Emile, patriarche des Servan-Schreiber
163 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Emile, patriarche des Servan-Schreiber , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
163 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description



Au prisme du parcours singulier d'Emile Servan-Schreiber, co-fondateur du prestigieux quotidien économique Les Échos, Monique Nemer retrace l'histoire d'une illustre famille française d'origine prussienne et juive qui a profondément marqué le journalisme et la politique du XXe siècle, et a donné naissance à une dynastie de presse.



Émile est un esprit libre, épris des valeurs humanistes et passionné de progrès. Avec les siens, il traversa un demi-siècle de fureur et de barbarie, entre les hécatombes de la Première Guerre mondiale et la menace d'extermination de la seconde, sans se départir de l'insatiable "goût des autres" qui le conduira, dès les années 1930, à parcourir un monde en pleine métamorphose.



À partir de correspondances privées et de notes inédites, mais aussi de ses éditoriaux et essais, l'auteure évoque un homme à la fois attaché aux simples bonheurs familiaux et résolument moderne. Un amoureux de l'écriture, qui n'a cessé de vouloir voir pour savoir, et savoir pour dire.




"Cet homme, durant toute sa vie, sauf au creux de quelques angoisses imposées, est demeuré optimiste, et sa curiosité pour les multiples inventions de son siècle a nourri dans son esprit et dans son coeur une foi insubmersible dans le progrès. Par quoi sa trace, spécialement, méritait d'être restituée, en une période, la nôtre, où prospèrent à l'excès, chez beaucoup, devant l'avenir, le doute et le chagrin."

Jean-Noël Jeanneney







  • Arbre généalogique


  • Prologue


  • "Vivre comme Dieu en France"


  • Les Échos de l'Exportation, première année, n°1


  • Le choc américain


  • "Hier, je m'efforçais de produire, demain, je tâcherai de tuer"


  • Signé Servan


  • Bis repetita : la refondation des Échos


  • Denise Servan-Schreiber, née Bresard


  • Un village inconnu nommé Megève...


  • "Personnellement, je suis né xénophile..."


  • L'exil intérieur


  • Le temps des fils


  • Jean-Jacques sort des coulisses


  • Un "supplément du samedi" nommé L'Express


  • Un beau gâchis


  • "Et l'été prochain, les enfants auront une piscine..."


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 janvier 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782212270525
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au prisme du parcours singulier d’Émile Servan-Schreiber, co-fondateur du prestigieux quotidien économique Les Échos , Monique Nemer retrace l’histoire d’une illustre famille française d’origine prussienne et juive qui a profondément marqué le journalisme et la politique du XX e siècle, et a donné naissance à une dynastie de presse.
Émile est un esprit libre, épris des valeurs humanistes et passionné de progrès. Avec les siens, il traversa un demi-siècle de fureur et de barbarie, entre les hécatombes de la Première Guerre mondiale et la menace d’extermination de la seconde, sans se départir de l’insatiable « goût des autres » qui le conduira, dès les années 1930, à parcourir un monde en pleine métamorphose.
À partir de correspondances privées et de notes inédites, mais aussi de ses éditoriaux et essais, l’auteure évoque un homme à la fois attaché aux simples bonheurs familiaux et résolument moderne. Un amoureux de l’écriture, qui n’a cessé de vouloir voir pour savoir, et savoir pour dire.

« Cet homme, durant toute sa vie, sauf au creux de quelques angoisses imposées, est demeuré optimiste, et sa curiosité pour les multiples inventions de son siècle a nourri dans son esprit et dans son coeur une foi insubmersible dans le progrès. Par quoi sa trace, spécialement, méritait d’être restituée, en une période, la nôtre, où prospèrent à l’excès, chez beaucoup, devant l’avenir, le doute et le chagrin. »
Jean-Noël Jeanneney
Agrégée de lettres, professeur de littérature comparée à l’université de Caen, Monique Nemer a également été éditrice.
Monique Nemer
Émile
patriarche des Servan-Schreiber
Préface de Jean-Noël Jeanneney
Groupe Eyrolles 61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2015 ISBN : 978-2-212-56020-6

