Vivant entre deux mondes
284 pages
Français

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Vivant entre deux mondes , livre ebook

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Description

Langue, cuisine, légendes... Les similitudes entre les cultures roumaine et corse ont frappé Daniela... en plein cœur. À un point tel qu'elle a quitté Bucarest pour l'île de Beauté. Sa vie est désormais un bateau qui la porte entre deux rivages, entre son pays d'âme et sa terre d'adoption : un voyage épanouissant, aussi spirituel que culturel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342010602
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vivant entre deux mondes
Daniela Radut
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Vivant entre deux mondes
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Commençons avec une sorte de « prologue au prologue » , vo ici une courte histoire qui, entre autres choses, a marqué pour toujours ma vie.
Entre 1993 et 1994 , un matin , très tôt, avant sept heures , je descends les escaliers de la station de métro Timpuri Noi à Bucarest , fortement tracassée à la pensée qu’une fois arrivée à mon travail, cela sera difficile de ne pas être à nouveau en conflit avec mon directeur de l’époque . A ller travailler est devenu pour moi une corvée non seulement répugnante , mais une vraie torture . « Transparente  » comme je suis, sur mon visage, on lisait sans doute facilement un mélange d’inquiétude , de peur, de la tristesse, du stress et un dégoût énorme.
J’avance quelques pas sur le quai et un jeune homme s’arrête brusquement , juste devant moi , m’empêchant intentionnellement d’avancer ; p endant quelques secondes, nous regardons intensément le visage l’un de l’autre et si, pour ma part , j’ai perçu sa figure éclairée , lumineuse et souriante comme étant l’incarnation du bonheur, la façon dont il m’a perçu est résumée par la phrase unique, courte qu’il m’a adressée avec une compassion presque imperceptible, mais qui restera toujours gravée dans mon esprit. Il me dit donc : « ma dame, souriez  ! Ce matin , vous n’avez vraiment aucune raison d’être heureuse  ? »
Je n’ai pas été capable d’articuler le moindre son dans les secondes qui ont suivi mais après, je me suis mise à rire de moi-même sur ce quai entassé d’une foule de personnes, pensant à quel point mon visage était drôle si je pouvais inspirer une telle réaction de la part d’un inconnu quelconque .
Passons maintenant au prologue lui-même, quand j’ai décidé de continuer ma vie en Corse , j’ai su que je devais apprendre à vivre dans un autre endroit, ailleurs que le pays de ma naissance , que je devais m’adapter à la vie particulière de ces lieux , de me conformer à leurs règles et aux lois – qu’elles soient écrites ou non – qui gouvernent la vie de l’île et des insulaires . Connaissant l’adage  : «  à Rome, on doit vivre comme les Romains  », pour moi la transfiguration de Rome est cette terre bénie avec tant de beautés, à juste titre appelée «  l’île de Beauté ». M ais, je ne pourrai jamais oublier la terre où sont mes racines roumaines, car mon peuple a aussi son adage selon lequel «  le meilleur pain est celui que l’on mange à la maison/en son pays » et pour moi , la maison est toujours la Roumanie , même si, moi, la Roumaine , avec ma nouvelle famille, j’emploie souvent l’expression « chez nous en Corse  » et lui, mon Corse , mon âme sœur qui est tombé amoureux fou de la Roumanie , utilise toujours l’expression «  chez nous en Roumanie » avec une grande joie et un immense plaisir.
Moi aussi, je suis tombée amoureuse de la mer , des montagnes dès que j’ai mis le pied sur la terre corse, et c’est pour cela que j’ai commencé à apprendre comment s’appellent les plantes qui poussent ici , les animaux qui vivent ici, les endroits que je découvre pendant mes innombrables promenades. J’ai beaucoup lu sur la culture de l’île, les coutumes et les traditions corses, puis j’ai lu un par un des épisodes de l’histoire de l’île , ses légendes , tout ce qui pourrait m’aider à la connaître et à la comprendre , car cette île est devenue ma seconde maison et elle m’a donné des nouveaux « repères » pour ne pas me perdre sur le chemin de ma nouvelle vie .
Je ne perçois pas comme un drame le fait de partager désormais ma vie entre mon pays d’origine, la Roumanie, et mon pays d’adoption, l’île de la Corse. Et je ne me sens ni déracinée , ni «  coupée » d’entre les miens, ou perdue dans mon but , de ma place, au contraire, la perception que j’ai de ma vie – métaphoriquement parlant – est celle d’un bateau qui me porte entre les deux rivages, cette dualité est absolument parfaite ; la poursuite de la métaphore du bateau, pour ne jamais rater les deux rivages, j’ai absolument besoin de deux rames, nécessairement deux, toujours deux , car c’est la seule façon dont je peux continuer ma vie : poussant sur mes deux rames en alternance et faisant de telle sorte que mon bateau avance dans la bonne direction. Qu’arriverait-il si je perdais l’une des rames  ? Évidemment, avec une seule rame, je tournerais en rond jusqu’à épuisement total et finirais par une disparition inexorable. Mais, j’ai choisi de garder les deux rames , les deux rivages et le bateau de ma vie se dirige toujours vers l’avant , sans échouer et cela me donne confiance. J’ai fait le bon choix parce que, oui, maintenant j’ai une raison de sourire  : tout simplement, j’ai choisi … d’être heureuse .
 
 
 
Chapitre 1. La Corse, mon pays d’adoption
 
 
 
Peu importe combien paradoxal cela puisse paraître, c’est grâce à ma solitude que j’ai découvert la Corse, là où vivait, sans que je le sache, mon âme sœur. Dès que j’ai mis les pieds sur la terre corse, je savais que, à part mon pays d’âme, la Roumanie, mon pays d’adoption était ici et c’est pourquoi j’ai voulu tout savoir à son sujet et pas une seule fois les similitudes constatées entre mes deux patries si chères à mon cœur ne m’ont étonnée.
J’ai appris l’histoire de Corse, cette île que les Grecs appelaient « Kalliste » ce qui, en grec ancien, a le sens de « la plus belle », aussi troublée et pétrie que l’histoire de la nation d’où je viens, la nation roumaine. Mesurant moins de 180 km du nord au sud et 82 km dans la plus ample zone d’est en ouest, la Corse, la plus belle, aujourd’hui mieux connue comme « l’île de Beauté », se dresse dans toute sa splendeur des eaux méditerranéennes à environ 200 km au sud-est de la Côte d’Azur, admirée de l’Est de la Toscane et du nord de la Sardaigne.
Après votre soif de bleu épanchée, la Méditerranée à l’ouest et la mer Tyrrhénienne à l’est vous portent autour de l’île, vous apaisent avec une rare générosité et en tournant votre regard vers l’intérieur de ce lieu de conte de fées, n’importe où l’œil peut voir des paysages forestiers de montagne répandus sur plus de 402 000 hectares mais également, en face de la partie sud de l’île, des falaises de calcaire de la ville la plus pittoresque au sud, Bonifacio, fondée en 830 par le comte Boniface II de Toscane. On reste muet d’admiration, fasciné comme rarement cela arrive dans une vie.
Si l’on veut aller le plus rapidement possible de l’île au continent, nous avons à choisir entre le voyage à 80-90 km, et on se trouve en Italie, en Toscane, ou 160 km à partir de la pointe de Revellata, pour atteindre la côte continentale de la France au point de Cap Martin.
Outre le fait que Napoléon Bonaparte, l’une des personnalités les plus brillantes de l’histoire du monde, est né à Ajaccio en Corse, je ne savais pas grand-chose sur l’histoire de l’île et les gens qui l’ont fréquentée dans de nombreuses incursions, mais sans rester sur place dès le début, puis en laissant des traces vieilles de plus de six mille années ou plus, peut-être dix mille années. Comme témoins figurent les statues de pierre connues comme « Menhirs de Filitosa » découvertes en 1946 dans le village de Sollacaro, attestant la présence de civilisations vieilles de 6 000 ans dans la région, mais également les deux autres sites complémentaires de Filitosa et datant de l’âge du bronze comme celles-là. Les sites de Cucuruzzu et Capula ont dans leur composition des statues en pierre et autres agglomérations en pierre, découverts sur le territoire de la localité de Lévie et ses environs, puis les mégalithes découverts sur le plateau de Cauria, dans la région de Sartene.
Je ne pense pas qu’il y ait un Roumain, de ceux qui ont eu l’occasion de connaître l’île, même pendant un court passage, ni un Corse parmi ceux qui ont eu la curiosité de visiter mon pays, la Roumanie, qui n’ait observé avant tout, les similitudes frappantes entre la langue roumaine et la langue corse (ce qui n’est pas du tout surprenant considérant les racines latines qu’on a en commun). Mais pas seulement cela, car si l’on décide de passer plus de temps sur l’île, il y a de nombreuses possibilités de trouver et de voir des autres similitudes, à commencer par… la cuisine. Je prends le risque de tomber dans l’hilarant et j’avoue que, avant d’arriver en Corse, je ne pouvais être plus fière à la pensée que les délicieux sarmale étaient roumains, authentiques à 100 % et uniques dans le monde. Bref… Non, ce n’est pas tout à fait comme ça. Car les femmes de l’île préparent des sarmale , mais si vous demandez comment elles appellent ce plat, elles vont demander d’abord si vous le trouvez savoureux et puis vous répondront que ce plat s’appelle chou farci (en français) ou carbusgiu farzitu (en corse).
Pareil, la polenta de Roumanie a en Corse une bonne sœur pulenda préparée avec de la farine de châtaigne, c’est délicieux, qui est coupée – exactement comme dans la maison de ma grand-mère – non pas avec un couteau, mais avec un fil, et si nous n’avons pas mangé tout, ce qui reste sera frit dans une poêle ou une plaque le lendemain – comme je me souviens que mon père le faisait !
Laissant maintenant les cuisines corse et roumaine de côté, avec une vive et ardente curiosité, je commence à creuser dans l’histoire de l’île et de son peuple et entre autres choses, plus ou moins fascinantes, je trouve que pendant l’année 1594 apparaît la première histoire écrite de l’île. Mais, je ne peux pas avoir accès

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