L Odyssée du Béthel II
238 pages
Français

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L'Odyssée du Béthel II , livre ebook

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Description

« Je ne pouvais pas finir cette journée sans décrire ce merveilleux coucher de soleil au milieu de cette immensité ! La couleur de la mer est noire, au loin l'horizon est rouge ocre, on dirait du feu, quelques nuages se promènent entre ciel et mer, quelle quiétude ! » Tout quitter pour partir en mer à bord d'un voilier en compagnie de son mari, c'est le défi que s'est lancé Chantal Légier. Elle fait le récit étape par étape de leur tour du monde, rythmé par les parties de pêche, l'éblouissant spectacle de la nature, la découverte d'autres cultures, mais aussi le mal de mer et quelques déconvenues. Passés par le Cap Vert, la Martinique et le canal de Panama, leur voyage au long cours s'achève prématurément par leur naufrage dans un récif de corail des îles polynésiennes. Ce drame tragique ne lui fait pourtant pas regretter d'avoir entrepris une expédition si riche en événements inoubliables et n'a pas émoussé son goût de l'aventure.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342157680
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Odyssée du Béthel II
Chantal Légier
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Odyssée du Béthel II
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://chantal-legier.societedesecrivains.com
Prologue
Le désir d’un voyage, de découvrir d’autres horizons, la mer, le bateau, tous ces éléments m’ont donné l’envie un jour de quitter la France pour sillonner le monde.
 
J’ai trois filles adultes, une société de taxi, un bar, un restaurant, je vais tout laisser pour suivre mon mari, Pierre, ancien pilote de ligne, jusqu’au bout de la Terre.
Dès le premier jour, je tombe amoureuse de la mer et de tout ce qu’elle va m’apporter.
Des moments difficiles aux moments de joie, des moments de désespoir à la détresse, tout cet amalgame de sentiments m’a rendue plus riche intérieurement.
 
Dans un bateau très confortable de 58 pieds, nous allons affronter la Méditerranée, l’Atlantique et le Pacifique, en passant par le canal de Panama.
 
Malgré la fin tragique, je ne regrette rien, ce fut tellement beau…
1
Sans un mot, Nathalie nous faisait du café. Il était 3 h du matin, nous étions là, assis, blessés, hébétés, sans comprendre exactement ce qui venait de se passer. Je découvrais l’accueil polynésien chez les Puamotus, qui vivent avec presque rien et qui font tant de choses. Quelques heures auparavant, ils ne nous connaissaient pas, et maintenant, ils allaient devenir presque feti’i, comme un parent, un membre de la famille qui nous accompagnerait pour le restant de notre vie.
Ils ont répondu immédiatement à nos appels, ils se sont levés, ont démarré le groupe électrogène, appelé les travailleurs, nous étions dans une ferme perlière, la journée allait être longue.
Nathalie, tout en faisant le café, essayait de me remonter le moral.
Je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer.
Elle mit à notre disposition le téléphone afin d’appeler la France, car en métropole, il était 15 h, il fallait joindre l’assurance, prévenir la famille… mais comment ?
Tous les numéros de téléphone étaient restés sur le bateau. Avec l’informatique, nous n’avions plus aucun numéro en tête. Le seul qui me revint fut celui de ma mère. Heureusement, elle ne répondit pas, et à force de réfléchir, entre deux sanglots, le numéro de mon gendre, Pascal, qui avait un garage de contrôle technique, me revint en mémoire, et c’est lui qui fut le premier au courant de notre naufrage.

De la ferme perlière, nous regardions Béthel II sombrer. Il avait cassé ses ancres quelques heures plus tôt et, sans mouillage, le bateau avait dérivé pour venir s’éventrer sur les récifs de corail de cette exploitation.
Pierre avait bien tenté de démarrer les moteurs afin de ramener le bateau dans des eaux saines, peine perdue, les hélices avaient calé, elles étaient déjà prisonnières des coraux. Une première voie d’eau, puis une seconde, la lutte était inégale, toutes les pompes étaient en fonction, mais à l’intérieur, l’eau montait inexorablement. La mort dans l’âme, Pierre ordonna l’évacuation du bateau. Il dut insister, car je refusais d’admettre l’évidence, Béthel II était en train de couler.
Maintenant, le bateau, notre bateau, s’inclinait de plus en plus sur bâbord, et le soleil s’était levé sur cet atoll des Tuamotu.
Au petit matin, dès que le jour pointa son nez, Pierre réunit des plongeurs et ils commencèrent un va-et-vient entre Béthel II et la ferme perlière pour tenter de récupérer le maximum de nos affaires personnelles.
2
Mais revenons dix mois en arrière, lorsque nous avons quitté La Grande Motte, port sur la Méditerranée, en France, pour rejoindre Tahiti, en passant par le canal de Panama.
Je n’avais pas voulu passer par le cap Horn, car c’était ma première grande navigation et Panama était un itinéraire plus facile.
 
