L Arche de Naé
300 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Arche de Naé , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
300 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Naé est un petit chien mordu de nature et de sa maîtresse Nelly. Afin d’accomplir une mission d’une importance cruciale pour la planète, il se construit une arche de souvenirs, au bord de laquelle il fait des aller-retours entre le monde qu’il vient de quitter et celui de l’au-delà. Pour communier avec Nelly, Naé veut devenir écrivain. Son premier ouvrage est un roman aux accents parodiques (il a des senseurs artistiques dans ses moustaches!). Madame H., tout comme les fascinants artistes rencontrés sur Canis Minor et les dogons l’aident à peaufiner son âme de chien.

Qu’en est-il de l’esprit canin après la mort ? A-t-il droit à un jugement dernier, à une réincarnation? Lisez et vous en saurez plus sur ses extraordinaires aventures... À savourer !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334129992
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-12997-8

© Edilivre, 2017
Avant-propos
Une fois l’écriture de ce livre finie, je me suis rendu compte que je ne savais pas en définir le genre littéraire. C’est un roman, évidemment, mais quel type de roman ? Une fiction ou un journal — un double journal — celui du petit chien Naé et de sa maîtresse Nelly ? Ce journal-fiction, écrit post mortem par Naé, comprend ses péripéties terrestres et dans l’au-delà.
Qu’en est-il de l’esprit canin après la mort ? A-t-il droit à un jugement dernier, à une réincarnation et à une évolution ? Peut-on dépasser le stade d’animal par une vie engagée au service du bien ?
La mythologie égyptienne donne des réponses affirmatives à toutes ces questions, par l’intermédiaire du dieu Thot qui, en dehors de son inestimable don fait à l’humanité, l’écriture, avait aussi la noble tâche de trier les âmes (y compris celles des animaux), avec pour but leur orientation vers une nouvelle réincarnation à une échelle spirituelle supérieure.
Et voici le fil conducteur de ce roman, la laisse qui porte avec elle la vie de Naé, le but de cette vie et son devenir, fiction-prétexte pour une incursion dans le domaine des arts de la plume et celui des couleurs, en un mot, dans le domaine de la culture.
Le ton du roman — parfois sarcastique, tantôt parodique, tantôt nostalgique et tendre — met au premier plan un problème d’une inquiétante actualité : la survie de notre planète menacée d’extinction.
Je tiens à remercier ma mère pour notre correspondance entre les années 1990 et 1995, dont certains fragments esquissent quelques aspects de la pénible transition politico-économique de la Roumanie post-révolutionnaire.
Et, pour citer Naé, si le roman vous a plu, « je vous prie de me dire combien d’os il vaut (ceux avec de la moelle) ».
L’auteure.
Mise en garde
Caché dans l’âme inaltérée d’une peluche, j’ai atterri sur la colline Korvatunturi. Père Noël a déjà fermé son sac bourré de cadeaux et a sorti son traîneau des entrailles de la montagne de l’Oreille. Il partira cette minute même et j’en profite pour vous faire parvenir mon cadeau : ce livre. Mais je vous préviens…
Si vous faites partie du clan des prétentieux ou du club des puristes de la langue française, si vous n’avez jamais fait de fautes d’orthographe ou de grammaire, n’y touchez pas, car ce livre pourrait être pour vous un os empoisonné.
Si vous n’avez jamais eu un chien ou que tout autre animal vous rend allergique, n’y touchez pas non plus.
Mais…
Si à quinze, vingt, quarante-cinq ou même à quatre-vingt-neuf ans une âme d’enfant vous habite encore, allez-y mes amis, gaspillez votre temps précieux et ouvrez une porte à cette bouchée d’air frais ! Laissez la brise de l’innocence caresser votre cœur desséché et votre esprit tordu, et mettez-vous dans la peau d’un petit chien de compagnie libéré, cultivé, cosmopolite et mordu par l’amour des humains.
Si vous ne supportez pas les critiques (justifiées et parfois filigranées), faites un trou au fond du jardin et enterrez ce livre, car il vous juge sévèrement, vous, les humains inhumains qui vous croyez, à tort, les maîtres du monde. C’est nous, les chiens, les vrais maîtres du monde, car l’amour est encore roi sur cette terre. Et qui peut prétendre aimer davantage qu’un chien ?
Naé-cutz-de-fleurs
Chapitre I
Et in Cosmos ego
— Comment t’appelles-tu, pitchoun ?
— Quand ?
— En ce moment même et avant d’arriver ici, évidemment !
— Nom d’un chien, mais où je suis ?
— Tu es dans le vide cosmique, dans un trou noir, voyons…
— Voyons… Vous rigolez. Je ne vois rien. C’est terrifiant ! Comment j’y suis arrivé ?
— Difficile d’expliquer… Prenons les choses une par une, calmement et méthodiquement. Comment t’appelais-tu de l’autre côté ?
— Attendez que je réfléchisse… Nom d’un os ! J’ai toujours eu la conscience d’un être pluri-identitaire. J’étais soit Naé, soit Naï ou Nay selon mes interlocuteurs roumains, francophones ou flamands. Mais j’avais aussi un appellatif binominal, Naé-le-bâtard ou encore un tri nominal, Naé-cutz 1 -de-fleurs et d’autres, Naé-de-poils-mêlés, Naé-Naïtza-chien-homme…
— Écoute… Ne me dis pas que tu as plus de noms que Picasso !
— Quoi ?! Lui aussi était un « Naé » ?
— Non, c’était un peintre, un grand peintre.
— Mais quel rapport entre moi et la peinture ?
— Pas grand-chose maintenant… Patience. Je réitère ma question : comment t’appelles-tu, pitchoun ?
— Naé-le-vagabond, ou Naé tout court.
— Bon. Quel vent t’amène chez nous ?
— J’ai passé le seuil, comme vous voyez.
— Et… c’est arrivé quand ?
— Je ne sais pas de quoi vous parlez, chère madame. Que diable, est-ce à moi de vous expliquer qu’ici le temps ne se compte plus en secondes ou en années-lumière ?! Si je vous dis que c’était il y a un milliard d’années ou il y a une milliard-énième de seconde, il n’y a aucune différence, car tout se passe maintenant . Je vous croyais déjà au courant avec la relativité du temps.
— Et comment m’as-tu trouvée dans cette énormité d’espace-temps ?
— Je ne crois pas au hasard… Je crois plutôt que quelqu’un a guidé mes pas. Oh, chère madame, j’ai tellement de choses à vous dire… J’ai des aventures extraordinaires plein ce bouquet, que je suis prêt à vous offrir.
— Merci, merci… Tu te vantes trop, mon p’tit. Avoir des aventures et faire des choses extraordinaires dans une vie, ça fait partie de l’ordinaire. Le problème est si tu sais pourquoi tu as fait tout ça et si ton âme en a tiré un profit quelconque. Sais-tu ou non ?
— Franchement, non.
— Hm… Je le savais. Et… aimerais-tu le savoir ?
— Oui, bien sûr. Quoique… quelque chose me dit que cela ne ferait pas mon bonheur. Savez-vous madame… madame…
— Hélisenne…
— …Savez-vous madame Hélisenne, combien de pays et de villes merveilleuses j’ai visités durant ma vie ? Combien de haies j’ai honorées, combien d’informations olfactives j’ai accumulées ici, dans ma base de données sous la truffe ? Voyez-vous cette tête ébouriffée ? Hmm, elle vous semble petite, mais sachez qu’elle est très dense, juste comme un trou noir de l’univers ; elle est gourmande de nouveautés et avale tout. Moi ou le trou noir, à qui mieux mieux. J’ai la caboche lourde de connaissances accumulées ici, sous le sinciput. Mais à quoi tout cela m’a servi, je n’en sais rien. Pourquoi j’ai fait tout ce que j’ai fait, je l’ignore. Qui a décidé que moi je serais moi et que je m’identifie à plusieurs êtres, étant à la fois moi et le contraire de moi ?… Mystère. Je regarde au fond de vos yeux, madame… madame…
— Hélisenne. Tu as la mémoire courte…
— …Madame Hélisenne, je vois au fond de vos yeux une toute petite sphère de lumière, pas plus grande que la pointe d’une aiguille ; c’est moi, Naé-cutz-de-fleurs, reflété par le miroir de tes yeux, ma très chère dame.
— Aïe-iaï-iaï ! Tu changes un peu trop vite de formule, petit… Me tutoyer sans m’avoir demandé la permission… Ce n’est pas très élégant.
— Je vous fais mes excuses.
— Rien de grave, petit, tu peux m’appeler comme tu veux. L’essentiel entre nous, ce n’est pas ça, vu l’état dans lequel nous sommes. Tu disais…
— Je me demandais d’où venait cette petite lumière dans tes yeux, où je me vois comme dans un miroir minuscule. Comment mon âme est-elle apparue dans l’univers et à quelle fin ? « Mais sais-tu pourquoi tu as fait toutes ces choses-là ? »… Avec cette question, chère madame, tu as sorti de la manche l’as de pique. Pourrais-tu m’aider… Veux-tu bien être mon guide spirituel ?
— Disons… oui. Mais je voudrais d’abord t’avertir : tu devras respecter certaines règles. La règle numéro un est d’être obéissant et la numéro deux est de travailler dur. Acceptes-tu mes conditions ?
— J’accepte, pourquoi pas ? Quoi d’autre, j’ai fait toute ma vie que de servir mes maîtres, de travailler dur et de supporter humblement leurs chichis, en deux mots d’être obéissant.
— Bon. Voyons maintenant tes origines… Tu es une âme d’animal, non pétrifiée.
— Hélisenne ! Comment peux-tu faire une telle affirmation ?! Je suis un chien de salon, demi-bâtard, demi-pedigree, stylé, promené dans des hôtels quatre étoiles, régulièrement lavé et parfumé. Je ne suis pas un sauvage, voyons !
— Je sais, je sais, mais tu es pourtant un animal, même si tu en es un en pleine évolution, engagé sur la voie de l’humanisation. Voilà pourquoi on t’a confié une mission très difficile. Mais j’ai l’impression que tu n’es pas suffisamment préparé pour une telle discussion. Combien de temps as-tu passé sur Terre ?
— Quatorze années terrestres. Mais je vous le jure, je ne les ai pas vécues pour rien. J’ai appris tant de choses pendant ces quatorze ans…
— Aïe-iaï-iaï !… Quatorze ans… presque rien !
— Tu dis que ce n’est pas beaucoup. Alors, que dire de la pauvre éphémère, la petite mouche ivrogne qui a tout juste trois semaines pour naître, grandir, faire des petits, transformer le vin en vinaigre, vieillir et finalement mourir ? Elle court, la pauvre, depuis sa sortie de l’œuf jusqu’à son dernier souffle, stressée et surmenée. Je vois ici une bonne raison de boire un coup toutes les deux secondes. Tu dis, madame, qu’une vie de chien n’est pas grand-chose… T’as raison. Mais vois-tu, ma chère dame, ma vie fut courte, mais la leur n’est pas très longue non plus, car l’Apocalypse est en train de frapper à la porte. Oui, oui, comme disait d’ailleurs madame-mémé Marioara de Neculce, d’ici peu sera la fin du monde, elle viendra en chevauchant un grand balai noir, l’année de disgrâce 2012, l’année-revanche de la nature humiliée, possédée et dépossédée par l’espèce humaine gloutonne, inconsciente et corrompue. Si les prophéties des Mayas sont vraies, nous irons tout droit vers une cata

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents