Seconds voyages
344 pages
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Seconds voyages , livre ebook

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Description

En écrivant ce « parcours littéraire », l'auteur se replonge dans le souvenir de ses voyages, de l'Espagne au Sénégal en passant par le Maroc. Puisant dans ses carnets noircis au fil des jours pour garder précieusement une trace de ses impressions, il découvre avec émerveillement que ses émotions sont demeurées intactes, enfouies au creux de sa mémoire. Malgré quelques déboires qui viennent parfois assombrir ses séjours en terre étrangère, son goût de l'aventure n'est pas émoussé. Le baroudeur cultivé dérive là où son cœur le porte, au gré des rencontres, s'enivre de l'effervescence des villes et de la beauté des paysages. Curieux de caractère et la sensibilité à fleur de peau, il offre de fines observations sur les us et coutumes des pays qu'il traverse. Au terme de ses aventures en solitaire, le besoin de partir est indissociable de celui des retrouvailles avec son foyer et ses proches.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414064656
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-06463-2

© Edilivre, 2017
(1) Invitation
L’incipit est ce premier mot que j’ose apostiller comme point de départ au voyage…
L’encre d’un soir d’automne calfeutré m’incite à entamer ce parcours littéraire. Las de sédentarité, l’oisiveté de cette journée de crachin me fait doucement couler vers des souvenirs ensoleillés. Le vagabondage des pensées dépoussière de vieux parcours. En même temps, une nouvelle destination m’attend. Je m’aventure déjà vers un nouveau feuilleton. Il est temps d’encrer les souvenirs. De diluer des idées. De tracer des azimuts. Il est temps de mettre de l’espace entre les mots. Mes anciens compagnons d’écriture, mes supports de parcours, ont été longtemps oubliés, mais ils restent prêts à se livrer. Après être sortis des sacs poussiéreux, Ils ont longtemps traîné au fond des tiroirs. A présent, ils sont là, posés sur le bureau, ouverts. Ils sont prêts à délivrer leur contenu. Ils n’ont jamais été secrets mais restent encore à revisiter. Je savais qu’un jour je retournerai dans les petits carnets des chemins parcourus. Une mise en ordre s’impose pour une nouvelle mise en forme. Un grand ménage se prépare dans la maison. Je me laisse aller à jouer du plumeau dépoussiéreur. Je retrouve des tas de caractères égarés sous des tapis de feuilles. Les anciens textes, griffonnés à la va-vite autrefois en cours de route, méritent une nouvelle visite. Au dehors, les arbres à palabres se préparent à l’hiver. La verdure des limbes va prendre de nouvelles teintes. Ces feuilles-là n’auront plus rien à dire. Leurs souvenirs de belles saisons vont s’envoler comme des paroles. Devant le bureau, les petits feuillets sont prêts à donner un peu de couleur à la grisaille. Ils ont à dévoiler certaines histoires de route. La verdeur innocente des premiers traits est maintenant le jus acide qu’il faut édulcorer. Les ramifications de textes finissent parfois en filigranes ou encre séchée. Je reviens pour sauver quelques mots, avant que les feuilles ne flétrissent. Ce grand ménage d’automne est là pour redonner un peu de sève à ces nervures de livre. Une sève noire comme de l’encre, mais qui met de la lumière. Ce flux nourricier va m’aider à passer quelques hivers bien au chaud, nous éclairer, et nous rassasier. Les provisions de ce jus nutritif et brillant sont suffisantes pour s’aventurer sans crainte. Quoi qu’il en soit, je me contenterai de cette lumière. Otage de la mauvaise saison, le corps transi a suspendu sa course. Je deviens casanier pour mieux me libérer. Les jambes se reposent du long chemin parcouru. Mais de nouvelles courbatures risquent d’apparaître. La nuque se raidit, le corps entier se prépare à affronter le défi. Il n’y a que mes doigts pour s’agripper au crayon, s’agiter sur le clavier et reprendre le parcours. Le reste du corps semble statufié alors qu’il est en pleine action. Chaussée de ses pantoufles, bien au chaud et confortablement installé derrière la table d’écriture, la statue va être redorée. Tout va redevenir plus clair. Ça y est ! Le flux de l’encre noire commence à réveiller des êtres et des lieux. Les sueurs passées vont se mélanger au liquide mat. Le marchepied se relève. Le train commence à glisser. Les chaussures sont lassées. Le navire lève l’ancre. Stylo et doigts s’agitent. La dissertation pointe son nez. Une fusée s’élève. Ma rampe de lancement est une pile de papier. De là, je passe au clavier et mon siège devient éjectable. Me voilà catapulté par l’élan littéraire. Je pars. Si le transport se résume à une émotion vive, c’est que nous sommes bien dans le sujet. J’ai à présent droit à toutes les destinations. Le parcours est initiatique ; à moi de m’y adapter. J’espère partir pour une chevauchée fantastique dans mon vécu. Les temps et les lieux vont se confondre pour animer ces aventures en les reliant. Cette promenade débute à la mauvaise saison, celle des premiers frimas. Elle risque de parfois s’égarer hors des sentiers battus, maintes fois piétinés. Je retrouve le plaisir enfantin de mettre de grands coups de pieds dans les tas de feuilles mortes. Les pages vont onduler entre les parcours terrestres et l’élaboration de belles-lettres. Les petits feuillets gribouillés se mettent à scintiller sur l’écran. Avec le retour, les pages sont tournées et les idées défilent.