Du même auteur
Raymond Radiguet , Fayard, 2002.
Corydon citoyen, Essai sur André Gide et l’homosexualité , Gallimard, 2006.
Pointes, pamphlets et diatribes , Éditions du Chêne, collection « Esprit du XIX e », 2011.
R EMERCIEMENTS
Mes remerciements vont en tout premier lieu à Jean-Louis et Perla Servan-Schreiber, dont l’attentive sollicitude a suivi de bout en bout, en dépit de quelques aléas, l’élaboration de cet ouvrage.
Jean-Louis Servan-Schreiber, en particulier, a bien voulu mettre à ma disposition les documents familiaux dont il disposait, et me confier certaines pages de son Journal, tandis que nos très nombreux échanges m’ont éclairée sur bien des points de l’itinéraire d’Émile Servan-Schreiber.
Je dois beaucoup à Bernadette Gradis et à Christiane Collange, qui m’ont donné sans réserve accès à des correspondances privées, des notes inédites, des documents photographiques particulièrement éclairants, et n’ont pas ménagé l’intérêt qu’elles ont bien voulu porter à ce travail…
Ma gratitude va également à Jean-Noël Jeanneney, qui a accepté de préfacer ce livre et m’a été d’un grand secours en m’évitant de me perdre dans le dédale de la presse économique et financière du premier XX e siècle.
Je tiens encore à remercier Fabienne Servan-Schreiber, Sylvie Servan-Schreiber, Pierre Servan-Schreiber, – petites-nièces et petit-neveu d’Émile – ainsi que Catherine Gros, Patricia, Corinne, Diego et Yvan Gradis – ses petits-enfants – qui ont évoqué pour moi leurs souvenirs. Merci aussi à Sophie Bertin dont la remarquable connaissance de « la famille » m’a évité de fâcheuses confusions généalogiques. Et enfin à Claude Servan-Schreiber et Danielle Heymann, qui m’ont apporté des points de vue précieux sur le cheminement obstiné d’un homme « normal » dans une époque et des circonstances qui ne le furent guère.
P RÉFACE
C’est comme une photographie de famille en sépia sur laquelle le réalisateur d’un documentaire choisirait de braquer son objectif en privilégiant tel ou tel des personnages alignés, qu’il entourerait d’un ovale lumineux par quoi les autres seraient rejetés dans l’ombre – en attendant un propos, un récit, une conjoncture, qui donneraient à ceux-là leur revanche en les faisant surgir, à leur tour, au premier plan.
Combien nombreux sont ceux qui peuvent prétendre à cette attention, dans le cas des Servan-Schreiber ! Soit qu’ils descendent tout droit de la souche commune, soit qu’ils s’y soient trouvés associés en « pièces rapportées », comme on disait naguère… Non pas qu’ils aient été portés au tout premier rang de la République – à l’exception de Pierre Mendès France, allié tardif – mais parce qu’ils n’ont pas cessé, tout au long du XX e siècle et dans les débuts du nôtre encore, d’être présents et actifs aux divers détours de la vie publique, selon une prégnance dont l’efficacité demeure aussi honorable qu’intrigante.
Jean-Jacques, le fils aîné d’Émile et de Denise Servan-Schreiber, le fils tant aimé (trop, peut-être, pour son bien ?), qui fut un homme de presse éclatant comme inventeur et directeur de L’Express , organe un temps essentiel, mais politique incertain et en définitive destructeur de lui-même, a attiré sur lui, un temps, les projecteurs publics en quasi-monopole. Son déclin et sa disparition, ensuite, ont laissé s’élargir la curiosité des journalistes, des gens d’image, des premiers historiens, qui s’est développée, au fil des actualités successives ou des hasards spécifiques, en direction d’autres descendants de Joseph, fondateur de la lignée. Tous descendants qui appellent spontanément le regard – qu’ils aient aujourd’hui disparu ou qu’ils déploient encore le plein brio d’une activité reconnue. La plupart passent assez dans les pages de ce livre pour que je me garde d’en privilégier aucun en les distinguant ici. Mieux vaut renvoyer, pour un éventail, à l’ouvrage, dont l’ambition était générale, dû à Alain Rustenholz et Sandrine Treiner, et paru voici déjà plus de vingt ans, ou au film de Philippe Kohly qu’a suscité à très bon escient Fabienne Servan-Schreiber en 2002. Et se réjouir de disposer à présent de la biographie approfondie d’un observateur et d’un acteur dont le rôle fut important.
