Inventions bretonnes adoptées en France
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Description

Par inventions bretonnes, j’entends : 1° Les inventions nées en Bretagne, soit qu’elles aient pour auteur un breton natif ou un étranger. C’est le sens propre du mot.


2° Les inventions même nées en France, mais ayant pour auteur un breton natif. C’est un sens un peu détourné.


3° Enfin, par un abus — dont je vous demande un pardon que je ne mérite pas puisque je n’ai pas le repentir, — j’ai appelé bretonne une invention née en Angleterre, étudiée là par un Breton illustre, et importée par lui en France pour le salut du royaume.


Ce petit travail se divise en deux parties: 1° Institutions civiles ; 2° Institutions religieuses et de bienfaisance.


Julien Trévédy (1830-1908) fut président du Tribunal de Quimper et publia de nombreuses contributions concernant l’histoire de la Bretagne dans diverses revues de sociétés savantes.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782824056043
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2010/2021
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.1074.8 (papier)
ISBN 978.2.8240.5604.3 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
Extrait de la revue L’Association bretonne d’Archéologie & d’Agriculture, session de Concarneau , troisième série, tome XXIII, 1904.


AUTEUR

Julien TRéVéDY Ancien Président du Tribunal de Quimper




TITRE

INVENTIONS BRETONNES adoptées en France




Avant-propos
C e titre ne me satisfait pas. J’avais écrit d’abord : Exportations Bretonnes en France ; mais ce second titre, qui eût peut-être fait adresser ce petit mémoire à votre classe d’Agriculture, n’exprime pas l’objet quelque peu complexe de cette étude. Je m’explique :
Par inventions bretonnes, j’entends :
1 ° Les inventions nées en Bretagne, soit qu’elles aient pour auteur un breton natif ou un étranger. C’est le sens propre du mot.
2° Les inventions même nées en France, mais ayant pour auteur un breton natif. C’est un sens un peu détourné.
3° Enfin, par un abus — dont je vous demande un pardon que je ne mérite pas puisque je n’ai pas le repentir, — j’ai appelé bretonne une invention née en Angleterre, étudiée là par un breton illustre, et importée par lui en France pour le salut du royaume.
Ce petit travail se divise en deux parties:
1 ° Institutions civiles.
2° Institutions religieuses et de bienfaisance.



PREMIÈRE PARTIE : INSTITUTIONS CIVILES
1° Réforme de l’Armée Française, 1445
L e Premier inventeur breton que j’ai à vous signaler, c’est le connétable de Richemont. Qu’on lui fasse honneur de l’heureux traité d’Arras, de la rentrée sans coup férir de la France dans Paris, de la victoire du Roi sur la Praguerie, de la défaite décisive des Anglais à Formigny, c’est justice. Mais il a un titre de plus à la reconnaissance. Il partage avec Charles VII l’honneur d’avoir réformé, c’est-à-dire créé l’armée française (1) .
Je n’exagère pas : cette réforme fut une création. Auparavant, l’armée était sans discipline et sans cohésion. Dans ces conditions, la vaillance française était non seulement vaine, mais fatale : que vit-on à Crécy, Poitiers, Azincourt et Verneuil ?
« Des forces déréglées, sans ensemble ni ordre, sans direction, venant vaillamment et successivement se briser contre une force compacte fortement commandée et docilement héroïque » (2) .
C’est ce désordre qui produisit et explique un désastre comme celui de Poitiers (19 septembre 1356), où le prince de Galles était vainqueur avec 10.000 hommes contre 50.000.
Le 25 octobre 1415, le comte de Richemont est relevé parmi les morts sur le champ de bataille d’Azincourt. Blessé et fait prisonnier, il est emmené en Angleterre. Le Roi Henri V refuse sa rançon ; à partir de 1419, il lui accordera des congés pour venir en Bretagne, mais Richemont n’aura sa liberté que le jour de la mort du Roi, le 31 août 1422.
Ces sept années n’auront pas été perdues pour la France. Richemont a étudié en tous ses détails l’organisation de l’armée anglaise tant de fois victorieuse, et il va rapporter ce modèle en France. Il devient connétable en 1425 ; mais c’est seulement vingt ans plus tard qu’il pourra réaliser ses projets.
Dès 1439, le Roi Charles VII avait posé les principes de la réforme ; ce fut assez pour soulever tous les grands feudataires auxquels se joignent Dunois, comblé de bienfaits par le Roi, et, le dauphin, âgé de seize ans à peine et prenant les armes contre son père (1440).
La Praguerie vaincue, la trêve de Tours conclue avec l’Angleterre, l’autorité royale consolidée par la conquête de la Guyenne, le Roi et le connétable se mirent résolument à l’œuvre (1445).
L’armée française comprenait deux éléments distincts.
La milice féodale composée de bandes sans cohésion entre elles, n’obéissant qu’à leurs seigneurs, pour le moment chefs militaires, et ceux-ci n’obéissant pas toujours aux chefs ayant mission du Roi.
Ensuite des troupes auxiliaires, composées de gens sans aveu de tout pays, réunis en armée par l’espérance du pillage et ne recevant pas de paie, au moins régulière. Au XII e siècle, ces aventuriers étaient dits Brigands, Brabançons, Ruptuaires, Cothereaux ; au xiv e on les appelait les Grandes Compagnies. Pour en sauver la France, du Guesclin les emmena en Espagne, mais leurs bandes se reformèrent. Au xv e siècle, elles désolaient le royaume sous le nom de Routiers ; mais, rançonnés par ces terribles auxiliaires aussi cruellement qu’ils pouvaient l’être par l’ennemi, les paysans les flétrirent du nom d’Écorcheurs que l’histoire leur a gardé. Ces bandes indisciplinées eurent des chefs comme Lahire et Saintrailles.
Voilà pour la cavalerie. — L’infanterie, trop dédaignée en France, était composée surtout d’archers étrangers, et trop peu nombreuse.
La réforme conseillée par Richemont allait porter sur ce double élément de l’armée ; mais la première préoccupation du Roi et du connétable fut de se défaire des routiers.
Le Roi ordonna leur licenciement et le connétable eut l’exécution de cette mesure qui exigeait autant de prudence que de fermeté.
Il promit des commandements aux chefs sur lesquels il pouvait compter ; choisit les mieux montés et les distribua en lances composées de six hommes chacune qui formèrent des compagnies dites d’ordonnance. Il fut formé ainsi 1.500 lances ou 9.000 hommes d’élite (3) . Les autres furent licenciés, et le Roi paya leur retraite de la rémission des « roberies » et crimes commis par eux.
Les compagnies furent commandées par des capitaines nommés par le Roi, révocables par lui, et qui furent déclarés responsables de leurs hommes. Les capitaines furent choisis parmi des gens « ayant de quoi répondre », et plusieurs furent même des grands seigneurs.
Voilà en résumé l’organisation de la cavalerie. Mais l’infanterie, les archers (comme on disait alors), appelle aussi une réforme.
Ici le connétable va prendre son modèle en Bretagne.

Le Connétable de Richemont.
Le 7 mars 1425, Richemont avait ceint l’épée de connétable. Il entend bien la montrer à l’Anglais, et il se promet, sûr d’avance de l’autorisation de Jean V, de recruter en Bretagne. Mais il ne faut pas que le duché se dégarnissant d’hommes soit ouvert aux Anglais. C’est sans doute en cette prévision, que, par mandement du 22 mars de cette année, Jean V « arma les communes ». Remarquez que la décision est prise en un conseil auquel assiste le connétable.
Il fut prescrit que, « en chaque paroisse, outre les nobles, les gens du commun s’armeraient, trois, quatre, six et plus, selon la population ». Savent-ils tirer de l’arc ? Ils seront armés de l’arc avec sa trousse, d’une coustille (sabre court), d’une hache ou d’un mail de plomb ; vêtus de jacques (justaucorps rembourrés), garnis de bandes de fer, avec des mailles pour couvrir les bras, et coiffés d’une capeline (chapeau ou bonnet de fer). Ceux qui ne savent pas tirer de l’arc, outre la capeline, portent des jacques, la coustille, la hache ou la vouge (lance courte, pique), et des grands paniers de tremble ou autre bois léger en forme de boucliers, qui devront couvrir le corps tout entier (4) .
L’équipement et l’armement sont à la charge des paroisses.
C’est cette milice rurale qui fut plus tard nommée les Bons Corps .
Nous pouvons, je pense, nous représenter nombre de ces hommes chaussés de gros sabots. Ils ne font pas une troupe élégante et de parade ; mais n’en rions pas ! Voyons en eux les fils des exilés de File de Breta

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