Institutions culturelles et nouvelles technologies
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Description

Les nouvelles technologies (internet, vidéo, dématérialisation,...) connaissent des développements accélérés qui vont amener les institutions culturelles à repenser en profondeur leurs activités. Le livre prend pour exemple le secteur du spectacle vivant et montre combien ces changements affectent tant la production que la diffusion des créations culturelles. Le succès de la diffusion des représentations du Metropolitan Opera dans un réseau mondial de cinémas en fournit un exemple flagrant. Ces bouleversements pourront parfois induire une redéfinition des critères de soutenabilité des projets culturels et imposeront en tout cas un réexamen de l’utilité des fonds investis, permettant l’émergence de nouvelles formes d’expression ou de nouveaux circuits de distribution.



Après des études de droit et d’économie à l’Université libre de Bruxelles, Michel Hambersin mène de front une carrière bancaire internationale et de professeur de finance à l’ULB. Il poursuit en parallèle une activité de critique musical (sous le pseudonyme de Serge Martin), notamment au journal Le Soir. Membre de la Classe Technologie et Société depuis 2009, il consacre désormais ses recherches à l’économie de la culture.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 11
EAN13 9782803105588
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSTITUTIONS CULTURELLES et NOUVELLES TECHNOLOGIES
M H ICHEL AMBERSIN
Institutions culturelles et nouvelles technologies L’expérience du spectacle vivant
Académie royale de Belgique rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique ISBN : 978-2-8031-0558-8 © 2016, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant Volume 81
Diffusion Académie royale de Belgique www.academie-editions.be
Crédits Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Couverture : Loredana Buscemi, Académie royale de Belgique
Publié en collaboration avec
Je dis chaque jour merci à la CIA pour le cadeau d’internet parce qu’il connecte le monde. C’est l’effet inverse du cinéma de propagande : un moyen optimal de divulguer à tous les créations. Peter Sellars, metteur en scène Conversation avec l’auteur
Les arts du spectacle vivant (« performing arts ») ont toujours été en relation avec les nouvelles technologies. Il en va même ainsi du violon d’Heifetz. Maxim Vengerov, violoniste Conférence sur l’école russe du violon Rencontres musicales d’Évian, 2015
Introduction
Les institutions culturelles ont subi de plein fouet l’impact de la crise. Un même vent de restrictions des moyens financiers, mis à leur disposition, a soufflé sur l’Europe continentale, où le soutien à leurs activités dépend largement des subsides publics (nationaux, régionaux ou locaux) et sur les pays anglo-saxons où une part très importante, sinon essentielle, provient des donations privées (entreprises, fondations et particuliers). Les premiers ont dû faire face à une réduction plus ou moins drastique de leurs enveloppes budgétaires, voire à des effets de décentralisation, qui se sont soldés par une réduction substantielle des efforts du pouvoir central ou fédéral. Les seconds ont subi le choc des revers de fortune des donateurs (en ce compris les revenus desendownment fundset des coupes des dépenses de prestige des américains) entreprises. La survie de nombreuses compagnies de théâtre est remise en cause et les grandes institutions musicales, comme les orchestres symphoniques et les maisons d’opéra, sont souvent obligées de revoir leurs programmes à la baisse. Au même moment, sont apparues de nouvelles technologies qui ont bouleversé la nature de l’offre de spectacles vivants, tant sur le plan de leur conception et de leur réalisation que sur celui de leur distribution et de leur communication. Les modèles économiques, qui soutenaient l’activité des institutions culturelles, s’en trouvent doublement bouleversés tant sur le plan de leurs coûts de production que sur celui de leur politique de distribution. Une approche de nouveaux publics devient possible : on ne se contente plus d’attirer des spectateurs, on porte le spectacle vers eux. Certes, cela se pratiquait déjà via des modes de réception à domicile, tels que la radio et la télévision. Aujourd’hui, on peut désormais reconstituer la complicité chaleureuse d’un public fourni, dans un lieu public, en plein air ou dans des réseaux de cinéma. Désormais, l’analyse économique du spectacle vivant, en termes de rapports coûts/bénéfices entre les subsides payés et le nombre de spectateurs, est totalement bouleversée et devrait plutôt être remplacée par le rapport entre le total