Sur la route de Darwin
236 pages
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Sur la route de Darwin , livre ebook

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Description

Pendant un an, nous sommes partis en Australie. Tous deux, jeunes gens plein d’enthousiasme, arrivés à un âge de nos vies où il nous faut choisir. Partir un an a sans doute été pour nous, comme pour de nombreux jeunes, une échappatoire pour repousser ces choix. Nous avons fait le tour du continent et avons vécu différentes aventures. Tout au long du voyage, nous avons raconté notre quotidien sur un blog tenu à jour de manière hebdomadaire. Sur la route de Darwin est donc le récit de ce long voyage.
Une année sur les routes, c’est près de 40 000 km au compteur, cent deux nuits à dormir sous une tente, cinquante cinq à dormir dans une voiture, six boulots différents, des bons et des mauvais moments mais surtout ce sont des centaines de rencontre tout au long de notre chemin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 novembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414143160
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-14314-6

© Edilivre, 2017
Crédit photo Jennifer Buckle
Chapitre 1 L’étrange pouvoir des poils au visage
Il est 3 heures du matin à Paris. Dans l’avion Emirat Airline numéro Ek076 qui l’amène à Dubaï, Vincent peine à trouver le sommeil. A côté de lui Jennifer, elle aussi, ne peut pas fermer l’œil. Dubaï puis Tokyo. C’est donc ça la premiere étape. La première étape de quoi ? A vrai dire ils ne savent pas trop encore. Les questions se bousculent dans les têtes. Et ce n’est pas le choix pléthorique de films proposés sur leur petit écran individuel qui parvient à les distraire. Difficile de décrire le sentiment qui les anime. Un mélange d’excitation, d’inquiétude, peut-être même une pointe de tristesse. Non, pas vraiment de la tristesse, une sorte de mélancolie, presque de la nostalgie. Partir loin… longtemps.
Première étape Tokyo donc… Trois jours dans la capitale nippone pour acter le dépaysement. Trois jours de parenthèse entre une vie parisienne et une nouvelle vie australienne. Depuis quarante-huit heures, leur hôte AirBnB ne leur donne pas de nouvelles. Alors qu’ils survolent l’Asie ils n’ont aucune certitude sur leur premier hébergement. Ils ne se le disent pas, mais la tension monte un peu. Atterrir à 23h, sans être sûr d’avoir un lieu où dormir dans une ville aussi dépaysante que Tokyo, et avec de gros bagages, n’est pas forcément une bonne idée pour Vincent… Mais bon, pour l’instant Tokyo est encore loin. Encore douze heures de vol. Et si leur petit écran leur permet de suivre en direct l’actualité sportive, ils ne peuvent pas consulter leurs mails. La magie des avions fait qu’une solution bloquée à 3 heures du matin à Paris, peut se débloquer avant 23 heures heure de Tokyo, sans que l’on ne s’en rende compte.
A Dubaï le changement se fait sans trop d’encombres. Une rapide connexion à internet sur les iPhones permet de constater que la magie de l’avion n’a pas opéré. « Pour le moment tout est trop facile » se dit Vincent. Aux inquiétudes existantes, une nouvelle s’ajoute : les bagages auront-ils eux aussi réussi à passer l’épreuve qataris sans se perdre ? Encore une fois pas d’autre solution que de laisser faire la magie de l’avion.
L’arrivée à Tokyo se passe étrangement bien. L’avion arrive à l’heure, les bagages sont là. Même le taxi est aimable. Emerveillé par Marie Antoinette (il n’a pas l’air d’être au courant de sa mort), il est tout heureux de balader deux Français. Seule l’arrivée à l’hôtel peut encore jeter une ombre sur ce tableau idyllique. Lâchés au milieu de Tokyo, dans une ruelle obscure, sans aucune indication, la panique refait surface. Fort heureusement leur hôte était bien réel et ne tarde pas à se manifester.
Alors qu’ils pensaient dormir chez l’habitant, comme le veut le système AirBnB, Vincent et Jennifer se retrouvent dans un ryokan. Une sorte de guest house qui n’en a pas le standing. Après un escalier aussi raide que la cheminée du Canigou, (les lecteurs catalans apprécieront la référence), une petite salle que l’on pourrait confondre avec une déchèterie sert d’entrée. Il faut bien entendu y laisser les chaussures avant de prendre un petit couloir, qui amènera dans une chambre divisée en deux pièces. Pas un meuble. Simplement un tatami au sol, deux matelas, deux couvertures. Et deux lampes qui pendent du plafond comme unique décoration. Dans ce pays où mesurer plus d’1m70 est dangereux, cette pièce ne déroge pas à la règle. Vincent ne manque pas de se cogner plusieurs fois la tête.
Une heure du matin, après dix-sept heures d’avion la soirée n’est pourtant pas terminée. Sur l’invitation de leur hôte, les deux voyageurs se retrouvent dans un petit restaurant ouvert 24 heures sur 24. Rien d’extraordinaire a priori . Pourtant, si Jennifer et Vincent avaient eu la moindre d’idée des conséquences de leur gourmandise nocturne, il est sûr qu’ils auraient réfléchi à deux fois avant de se jeter sur les sashimis… Jennifer surtout. Deux heures plus tard, prise par une sérieuse envie de vomir, Jennifer eut l’immense honneur d’inaugurer à sa manière les toilettes de la guest house (manière bien connue et appréciée de ses amis, surtout ceux restés après minuit samedi soir). Plus déconcertante encore était l’absence d’eau chaude dans la salle de bain, qui força Jennifer à ne pas se laver durant deux jours. Temps nécessaire pour comprendre qu’un bouton permettait d’actionner le chauffe-eau. Commande bien entendu écrite en japonais.
La première journée à Tokyo se passa sans trop de problèmes. Exceptée la mauvaise odeur de Jennifer. Mélange de crasse, suite aux près de vingt heures de voyage et des séquelles des sashimis. Tout ça à cause d’un maudit bouton en japonais et d’un refus catégorique de se laver à l’eau froide. Le peuple nippon ne sembla pas particulièrement dérangé par cette saleté bien gauloise. Au contraire, après avoir réussi à comprendre le complexe système de transport urbain de la capitale japonaise, les deux touristes firent la connaissance d’un homme très gentil, mais qui préféra rester anonyme. Sans doute apitoyé par l’air perdu des deux jeunes gens, il les guida jusqu’à leur destination et leur fit même visiter le marché au poisson. Ne vous y trompez pas, ce geste n’avait rien de gratuit. Mais à la manière dont cet homme prit plaisir à rappeler le bon parcours des japonais lors de la dernière coupe du monde de rugby, il fallait surtout y voir une forme d’humiliation après les médiocres performances de l’équipe de France dans cette même compétition. Il les quitta devant « le meilleur restaurant de sushis de la ville » non sans donner rendez-vous en 2020 pour la coupe du monde de Rugby au Japon. Malheureusement pour lui, celle-ci aura lieu en 2019. Le coup aurait pu être parfait s’il ne s’était pas trompé sur la date et avait confondu avec les JO qui, eux auront bien lieu en 2020 à Tokyo.
Après avoir mangé quelques sushis, qui fort heureusement pour nos héros, n’eurent pas les mêmes effets que les sashimis de la veille, les deux amis continuèrent leur visite de la ville. Le palais impérial d’abord, puis bien entendu le carrefour de Shibuya « Etrange endroit tout de même que ce pays se disait Vincent, en conclusion de cette première journée. Où, quand on demande dans un café où sont les toilettes, on vous y accompagne jusqu’à lever la lunette pour vous… »
La deuxième journée se passa elle aussi sans encombre, jusqu’au soir, où Vincent et Jennifer purent constater l’étrange pouvoir des poils au visage au pays du soleil levant. La veille avant de se coucher Jennifer comprit sur quel bouton il lui fallait appuyer pour actionner l’eau chaude, ce qui lui permit de se débarrasser de cette étrange odeur.
Après avoir passé la journée à Kamakura, petite bourgade du bord de mer, connu pour son bouddha géant et ses nombreux temples, Jennifer et Vincent, plutôt fiers d’avoir compris sans trop de difficultés le système des trains de banlieue tokyoïtes, s’arrêtèrent dans un tout petit restaurant pour manger. A peine la porte du commerce franchie que leur présence fit son effet. Premièrement, le chef était chinois. Alors un Chinois au Japon, ce n’est pas forcément très surprenant. Mais pour Jennifer c’était très important. Dans un échange mélangeant français, anglais, chinois, japonais et italien (juste la gestuelle), elle comprit que chinois et japonais étaient deux langues totalement différentes. Quel choc !! Plusieurs fois dans la journée elle avait salué les gens d’un fier Ni hao… Pas de chance. L’erreur est humaine. Secondement, le lieu qui pouvait accueillir au grand maximum une douzaine de personnes, n’était occupé que par des japonais. Tous furent impressionnés par les cheveux frisés de Jennifer et plus encore par la barbe de Vincent. Tellement impressionnés que tous se hâtèrent de leur offrir un plat et leur faire goûter dans leurs assiettes. Dommage d’avoir pris conscience de cet étrange pouvoir seulement la veille de leur départ. Mais bon, quand on reste trois jours quelque part, la veille du départ arrive plus vite que prévu.
La dernière journée, intrigués par les symboles nazis qui ornent les monuments religieux du pays, Jennifer et Vincent décidèrent d’aller visiter le temple de Sensō-ji à Asakusa. Ils purent alors constater que les Japonais n’étaient pas des Chinois nazis, comme le pensait Hubert Bonisseur de la Bath. Le symbole était bien une croix gammée, mais inversée. Rien à voir avec Adolphe Hitler donc. Rassurés, les deux voyageurs prirent le chemin de l’aéroport avec 70 kilos de bagages pour onze heures d’avion vers Melbourne.
Chapitre 2 Putain, c’est dur d’être loin !

Ils l’ont tous appris de la même manière. Vincent, Jennifer, mais aussi Max, Ulysse, Charlotte, François et tant d’autres. Au réveil. Soit par un email, par un SMS, ou par une alerte sur les téléphones. « Dix-huit morts putain ! C’est reparti comme en janvier. » Puis les détails. Plusieurs fusillades, des bombes au Stade de France. Les premières questions : « Les explosions, c’était dans le stade c’est ça ? Non je crois que c’était dehors. » Le bilan qui s’alourdit. « Ils disent soixante morts à la télé australienne. Ici, ils disent quarante. » L’inquiétude ensuite, pour la famille, pour les amis. Dans ce carnage, il doit forcément y avoir des gens de notre entourage.
Mais même ceux qui n’ont aucune connaissance touchée ou disparue ne se sentent pas soulagés. On est scotché à tout ce qu’on trouve, smartphones, chaînes d’infos locales, France 24. Difficile de démêler le vrai du faux. Les médias australiens ne sont pas les plus fiables. « J’ai vu qu’ils avaient arrêté deux terroristes. Tu es sûr ? Je n’ai lu ça nulle part. « Tou

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