Pour une maison autonome
149 pages
Français

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Description

Entre flambée du coût de l’énergie, sécheresses à répétition, envolée des prix sur les fruits et les légumes, il est temps de réfléchir à un habitat plus sobre et autonome…

Tatiana et Pascal souhaitaient se lancer dans un projet d’habitat alternatif.

Après réflexion, c’est une maison autonome fortement inspirée du « earthship » ou géonef qui les a séduits. N’étant pas du métier, ils se sont malgré tout lancés dans l’autoconstruction de leur maison, aidés notamment à l’occasion de chantiers participatifs.

Aujourd’hui, ils sont quasiment autonomes en énergie (panneaux solaires, serre plein sud pour capter l’énergie solaire et masse thermique pour la stocker), en eau (récupération et filtrage de l’eau de pluie) et cultivent leur potager en permaculture pour des récoltes abondantes dans le respect de la biodiversité.

Dans cet ouvrage, ils font part de leur expérience, donnent des « recettes » d’enduits à base de terre, de montage de murs en bouteilles ou en pneus, détaillent les solutions low-tech qu’ils ont mises en place pour réduire leur consommation énergétique..

Autant de conseils inspirants qui poussent chacun de nous à réfléchir....


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2023
Nombre de lectures 23
EAN13 9782815321440
Langue Français
Poids de l'ouvrage 30 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tatiana Chartrain & Pascal Veronneau
Pour une MAISON AUTONOME en eau, en électricité et en chauffage
Sommaire INTRODUCTION UNE CONCEPTION BIOCLIMATIQUE La conception (design) en permaculture Forme, positionnement et orientation de la maison La masse thermique Utiliser des matériaux naturels L’implantation des vitrages Les protections solaires passives L’isolation Les plans de notre maison PRODUIRE SA PROPRE ÉNERGIE Plus de sobriété… Le chauffage L’électricité L’eau chaude La cuisson RÉCUPÉRER ET RECYCLER L’EAU SUR PLACE Un bien précieux La réglementation sur l’eau pluviale La toiture La récupération d’eau pluviale La filtration de l’eau pluviale Les toilettes sèches La gestion des eaux usées par phytoépuration UNE VENTILATION NATURELLE Les besoins en aération de l’habitat Notre système de ventilation Les vantaux et skylight Le puits canadien/provençal PRODUIRE SA NOURRITURE Reprendre en main son alimentation Le potager en permaculture Les serres extérieures La serre « d’abondance » La transformation et le stockage CONCLUSION Fiche récap Remerciements Nos sources d'inspiration PAGE DE COPYRIGHT
Points de repère Page de Titre Couverture Corps de texte
Introduction
Pourquoi l’autonomie ?
L’état de notre monde peut légitimement inquiéter les générations présentes et futures. La surexploitation des ressources, par et pour une frange de l’humanité, a conduit à amorcer la sixième extinction de la vie sur Terre, le dépassement de la plupart des limites planétaires et à réchauffer le climat mondial sur une trajectoire dramatique de + 3 à + 4 °C à la fin de ce siècle. Les inégalités sont plus grandes qu’elles ne l’ont jamais été dans l’histoire de l’humanité. Les populistes et fascistes sont au pouvoir, ou aux portes du pouvoir, dans les pays les plus puissants qui ont déjà mis en place, ou soutiennent, des dictatures et oligarchies dans des États vassaux ailleurs dans le monde.
Les collapsologues, notamment Pablo Servigne et Raphaël Stevens, ou Yves Cochet et les membres de l’institut Momentum, sont des chercheur•euse•s qui tentent de comprendre les enjeux d’un effondrement de notre société actuelle, fondée sur l’industrie et les énergies fossiles. Cet effondrement serait« le processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne sont plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi » 1 . Des civilisations se sont déjà effondrées par le passé (Mayas, île de Pâques) et des pays le vivent aujourd’hui (Haïti, Somalie).
Avant eux, Denis et Donella Meadows, avec d’autres scientifiques réuni•e•s au sein du« Club de Rome », avaient déjà rédigé en 1972 le rapport Les limites de la croissance dans lequel iels mettent en évidence, à travers différentes modélisations, que la recherche d’une croissance économique continue, induisant une croissance de la population et de la consommation de matières premières, ne peut conduire qu’à un effondrement. Une étude de 2008 de Graham Turner a montré que nous suivions effectivement la trajectoire du scénario business as usual qui n’a rien de durable et en 2021, c’est Gaya Herrington, une chercheuse néerlandaise, qui estime, à partir des scénarios du Club de Rome et des données réelles, un effondrement vraisemblable avant 2040.
Dater l’effondrement de notre société serait pourtant incertain. Tout d’abord cette prédiction cristalliserait l’attention sur une date en particulier, telle une prophétie moderne de« la fin du monde », avec le risque de passer pour des fou•olle•s si cette date se retrouve dépassée, dans un monde où la recherche de profit conduit aux pires (aux plus fous ?) comportements prédateurs (la recherche de nouveaux gisements jusqu’à l’extraction du pétrole de schiste a retardé d’une dizaine d’années les prédictions du peak oil , pic pétrolier qui a vu la consommation de plus de la moitié des réserves de pétrole connues). Surtout, la fixation d’une date condamne à percevoir l’effondrement seulement comme un événement brutal et rapide, alors que d’avis de tou•te•s les collapsologues, c’est un processus diffus dans le temps, une succession de crises politiques et géopolitiques, économiques, sociales et environnementales.

Parler de l’effondrement probable de notre société met mal à l’aise une grande partie du public. C’est en effet une pensée qui peut être traumatisante et anxiogène. Cela bouscule notre système cognitif, qui s’est construit avec l’évolution et nous pousserait à l’accumulation de ressources même si nous en débordons. Il est alors plus facile de rester dans une forme de déni et d’évitement de cette pensée malaisante. En 1929, lorsque la crise financière est apparue, nul n’imaginait où en serait le monde en 1939.
Ne pas y penser, ne pas s’y préparer individuellement mais surtout collectivement, est aussi ce qui aggraverait la situation. Difficile de se nourrir quand nos territoires agricoles sont spécialisés, basés sur l’export et que nous n’avons plus de cultures vivrières autour de nos villes (l’autonomie alimentaire était pourtant l’un des objectifs de la politique agricole commune [PAC]). Difficile de se chauffer ou de s’éclairer quand nous dépendons du Niger et du Kazakhstan pour nous fournir en uranium (l’autonomie énergétique était pourtant l’un des arguments de la nucléarisation de la France). Nous voyons donc bien que réfléchir aux travers de notre société et de nos modes de vie est important pour notre avenir (et que question autonomie, il est aussi possible de faire de mauvais choix !).
Dans une société globalisée, nos territoires (et nous-mêmes) ont perdu en autonomie. Nous sommes devenu•e•s dépendant•e•s de ce système pour assurer notre train de vie actuel. Un grain de sable dans le rouage de ce système monde, comme un simple navire en travers du canal de Suez (l’ Ever Green en mars 2021), ou encore comme une grève dans les raffineries et dépôts de pétrole (vu notre dépendance aux carburants qui en sont issus), pourrait mettre à mal de nombreuses chaînes d’approvisionnement, paralyser l’économie et notre quotidien.

Regagner en autonomie devient une nécessité pour éviter, si c’est raisonnablement envisageable, ou du moins pour réduire les conséquences d’un effondrement de notre société actuelle. L’autonomie pour produire à partir de ressources renouvelables l’énergie destinée à son habitat ou son activité professionnelle. L’autonomie pour se nourrir, avec des produits frais, sains et locaux, du jardin ou des maraîcher•e•s du coin. L’autonomie pour se déplacer, aussi, en ayant l’essentiel de ses relations dans un périmètre d’une taille raisonnable, que l’on pourrait parcourir à vélo. L’autonomie pour s’organiser, avec une refonte démocratique à une échelle plus humaine et une prise de décision partagée, comme dans une« biorégion ».
L’autonomie, ce n’est pas l’autarcie. De tout temps, l’humain a vécu en tribu car il n’est pas possible de se suffire à soi-même. Penser vivre seul•e, en faisant toute sa nourriture, ses objets du quotidien, son habitat… n’est pas réalisable. Un simple accident ou problème de santé réduirait à zéro les chances de survie. Pour Margaret Mead, une anthropologue américaine,« Aucun animal ne survit à une patte cassée assez longtemps pour que l’os guérisse. Un fémur cassé qui a guéri est la preuve que quelqu’un a pris le temps de rester avec celui qui est tombé, a guéri la blessure, a mis la personne en sécurité et a pris soin d’elle jusqu’à ce qu’elle se rétablisse. Aider quelqu’un à traverser des difficultés est le point de départ de la civilisation. »
On ne peut pas vivre 3 minutes sans oxygène, 3 heures sans chaleur, 3 jours sans boire, 3 semaines sans manger, ni 3 mois sans relation sociale avant de sombrer dans la dépression ou la folie.
Se préparer à un effondrement probable de façon individualiste, pour uniquement y survivre, n’a aucun intérêt. Cela participera même à renforcer la violence de la situation, chacun•e cherchant à s’accaparer le peu de ressources que nous avons. Seule l’autonomisation locale sera gage de sécurité.
Notre cheminement vers cet habitat autonome est une première étape : une immense étape de préparation individuelle. Mais l’être humain est un animal social. Sans échanges entre individus, il n’y a pas de société. N’oublions pas le côté collectif !
Ce livre est pour nous la plus belle façon de clôturer la construction de cette maison et la réalisation de ce projet, mais aussi un partage de nos connaissances et compétences acquises tout au long de cette aventure.
Notre parcours
Ce projet, nous l’avons démarré en 2018. Nous travaillions tous deux dans une association d’étude de la nature et de protection de l’environnement, dans laquelle nous passions notre temps à sensibiliser des élu•e•s, des familles et des enfants sur les enjeux environnementaux actuels, et les conseillions sur les petits gestes qu’iels pourraient mettre en place dans leur quotidien. De notre côté, nous essayions de pratiquer le zéro déchet, de nous limiter à des achats d’objets uniquement d’occasion, et étions un mixte entre mode de vie végane et en transition pour arrêter de consommer de la viande.
À côté de ça, nous habitions chacun•e dans un appartement de centre-ville et un pavillon de banlieue (véritable passoire thermique chauffée à l’électrique, soit des factures qui amputaient une partie du salaire pour au final ne même pas avoir chaud). Il fallait se mettre en cohérence ! L’une regardait les tiny houses et l’autre réfléchissait à une maison où avoir un peu plus d’espace avec son fils.
Le projet s’est vite porté sur un géonef (ou« vaisseau de terre »). Une maison fortement inspirée des earthship , pour le terme anglophone, mis au point par l’architecte américain Michael Reynolds depuis les années 1970, époque où il expérimente à Taos, dans le désert du Nouveau Mexique, la construction de maisons autonomes, bioclimatiques et construites en partie à partir de matériaux de récupération.

Ce genre de constr

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