Mon animal a-t-il besoin d’un psy ?
138 pages
Français

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Description

Luka n’aime pas qu’on le caresse : ce chat noir crie, souffle, mord. Même sa propriétaire en a peur. Fripon court partout et tout le temps. Sa maîtresse, 75 ans, a du mal avec ce chiot de 3 mois. Bill, un jeune yorkshire, attaque tous les visiteurs ; pourquoi ? Et surtout, comment y remédier ? Caline est une chatte de 3 ans, elle urine sur les murs et les portes de la maison. Sa maîtresse ne comprend pas. Wendy aime beaucoup ses maîtres ; elle les suit sans arrêt. Quand on la laisse seule, elle détruit tout. Que faire pour cette chienne de 12 mois ? Vivre avec un chien ou un chat n’est pas toujours de tout repos : vous, propriétaires d’animaux, vous le savez bien. Mais savez-vous qu’il existe des solutions efficaces et ciblées pour traiter les troubles de comportement que présente votre animal de compagnie et pour construire un meilleur lien avec lui ? Ces traitements peuvent transformer la vie de votre chien ou de votre chat, mais aussi la vôtre. Pour cela, vous avez un rôle de premier plan à jouer. Joël Dehasse répond à toutes vos questions et vous montre comment faire. Vétérinaire psy, spécialisé dans les interactions entre l’animal et son maître, Joël Dehasse exerce à Bruxelles. Il est l’auteur de Tout sur la psychologie du chat.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2006
Nombre de lectures 1
EAN13 9782738189950
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ouvrage proposé par Christophe André
© O DILE J ACOB, JANVIER  2006
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-8995-0
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Au-delà de la technique, Au-delà de la science, Commence l’art.
Introduction

Avant que la sonnette ne retentisse, le chien aboya ! Les propriétaires ont crié : « Ici, reste ici. » Et j’ai imaginé la scène : ils tiraient sur la laisse pour retenir le chien. J’ai activé l’ouvre-porte automatique et ils sont entrés dans la salle d’attente. Heureusement que je reçois les clients sur rendez-vous, car il eût été impossible de continuer une consultation en cours tellement il y avait du bruit dans la salle d’attente. Quand j’ai ouvert la porte pour permettre à tout ce petit monde d’entrer dans la salle de consultation, le chien, un boxer, s’est précipité, entraînant sa maîtresse dans son sillage ; un homme, son mari sans doute, les suivait. Le chien a bondi vers moi, sur moi, sans contrôle aucun de ses maîtres. Le chien a failli percuter mon menton, m’a donné un coup de langue, puis s’est précipité vers une balle de tennis qui traînait – intentionnellement – au sol. Le diagnostic probable d’hyperactivité étant réalisé en deux minutes, et confirmé après cinq minutes, j’ai passé le reste de l’heure de consultation à écouter les propriétaires avec empathie afin de déterminer leur degré de motivation à pouvoir engager un changement.
Toute consultation ne permet pas un diagnostic aussi rapide. Il est possible qu’après une heure je ne sois pas plus avancé qu’après les cinq premières minutes. Mais c’est exceptionnel. En une heure, j’ai généralement bien assez de temps pour comprendre, faire comprendre, motiver, agir et faire agir. Personne n’étant obligé de tout résoudre – définitivement – dès la première visite, j’ai bonne conscience de pouvoir engager les premiers processus de changement après une heure de consultation. Pourtant j’entends que, dans le monde, certains vétérinaires psy préfèrent des consultations de 90 minutes, de 2 heures, de 3 heures, même de 5 heures, pour engager un processus de changement.
Personnellement j’estime que, si en 1 heure on n’a pas « vendu son affaire », on n’y arrivera pas plus aisément en 3 ou 5 heures. Je m’imagine être le client et subir 3 à 5 heures de discussion, observations et manipulations. Je n’y survivrais pas. Je ne vois pas pourquoi les propriétaires d’animaux devraient subir ce que moi je ne tolérerais pas. Le but de la consultation n’est pas de tourmenter les clients mais de les aider et de se faire plaisir en même temps, n’est-ce pas ?
Évidemment, vingt ans d’expérience de consultations de comportement et une formation en thérapie familiale et en interventions systémiques, cela aide ! Alors, je me suis dit que j’allais partager avec vous cette expérience.
Je vous parlerai de comportements, celui des chiens et des chats, mais aussi celui des maîtres que vous êtes. Si je suis consulté, c’est bien évidemment que les comportements des animaux posent des problèmes à leurs propriétaires : le chien détruit, il hurle, il mord, il ne joue pas…, le chat urine dans la maison, il mord les chevilles… L’animal peut présenter un comportement normal mais qui ne convient pas à ses maîtres ; ou il peut présenter un comportement anormal : le chien ou le chat tourne sur lui-même et capture sa queue plusieurs heures par jour, l’animal se lèche la fourrure jusqu’à se dépoiler, il semble voir des choses inexistantes…
La spécialité en médecine vétérinaire comportementale, ou psychiatrie vétérinaire, s’est développée depuis plus de vingt ans ; elle est à son apogée aujourd’hui et est en passe de devenir une des spécialisations les plus importantes.
Avant d’aller plus loin, je dirai que je suis un adepte de l’individualisation des traitements, c’est-à-dire que le traitement est unique pour chaque animal. Sans doute est-ce imprégné dans mon subconscient par les années d’expérience. Je ne reçois généralement que des cas référés, des chiens ou des chats qui sont déjà passés à travers un bel échantillon de thérapies stéréotypées avec peu de changements ou avec aggravation de leurs problèmes de comportement. Je ne reçois évidemment pas ceux qui ont été améliorés et guéris. Prônant l’individualisation des traitements, j’estime qu’il est impossible de gérer ou de traiter un trouble du comportement sans un bon examen comportemental. Et, à défaut d’observer l’animal pendant des heures – ou des jours – dans son milieu de vie, le vétérinaire psy est obligé d’extraire l’information des personnes qui ont l’occasion d’observer l’animal, à savoir, en général, ses propriétaires, ses instructeurs (dresseurs et autres éducateurs canins), ses proches (ceux qui connaissent intimement le chien, les amis, les voisins, qui veulent participer). En effet, le vétérinaire psy peut voir les chiens de famille, mais aussi des chiens de travail, comme les chiens de la police ou de l’armée, les chiens de chasse, des chiens de sport…
Le thérapeute communique avec les personnes qui le consultent et lui apportent l’animal à observer et à examiner. La communication humaine est dès lors un élément fondamental de la consultation comportementale vétérinaire. Voilà pourquoi il faut organiser la consultation en gardant en mémoire les différents objectifs tels que, entre autres, l’obtention des informations pertinentes pour établir un diagnostic, pour donner les explications requises, pour élaborer une stratégie de gestion ou de traitement qui sera proposée, acceptée et mise en place par un propriétaire d’animal responsable et motivé.
Or s’il y a beaucoup de livres sur la pratique de la consultation en psychothérapie humaine, particulièrement en systémique et en thérapie comportementale, il n’y avait pas grand-chose d’écrit sur ce sujet en médecine vétérinaire comportementale. À force de donner des formations, de superviser des confrères, d’observer des jeux de rôles et des consultations, j’en suis venu à la conclusion que conduire une consultation de comportement (ou même une consultation en médecine vétérinaire générale) peut s’apprendre même si ce n’est pas une entreprise aisée. Rien ne remplace l’expérience, c’est-à-dire la confrontation à des milliers de cas cliniques et la résolution de la majorité d’entre eux. Mes consultations ont évolué en vingt ans ; elles ont changé par l’expérience et la formation en thérapie systémique. Les résultats sont meilleurs et plus rapides. C’est ce savoir que je désire transmettre.
Il y a encore une autre raison majeure à ce livre. La médecine vétérinaire comportementale a le droit à la reconnaissance comme spécialité vétérinaire au même titre que la neurologie, l’ophtalmologie, la médecine interne et les autres spécialisations. Ce livre démontre, je l’espère, que « faire du comportement » n’est pas synonyme de passer quelques minutes avec un client à discuter du problème que poserait son animal sain dans un milieu inadapté. Faire du comportement nécessite l’acquisition d’une science et d’un art. La science est complexe, en partie parce que tout ce qui touche à la psychologie et à la sociologie fait partie des sciences de l’imprécis 1 . On est loin en effet de la précision des mathématiques ou de la physique. Et même dans ces domaines réputés précis, dans son théorème, Kurt Gödel a établi en 1931 que, dans certains cas, on peut démontrer une chose et son contraire (inconsistance) et qu’il existe des vérités mathématiques qu’il est impossible de prouver (incomplétude). Cela signifie qu’aucune théorie n’est complète ni absolue. Si c’est déjà vrai en mathématique, c’est inévitablement vrai – et même pire – dans les sciences psychologiques et sociales.
Heureusement, les propriétaires d’animaux ne nous demandent pas la précision des mathématiques, ils nous demandent de les aider à résoudre leurs problèmes, liés à la vie avec un animal qui peut être normal mais qui, bien souvent, souffre d’une pathologie psychologique, comme un trouble compulsif, un trouble de l’humeur (anxiété, dépression), une démence sénile… C’est alors tout le système qui souffre. Et cette souffrance est intolérable.
Le système en souffrance, c’est tout ce qui entoure l’animal : sa famille proche, mais aussi les voisins, la communauté élargie, les vétérinaires intervenants… Si un chien a peur et se défend en mordant, qui risque d’être mordu ? Les propriétaires, leurs enfants, les voisins, le vétérinaire, une personne marchant tranquillement dans la rue. Même le politique souffre et s’en mêle avec des propositions de loi. En général, la préoccupation va au bien-être de la famille qui a adopté l’animal et en a pris la responsabilité.
L’animal est présenté au vétérinaire psy. C’est l’animal qui souffre d’un trouble ou qui est le prétendu fauteur de troubles ; il est en souffrance ou il est cause de nuisances, donc de souffrance. Dans tous les cas, c’est l’indisposition du maître qui déclenche la demande de consultation. Cette affliction du maître est liée aux nuisances subies, par exemple les insomnies du chien causant celles des personnes, les aboiements du chien motivant des plaintes des voisins, les souillures par les chats entraînant des mauvaises odeurs dans l’habitat… Cette souffrance est liée aussi à l’incompréhension et à l’inacceptation des tourments d’un être aimé – l’animal –

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