Voici donc donnée à connaître de près la vie de l’un des deux frères principaux, si l’on peut dire (le troisième, médecin, n’ayant pas construit une figure aussi notable que Robert et Émile dans le domaine public), qui furent complices si longtemps et antagonistes si brutalement à la fin : en choisissant de braquer sur lui le pinceau de sa lumière. Monique Nemer montre fort bien qu’il mérite plus d’intérêt que l’on ne l’a cru parfois, sous l’effet de la concurrence de personnages qui purent paraître, parmi les siens, et au premier abord, plus coruscants.
Lorsque Émile Servan-Schreiber est mort, patriarche, à l’âge de soixante-dix-neuf ans, en 1967, son fils aîné a choisi de le saluer, dans L’Express – qui n’avait pu naître que sous la protection tutélaire des Échos – sous un titre pudique et heureusement ramassé : « Mort d’un journaliste ». Cela sonna juste : Émile Servan-Schreiber peut être défini avant tout de la sorte – à condition que l’on prenne la notion au plus large et que l’on comprenne qu’il se fit, à parts égales avec Robert, l’un des plus efficaces entrepreneurs de presse de son temps : ce par quoi surtout sa figure perdure dans le nôtre.
Non que l’intérêt ne soit pas constant, pour le lecteur, au long de ces pages, de retrouver l’attachement dont un bourgeois de l’époque pouvait témoigner pour son clan, qu’il enserra de rituels parfois étouffants mais qui fut si riche en forces conjuguées et en tensions surmontées : jusqu’au moment, si redoutable dans beaucoup des familles à patrimoine, où il fallut tâcher de concilier l’avenir rêvé de chaque côté pour des cousins très symétriquement chéris et préférés.
Non que l’on ne soit curieux de connaître le regard qu’Émile Servan-Schreiber jeta sur toutes les turbulences, sur tous les drames de son époque, avec un mélange d’assez fréquente lucidité, d’optimisme généreux et de curiosité universelle qui expliquent que l’on ait plaisir à retrouver, chemin faisant, une sorte d’anthologie de ses écrits immédiats, reportages ou éditoriaux – le dernier, paru dans Combat , étant symboliquement daté du lendemain de son décès. En un temps où les élites françaises demeuraient dans l’ensemble assez casanières, on trouve en lui un globe-trotter inlassable, dès l’âge de dix-sept ans, très délibérément « xénophile » : la liste des ouvrages qu’il a consacrés à des nations de la planète tout entière, parmi l’extrême diversité de leurs heurs et de leurs malheurs, du côté du capitalisme comme du communisme, en témoigne avec abondance.
Mais enfin, c’est d’abord le co-patron des Échos que les curieux de l’histoire, de la politique, de l’économie et des médias auront le goût de voir ici restitué. Même si l’on a quelque peine à distinguer à coup sûr la répartition des rôles entre Robert et Émile, dans leur longue connivence, l’essentiel est de considérer la force de l’intuition qui les a conduits de concert – et de conserve –, jusqu’à la rupture finale, qui fut cruelle, à fonder un mensuel, bientôt hebdomadaire, le succès venant, puis, à partir de 1928, quotidien voué à tenir une place croissante dans la France des affaires et des échanges internationaux.
On éprouvera le goût de comprendre ce que furent les clés de ce succès. Rappelons-nous que la presse financière était, dans ce temps où l’écrit demeurait encore sans concurrence, gangrenée par l’argent de la complaisance et de la corruption, que cette atmosphère méphitique empuantissait jusqu’aux rubriques spécialisées des quotidiens qui avaient l’aspect d’une parfaite honorabilité bourgeoise (tels Le Temps ou Les Débats ), que les milieux d’affaires étaient contraints, de ce fait, à stipendier les plumes et à se méfier constamment des biais qui déformaient l’information

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents