La Protection des réfugiés au Cameroun
252 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Protection des réfugiés au Cameroun , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
252 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Plus de soixante années après l'adoption de la Convention de Genève du 28 juillet 1951, le monde a subi des mutations profondes qui imposent d'immenses défis à la capacité qu'ont les Etats de réagir face aux situations de déplacements actuels. A la vérité, la nouvelle physionomie des conflits armés et subséquent des déplacements de populations, ainsi que les profondes inquiétudes que suscitent « les migrations incontrôlées » à l'ère de la mondialisation, sont de réels motifs qui offrent un environnement pertinent dans lequel la protection des réfugiés doit être assurée. Très sensible sur le plan politique, la question des réfugiés au Cameroun interpelle un grand nombre d'acteurs. Elle appelle à leur attention, l'élaboration de politiques tant nationale qu'internationale plus claires, précises et concises, car elle est d'abord une question de gouvernance interne, et ensuite, d'humanité. La géopolitique du Cameroun justifie le regain d'intérêt de cette analyse de l'auteur assortie de fortes propositions politique, sociale, stratégique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2018
Nombre de lectures 21
EAN13 9782342162998
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Protection des réfugiés au Cameroun
Boubakari Oumarou
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Protection des réfugiés au Cameroun
 
 
Liste des abréviations
ACF : Action Contre la Faim
AFP : Agence France Presse
CICR : Comité International de la Croix-Rouge
CNA : Centre Nutritionnel Ambulatoire
CNAR : Commission Nationale chargée de l’Assistance aux Réfugiés
CNTI : Centre Nutritionnel Thérapeutique Interne de Mokolo
CRC : Croix-Rouge Camerounaise
CRR : Commission de Recours des Réfugiés
DIH : Droit international humanitaire
DGRE : Direction Générale de la Recherche extérieure
DGSN : Délégation Générale à la sûreté Nationale
DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
EAE : Espaces Amis des enfants
ETAPE : Espaces Temporaires d’Apprentissage et de Protection des Enfants
EPA : Etablissement public administratif
HCR : Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
IRIC : Institut des Relations internationales du Cameroun
IRIN : Integrated Regional Information Networks
MAM : Malnutrition Aiguë Modérée
MAS : Malnutrition Aiguë Sévère
MINREX : Ministère des Relations Extérieures
MINSANTE : Ministère de la Santé Publique
OCPRA : Office Camerounais de Protection des Réfugiés et des Apatrides
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PIDCP : Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
UA : Union Africaine
SRM : Service des Réfugiés et des Migrants
SASR : Service des Affaires spéciales et des Refugiés
UNICEF : United Nations International Children’s Emergency Fund
Préface
Dans la perception commune, le refugié semble être considéré comme un laissé-pour-compte, dépourvu de toute forme de protection. A l’examen du contexte national et international, il n’en est rien. Et l’ouvrage de M. Boubakari Oumarou en apporte la preuve, si besoin en était.
En effet, quelques années après sa création, l’Onu en a fait une préoccupation de premier ordre. Cette vision démontre à la fois le caractère atemporel mais suffisamment actuel de la problématique des réfugiés dans le monde. Ainsi, la transfiguration de la conflictualité a eu pour conséquence la mutation de la pertinence de la problématique de la protection des réfugiés en une considération élémentaire d’hu­manité.
A la vérité, la nouvelle physionomie des conflits armés et des mouvements de populations qu’ils charrient, suscitant de profondes inquiétudes − migrations incontrôlées − à l’ère de la mondialisation ; autant de motifs qui offrent un environnement pertinent dans lequel la protection des réfugiés doit être assurée. Très sensible sur le plan politique et humain, en lien avec les droits fondamentaux qui sont en cause, la question des réfugiés interpelle pourtant tous les Etats. Face à l’augmentation sans cesse croissante du nombre des réfugiés nigérians, centrafricains et autres sur son territoire, l’Etat du Cameroun a pris la mesure de la situation. Il tente au quotidien, au moyen d’une législation sans cesse redynamisée, avec des moyens humains, techniques et politiques dont il dispose, d’apporter un encadrement conséquent et une assistance salutaire à ces personnes en quête d’un refuge.
Certes, à nos jours, de nombreuses études ont abordé la question du réfugié en territoire camerounais. Mais, celles-ci n’ont pas toujours abordé la problématique dans son ensemble, c’est-à-dire systématisant dans un ouvrage, des aspects pratiques, juridiques, politiques et sociaux s’enche­vêtrant pour former un tout cohérent. En réalité, l’objet de l’étude y est en grande partie pour quelque chose. Et le seul titre de l’ouvrage « La protection des réfugiés au Cameroun », qui est choisi délibérément est suffisamment évocateur de l’immensité scientifique du travail proposé.
L’ouvrage que produit aujourd’hui M. Boubakari Oumarou, est le fruit d’une recherche menée à la lumière d’une riche expérience académique, pratique et professionnelle. Il tente de dresser un réel bilan sur les efforts de l’Etat du Cameroun en matière de protection des réfugiés. En effet, de par sa position stratégique au cœur du continent africain et sa stabilité politique faisant de lui un havre paix, le Cameroun demeure une terre d’accueil, un Etat de destination, de transit des migrants. Sa volonté clairement affirmée et affichée de consolider le statut du réfugié et de lui apporter son aide, ainsi que son assistance s’améliore toujours davantage. Ainsi au plan juridique, cette volonté se manifeste par l’adoption d’un cadre juridique et organique, en cohérence avec les instruments internationaux pertinents, essentiellement dédiés à la protection du réfugié. Au plan opérationnel, elle se concrétise par des actions de terrain articulées autour de la réalisation de la sécurité humaine du refugié. A la faveur d’une analyse essentiellement juridique, l’auteur a le mérite de faire une exégèse appropriée, tout en la soumettant à une critique sans complaisance, des règles juridiques, des institutions mises en place et des décisions de justice rendues. Toute chose qui constitue le ferment de la protection du réfugié au Cameroun. Cependant, l’objet de cette étude explique et justifie la mobilisation des disciplines scientifiques autres que le droit. C’est ainsi que l’auteur exploite avec beaucoup de bonheur la sociologie, l’histoire, l’écono­mie et la géographie.
Par ailleurs, la prédisposition d’esprit de l’auteur ainsi que sa sensibilité face aux questions de l’humanité le conduisent à restituer avec exactitude la contribution de l’Etat du Cameroun à la protection des réfugiés dans un style simple et clair.
La présente œuvre est de ce point de vue une sérieuse contribution à l’adresse des autorités politiques, administratives, professionnelles et académiques. Il y a lieu dès lors de saluer l’initiative scientifique de M. Boubakari Oumarou, laquelle se révèle, par son contenu et la pertinence de ses analyses.
Jean-Claude Tcheuwa,
Professeur Agrégé de Droit Public
 
