Culottes fatales et djihad du camembert
240 pages
Français

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Culottes fatales et djihad du camembert , livre ebook

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Description

« Sachez que cet habit n’est pas comme les autres. Il a une histoire et il crée des histoires, à telle enseigne que je vous invite à vous méfier de ce morceau de tissu. Parfois, il peut être le drapeau du diable. Je vous dis cela non parce que je suis un adepte de "l’islam du tissu", mais parce que c’est la vérité. Il s’agit de contemplations à la fois enfantines et bien involontaires de culottes de citoyennes françaises presque toutes épouses des militaires français occupant le Maroc, vers la première décennie de la seconde moitié du siècle passé, le vingtième. »

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Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414394586
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-40786-6

© Edilivre, 2020
Aux dizaines de milliers de Françaises et de Français, partis ou encore en vie, qui ont enseigné au Maroc.
« Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand. J’ai répondu « heureux ». Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question. J’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie ». (John Lennon)
« Enfant, j’aimais ce qui se voit, adolescent, ce qui se sent ; homme, je n’aime plus rien » (Gustave Flaubert)
1
En sortant de votre lit ou de votre douche, en vous habillant, vous mettez presque toutes et tous, vos culottes. Sachez que cet habit n’est pas comme les autres. Il a une histoire et il crée des histoires à telle enseigne que je vous invite à vous méfier de ce morceau de tissu. Parfois, il peut être le drapeau du diable. Je vous dis cela non parce que je suis un adepte de « l’islam du tissu », mais parce que c’est la vérité. Pour beaucoup, rien que le mot de culotte est honteux en lui-même. Un petit musulman, même d’une famille moderne est éduqué de manière à éviter de prononcer ce mot devant ses parents et devant les grandes personnes. Cette charge de honte est tellement vraie que mon fils de dix ans, m’a demandé de ne pas écrire ce livre sur les culottes car on se moquerait de lui à l’école ! Sur le point de sangloter, il me dit :
– N’importe qui de mes camarades me dirait : « Quelle honte ! Mon père ramasse beaucoup d’argent pendant que ton père écrit un livre sur les culottes ! Yassir ! Brahim ! Mustapha ! Najat ! Farida, Vous entendez ! Son père écrit un livre sur les culottes ! Quelle honte ! ».
De même l’expression « ma femme » est honteuse, chez la plupart de nos islamistes salafistes. Très récemment, je disais à mon plombier pur salafiste d’aller réparer une fuite chez moi où il y avait ma femme et mes deux petits enfants. A l’expression « ma femme » l’illuminé a rougi, a baissé les yeux et dit :
– Je ne peux pas y aller. Quand vous serez chez vous, téléphonez-moi. Pour lui, nommer sa propre femme c’est commettre le même péché que nommer le Dieu chez certains Juifs. Lorsqu’on y est obligé, on utilise le terme de « mon harem » pour « ma femme ».
Dans cet écrit, je ne lâche pas la partie pour le cul comme pourrait le laisser entendre le titre. Au contraire, je pars de là d’où nous arrivons tous pour tenter d’attraper le reste : la partie essentielle, celle qui différencie l’homme des autres animaux. En outre, je dis bien en outre, aucun mammifère parmi ces derniers ne fait du fromage surtout pas le camembert typiquement français.
Ainsi, ô Françaises et Français de souche avec ou sans couche, si vos mères et vos grands-mères portaient des robes jusqu’aux chevilles, j’aurais été autre. Je serais un très riche « sidi » ignorant et vous n’auriez pas eu entre les mains ce modeste livre amusant, instructif, économique et politique à tel point qu’il pourrait me conduire devant les tribunaux, au cas où on appliquerait la charia dure et pure. C’est le récit de fascinations, de dégoûts et d’angoisses d’un enfant.
Le fait de regarder, durant neuf mois, lors de mon enfance et malgré moi, ce morceau de tissu nommé culotte, cette aile de Cupidon, ce doigt d’Eros, m’a fait perdre des milliards. J’ai perdu des agréments divers qui rapportent beaucoup sans bouger le petit doigt, des fermes qui donnent de l’or, des bâtiments, des bateaux de pêche en haute mer, ou mieux de simples agréments de pêche hauturière et beaucoup d’autres biens matériels qui auraient bien pu me donner des ailes.
Je vais donc essayer, dans les pages suivantes, de vous offrir une lecture à la fois rafraichissante, étourdissante et palpitante sur ces culottes fatales qui ont radicalement changé toute ma vie. Le changement est heureux ou malheureux selon le point de vue. Sincèrement il y aura aussi, ici, un problème de point de vue qui nécessite une petite gymnastique intellectuelle. Ma mémoire étant fissurée, le point de vue ne peut que trembler.
Il s’agit de contemplations à la fois enfantines et bien involontaires de culottes de citoyennes françaises presque toutes épouses des militaires français occupant le Maroc, vers la première décennie de la seconde moitié du siècle passé, le vingtième. Autrement dit et peut-être, vos mamans ou vos grands-mères. Ce n’est donc pas le récit d’un voyeuriste adulte conscient et volontaire. Ce sont des investigations dans la mémoire visuelle d’un très jeune montagnard fraichement arrivé au Petit Marché de l’État-major du quartier Guéliz à Marrakech.
Les Françaises s’accoudaient sur le comptoir de l’épicerie de papa et faisaient leurs achats. J’étais assis sur une caisse de vin vide, sous ce comptoir. Il suffisait que je m’incline un tout petit peu pour voir au-dessus de ma tête et bien au fond de la vertigineuse rencontre entre de belles cuisses sculpturales et sublimes, une panoplie de culottes multicolores. C’était en haut, entre deux stalagmites plus ou moins belles et de couleur généralement rose pâle. Je regardais avec la curiosité d’un archiviste paléographe. Comme j’étais enfant, je pouvais sentir sans arriver à comprendre. Plusieurs dames lançaient, amusées : « Ai ! Le petit marocain me chatouille avec son nez contre mes fesses ! ». Mon amie, Nicole Elgrissy, écrivaine juive marocaine, auteur de la marocologie dirait « culottologie ».
Ce jeu innocent et involontaire où les yeux de l’esprit ne commençaient pas encore à être bien perçants, allait radicalement influencer voire déterminer mon destin. Je le raconte car, au bout du compte, et comme l’écrit Albert Einstein : « Je préfère le vice silencieux à la vertu ostentatoire ».
Regarder des culottes est un vice non seulement silencieux mais qui n’en est pas un lorsque ces culottes arrivent au-dessus de la tête au moment où on n’a rien d’autre à regarder, ni paysage, ni tableau noir, ni livre et bien sûr pas encore de petit écran comme les enfants d’aujourd’hui. La seule alternative qui me restait c’était de fermer les yeux. Je devinais qu’il eût été plus raisonnable de fermer les yeux. Mais je ne pouvais pas ! Vous conviendrez que c’est une chose bien difficile pour un enfant de moins de dix ans. Un oiseau de sérail ne ferme jamais les yeux devant un amusant défilé.
Si le grand poète Paul Valéry a écrit que « Le bonheur a les yeux fermés », j’ajouterais que pour un enfant il les a ouverts. Je laissais mon esprit dans son innocent et beau libertinage enfantin. Naturellement curieux, j’étais attiré par tout ce qui était caché. Mes pensées étaient mes catins. Hauteur, bassesse, bon sens ou déraison étaient pareils. La kifkifologie. Lorsque l’âge de l’info allait arriver, le petit écran sera pour beaucoup d’enfants du XXI ème siècle, ce que les culottes ont été pour moi au XX ème siècle. Cet âge nouveau sera celui de l’écran fatal. Celui-ci influencera irrésistiblement le destin de millions d’enfants à travers le monde. Ces sacrés morceaux de tissu écrasés entre les cuisses, étaient donc et fatalement, mon petit écran pendant neuf mois.
J’étais pareil à un gueux caché dans une belle loge de noble bien aérée et diversement parfumée. Je regardais la scène presque par obligation avec des sauts de plaisir. Longtemps après, à travers le filtre de mes sensations personnelles, ce défilé des sacrés morceaux de tissu, restera dans ma mémoire telle une collection secrète et intime. Si je devais recommencer ma vie, je n’y voudrais rien changer ; seulement j’ouvrirais un peu plus grand les yeux.
Mon âme ne s’était pas encore cicatrisée après la torture subie au bled lorsque l’imam du douar me brûla à deux reprises à la tête avec une faucille chauffée à blanc. Cela pour deux raison : me soigner du maléfice car, gaucher, j’avais des cheveux qui tournaient à gauche et qui pourraient servir de refuge à Satan selon les croyances ancrées dans la culture populaire. Il voulait aussi me punir pour avoir refusé de répéter une formule coranique sacrée – que je ne comprenais pas du tout – et pour avoir jeté une vraie bombe devant la mosquée. (Je raconte cela dans mon précédent roman « La blessure des clous de girofle »).
A la naissance, on nous donne bien, consciemment ou inconsciemment, une étincelle de folie. On n’est rien si on la perd. Je ne voudrais pas perdre ma petite étincelle, d’autant plus que la fatalité levait les robes et exhibait l’intimité de belles dames, dans un jeu fort amusant ! Pour moi le connu était un con nu. Mes regards enfantins étaient, selon la théorie de Jacques Lacan, du type réel comparables aux regards de l’aveugle. Ce n’était donc point du voyeurisme puisque les culottes venaient agresser mes yeux. Elles se collaient à mon visage. Et je jure, par Allah que ce que je vais raconter est la vérité pure et nue, sans le moindre mensonge, excepté le rêve de l’imam attaquant l’URSS pour avoir envoyé la chienne Laïka dans le ciel d’Allah.
Lorsque j’ouvris les yeux dans ce monde, on m’a fait croire, ensuite je croyais librement, que Dieu Omnipotent était sur le mont Maaden, au-dessus de notre douar natal. Arrivé à Marrakech, j’oubliais le mont et Dieu avec pour ne plus voir que le ballet pantomime de mini et de maxi culottes des belles dames. Chacun de ces tissus était comme une page d’une encyclopédie en couleur abondamment illustrée.
En disant la vérité, on peut se faire une très mauvaise réputation, dit un proverbe allemand. Cependant, on a le droit de se moquer de sa propre réputation ou, au moins, de ne pas trop y penser. Le temps ayant dévoilé la vérité devant mes yeux, je constate que mon destin a été forgé par cette simple contemplation enfantine de belles petites culottes originaires d’un

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