Mon mari Pierre et moi avions décidé de faire le tour du monde avec notre bateau, un « Dynamique 58 », voilier très confortable. C’était plutôt le rêve de mon mari, car moi, je n’avais pratiquement jamais mis les pieds sur un bateau, j’étais novice, jeune moussaillon, mais dans la vie, rien ne me fait peur, alors je m’étais dit « pourquoi pas ? ». Le seul inconvénient : j’avais ma petite entreprise de taxi et le taxi, à bord, ce n’était pas très utile. Je dus donc m’occuper de vendre mon affaire et de me radier auprès de tous les organismes, et je vous assure que ce ne fut pas chose simple.
Voici notre aventure, car indépendamment de la fin tragique, ce fut une très belle histoire, et par ce récit, j’ai envie de vous la faire partager.
Donc, je n’avais jamais navigué, je ne savais même pas ce qu’était un bateau, mais par amour pour mon mari, qui rêvait depuis toujours de traverser les océans et faire le tour du monde sur son voilier, j’ai tout quitté, travail, enfants, petits-enfants, famille, amis, mais je ne le regrette pas, même si parfois, certains moments ont été éprouvants.
Pendant les mois de juin, juillet et août, nous avons fait quelques sorties en Méditerranée, vers les Baléares, la Corse et la Tunisie, ces petits voyages avaient pour but de roder l’équipage, donc moi, et préparer notre bateau pour un périple de plus de 17 000 km.
Au cours de ces croisières, tout en découvrant un monde totalement nouveau pour moi, la navigation, j’ai commencé à m’amariner.
Pendant cet amarinage, nous avions à bord des amis qui, pour certains, rêvaient et rêvent encore de lointains rivages. Les hommes s’y connaissaient en navigation, ce qui fut une aide précieuse pour moi.
Pierre a découvert avec satisfaction que je n’avais pas le mal de mer, mais je n’étais pas au bout de mes peines, car la vie à bord allait parfois être très difficile.
 
La première fois que le bateau s’est mis à la gîte, j’ai crié :
— Nous allons mourir, nous allons mourir !
Maintenant, avec le recul, j’en souris.
Nous étions partis par force 7, c’est-à-dire un vent de 50 à 61 km/h, les quarante tonnes de notre bateau filaient autour de 12 km/h sur une mer formée.
 
Pierre jubilait, la mer jaillissait sous l’étrave, le bord du bateau sous le vent (le passavant) était dans l’eau, déclenchant des gerbes d’eau chaque fois que les vagues frappaient sur les cadènes (fixations des haubans sur le pont). Moi, j’étais tétanisée de voir notre embarcation s’incliner à plus de 30°, j’avais peur que nous nous retournions, les explications de mon mari n’arrivaient pas à me rassurer. Tous mes déplacements à bord devenaient une épreuve, je m’accrochais à tout ce qui se trouvait à ma portée.
Comment voulez-vous vous déplacer dans une maison qui est inclinée à 30° et qui tangue à chaque vague ?
Résignée, je m’assis dans le cockpit, les jambes calées entre les coussins et la table, j’attendais je ne sais quoi, mais que cela passe vite. Fermant les yeux, je pensais aux manèges des fêtes foraines où j’aimais aller rechercher des sensations fortes. Là, d’un seul coup, j’en avais plus que je ne pouvais en espérer.
Passé ces moments périlleux, le cap de Formentor, dans les îles Baléares, nous est apparu. On ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’éprouvent tous les marins du monde quand ils aperçoivent la terre après des jours de haute mer.
 
Pollença sera notre port d’attache, sur l’île de Mallorca, nous y passons 10 jours merveilleux, d’autant plus que la cadette de Pierre, Sarah, et ma cadette, Erika, font partie du voyage.
Nous sommes en juin et la baignade est au programme, l’eau est turquoise et nous pouvons voir à 3 m de fond tellement elle est limpide, les journées sont déjà très chaudes et la température de l’eau idéale.
Nous sommes au mouillage, c’est-à-dire que nous avons jeté l’ancre dans la baie, ce qui nous évite de payer la place au port.
 
Certaines après-midi, Sarah, Erika et moi arpentons cette petite ville de long en large, nous faisons même du shopping, et du farniente.
 
Quand le bateau est à l’arrêt, c’est vraiment les vacances.
J’accorde une journée entière à ma fille, c’est vrai que durant ces dernières années, nous n’avons pas passé de vacances ensemble, et pour lui faire plaisir, je loue un scooter et nous partons à la découverte de l’île.
Les cheveux au vent, nous en faisons le tour. Une halte à midi, dans un petit restaurant très chaleureux en bord de mer, éloigné des touristes, nous fera le plus grand bien. Les routes y sont sinueuses, c’est assez verdoyant malgré cette chaleur déjà étouffante, et notre balade restera un moment unique pour toutes les deux.
N’étant plus sur le bateau, nous ne faisons plus attention à la chaleur, et le comble, nous attrapons un sacré coup de soleil, ce qui nous vaudra les railleries de notre équipage.
Pierre et Sarah nous attendent sur le bateau et, le soir, nos deux jeunes filles, avec beaucoup de délicatesse, nous réservent une table dans un petit restaurant romantique, puis elles s’éclipsent dans une pizzeria afin de nous laisser, à Pierre et moi, un moment d’intimité, n’est-ce pas touchant !
Nous avons des filles formidables, et nous passons grâce à elles une superbe soirée.
Demain, nous reprenons la mer, pour rentrer.
Le retour est moins mouvementé. Sarah, qui s’y connaît en navigation, m’aide beaucoup, surtout dans le vocabulaire marin, car je peux dire que « n’importe quel époux, aussi adorable qu’il soit, lorsqu’il devient le capitaine de son bateau, peut de

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