 
Introduction générale
"Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays".
Article 14 alinéa 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
 
 
En choisissant de débuter son épigraphe par ces dispositions de l’article 14 alinéa 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le guide sur le droit international relatif aux réfugiés entend revitaliser l’importance de la protection des réfugiés dans le monde face à la dynamique actuelle des conflictualités. En effet, plus de 60 années après l’adoption de la Convention du 28 juillet 1951 1 , le monde a subi des mutations profondes politiques et sociales qui, tout en constituant de nouveaux défis pour les souverainetés étatiques, se posent comme de nouveaux questionnements à la capacité des Etats de réagir face aux situations de déplacements. A la vérité, la nouvelle physionomie des conflits armés et des déplacements de population ainsi que les profondes inquiétudes que suscitent les migrations incontrôlées à l’ère de la mondialisation, sont des réels motifs qui offrent un environnement pertinent dans lequel la protection des réfugiés doit être assurée. Très sensible sur le plan politique, la question des réfugiés interpelle tous les gouvernements du monde. A leur attention, elle appelle l’élaboration des politiques tant nationales qu’internationales plus claires, précises et concises, car elle est d’abord une question d’humanité.
De nos jours, elle revêt une dimension bien plus large que celle qu’elle avait au moment de la création du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés 2 et de l’élaboration de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au Statut des Réfugiés.
Relativement au Cameroun, il s’agit d’un Etat membre de l’Organisation des Nations Unies 3 , une terre d’accueil et d’hospitalité des réfugiés. Sa position stratégique et sa stabilité politique en font un pays de destination, de transit et d’origine des migrants. Si l’on prend par exemple la période allant de 2006 à 2007, l’on se rend compte que le nombre de réfugiés a cru passant de 58 800 en 2006 à 71 200 en 2007. Les données requises du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, font état de 81 037 réfugiés et de 2231 demandeurs d’asile en 2008. A l’inverse, les réfugiés de nationalité camerounaise sont peu nombreux : 11 833 personnes en 2007, avec 6289 demandeurs d’asile en 2003. Le nombre de demandeurs d’asiles est passé à 2933 demandes en 2008, effectuées principalement en Europe (Allemagne, France, Belgique, Pays-Bas, Suisse).
Avec les exactions perpétrées au Nord du pays par la secte Boko Haram provenant du Nigéria voisin, il est encore plus difficile d’appréhender l’étendue du phénomène de migration, à cause du manque de données chiffrées de la part des autorités compétentes. Cependant, en fin 2013, un rapport de l’ IRIN estime à environ 10 000 le nombre de réfugiés au Cameroun, au Tchad et au Niger 4 . Il est donc clair que les instabilités politiques des Etats voisins au Cameroun comptent parmi les causes qui augmentent le nombre de réfugiés dans le pays.
En réaction contre ce phénomène, le système juridique camerounais de protection des réfugiés a nettement évolué. Déjà, dans un dossier réalisé en 2001, Gouvernance Alert posait le diagnostic de la situation en Afrique centrale de façon générale et

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents