Chronique d un salaud de patron
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Chronique d'un salaud de patron , livre ebook

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Description



Chef d'entreprise : être humain *, forcément de droite, qui prend un malin plaisir à sous-payer les personnes qu'il exploite quand lui-même touche un salaire avec cinq zéros. Synonyme : salaud de patron, pourriture capitaliste.



* NB : des éludes contestent la nature humaine du chef d'entreprise.



Parce que les clichés ont la peau dure, Julien Leclercq relate avec humour, une pointe de cynisme et une bonne dose d'optimisme, la VRAIE vie de patron de PME. En sept jours, l'auteur nous embarque dans son quotidien avec son lot de rendez-vous (honorés ou non), d'imprévus, de galères administratives et financières, mais aussi de bonnes surprises, et d'épanouissement.



Au travers d'anecdotes délirantes et de réflexions basées sur sa propre expérience, il dénonce les incongruités du système et démontre que les intérêts des salariés et des patrons ne sont pas opposés par nature. Et si les patrons n'étaient pas (tous) des salauds ?



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Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2017
Nombre de lectures 5
EAN13 9782212217568
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chef d’entreprise : être humain * , forcément de droite, qui prend un malin plaisir à sous-payer les personnes qu’il exploite quand lui-même touche un salaire avec cinq zéros. Synonyme : salaud de patron, pourriture capitaliste.
*N.B. : des études contestent la nature humaine du chef d’entreprise.
Parce que les clichés ont la peau dure, Julien Leclercq relate avec humour, une pointe de cynisme et une bonne dose d’optimisme, la VRAIE vie de patron de PME. En sept jours, l’auteur nous embarque dans son quotidien avec son lot de rendez-vous (honorés ou non), d’imprévus, de galères administratives et financières, mais aussi de bonnes surprises, et d’épanouissement.
Au travers d’anecdotes délirantes et de réflexions basées sur sa propre expérience, il dénonce les incongruités du système et démontre que les intérêts des salariés et des patrons ne sont pas opposés par nature. Et si les patrons n’étaient pas (tous) des salauds ?


À 34 ans, Julien Leclercq dirige l’agence Com’Presse, une PME de 45 salariés située dans le Lot-et-Garonne. Fondateur du mouvement des Déplumés, président du Centre des Jeunes Dirigeants 47 et président de l’association Entreprendre pour Apprendre, ce chef d’entreprise dynamique est également l’auteur de Journal d’un salaud de patron (Fayard) et L’Homme qui ne voulait pas devenir président (Intervalles).
J ULIEN L ECLERCQ
CHRONIQUE D’UN SALAUD DE PATRON
Bienvenue dans la vraie vie d’un patron de PME
Groupe Eyrolles 61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2017 ISBN : 978-2-212-56752-6
À Marie
Avant-propos
J ANVIER 2009 . La chute d’une grande banque américaine fait des ravages, jusque dans les plus petites TPE que compte le tissu économique français. Jusque dans les minuscules rues d’Astaffort.
Sans entrer dans les détails afin de ne pas vous spoiler les pages qui vont suivre, je suis à l’époque au comité de direction d’une entreprise familiale en état de mort clinique. Plus de banque, presque plus d’expert-comptable, plus d’argent… et une dette abyssale. Portés par l’enthousiasme de ma mère, fondatrice de l’agence, nous nous battons malgré tout pour sauver notre aventure. Et moi, je commence à écrire, parce que coucher les mots sur le papier, comme chacun sait, sert aussi de parfait exutoire.
Nous parvenons à nos fins, de manière peu conventionnelle. Notre PME survivra, et notre enthousiasme avec. De mon côté, je cesse de noircir les pages sur lesquelles je m’épanchais autour de ce que nous venions de vivre. L’histoire est sympa, pleine d’humanité et d’optimisme, mais à mon sens insuffisante pour me permettre de partir à la recherche d’un éditeur. Je délaisserai ma plume et mon clavier pendant dix-huit mois, pour les reprendre courant 2010 : brutalement (et heureusement temporairement) obligée de s’arrêter de travailler, maman me transmet les rênes de Com’Presse. Du jour au lendemain, je deviens chef d’entreprise.
Naïvement (on me dit souvent gentil, je ne suis pas certain que le commentaire soit toujours bienveillant), je pensais conserver le même quotidien qu’auparavant. Faire le même métier, en y ajoutant simplement, de temps en temps, quelques prises de décisions nécessaires. L’idiot ! J’ai pris de plein fouet ce que signifiait être « patron » dans ce pays. Un job génial, empreint de liberté, grande source de fierté lorsque les choses fonctionnent, mais si riche en situations ubuesques ! Dès les premiers mois, dès les premiers pas, j’ai vécu tellement de moments surréalistes que j’ai eu la conviction de pouvoir finir mon livre. Et proposer au public un rendu assez « poilant ». C’est en octobre 2012 que je décide d’envoyer mon manuscrit terminé à une trentaine d’éditeurs. Certains le refusent, à cause du terme « salaud », évidemment provocateur. Bizarrement, aujourd’hui, c’est plutôt l’autre mot que l’on me reproche régulièrement, en conférence ou dans les médias. « Patron » est un titre qui dérange, dans lequel ma génération, notamment hyper présente dans le monde du digital, ne se reconnaît pas.
C’est en juin 2013, après quatre années d’écriture largement entrecoupées de longues pauses professionnelles, que Chronique d’un salaud de patron sort enfin, aux Éditions Les Cavaliers de l’orage. L’exutoire visé lors de la rédaction des premières pages était devenu bien plus que cela.
Sans doute un brin mégalo, j’ai souhaité prendre la parole pour les millions de patrons de PME qui n’avaient ni le temps ni l’occasion de le faire. Prouver, aussi et ainsi, que ce n’était pas uniquement « la faute aux médias », si nous souffrions d’une image détestable. Douze ans de carte de presse derrière moi me poussaient sans doute à défendre ma corporation ; j’étais convaincu qu’il y avait de la place sur les plateaux de télévision et les studios radio pour une parole différente. Très vite, les faits me donnent raison. Les Grandes Gueules de RMC d’abord, formidable exercice à deux millions d’auditeurs que j’intègre pour quelques mois, le livre à peine sorti dans les librairies. Plein d’autres, ensuite, jusqu’aux Informés de France Info dont je fais désormais partie. Le succès de Salaud de patron est porté par les journalistes, contents d’ouvrir leurs antennes à un discours moins caricatural, ainsi que par ceux auxquels je m’adresse : les entrepreneurs, dont j’ai appris tout au long de ces quatre années d’aventure qu’ils se sentent si seuls.
Quelques pièges sur mon chemin me confirment que j’ai choisi la seule façon possible pour un patron de prendre la parole : le concret, allié à une bonne dose d’humour. Le rire est le meilleur moyen de faire passer des messages, c’est indéniable. L’anecdotique permet d’éviter toute étiquette malvenue qui desservirait nos combats. Dans le désordre, j’ai eu droit à tous les clichés : un chef d’entreprise est forcément de droite, ce qui explique beaucoup de ses positions, il veut sous-payer les personnes qu’il exploite, d’où son combat pour la baisse des charges, et pouvoir les virer quand il veut, ce qui explique sa volonté de revoir le Code du Travail.
Le seul moyen d’éviter cette caricaturisation systématique, c’est d’être précis. Mettre en avant le factuel, l’expérience de terrain, unique chose inattaquable puisque réellement vécue. Je l’oublie, un jour, et le paie cash. L’excellent Guillaume Erner, sur France Culture, aussi brillant que taquin, m’affirme un matin :
« Bon, ça y est, il y a le pacte de responsabilité, le coût du travail baisse. Alors, vous embauchez ? »
On est en janvier 2014, la réponse était facile : le pacte de responsabilité, il n’existait que dans les discours. Et pourtant, à cet instant précis, je commets l’Erreur. Le truc à ne jamais faire lorsque vous êtes à la radio, où il est prouvé que l’auditeur décroche dès la fin de la première minute de temps de parole : je me lance dans une réponse longue, et tente d’expliquer que ce n’est pas aussi simple.
La sanction fuse, comme un couperet, logique.
« Et voilà, vous êtes tous pareils, les chefs d’entreprise. Vous demandez quelque chose, et quand vous l’avez, vous inventez toujours une bonne raison de ne pas tenir vos engagements. »
Faut dire que Pierre Gattaz, bien qu’ayant plutôt fait du bien au Medef à mon avis, se baladait à l’époque avec un badge « 1 million d’emplois » qui n’a pas arrangé mon cas.
Je m’en suis voulu toute la journée, dans le train du retour. J’aurais dû opposer le seul élément possible. Parler de ce dont j’étais certain : dans ma boîte, cher Guillaume, le coût du travail n’a pas baissé. Ce soir-là, de retour dans mes pénates, je compare mes fiches de paie de 2014 avec celles de 2012. Et constate que chaque salarié me coûte en moyenne 130 euros de plus par mois… Ça n’est pas parce que je suis un patron vénal que j’affirme cela, c’est parce que c’est écrit noir sur blanc, sur ces fiches de paie incompréhensibles auxquelles on a supprimé une ligne pour en ajouter deux le

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