des fonds investis et le nombre de contacts générés avec le spectacle. Par contact, nous entendrons toute personne ayant eu un accès, sous des formes diverses, au spectacle ou pouvant en bénéficier plus tard grâce aux supports de diffusion préservés. Ces nouveaux modes de diffusion sont d’autant plus importants qu’ils répondent à la demande de certaines catégories d’auditeurs potentiels, peu enclins à perpétuer les modes de consommation classique. L’inquiétante chute du pourcentage de jeunes dans les salles de concert de musique classique est souvent davantage le reflet d’une inadéquation de l’offre qui leur est présentée que d’un désintérêt en soi. Les nouvelles technologies peuvent ici induire la création d’une série d’alternatives, proactives ou non, propres à satisfaire ces nouvelles demandes et ainsi participer à la création de nouvelles générations d’auditeurs. La culture doit aujourd’hui abandonner toute position attentiste : elle cesse de n’être qu’un patrimoine que l’on préserve au profit de ceux qui s’en trouvent dignes, pour devenir un outil de civilisation qu’il faut mettre à la portée de tous. On s’accorde à dire que les institutions culturelles doivent rayonner au cœur de la Cité. Encore faut-il qu’elles se dotent des moyens d’y distribuer leurs produits culturels. Les nouvelles technologies vont donc jouer un rôle crucial dans le développement de l’offre du spectacle vivant, sans distinction de contenus. Les moyens du pop le plus commercial peuvent générer des résultats tout aussi surprenants dans des domaines plus sophistiqués. YouTube n’est plus seulement le vecteur privilégié de vulgarisation de jeunes rappeurs, il sert aussi de base de lancement pour la notoriété de nombreux jeunes artistes classiques. Tout en faisant face à une indéniable crise de fonctionnement, le spectacle vivant 1 dispose aujourd’hui d’une réserve de recettes nouvelles pour construire son futur . Un nouveau Prométhée nous ouvre aujourd’hui la porte d’un avenir culturel ragaillardi : ce modeste ouvrage, issu de leçons données à la Classe Technologie et Société de l’Académie royale de Belgique et au Collège Belgique, aimerait devenir le premier guide de voyage pour cette nouvelle galaxie culturelle. Face au développement continu de nouvelles techniques et la
mise en place de nouvelles applications, sa principale caractéristique restera de devenir chaque jour un peu plus obsolète. Puissent les réflexions sur les pistes ouvertes et les nouveaux terrains d’investigation par contre conserver leur pertinence dans un futur axé vers l’innovation et la créativité.
1« Classical Music : New proposals for New Audiences », dans V. Ateca- M . Hambersin, Amestoy, V. Fernández-Blanco, V. Ginsburgh, J. O’Hagan and I. Mazza (edit.),Assessing Tools to Enhance Cultural Participation(Springer, à paraître).
Avant-propos
Dans les deux premiers chapitres nous chercherons à définir les deux composantes de la relation : les institutions culturelles, leur type d’offre, leurs défis actuels et leur environnement, notamment face aux entreprises culturelles d’une part (Çhapitre 1), les nouvelles technologies, la diversité et la généralité de leurs produits, leurs diverses catégories, tant au niveau de la production que de la distribution, d’autre part (Çhapitre 2). Nous examinerons ensuite les impacts des nouvelles technologies sur le spectacle vivant des points de vue de la création (Çhapitre 3), de la distribution (Çhapitre 4) et de l’éducation (Çhapitre 5). En guise de conclusion (Çhapitre 6), nous tenterons d’esquisser les défis d’un avenir culturel du spectacle vivant et d’examiner en quoi les nouvelles technologies peuvent apporter leur pierre à la création d’un nouvel environnement stimulant.
CHAPITRE 1 Institutions culturelles et entreprises culturelles
L ’ ES DEUX TYPES D OFFRE CULTURELLE e L’OFFRECULTURELLEENCEDÉBUTDUXXISIÈCLEEEFRUITDUNGRANDNOMBREDINTERVENANTSDON ST L T  . N LES MOTIVATIONS PEUVENT ÊTRE TRÈS DIVERSES OUS FERONS UNE DIFFÉRENCE FONDAMENTALE ENTRE CEUX  ’ , ’ DONT LA FONCTION EST D ENTRETENIR SANS ESPRIT DE LUCRE UN TRÉSOR PATRIMONIAL DE L ANALYSER ET DE LE DÉVELOPPERENFAVORISANTLESCRÉATIONSNOUVELLESETCEUXDONTLOBJECTIFESTDEGÉNÉRERDUPROFITEN PRODUISANTOUENDISTRIBUANTUNPRODUITLIÉÀUNECRÉATIONOUUNEACTIVITÉCULTURELLE. NOUS  , . APPELLERONS LES PREMIÈRES DES INSTITUTIONS CULTURELLES LES SECONDES DES ENTREPRISES CULTURELLES N , OUS VERRONS TRÈS VITE TOUT CE QUE CETTE CLASSIFICATION PEUT RENFERMER DE POROSITÉ TANT IL EST VRAI  ’ ’ ’ QUE LA SÉPARATION DES DIFFÉRENTES OFFRES N EST PAS AUSSI ANTAGONISTE QU IL N Y PARAÎT ET QUE LES méthodes et outils utilisés par les uns et les autres sont parfois parfaitement interchangeables.
L’ INSTITUTION CULTURELLE L’institution culturelle , A POUR BUT DE PERPÉTUER UN PATRIMOINE CULTUREL DE LE RENDRE ACCESSIBLE À TOUTTYPEDAMATEURSETDEPERMETTRELARECHERCHEQUIMPLIQUESONCONTENUOULESDÉVELOPPEMENT S  ’ . O ’ . FUTURS QU IL POURRAIT GÉNÉRER N Y AJOUTERA LE SOUCI DE FAVORISER LA CRÉATION D ŒUVRES NOUVELLES D ’ , ANS SON TRAVAIL SUR LA CRÉATION ET DANS LA POURSUITE D UN INCONTESTABLE OBJECTIF MÉMORIEL LINSTITUTIONCULTURELLESIMPOSEDESFONCTIONSÉDUCATIVESETDEVULGARISATION,TANTAUSEINQUEN dehors du système éducatif. ELLEPEUTAVOIRUNEPERSONNALITÉJURIDIQUEAUTONOMEETNEDOITPASNÉCESSAIREMENTDÉPENDRE ’ ( , ). E ’ D UN GRAND ENSEMBLE PUBLIC POUVOIR FÉDÉRAL RÉGIONAL OU LOCAL LLE N A PAS POUR OBJECTIF DE  ( GÉNÉRER DU PROFIT ET DÉPEND POUR CETTE RAISON DE FINANCEMENTS EXTÉRIEURS RÉCURRENTS SUBSIDES , ). E ’ PUBLICS MÉCÉNAT LLE NE DOIT POURTANT PAS NÉCESSAIREMENT S INTERDIRE DES OPÉRATIONS PLUS OU  ( ’ , MOINS LUCRATIVES TICKETS D ENTRÉE UTILISATION DU PATRIMOINE PROTÉGÉ POUR ENGENDRER DES RECETTES , ’ , ADDITIONNELLES ORGANISATIONS D ÉVÉNEMENTS PARTICULIERS ACTIVITÉS DE RECHERCHE DE FONDS PAR sponsoring ou mécénat). MUSÉESETSALLESDESPECTACLEPEUVENTORGANISERUNESOIRÉEPRIVÉEOUOFFRIRDESESPACES GIÉSDANSLECADREDUNÉVÉNEMENTPUBLIC. ILSPEUVENTÉGALEMENTORGANISERDESÉVÉNEMENTS PRIVILÉ  : PONCTUELS DANS LE CADRE DE LEURS ACTIVITÉS RÉCURRENTES OU OCCASIONNELLES CONCERT PRIVÉ DANS UNE IONENNOCTURNE,RENCONTREPRIVÉEAVECLESARTISTESDUCONCERTRÉSERVÉEÀCERTAINSTYPES EXPOSIT d’auditeurs. L’INSTITUTIONCULTURELLESERÉSERVELEDROITDEDIVERSIFIERSESSOURCESDEREVENUSDANSLER ESPECT  . C ’ DE SES ACTIVITÉS DE BASE ETTE RECHERCHE DE RESSOURCES ADDITIONNELLES NE S IDENTIFIE JAMAIS AVEC  ’ . C’ , , ’ , LA RECHERCHE EN SOI D UN PROFIT EST EN CELA PAR EXEMPLE QU UNE EXPOSITION DANS UN MUSÉE aussi brève soit-elle, se diversifie d’un accrochage dans une galerie d’art.
L’ ENTREPRISE CULTURELLE L’entreprise culturelle , A POUR BUT DE GÉNÉRER DU PROFIT EN CRÉANT DES OBJETS DES CONTENUS OU DES  . ACTIVITÉS RELEVANT DU MONDE DE LA CULTURE OU EN VENDANT DES SERVICES AYANT UN CARACTÈRE CULTUREL D , ’ , ANS SA GESTION QUOTIDIENNE L ENTREPRISE CULTURELLE EST UNE SOCIÉTÉ AUTONOME SOUMISE AUX LOIS DU . E , , MARCHÉ LLE PEUT DANS LE CADRE DE SON ACTIVITÉ CULTURELLE BÉNÉFICIER DU SUPPORT D UN SUBSIDE public sans que celui-ci constitue la raison d’être de son activité. U , DVD, , N ÉDITEUR DE LIVRES DE DISQUES OU DE UN GALERISTE UN ORGANISATEUR INDÉPENDANT DE SPECTACLESPUBLICS(CONCERTS,SPECTACLESDEVARIÉTÉSOUDÉVÉNEMENNTOUTGENRE)APPART TS E IENNENT naturellement à ce type d’activité. L , majors ES ENTREPRISES CULTURELLES PEUVENT CONSTITUER DE RÉELS GÉANTS COMME C EST LE CAS DES  ’ , . E ’ DANS LES DOMAINES DE L ÉDITION DU CINÉMA ET DE LA MUSIQUE ENREGISTRÉE LLES PEUVENT S ENGAGER
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