Vagabond
160 pages
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Vagabond , livre ebook

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Description

Pris d’un constat d’enchaînement à vie et un travail qu’il méprise, Olivier monte à bord de son vieux tacot pourri et file droit vers la Colombie-Britannique, accompagné de son ami Marc et du spectacle du smog montréalais dans son rétroviseur. C’est ainsi qu’il découvrira qu’il n’avait jamais vécu ce mot désormais désuet de sens dans ce monde industriel : liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332609410
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-60939-7

© Edilivre, 2014
Vagabond
 
 
Chronique du 23 et 24 juin
Nous sommes prêts. La vieille chiotte que nous avions acheté expressément pour le trip est remplie à en déborder. Nous ne manquerons de rien, c’est officiel.
Je viens tout juste de clore mon contrat à l’école et j’ai lâché mon deuxième emploi sans aucun regret. Future Shop et André Laurendeau, ciao !
Une heure après le son de la cloche, je me tiens devant ma voiture. Je regarde Marc de mon côté de l’automobile, nous nous sourions. Nous partons officiellement pour l’été, poussés par la nécessité absolue de décrocher de la vie signée « stress and smog » de Montréal.
Il est 16h et nous nous assoyons dans notre Ford de luxe. Nous avons fait le plein de Redbull et de café. Nous inaugurons le tout avec du « John the Wolfe » dans les oreilles et nous nous enfonçons dans le trafic de la 40 Ouest. La transcanadienne, nous voilà !
En un rien de temps, nous étions déjà en Ontario. Il fait un temps de chien pour tout vous dire. Et nous avions salement l’impression que la traversée de cette foutue province ne se terminerait jamais. Sans parler du fait que les rares moments où ils ne pleuvaient pas, nous pouvions carrément compter plus de police sur la route que n’importe où ailleurs. Ah, l’Ontario, les bars qui ferment à une heure du matin, la « popo » partout et les femmes qui ressemblent à des hommes ! « Y est où le boute, Marc ? »
Nous avions fait une grande partie du chemin la nuit, ce qui n’a pas aidé notre cause. Donc noirceur, brouillard, pluies torrentielles, construction, camionneurs complètement fous, aquaplanage à côté des 18 roues et mon Marc qui n’y voyait rien.
En fin de compte, l’Ontario nous a surtout développé un mal de dos à force de devoir se tenir comme une grand-mère, le nez collé au pare-brise. C’est à croire que même le climat oblige à devenir pépère dans ce coin de pays.
Au matin du 24, nous roulions encore. C’est tout ce que nous avions fait en cette journée de St-Jean-Baptiste, rouler et encore rouler.
Finalement, après trente heures consécutives de voiture, nous nous sommes arrêtés dans un camping, à 15 minutes de Thunder Bay, pour y passer la nuit. Nous étions extrêmement fatigués, du genre brûlés, tels de vieux mégots trop siphonnés.
Chronique du 25 juin
Ce matin là, nous sommes partis à 9 heures de notre campement, qui portait le nom de Kakabeka Falls. Dans l’auto, Marc est derrière le volant, tandis que je nous prépare une salade de fruits avec ce que nous avions apporté dans notre glacière géante. Je nous serre cela sur de vieux plateaux en plastique que j’ai chipé à ma mère avant de partir. C’était la coche, ce déjeuner dans la voiture ! Nous n’étions pas encore sortis de l’Ontario, mais cela allait assurément être notre dernier jour dans cette province. Aucune pause, jusqu’à ce qu’enfin, nous voyions apparaître la pancarte du Manitoba. Bon débarra, les Ontariens !
À nos yeux s’étendaient maintenant des plaines, des valons et des champs à perte de vue. Nous roulions et commencions à trouver que la route comportait de nombreuses bosses, alors qu’elle nous avait paru en parfait état. C’est à ce moment que nous est survenue une tranche de vie des prairies, car il se trouvait que la route n’était pas seulement empruntée par des voitures !
Et non, des mulots la traversaient de parts en parts et il se trouve que nous en écrasions à la pelletée ! Impossible de les éviter. De toute manière, tout le monde agit de la même façon sans détourner leur chemin. Nous avons finalement dû nous habituer aux secousses qu’engendraient notre compote de rats des champs qui nous donnait l’air de véritables « bubbles heads » dans l’auto. C’était la crise de fous rires avec Marc, pendant que nous nous regardions dodeliner de la tête.
Nous avons traversé Winnipeg en coup de vent, puis la pluie nous a rattrapé, encore. En fait, nous nous sommes faits envahir par l’un des plus gros cumulonimbus que j’avais pu voir dans ma vie. La dimension du nuage n’avait tout simplement aucun sens. La guerre contre la route a alors recommencé et nous avons décidé de nous arrêter dans un « Quiznos Sub » histoire de reprendre des forces, le temps d’un léger répit météorologique.
Poussant sur la porte, quel choc culturel cela fut pour nous ! Les employés du petit restaurant et nous avions d’énormes difficultés à nous comprendre. Notre commande a fini par ressembler plus à une engueulade qu’autre chose. La faim avait creusé notre impatience et cela nous prenait au minimum trois essais à redemander chacune des choses que nous voulions avant d’être compris correctement. Welcome to english Canada !
Vers 23h30 ce soir là, nous nous sommes arrêtés. En fait, nous venions tout juste de traverser le fuseau horaire de l’Alberta et il était maintenant 22h30. Encore une fois, nous étions éreintés et nous avons décidé de nous louer une chambre dans un motel…
Le pire endroit que j’avais vu de ma vie, une véritable horreur ! Un repère à cafard. Il y avait une tâche de sang qui couvrait 90 % de la superficie du tapis crasseux et poussiéreux qui se trouvait devant mon lit. Peu importe, Marc voulait absolument prendre une douche, ce qu’il fit. C’est là je crois, que l’épopée du motel commença officiellement.
Pour commencer, il eut la plus grande difficulté à ouvrir la porte de la salle de bain, les pentures s’étant affaissées dues au froid de l’hiver. Le mur sur lequel se trouvait le robinet de la douche s’étiolait parcellement dans la baignoire et le pommeau virevoltait d’un côté puis de l’autre, en décrivant de grands cercles tel un arrosoir extérieur venu sauver les pelouses des jours d’été trop chaud. Une fois son mandat accomplit, mon ami sortit de la toilette après maints efforts, ce qui lui valut presque de rester coincé à l’intérieur de la pièce, poignée à la main.
Sourire narquois aux lèvres, il me prévenu du mal qu’il avait eut. Son regard m’injuria de faire mieux si je le pouvais. Pour ce second tour, je pris toutefois mes précautions. Sandales aux pieds, je sortis de la chambre me saisir d’un bout de bois que j’avais vu traîner à l’extérieur de l’établissement. Je dois dire que celui-ci eut bien rempli son rôle en ce qui concernait l’arrêt des mouvements du pommeau de douche. Ainsi, je pu bénéficier de mes deux mains pour me laver. Ce fut finalement moi qui sortis de la salle de bain rafraîchi et paré de mon sourire le plus moqueur.
Puis, nous avons ouvert une bouteille de vin, afin d’oublier dans quel trou à rat, nous devions dormir. Cette nuit-là, il n’était pas question de se couvrir avec les draps du motel ou d’utiliser leurs oreillers. Nous nous sommes couchés et endormis directement sur le lit parmi les innombrables ressorts, que l’alcool tentait de nous faire oublier.
Ce n’était probablement pas une des meilleures façons d’améliorer notre sort après les 46 heures et 3400 kilomètres que nous avions parcouru en deux jours dans notre vieux bazou. Pour tout vous dire, je n’ai pas trouvé les prairies très intéressantes. De mon point de vue, elles contiennent surtout des moustiques en quantité industrielle, des rongeurs, des stations de gaz et quelques éoliennes…
Chronique du 26 juin
Enfin, Calgary et les montagnes. Nous nous sommes levés tôt ce matin là, pas malheureux du tout de quitter le motel. C’était notre dernière journée dans les grandes plaines. Nous avions roulé jusqu’à 15h30, pour enfin arriver en Alberta.
Cette ville, nous l’attendions depuis longtemps. Nous avions eu l’intention d’y passer un moment, mais finalement, Marc et moi en avions rapidement eu marre de tourner en rond pour se trouver une place de stationnement, « just like in Montreal ».
Encore du stress et nous n’étions vraiment pas ici pour cela.
– « Rien à foutre Oli, on continue jusqu’à Banff ! »
Comme depuis le début, les nuages nous suivaient encore et nous empêchaient de voir au loin. Notre surprise n’en fût que plus grande lorsque nous sommes arrivés non loin de la plus magnifique des villes albertaines.
J’ai bien cru que Marc et moi allions manquer d’air au cerveau à force de respirer la bouche grande ouverte, pantois d’admiration. Dieu du ciel que les rocheuses sont imposantes !
Arrivés à Banff, laissez-moi vous dire que c’était le temps de fêter cela ! Une bouteille de vin, quelques bières, plus une 13 once de vodka avec l’altitude…. Stanley cup , quelques autres shooters …. Vous pouvez sans doute vous imaginer la suite.
Chronique du 27 juin
Ouf ! Ma tête allait exploser, c’était certain. Je me suis réveillé arraché comme jamais, l’alcool est rentré au poste ! Marc me comptait quelques petits bouts de la soirée qu’il me manquait vraisemblablement. Nous nous étions bien marrés la gueule ce matin là. Apparemment, nous étions rentrés en taxi au camping pour la modique somme de 10$. Nous aurions clairement pu marcher, mais notre état ne nous le permettait pas.
La matinée nous a donc gratifiée d’un énorme mal de tête et de trois nouveaux amis ! C’était nos voisins d’à côté en fait, des gens de Winnipeg. Ils nous ont raconté quelques histoires bien de chez eux pour ensuite nous proposer de nous joindre à eux voir les rocheuses.
Alors voilà, nous avons oublié notre lendemain de vieille et sommes tous deux partis pour le Johnston Canyon. Incroyable, mais vrai, nous avons fait une ascension d’au moins 2 km au travers d’une montagne qui longeait un canyon, où l’eau qui coulait en rapide était d’un bleu turquoise. Les monts qui bordaient cette craque émeraude ouverte sur le sol rendaient complètement majestueux le paysage.
Une fois redescendus, nous avons mis le cap sur Lake Louise, un incontournable

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