Canivet sur les relations entre l’industrie et la distribution, rapport Camdessus sur la croissance), elle posait la question suivante : « Comment sauver le modèle français, économique et social, dont les performances sont plutôt médiocres à l’aune des comparaisons internationales ? »
Faut-il brûler ce que nous avons aimé ? Faut-il aujourd’hui idéaliser les modèles étrangers, alors que nous avons pendant longtemps refusé de comparer l’exception française à nos voisins ? En fait, nous mettons désormais en exergue tous les modèles étrangers, supposés nous inspirer toutes les réformes que nous n’arrivons plus à faire nous-mêmes. L’Express du 25 octobre 2004 titrait sur le nouveau modèle scandinave. « Au dernier palmarès du bonheur mondial, la Suède, la Norvège, la Finlande et le Danemark caracolaient en tête des pays les plus sûrs, les mieux formés, les moins corrompus, les plus égalitaires et les plus agréables à vivre. Mieux : leur santé économique est insolente. Alors que la France et l’Allemagne luttent pour assouplir les critères de Maastricht, le quartette scandinave affiche des comptes publics en excédent, un taux de chômage inférieur à la moyenne européenne et les plus forts taux de croissance des pays de l’OCDE. » Dans son dernier ouvrage, La Puissance de la liberté (2004), le philosophe libéral Yves Roucaute fait un vibrant plaidoyer pour le modèle américain, plus libre, plus puissant et plus efficace que le nôtre. Certains magazines vantent également le modèle asiatique de développement, qui leur permet d’avoir un taux de croissance bien plus élevé que le nôtre. Il est vrai que la Chine et l’Inde pèsent aujourd’hui près de la moitié de la population du monde. Est-ce une surprise ?

Les Français ont peur
Interrogés en janvier 2004 sur leur moral (sondage CSA –  La Croix ), les Français définissaient avant tout leur état d’esprit comme inquiet (32 %), prudent (29 %) et préoccupé (25 %). Les confiants étaient en forte baisse (20 % contre 30 % en avril 2003). Le regard porté sur les dix prochaines années est, quant à lui, mi-figue mi-raisin : 50 % des Français sont confiants, 50 % sont inquiets (sondage CSA –  Aujourd’hui en France , 20 et 22 décembre 2003). Est-ce rationnel ? Pas sûr. On constate ainsi que 71 % des Français craignent la surpopulation dans dix ans, alors que les sociétés occidentales seront frappées par un vieillissement de plus en plus marqué (sondage CSA –  Aujourd’hui en France , 2 et 3 décembre 2003).
Il faut l’avouer, les Français sont inquiets. De quoi avons-nous peur exactement ? Le monde dans lequel nous vivons serait-il si riche en nouveaux risques que notre bonheur passé serait devenu inconcevable aujourd’hui ?
 
Nous avons peur de l’environnement et des nouveaux risques sanitaires . Le syndrome du SRAS, cette maladie respiratoire foudroyante qui a débuté en Asie du Sud-Est, a terrifié tous les voyageurs français de l’année 2004. Quelques années auparavant, nous avions boycotté la viande de bœuf, à cause de la maladie de la vache folle, l’agneau, à cause de la tremblante du mouton, le poulet, à cause de la dioxine. La part de la consommation de viande dans la consommation alimentaire est passée de 4,9 % en 1992 à 4,3 % en 2002 (source : Insee). Nous ne sommes pas devenus végétariens pour autant. Et pour cause, la peur des organismes génétiquement modifiés est tout aussi forte.
Est-il d’ailleurs encore nécessaire de se nourrir, alors que la fin du monde est proche ? Le film catastrophe de Roland Emmerich Le Jour d’après , sorti en France le 26 mai 2004, fut un modèle du genre. La crainte, souvent excessive, du réchauffement climatique, se matérialisait en qu

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