Mais avant de me transformer en voyageur immobile et solitaire, j’ai commencé à marcher parmi les hommes. Pour qu’il y ait des histoires, il faut des hommes. Marcher, c’est se réaccorder du temps. Les lieux semblent demeurer, alors que le temps s’esquive. C’est lui qui est venu et c’est lui qui passe. Les horloges se mêlent aux conjugaisons. Le passé rappelle le révolu, la position des aiguilles des montres et boussoles. Le futur n’existe pas. Tout est lié au présent, qui instantanément n’est plus. Le temps n’existe pas : il passe. Pourtant, il remplit l’espace et forge les êtres. Il érode les lieux connus jadis rutilants. C’est lui qui met des rides aux déplacements. C’est pourtant lui qu’on utilise pour se déplacer d’un lieu à un autre. Entre le temps et l’espace existe le déplacement. Le déplacement est du temps gagné sur l’espace. Et les lieux s’érodent seulement à cause de ce temps qui passe. Étant donné que rien n’est immuable, que tout se transforme, que les chemins s’effacent, que les eaux se tarissent, les pierres se changent en sable, les êtres en poussière, que les paroles s’envolent, il ne faudrait écrire qu’au présent, écrire que le présent. C’est le temps de l’action, de la situation, de la construction et des accords faciles. Le présent fige la vie tout en l’animant. Seule l’écriture est capable de freiner la folle dégradation, l’oubli et l’ignorance. Elle a un pouvoir supérieur aux dieux. C’est même grâce à elle qu’ils existent. L’écriture est la grande mère créatrice qui se fiche de ce que l’on peut dire et du temps qui passe. Elle préfère se répandre partout. Il n’y a qu’elle pour accompagner les dérives de la pensée. Les lieux deviennent alors pittoresques et le temps n’est consacré qu’au déplacement. Mais la grande horloge tourne avec la terre et il est impossible de faire demi-tour. Nous sommes pris dans ce grand tourbillon, pour un instant. Nous passons. C’est cet intermède furtif que l’on nomme voyage. Voyage ! Le grand mot est lâché ! Il trône en pleine page. Je veux oublier le temps unique et écrire un livre qui invite à voyager dans les mots. Je veux combler les espaces, sans perte de temps, et les remplir de mes contrepèteries de voyages. D’ailleurs, en liant le temps aux lieux et les mots à l’espace, vous venez directement à l’esprit l’idée de voyage. Mais voyager est-il lié uniquement à la notion de déplacement ? Mes amis, le petit Robert et le grand Larousse sembleraient s’en tenir timidement à cette unique définition. Larousse ne se mouille pas : pour lui, voyager c’est simplement « Partir ailleurs. » Quant à mon ami Robert, il se hasarde à y apporter une petite nuance : « Aller en différents lieux pour voir du pays. » Je me demande si cette nuance n’est finalement pas une limite à tout ce que les gens pensent du voyage. Ce mot mérite d’autres lignes et même des pages. Il ne peut se contenter des regards restreints des Robert et Larousse, qui ne lui accordent que l’insuffisance vague des verbes aller et partir. Il y a tant de facettes qui brillent sous le mot voyage et tant de façons de bourlinguer ! On peut voyager sur les mers, sur la terre, dans l’espace, le temps, les rêves, les mots, les arts. On commence par une petite visite de proximité, puis on est amené à franchir des fuseaux horaires. Le voyage perturbe notre horloge biologique. Il nous flanque le jet-lag et fait perdre tout repère. Les voyages, qu’ils soient visuels, sonores, ou odorants, sont toujours impalpables. D’autres, plus respectables, se fait sous les semelles de chaussures ou sous la bille du stylo. Voyages : choc des civilisations, choc des langues, choc des visages ! Ils peuvent mener au-delà des espérances, et aux livres. Tiens, cette rédaction ne serait-elle pas une sorte de voyage ? Nous y sommes. Une introduction se met en place. Le texte se développe pour aller jusqu’à une conclusion. Le trajet rédactionnel s’oriente. Il saute des petits carnets accumulés et vient se poser sur d’autres supports. Cette œuvre est une odyssée hasardeuse. C’est sans me poser de question qu’en ce début de saison des longues nuits, l’incipit a été placé. Au départ, il n’était question que de retranscrire méticuleusement mes carnets rédigés en voyage. Mais, pensant qu’une petite mise en bouche introductive m’amènerait jusqu’à écrire une conclusion, autant s’embarquer pour un bouquin entier ! Je connais toutes les destinations de cet essai, mais sans toutefois savoir quelles seront les meilleures routes pour arriver au bout. Le chemin risque d’être plein d’imprévus grammaticaux, de pièges linguistiques, de difficultés de tournures, de syntaxe et de ponctuation. Je vais me frotter à la rhétorique de mes virelangues plus ou moins poétiques. Je vais me perdre dans des hyperboles, avec des anaphores et une pléthore de doubles sens. Je me risque tout de même à suggérer quelques métonymies et synecdoques. Elles peuvent tout aussi bien simplifier le texte comme le rendre complètement mystérieux. Suivra qui pourra. Je promets d’éviter les antithèses, les oxymores, et de n’utiliser d’antonomases que si elles concernent d’illustres personnages. Sans être un palindrome, et si un seul sens de lecture est préférable, cet ouvrage va dans plusieurs directions. J’espère éviter trop d’euphémismes et rester franc. Le sang de la plume plombe les mots, étrangle les idées,

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