Prendre son temps  pour ne pas le perdre
270 pages
Français

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Prendre son temps pour ne pas le perdre , livre ebook

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Description

Trente années après le premier récit de ses aventures en mer, Georges Hervo reprend la plume pour raconter son parcours de skipper passionné et expérimenté. Les nouvelles technologies ont fait évoluer les techniques de navigation, modifié les habitudes et facilité la pratique. Il revient sur ces changements et prodigue de précieux conseils aux amateurs de tous niveaux, aussi bien sur l'entretien du bateau que sur la navigation ou encore la construction navale de loisir. D'une escale à l'autre, il nous entraîne au gré de ses souvenirs et partage les moments inoubliables passés en compagnie de sa compagne et de ses amis. Entre les lignes, il laisse entrevoir la sensation incomparable du voyage en toute liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 octobre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414136254
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-13623-0

© Edilivre, 2017
Du même auteur
Du même auteur :
– Proposta para uma ranicultura moderna
Fundação Gutenberg de artes Gráficas 2004
– La voile en liberté
Edilivre collection classique 2013
– Entre la ficelle et la corde
Edilivre collection classique 2013
Exergue


Ainsi va la vie. Nous nous sommes enrichis d’abord, nous avons planté pendant des années, mais viennent les années où le temps défait ce travail et déboise. Les camarades, un à un, nous retirent leur ombre. Et à nos deuils se mêle désormais le regret secret de vieillir.
Saint-Exupéry “Terre des hommes”
Présentation
Ce livre est la suite de « LA VOILE EN LIBERTÉ ».
Un intervalle d’une trentaine d’années sépare les deux récits.
Ils s’adressent à ceux qui aiment la mer, les voiliers et la navigation, aussi à ceux que l’idée de voyager en liberté attire.
L’industrialisation des chantiers navals a favorisé l’accès du plus grand nombre au yachting de plaisance. De plus, les aides à la navigation ont changé la donne. Les équipages ne sont plus astreints à la navigation astrologique. La position est abstraite, elle n’est plus que des chiffres, où est le soleil ? Il ne compte plus. J’oserais même dire que les connaissances de la navigation plane ne sont plus indispensables, pourtant elles demeurent fondamentales.
Le système d’identification automatique (AIS) permet d’éviter les collisions.
La réception en fax des bulletins météorologiques est possible à de très longues distances par un simple récepteur ondes courtes accouplé à une tablette. (Le mien ne marchait pas)
Maintenant tout un chacun navigue en ayant la position en permanence. Les peurs au ventre provoquées par des atterrissages nocturnes ou des louvoyages hasardeux sont très atténuées, mais va-t-on en mer pour se faire peur ? Non. Evidemment !
Les voiliers sont devenus autonomes, ils produisent leur énergie et leur eau potable.
Toute cette technologie permet de partir sur la mer après avoir appris le maniement des voiles, des amarres et des lignes de mouillage. Bien que !
Mais la mer n’a pas dit son dernier mot, ses embruns salés, ses fortes bousculades et les vents qui les provoquent, corrodent inexorablement les connections électroniques des appareils. À l’époque, en 1979, les compagnies d’assurance refusaient de délivrer une police pour naviguer en Mer Rouge, c’était trop aléatoire. Maintenant, pour des raisons qui ne sont pas strictement maritimes, le terrain de jeu de Henry de Monfreid est encore plus dangereux.
C’est en mer que le réel apprentissage commence, mais nous ignorons s’il a une fin, car la mer garde toujours quelques surprises en réserve pour continuer à nous fasciner.
Par ce livre je tente aussi de faire partager les aléas et les bonheurs de la vie à bord parce que je me souviens des lectures des anciens qui me faisaient rêver alors que je n’avais pas fini de construire mon deuxième voilier. J’ai pensé souhaitable de placer les chapitres techniques à la fin de l’ouvrage, ceux-ci complètent le récit pour ceux qui aimeront se renseigner davantage.
Á quoi servirait un récit qui ne serait pas sincère ? Nous pouvons apprendre grâce aux erreurs de nos prédécesseurs. C’est la raison des élucubrations dans ce livre.
Par la suite, lors des croisières de ma jeunesse, je me suis trouvé dans des situations maritimes similaires à celles de mes prédécesseurs. Les connaissances livresques que j’avais acquises inconsciemment, m’ont permis de vivre ces moments avec sérénité et souvent avec bonheur.
Les milliers de voiliers qui peuplent les ports et les mouillages sont tous différents, les options sont innombrables quant à l’armement et l’équipement. La personnalisation du voilier est un des facteurs des passions qu’il suscite.
J’ai tenté d’aborder, dans la mesure de mon vécu, les questions que tout skipper se pose ou devrait se poser à propos de l’évolution de la plaisance et de la construction navale de loisir. Le lancement d’un voilier à la mer devrait demeurer un acte responsable et grave de la part du chantier mais aussi de celui qui en fait l’acquisition.
En navigation la connaissance du voilier et de la mer est libératrice. Au milieu de l’océan nous sommes seuls face à nous-même, nous devons maîtriser toutes les facilités offertes par les nouvelles technologies parce que les prestataires de service ne nous attendent qu’au port, il faut savoir s’en passer en toute circonstance.
Bon ! Je dois dire qu’en bouclant ce tour de l’Atlantique j’ai fêté mes soixante-dix-sept ans, je n’ai jamais considéré mon âge comme un handicap.
J’ai entendu une phrase à la radio qui m’a fait frémir : Tu nous imagines à soixante-huit ans ! Disait un intervenant à un autre. Il y a beaucoup de vieux qui s’ignorent puisque l’âge n’est qu’une soustraction dont le résultat serait le temps qui nous reste. Je suis peut-être plus jeune que ces inconscients.
« Oui, voilà, il avait vécu trente-huit ans pour rien, il n’avait pas su que sa vie ne serait qu’une moitié de vie, que son âge mûr et sa vieillesse allaient lui bruler dans le corps en trois jours, comme un incendie brûle en une heure les cierges préparés pour toute l’année. » 1
Peu nombreux sont ceux, jeunes ou anciens, qui gardent leur autonomie à bord d’un voilier. Les premiers par ignorance, les seconds par impuissance. La vieillesse est un naufrage, les derniers à mourir, comme les anciens combattants, restent seuls avec leurs souvenirs parce qu’ils n’intéressent plus personne. Ces anciens sont des livres dont les caractères évanescents ne seront plus lisibles. Ne poussez pas ! Soyez patients, il y a encore beaucoup de place sur la mer pour ceux qui sauront l’amadouer. Les oiseaux se cachent pour mourir . C’est un titre de livre.

Prêts à recommencer
1 . Zoé Oldenbourg, « La pierre angulaire »
1 Ah ! Sea You
Un temps de demoiselle s’est établi au large de Nieuwpoort en Mer du Nord. Un temps de retour à la mer. Un des plus beaux jours de ma vieillesse soudainement redevenue joyeuse.
Comment exprimer ce que notre conscience réalise à peine ?
Première sortie en mer sur le voilier que j’ai tant désiré ! Et là… la panne… comme celui qui a désiré une femme pendant longtemps et puis au moment de la volupté se retrouve sans ressources, impuissant à marquer l’aboutissement. (Film les lions sont lâchés)
De retour au quai, Christian devenu un ami de toujours en quelques jours m’a dit que j’étais incapable de me concentrer sur la manœuvre et la navigation. Un ami doit, avant tout, faire preuve de franchise.
Bien sûr ! Moi j’étais présent sans être vraiment là. De nouveau j’avais quarante ans, j’étais beau, les portes du monde m’étaient ouvertes, je n’arrivais pas à rester sérieux, je prenais tout à la rigolade. En réalité j’étais ivre de vent, de soleil. (Il faisait très beau)
En un mot, j’étais hors de moi ! Voilà ce qui m’est arrivé !…
Ce jour-là le destin enlevait à Christian ce qu’il aimait pour m’offrir ce que je désirais depuis si longtemps. Et nous étions amis… Une situation Kesselienne, non ? Un peu quand même…
Christian est généreux, il m’expliquait avec patience, mais je n’étais pas en mesure d’écouter, je l’entendais pourtant…
Nous étions sur deux planètes en configuration d’éclipse, il était en train de me confier sa fille et je n’étais pas sérieux comme nous nous devons de l’être en cheminant vers l’autel. (C’est avec des phrases comme celle-là qu’on perçoit l’importance de l’orthographe…)
Plus tard le destin m’a fait un autre clin d’œil : le voilier qui partage notre panne est un Endurance, deux voiliers, deux époques séparées par trente années, que de changements !
Pendant les deux semaines qui suivirent nous sommes sortis en couple Ria et moi pour savourer la joie de vivre en mer.
Sea You a des voiles assez récentes, le génois est très bien coupé, une forme magnifique, il est puissant, pourtant cette longue bordure n’est plus tendance, maintenant les bordures sont plus courtes ce qui diminue le recouvrement de la grand-voile, c’est plus facile à régler à l’allure du prés-serré. L’enrouleur de l’immense génois travaille comme une Cubaine, il roule serré et sans plis, un vrai cigare ! Hélas ce cigare de gros diamètre perturbe le courant d’air sur l’extrados et diminue la portance. Vous constaterez que je redeviens lucide après le premier éblouissement.
Christian ne mégote pas quant à l’équipement de Sea You, une grande part de l’armement n’a que deux ans d’usage. Il continue à aimer ce voilier, alors il me recommande les soins nécessaires à propos des matériels.
Et j’écoute…
Alors j’ai dit à Christian que son voilier m’a séduit. Je continuerai à le nommer Sea You.
Dès lors, je l’adopte avec toutes les obligations que cela implique. Je ne l’abandonnerai pas dans une rade, une marina ou une grève jusqu’à ce qu’il perde ses drisses, ses filières et ses chandeliers.
Je lui ferai connaître les eaux cristallines qui baignent les coraux des mers tropicales, je ferai en sorte qu’il reste un voilier de grand voyage, ainsi, malgré l’usure du temps nous resterons, lui et moi, capables de prendre la mer jusqu’à ce que faire se peut…
J’ai une pensée pour Dinask, il continue à séduire ses maîtres successifs, ainsi la vie continue.
Nieuwpoort 12 juillet 2011

Salut les copains
Ce qui suit est un retour sur le passé, à cette époque je souhaitais que mon destin m’offrît la joie de sentir à nouveau le pont de mon voilier sous mes pieds nus.
2 2008 Une vague idée d’un futur improbable
J’écrivais en rêvant :
Au printemps prochain les hirondelles reviendront de l’hémisphère Nord après un long voyage. Elles se poseront sur le fil téléphonique q

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